Lettre d'un scientifique

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Notes de l'auteur

Le texte qui suit est la préface de la première fanfic 'Planet Fleed' écrite sur Goldorak. Je l'insère ici pour résumer les grandes lignes de ce que j'ai mis en place en analysant l'animé pour comprendre comment Actarus est arrivé sur Terre.

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Cher lecteur,

Le document que vous tenez dans vos mains raconte l'histoire d'un homme venu d'une autre planète. Je conserve précieusement dans les archives du Centre toutes les notes et témoignages que j'ai recueillis pendant nos quatre années de vie commune. Lorsqu'il repartit rejoindre son peuple, il m'a donné ses mémoires, celles qu'il avait rédigées pour se souvenir de son passage parmi nous. Un cadeau pour le vieil homme que je suis devenu. J'aime m'y replonger quand la nostalgie m'envahit. Certains passages sont tristes, d'autres joyeux et me rappellent toujours ce que cet homme a vécu dans la fleur de l'âge.

Avant de vous livrer les événements qui ont amené sur Terre, ce prince d'un autre monde, je me présente en quelques lignes.

Je suis Genzo Umon Procyon, un scientifique de l'espace. Mes différents travaux et emplois au sein de grands organismes m'ont permis de m’intéresser aux satellites et appareils de transport sidéral. J'étudie aussi la matière stellaire. Dans mes rêves les plus fous, je n'envisageais pas de connaître des galaxies peuplées comme la Terre, voire de rencontrer un extraterrestre. Et pourtant...

Malgré toutes les rumeurs concernant les visites possibles d'extraterrestres depuis 50 ans, il n'y avait encore eu aucune preuve tangible.

De nos deux familles, ma femme et moi avions reçu un large héritage qui nous permettait de vivre aisément. Nous avions conçu l'idée de créer un laboratoire scientifique autonome destiné à l'étude du Cosmos. Natsu souhaitait construire le plus grand radar du monde capable de capter les images les plus lointaines et un réseau de communication qui permettrait d'envoyer des messages à l'attention des extraterrestres. Et moi, je voulais percer l'énigme que l'Univers spatial posait à chaque être humain, trouver la révélation d'un être suprême qui s'était multiplié pour ne pas se sentir seul*. Le projet du Centre vit le jour sur les hauteurs d'un barrage dans la région des lacs du Mont Yatsugatake. J'avais pris contact à l'époque avec un homme, Dan Riguel Makiba, qui avait une propriété familiale en contre-bas. Il revenait d'un long séjour aux Etats-Unis et souhaitait avec sa femme élever des chevaux de courses. Nous avons ensemble créé un partenariat où je finançais une partie de son élevage pendant que le Ranch, nommé Ranch du Bouleau Blanc, servait de couverture à notre centre.

Ma femme avait eu l'occasion, de par sa profession, d'accéder à des archives relatant ces histoires d'extraterrestres. Elle était historienne et récoltait les traces de cette présence dans les civilisations et cultures de notre planète. Un jour, elle avait déniché dans une bibliothèque irlandaise un parchemin narrant en ancien celte les aventures d'un chevalier du dragon, du nom de Grapahl. Elle avait pu dater cette oeuvre du début du Haut Moyen âge. Aucune des références citées dans ce texte ne faisait mention d'un lieu précis sur Terre à cette époque-là. La description des bâtiments était assez hétéroclite et jamais vue dans les recherches archéologiques des temps anciens. Et surtout, elle avait découvert l'existence de mots comme soucoupe, navette, laser, et d'autres du même registre. Des mots qui furent utilisés bien plus tard aux prémices de la conquête spatiale.

Intriguée, elle avait continué ses recherches sur cette confrérie du dragon. Ses pérégrinations l'avaient amenée au Japon dans un sanctuaire au pied du Mont Yatsugatake. Elle avait alors découvert, dans deux lettres écrites en man'yōgana, des noms de lieux identiques avec son parchemin irlandais : Fleed, Pallas, Stykadès, Concordia. L'auteur de ces documents était un certain Lhagpar. Elle avait essayé d'analyser les textes, les comparant entre eux sans trouver d'autres similitudes que les lieux. Jusqu'au moment où je lui avais fait remarquer l'anagramme formé par les deux noms, ils avaient les mêmes lettres. Elle n'avait jamais pu prouver son intuition auprès de ses confrères. Lorsqu'elle succomba à une longue maladie, j'ai rangé ses dossiers sur la plus haute étagère de ma bibliothèque, les rendant responsable de son décès.

Près de vingt ans après notre installation, quel ne fut pas mon étonnement lorsque je vis sur mes écrans de contrôle un point lumineux qui approchait de la Terre. En faisant un gros plan sur le scope radar, nous regardions, mes collaborateurs et moi, quelque chose qui ne ressemblait pas à une météorite mais qui avait une forme ronde avec deux ailes sur les côtés. Elle arrivait à une vitesse affolante sans que nous puissions réagir. Pourquoi s'écrasa-t-elle à quelques kilomètres du centre ? Presque au pied du sanctuaire où ma femme avait découvert un mystérieux texte ? Ces questions étaient pour l'heure sans réponse. J'avais connecté ma radio aux autres laboratoires scientifiques et météorologiques de la planète mais nul ne fit mention de ce phénomène. Une force en moi me contraignit à garder le silence et je fis promettre aux trois personnes autour de moi de ne pas divulguer cette information. Ensuite, nous prîmes un nécessaire de secours, des armes et nous partîmes à la recherche de cet ovni.

Nous ne pouvions pas le rater. L'engin faisait presque quarante mètres de diamètre. Nous étions minuscules à côté. Les arbres avaient été broyés sous l'impact, un début de feu commençait déjà à la base des débris. Ceci allait nous poser problème si nous souhaitions garder le silence. Mais c'était sans compter sur les cieux ou la providence. Un orage éclata à ce moment-là. La pluie diluvienne qui s'abattit autour de nous, nous empêcha de voir s'il y avait des êtres vivants. Je m'approchai près d'un fossé creusé par la machine en s'écrasant et c'est là que je vis un homme allongé face contre terre. Son casque m'empêchait de voir son visage. Je le retournai avant de le lui enlever. C'était un jeune homme d'une vingtaine d'année. Il portait une combinaison rouge et bleu déchirée et brûlée en divers endroits. Son visage était exsangue, sale avec des traces de coupures et de boursouflures. J'appelai Argoli pour le transporter dans la camionnette du centre. Après une vérification des lieux, je remarquai que le feu s'était éteint et que l'appareil semblait, malgré la violence de sa chute, protégé par la forêt restante.

Voilà, cher lecteur, comment je fus en contact avec mon premier extraterrestre et que je fis la connaissance d'un monde qui se trouvait dans une autre galaxie, à des années lumières de la Terre et pourtant si proche pour ces machines venues d'ailleurs.

Ma femme aurait été heureuse d'apprendre que la Terre n'était pas la seule planète vivante de l'espace. D'autres galaxies, presque identique à la nôtre, existaient. Oui, malgré nos avancées en astronomie, nos théories sur les mondes parallèles n'étaient pas que pure fiction. J'ai assimilé tout cela petit à petit à chaque confession du jeune homme que j'avais adopté.

Avec Léonard de Vinci, Jules Verne, Orson Wells et d'autres, nous avions découvert que leur imagination si fertile prenait forme dans notre réalité. Les cinéastes actuels se sont amusés à imaginer des mondes fabuleux, avec des planètes identiques à la nôtre, des planètes plus inhospitalières ou invivables. Savaient-ils que ces mondes, nés de leur esprit, existaient réellement ? Et ces théories qui expliquaient la distorsion de la vitesse ou les trous de ver qui permettaient de voyager d'un endroit à un autre, les scientifiques qui les avaient pensées seraient fous de joie de voir confirmer leurs recherches.

Actarus, de son vrai nom Duke Fleed, est le prince de la planète Fleed, située dans la nébuleuse de Vega dont une des étoiles leur sert de soleil. Il l'appelle la Croix du Sud. Ce nom n'a rien à voir avec notre constellation du même nom mais n'est-ce pas saisissant de l'entendre dans la bouche d'un extraterrestre ? Cela me fait penser aux civilisations d'Amérique du Sud qui ont des similitudes avec celle de l'Ancienne Egypte. Je m'égare à nouveau. Cette Croix du Sud est l'étoile frontière qui sépare leur nébuleuse de notre Voie Lactée.

Il existe plusieurs systèmes stellaires comme la nébuleuse de Véga. Les habitants des planètes peuplées communiquent et interagissent entre eux avec une technologie que nous, Terriens, sommes loin d'avoir mis au point. Leurs vaisseaux sont équipés d'un moteur qui permet de distordre la vitesse au point de traverser l'espace plus vite que la lumière. Des portails naturels les font passer d'une galaxie à une autre sans que la durée du voyage ne soit perturbée.

Cette ouverture vers des mondes infinis avait amené certains humanoïdes à vouloir coloniser des planètes au détriment des autochtones. Ce fut la Première Guerre Intergalactique. Seules les planètes suffisamment puissantes et avancées technologiquement pouvaient régler ces conflits. Les trois principales, Pallas, Fleed et Stykadès, décidèrent de s'unir dans une organisation qu'ils appelèrent la "Confédération Intergalactique des Planètes Unifiées pour la Paix, la Coopération Economique et Technologique", le CIPUPCET.

Tout adhérent se devait de respecter les règles qui régissaient cette organisation. Ses membres étaient au nombre de vingt-sept et étaient représentés par leur haut dirigeant qui était souvent un roi. Vieille de plusieurs centaines d'années, elle s'enlisa dans la conformité, oubliant le but premier de sa création. Le Conseil de sécurité, un de ses organes les plus importants, était chargé de la paix et de la sécurité intergalactique. Il avait tous les pouvoirs à sa disposition pour maintenir la paix entre les planètes, donner des sanctions pour les membres qui contrevenaient aux règles de non-agression ou lancer une intervention militaire lorsque la voie diplomatique n'avait aucun succès. Il était constitué des trois planètes fondatrices, qui avaient un droit de véto sur les décisions et de huit membres, élus pour deux ans.

Le CIPUPCET avait d'autres organes comme le Conseil économique et technologique, chargé des dossiers dans le domaine économique, la technologie et le développement durable ; la Cour interplanétaire de justice pour régler les conflits juridiques soumis par les planètes ; l'Agence pour la santé publique, le développement culturel et éducatif ; le Conseil pour la protection de la jeunesse et les droits de l'enfant.

Cependant, il advint que le CIPUPCET montra son impuissance lors d'un conflit qui amena la dernière grande guerre des galaxies.

La planète Stykadès était dirigée à l'époque par Vega, un homme avide de pouvoirs et de richesses. Il rêvait de régner sur l'univers comme un dieu**. Il se moquait de cette institution vieillotte et lui lançait des défis, auxquels ses membres ne s'accordaient pas pour les régler d'autant plus qu'il était un représentant important et fondateur du CIPUPCET. Les alliances que ses prédécesseurs avaient forgées, lui assuraient une réussite dans ce qu'il entreprenait : la conquête des planètes alliées pour puiser dans ses sols fertiles en minerai énergétique. En dépit de sa puissance politique, sa planète était pauvre en richesse minière et la survie en surface était difficile. Les installations souterraines nécessitaient beaucoup d'énergie et le sous-sol s'épuisait assez vite. Il avait donc besoin de s'approprier, par n'importe quel moyen, les produits de base pour continuer à survivre.

Les rumeurs parlaient d'asservissement des peuples et de génocide. Toutefois, rien n'avait pu être prouvé. Les hommes de pouvoir de Vega payaient des lobbyistes pour taire ces informations et tout espion repéré disparaissait dans l'infini. Les planètes alliées faisant partie de la Force de Vega, avaient renforcé les contrôles à leur frontière. Nul ne pouvait passer la barrière de leur satellite sans un laisser-passer.

Avant son expansion, Stykadès avait signé un accord avec la planète Fleed pour un partage des connaissances scientifiques. Véga souhaitait revenir sur cet accord qui lui interdisait toute belligérance vis à vis de cette planète et de ses voisines, Pallas et Concordia.

Fleed était devenue une planète pacifique suite à la première Guerre mais n'avait pas pour autant abandonné ses recherches scientifiques en armement. Des étudiants, des scientifiques et même des militaires allaient de l'une à l'autre planète via un programme d'échanges. Des projets virent le jour comme celui pour la création de vaisseau de transport rapide ou celui pour l'utilisation des énergies renouvelables.

A la naissance de son fils, le roi de Fleed avait eu le projet de construire une machine alliant un robot à une soucoupe, capable de défendre la planète en cas d'agression. Vega eut le projet de s'emparer de cette machine et convainquit son homologue de l'associer à la construction. Il espérait récupérer des informations pour améliorer des machines secrètes qu'il construisait dans le plus grand secret.

Chaque groupe de scientifiques avait pour tâche de travailler sur l'un des aspects de l'engin. Les ingénieurs de Pallas participaient aussi à ce projet grâce leur réputation dans la compression de l'énergie. Les scientifiques de Stykadès avaient été détachés sur Fleed pour s'occuper de la soucoupe pendant que l'équipe fleedienne se chargeait du robot.

Au début de la construction, le responsable du chantier était le professeur Phythélios, imminent chercheur de Pallas et directeur du Centre Scientifique Paleed, un centre commun aux deux planètes Pallas et Fleed. Occasionnellement, il avait une chaire dans la grande Université fleedienne qui accueillait les meilleurs éléments de la jeunesse issue de la haute aristocratie des planètes du CIPUPCET.

Pendant ses études en ingénierie aérospatial, le jeune prince, Duke, avait émis le souhait de travailler avec Phythélios pour préparer une thèse sur l'association homme/machine et les interférences cognitives dans le fonctionnement du robot. Agé d'à peine seize ans, il était prometteur grâce à ses capacités extraordinaires : une intelligence hors du commun, un esprit rationnel, une faculté d'assimilation des savoirs. Phytélios lui voyait un avenir encourageant en tant qu'ingénieur. Il regrettait que le statut de Prince, héritier de la couronne, le détournât de cette passion pour la science et que ses activités officielles l'empêchassent d'approfondir ses connaissances. Le chercheur l'avait associé, dès le début de ses recherches, dans la conception du tableau de commandes de la machine. Lorsqu'il fut rappelé sur Pallas, pour une raison que lui seul et le roi de cette planète connaissaient, il confia la responsabilité du projet à son élève.

Duke était un garçon secret. Il était entouré d'amis en qui il avait parfaitement confiance et avec qui il s'amusait comme tout jeune de son âge. Cependant, personne n'arrivait à le cerner dans ses émotions et ses pensées. Il avait conscience des rumeurs sur les massacres perpétrés par Véga mais il n'avait pas réussi à convaincre son père d'engager plus de finances dans d'autres projets d'armement. Le roi avait foi dans le CIPUPCET pour régler diplomatiquement le conflit et dans le pacte de non-agression avec Stykadès.

Suite à une inspection des différents ateliers lors de sa prise en main, Duke soupçonna les ingénieurs d'avoir perfectionné la soucoupe avec des armes de destruction massive, d'une puissance supérieure à ce qui était prévu à la base. A l'insu de tous, il améliora, de son côté, les plans du robot et lui donna des armes tant offensives que défensives. Il travailla aussi sur un revêtement pour renforcer la structure extérieure du robot afin de le rendre invincible contre les armes et les rayons de lasernium. Le matériau utilisé, le GREN, était une création fleedienne, fait d'un mélange de plusieurs minerais que l'on ne trouvait que sur Fleed, dans un continent peu colonisé. Duke nomma définitivement le projet GRENDIZER.

Pendant ce temps, Vega continuait à défier l'organisation interplanétaire tout en amadouant les plus faibles des hauts représentants. Pour apaiser les planètes, il décida néanmoins de participer à des réunions en vue de trouver des accords. Il proposa comme gage de bonne volonté un mariage entre sa fille, Vegalia et Duke. Le roi de Fleed donna son accord et organisa les noces dans l'année. Hélas, cette union ne verra jamais le jour. Perfide, Vega profita de la liesse populaire de la fête du Renouveau de Fleed qui devait se conclure par le mariage pour attaquer la planète.

Je termine ici cette préface. Les grandes lignes sont posées. Je vous laisse maintenant découvrir l'histoire de Duke Fleed, ce héros qui sauva la Terre des démons sanguinaires venus d'ailleurs.

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Vous trouverez la suite du récit sur les prémices de la guerre sur Fleed dans mon histoire publiée 'Planet Fleed'.

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* cf. Episode 42

** cf. Comme au cinéma 33T

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