Chapitre 7 : Mauvaise surprise et chance.

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Après avoir parcouru l'ensemble de la galerie, et fait face à une nouvelle vague d'ennemis, les six aventuriers descendirent un escalier les conduisant dans une immense caverne, encore plus en profondeur sous le désert. Une fois en bas de l'escalier, se retrouvèrent dans une salle artificielle au sol recouverte de sable, dont le centre était occupée par un immense pilier de roche érodé par temps. Ils purent enfin y voir la porte qu'ils cherchaient, ne pouvant pas la rater avec ses sept mètres de haut pour quatre mètres de large. Celle-ci était en bronze et orné de gravures en or représentant diverses créatures dont des démons, des homme-rats, et des goules. La porte en elle-même était gravée de grandes formes squelettiques représentant la mort. Elle était sans surprise gardé par un adversaire auquel ils s’attendaient : une liche sur un scorpion géant. C'était bel et bien la même liche, et le même scorpion qu'avaient affronté les trois aventurières quelques mois plus tôt, exactement comme l’avait deviné Edris. Il fut facile pour lui de le comprendre car, seuls les yeux centraux du scorpion eurent le temps de se régénérer sous l’influence de la magie de la liche : ceux sur les côtés étaient toujours crevés.

Cependant, le problème se présentant en premier pour eux fut le fait que cette fois-ci, ils ne pourraient pas espérer aveugler à nouveau le scorpion à distance car ils n’avaient plus d’archer dans leur équipe. Il leur fallait donc trouver une solution pour approcher le scorpion, car pour atteindre la liche ils devaient d’abord faire tomber sa monture gigantesque. L’autre problème était que la liche étant une créature nécromancienne, elle pouvait aisément invoquer des squelettes pour protéger sa monture. De plus, il leur fallait prendre en compte les squelettes que pouvait invoquer la liche. Après un long moment de réflexion et de discussion, ils firent par s’accorder sur leurs rôles respectifs dans le combat : Rézia et Adarius étant les moins expérimenté, c’est à eux que revenait la charge de tenir occuper les squelettes tandis que les quatre aventuriers restant se chargeraient des squelettes.

Une fois leur plan établi, le groupe d'aventurier se lança dans la bataille le plus rapidement possible. Dès l’assaut des aventuriers, la liche invoqua une vingtaine de squelette mais Rézia et Adarius chargèrent le centre de la rangé de mort-vivant afin d’ouvrir la voie à leur équipier. De ses deux glaives, le guerrier romain décapita deux squelettes avec célérité tandis que son équipière en embrocha un troisième, lui faisant se détacher les membres par la force de l’impact. Kendraff, et Edris attaquèrent de front afin d’occuper les pinces du scorpion, permettant à Lirinah et Azéris de passer sous la créature pour s’occuper de ses pattes. Cependant, le scorpion en voulant attaquer à grand coup de pince, il ne cessait d’être en mouvement et ses pattes bougeaient à chaque fois que les deux jeunes femmes tentaient de les trancher. Puis, le scorpion courba sa queue vers le bas, et envoya son dard immense sous son abdomen en direction des deux jeunes femmes, qui l’évitèrent de justesse en plongeant sur les côtés.

Face au scorpion, Kendraff et Edris avaient beaucoup de mal à tenir leur position car la puissance des pinces de la créature était telle, qu’ils ne pouvaient qu’esquiver les coups car chaque coup de pince bloqué les secouaient brutalement ou les expulsaient en arrière. Mais là où la bataille se durcissait, ce fut quand Adarius et Rézia commencèrent à être débordés par les squelettes qu’invoquait la liche. Alors qu’ils tentaient d’occuper le scorpion, Kendraff et Edris furent alors pris à revers par des squelettes. Ils se retournèrent alors pour faire face aux squelettes afin de se défendre et d’appuyer Adarius et Rézia, mais en délaissant le scorpion, chacun reçu un puissant coup de pince qui leur aurait brisé la colonne vertébrale sans leurs armures. Ils restèrent cependant un bon moment au sol leurs corps endoloris, si bien que les deux guerriers romains furent obligés de forcer le passage à travers les rangs des squelettes pour leur porter secours, recevant de nombreuses coupures au niveau des bras en retour. Couvert par leurs équipiers, Kendraff et Edris purent se relever avec difficulté mais les squelettes qu’invoquait la liche étaient de plus en plus nombreux : s’ils voulaient s’en sortir, ils devaient absolument venir à bout de la liche.

Tandis que Lirinah et Azéris tentaient toujours d’esquiver la queue du scorpion, dont les assauts répétitifs les empêchaient d’attaquer les pattes du monstre, Edris eu alors une idée qu’il partagea à l’improviste avec ses équipiers. Ils se replièrent tous les quatre en direction du scorpion, et attirèrent les squelettes avec eux jusqu’à être à portés d’attaques des pinces. Puis, lorsque le scorpion attaqua ils esquivèrent alors au dernier moment, et ce fut les squelettes qui furent alors balayés par les puissantes pinces du monstre. Le problème des mort-vivants étant résolu, ils passèrent à leur tour sous le scorpion pour aider leurs équipières avant que la liche n’ait le temps d’invoquer à nouveau des squelettes. Lorsque le scorpion lança une fois de plus sa queue sous son abdomen, Edris profita de l’occasion pour bondir et planter sa lance à travers la queue : celle-ci traversa et s’enfonça alors dans le sol, immobilisant la queue qu’Azéris trancha alors d’un coup net de son cimeterre.

La douleur rendit alors la bête folle de rage, ses mouvements devenant frénétique et imprévisible : la liche en fut désarçonnée sur le coup et chuta au sol. Profitant d’être seuls face au monstre, ils fauchèrent tous en même temps les pattes du scorpion et le laissèrent au sol incapable de se défendre, puis l’achevèrent en enfonçant leurs lames dans les yeux centraux de la créature, qui étaient en dehors de ses pattes et de sa queue la seule partie de son corps n’étant pas protégée par une carapace. Le combat n’était pourtant pas fini car bien que privé de sa monture, la liche n’était toujours pas vaincue et pouvait encore invoquer des squelettes ainsi que combattre avec deux faucilles. La liche n’attendit pas pour renvoyer une vague de squelettes contre les aventuriers mais sans la présence du scorpion, il leur était plus facile de faire face aux adversaires qui se présentaient à eux. Ce fût Lirinah et Kendraff qui furent chargés de régler son compte à la liche, tandis que leurs équipiers leur dégageaient le passage.

Si la liche était une dangereuse créature nécromancienne, Kendraff et Lirinah s’aperçurent bien vite qu’elle était une piètre combattante. Elle évita avec tant de maladresse une attaque circulaire de Lirinah, que Kendraff en conclu rapidement de ses capacités à se battre au corps à corps. Sans les squelettes pour la protéger, la liche était vulnérable car sa défense était pleine d’ouvertures : d’un simple signe de tête, les deux guerriers scandinaves se comprirent et attaquèrent la liche sur ses flancs. Avec vitesse et précision, ils passèrent leurs épées dans les côtes de la liche, qui tomba en cendre sur le sol, suivit de ses squelettes qui tombèrent en poussières quelques secondes après sa mort.

Le dernier obstacle vaincu, il ne restait donc aux aventuriers qu'une dernière étape pour finir avec leur mission en Égypte : détruire, ou condamner la porte. La porte immense était couverte de motif gravé, représentant de nombreuses créatures étranges, avec des ailes semblables à celles des chauves-souris, mais en beaucoup plus grandes, un détail que les aventuriers ne relevèrent pas du tout. Cependant, quand les six aventuriers arrivèrent devant la porte, un nouveau problème se présenta à eux. En effet, ils n'avaient pas anticipés cette dernière partie de la mission, et n'y avaient même pas réfléchie avant de s'engager dans la vallée : comment condamner une porte de cette taille ? Ce fut donc une nouvelle difficulté à laquelle ils devaient trouver une solution :

- Et maintenant, comment on fait pour vaincre une porte ? Demanda Kendraff.

- On peut toujours essayer de la détruire, proposa Edris.

Sans attendre l’avis de ses équipiers, Edris se jeta alors sur la porte et lui porta un coup vertical de toutes ses forces, mais alors que la lame de sa hallebarde allait atteindre la porte, celle-ci se mit à briller d’une lueur rougeâtre et le guerrier égyptien fut violemment repoussé en arrière, lorsque son arme entra en contact avec sa cible. Face à ce résultat, les six aventuriers comprennent alors qui leur était impossible de détruire la porte par les moyens à leur disposition. Ils devaient donc trouver une autre solution pour remplir leur mission, seulement ils n’en voyaient aucunes et tentèrent d’y réfléchir ensemble :

- Très bien, le mieux pour rendre la porte serait de la détruire, mais comment ? Demanda Kendraff. Car notre essai est un échec cuisant.

- Le problème, c'est que nous n'avons que nos armes et rien d'autre, rappela Edris.

- Le plus simple, ce serait de trouver le mécanisme d'ouverture de la porte, et de le rendre inutilisable, suggéra Adarius.

- Sauf qu'il n'y en a aucun à proximité de la porte, répliqua Rézia tout en observant les alentours. La porte semble fonctionner par magie.

- Et alors ? Insista Adarius. La magie c’est bien le mécanisme de la porte ? Donc il suffit d’en comprendre le fonctionnement.

- Sauf que personne parmi nous ne pratique la magie, lui rappela Lirinah. Donc, ça nous avance à rien de savoir ça.

Pourtant, l'idée d'un mécanisme d'ouverture qu'avait suggérée Adarius semblait être la meilleure piste qu'ils avaient, et la seule à ce moment-là. Ils se séparèrent à la recherche d'un mécanisme potentiellement caché dans la caverne. Malheureusement, après plusieurs heures de recherche sans succès durant les quelles ils creusèrent le sable avec leurs armes, ils se retrouvèrent à nouveau devant la porte et toujours sans la moindre solution pour la condamner. Cependant, un détail attira fortement la curiosité de Kendraff: un tas de sable, petit et isolé qui se trouvait devant la porte. Ce qui troublait le plus Kendraff, c'était que ce tas de sable plus haut que celui tapissant le sol était la seule présence de relief suspect dans la caverne, car tout le reste n'était que roche à l'exception de la porte. Kendraff examina alors le plafond de la caverne, il s’aperçut d'une faille dans la roche, juste au-dessus du tas de sable et à côté d'un pilier de roche. C'est alors que Kendraff, en voyant des grains de sable tomber de la faille, comprit où ils étaient situés : la caverne se trouvait sous une vaste étendu de sable, ce qui justifiait celui présent dans une caverne à plus de dix mètres de profondeur sous le sol. De plus, grâce à cela il avait peut-être trouvé un moyen de condamner la porte.

- On pourrait peut-être ensevelir la porte, proposa Kendraff.

- Comment voudrais-tu qu'on enterre une porte aussi grande ? Demanda Adarius. T'as perdu la raison à force d'être bloqué sous terre ?

- Avec du sable ! Répondit Kendraff. Il se peut qu'on en ait une réserve plus que suffisante au-dessus de nous.

Kendraff indiqua la faille qui se trouvait au-dessus d’eux, ainsi que l'écoulement de sable qu’il avait remarqué, à peine visible certes sauf en s'approchant du pilier de roche.

- Sauf que ça ne marchera jamais, on n’a rien pour agrandir cette faille ! Déclara Rézia.

- Au contraire, c'est peut être le meilleur plan que l'on ait trouvé pour l'instant ! Répliqua Lirinah.

- Soit objective Lirinah, tu sais très bien que c'est impossible comme plan, lui répondit Azéris. On ferait mieux de chercher une autre solution.

- Mais je le suis, il y a sûrement un moyen de faire tomber le sable dans cette caverne, insista Lirinah.

- Sauf qu'avec nos seules armes, on n’a pas beaucoup de solution pour ça, même aucune, rappela Adarius.

- Cela n'est pas forcément vrai, intervint Edris. Il y a ce pilier qui me tracasse depuis tout à l'heure. Il me paraît d'origine naturelle, et surtout fragilisé par le temps. Si on le brise, il est possible que le plafond cède à son tour.

- Si ton plan marche, on est tous mort ! Répliqua Adarius. Et même si on s’en sort, la porte pourra toujours ressurgir par la magie. Je doute qu’elle soit apparue naturellement dans la vallée, et je ne doute pas que la même magie œuvre pour la ramener.

- Je ne pense, à mon avis le plafond va plutôt s’effondrer progressivement, ce qui nous laissera le temps de partir d'ici, expliqua Kendraff. Quant au possible retour de la porte, elle prendra quand même très longtemps à refaire surface si cela devait arriver. Dans l’immédiat, l’ensevelir reste notre seule option.

- Sauf que vous comptez le détruire comment votre pilier ? Demanda Rézia, toujours sceptique vis-à-vis de ce plan.

- Ça je m'en occupe, répondit Edris. Surtout que contrairement à la porte, il n’est sûrement pas protégé par magie. Je devrais pouvoir le briser.

Suite à sa réponse, Edris bondit droit sur le pilier et le frappa d'un puissant coup de hallebarde en diagonale. Contrairement à la porte restée indemne malgré la puissance de frappe d'Edris, le pilier lui fut pulvérisé par la force de l'impact à la grande surprise du reste du groupe. Comme l'avaient soupçonnés Kendraff et Edris, ce pilier était bien la seule chose qui retenait le plafond, au niveau de la faille, car le plafond commença à trembler en provoquant un son semblable à celui d’un orage, et commença ensuite à s'effondrer à cet endroit sous le poids de sa propre masse, et le poids de la masse de sable qu'il retenait. Cependant, le reste du plafond se fissura et commença à tomber plus vite que prévu, déversant alors un torrent de sable et de roche sur les aventuriers qui furent forcés de prendre la fuite le plus vite possible.

Une course s'engagea alors entre le sable qui se déversait dans la caverne, et les aventuriers qui le fuyaient tout en courant vers la sortie. Par chance, ils avaient vidés les lieux et aucun ennemi n'était présent pour les ralentir. Ils remontèrent ainsi l'escalier permettant de sortir de la caverne, à une vitesse suffisante, mais la coulée de sable les suivait de près. Ils eurent leur premier moment de répit, lorsqu'ils purent avoir un peu d'avance sur la coulée de sable à l'intersection entre les différentes galeries, car la coulée se dispersa dans les différentes galeries pour les remplir de sable. Cependant, leur répit fût de courte durée car le sable coulé avec un tel débit, que les galeries furent vite bouchées à l'exception de celle face à eux, dont celle menant à la sortie. Le temps commençait de nouveau à leur manquer, tandis que le sable était presque remonté à leur niveau.

Ils empruntèrent la galerie menant à l'escalier permettant de remonter à la grotte qui débouchait sur la sortie, cependant ils furent tellement pressés de sortir qu’ils ne prirent pas la peine de faire attention au relief des galeries : ils s’écorchèrent à plusieurs reprises sur des bouts de roches dépassant du sol et de parois. Mais malgré tout, le mal était déjà fait car dans la précipitation, Lirinah s’était brutalement ouvert le bas de la jambe droite entre ses bottes et ses cuissardes. La blessure de Lirinah l'empêchait de courir aussi vite que les autres, mais Kendraff l’attrapa afin de la porter malgré que celle-ci refuse et sente gênée. Pourtant, avec la menace du sable qui risquait de les ensevelir avec les lieux, Kendraff préféra ignorer les protestations de Lirinah, afin que le groupe ne soit pas ralenti par sa blessure. Mais la prudence dont ils étaient forcés de faire preuve joua contre eux car, si une partie du groupe arriva à remonter l’escalier ce fut différent pour Kendraff et Lirinah qui furent, à la fois rattrapés par le sable mais aussi par l’éboulement d’une partie de la caverne. Alors que le sable leur arrivait au niveau du bassin, ils furent sauvés in extrémiste par Edris qui leur tandis le manche de sa lance qui les tira de ce mauvais pas à l’aide des trois autres aventuriers.

L'escalier remonté, ils étaient alors sauvés car ils étaient revenus à hauteur du sol de la vallée où le sable ne pouvait plus les atteindre. Ils traversèrent la grotte en toute sécurité et sortir à temps avant de voir le passage disparaître sous une avalanche de roche. C'est ainsi que leur mission en Égypte prit fin, avec la première des trois portes condamnée. Cependant, même si la porte existait toujours, ce fut tout de même un objectif réussi pour eux et ils rentrèrent à l’auberge se soigner et s’y reposer. Ils restèrent plusieurs jours à se reposer et à guerrier leurs blessures, avant de repartir pour un long voyage de plusieurs semaines en direction d'une auberge en Gaule, celle où s'étaient rencontrés Edris, Kendraff, et Adarius. C'était dans cette auberge que s'étaient données rendez-vous les deux équipes. Une fois qu'ils seraient là-bas, ils leur resteraient plus qu'à attendre l'autre équipe avant de se lancer à la recherche de la troisième porte. Cependant, il y avait aussi le risque possible, que l'autre équipe en vienne à échouer en Bretagne.

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