Chapitre 4 : Rendez-vous au palais et retrouvailles.

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Cinq jours après la fin du tournoi des femmes, le moment du rendez-vous au palais était venu. Les neufs aventuriers avaient pu se remettre entièrement de leurs combats et comme l'avait tous pressentie, aucune tentative pour arrêter Azéris ou Lirinah n'avait eu lieu pendant ces cinq jours. Les six aventuriers profitèrent de ce temps libre pour faire réparer leurs équipements avant le rendez-vous au palais impérial. Ils furent surpris de voir la réaction des commerçants de Rome, car ceux firent passer toutes les commandes des neufs aventuriers en priorité, si bien qu'ils se demandèrent si les marchands de Rome n'avaient pas reçu des consignes les concernant. Les filles avaient aussi insisté pour acheter ce qui selon elles, étaient des tenues convenables pour se rendre au palais. Lirinah avait trouvé une robe bleue turquoise, qui lui rappelait les robes de son enfance. Azéris et Télia avaient aussi opté pour des robes, blanche pour l'égyptienne, et verte pour bretonne.

Elles furent rejointes par les trois autres aventurières, qui elles aussi s’étaient habillé de façon protocolaires bien que plus sobrement : noire pour l’amazone, rouge pour Rézia et grise pour la spartiate. Quant aux garçons, ils avaient clairement démontrés qu'ils ne feraient aucun effort, en portant leurs tenues habituelles, mais rénovées et propres. Cette différence d'effort vestimentaire donna lieux à un débat étrange sur le chemin menant au palais :

- Vous auriez au moins pu essayer de faire un effort, protesta Azéris. Ce n'est pas comme si on avait été convoqué d'urgence, vous aviez du temps pour vous préparer.

- Je ne vois pas pourquoi il faudrait suivre votre exemple, répliqua Kendraff. On est convoqué au palais, pas invité là-bas.

L’amazone se plaqua alors la main droite sur le front, et hocha de la tête tellement elle fut consternée par la réponse de Kendraff. Elle se reprit et expliqua, à nouveau, pourquoi ils devaient faire bonne impression au palais :

- Donc on va vous répéter l’idée encore une fois, mais le but d’être habillé de façon convenable, c’est de faire oublier la vraie raison de notre présence au palais. On y va pour trouver des réponses, donc le mieux pour ça c’est encore de faire croire qu’on joue leur jeu.

- Sauf qui si ça tourne mal, vous aurez du mal à vous battre avec ce genre de tenue, répliqua Edris. J’espère pour vous qu’on n’en arrivera pas là. Et puis, côté crédibilité je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée, on donnerait plutôt l’impression d’en faire trop. En tout cas, nous on va rester comme on est.

- Je ne pense pas qu’on soit gêné par nos tenues actuelles, répondit Azéris. Et puis, je vous rassure car on a été prévoyante en dessous au cas où, on est en tenue de combat. Quant à toi Edris, tu sais mieux que personne que les deux sont possibles. J’ai passé des années à jouer le double rôle de suivante et de garde du corps, donc ça devrait aller.

Tandis que l’amazone finissait de rappeler leur plan aux trois aventuriers, ils arrivèrent devant immense bâtiment carré, dont la cours et les jardins étaient entourés d'une muraille en brique de deux mètres de haut. L'entrée et le parvis du palais étaient bordés de colonnes et sécurisée par une trentaine de gardes, équipé de pilums et de boucliers rectangulaires. Une fois à l’entrée, ils tombèrent nez à nez avec le colosse germanique et le lancier breton, eux aussi apparemment convoqués au palais et vêtus pour l’occasion. Le guerrier germanique avait mis une cotte de coton beige pour l'occasion pour couvrir son torse, et le lancier breton avait quant à lui fait nettoyer sa tunique, et mit son plastron dissimulé en dessous. D’un signe de tête, chaque groupe pu aisément faire comprendre à l’autre qu’ils avaient tous la même idée en tête. Deux d'entre eux les conduisirent dans la salle d'audience du palais, les faisant passer pas un large couloir de colonnes avec un sol de marbre blanc, débouchant sur une grande salle d'accueil rectangulaire aux murs recouverts de mosaïques à l'effigie des dieux romains. Cependant ils eurent à peine le temps de se présenter à l'empereur de Rome, un homme ayant la soixantaine avec un visage plutôt doux et un regard compatissant de ses yeux aux pupilles orangées. Immédiatement après avoir fini de lui adresser respect et salutations dût à son rang, que le groupe fut séparée. Azéris et Edris furent immédiatement convoqués et conduit aux appartements de la reine d'Égypte sous bonne garde, tandis que Kendraff et Lirinah furent envoyés dans ceux du prince scandinave et de son épouse. Adarius lui fut amené au sénateur Odarius pendant qu’un général romain d’une quarantaine d’année, qui inspirait la peur à Rézia se présenta à elle et emmena la jeune fille avec lui. Le reste du groupe fut quant à lui forcé de rester sur place, mais bien entouré ce qui démontra que le palais s’était lui aussi bien préparé à la venue des aventuriers.

Quand Kendraff et Lirinah furent dans les appartements du prince, ils remarquèrent que les seigneurs de l'Ouest, du Sud et de l'Est étaient absents. Seul le prince et son épouse, ainsi que leur garde rapprochée composé du père et frère de Kendraff, ainsi que de six autres membres de son clan étaient présent tous en tenues officielles. Les appartements réservés aux dignitaires scandinaves avaient une belle taille, mais étaient pauvrement décorés : en dehors de quelques statues représentants des divinités romaines et quelques rideaux aux lits, seules du mobilier occupait la pièce. Cependant, cela se justifiait par le fait que ces appartements n'avaient pas vocation à être habités sur le long terme, mais temporairement pas des personnalités politiques de passage au palais impérial. Avant que la discussion ne commence, Kendraff et Lirinah présentèrent leur respect au prince et son épouse, puis Lirinah posa immédiatement la question qui l'inquiétait :

- Votre altesse Rangarth, Dame Sihran, je suis surprise de ne pas voir mes parents ici. J'aurais pensé qu'ils ne rateraient pas l'occasion de me hurler dessus, dit la jeune femme avec ironie.

- Ils en auront l'occasion, mais pas pour l'instant, répondit Sihran avec un sourire. Pour l'instant, il nous faut entendre le récit de votre voyage et éclaircir certains détails.

Sihran, vêtue d'une robe de soie vert-pomme bien loin des robes de fourrures qu'elle portait dans le Nord, était la princesse du domaine du Sud, et l’épouse du prince, habillé plus comme un guerrier que comme un seigneur malgré quelques bijoux rappelant ses origines royales, mais aussi l’une des rares personnes que les parents de Lirinah avaient laissés leur fille côtoyer durant son enfance. C’est pour ça que Sihran avait si facilement sourit devant la plaisanterie de la jeune femme.

- Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tout cela signifie, s'étonna Kendraff.

- Vous comprendrez bien assez tôt, mais tout d'abord laissez-vous féliciter pour vos combats à tous les deux, répondit Rangarth. Mais avant d'écouter votre récit, il nous faut clarifier vos statuts à tous les deux.

- Concernant Kendraff, son bannissement est levé, il est libre de rentrer quand il le souhaitera, expliqua Sihran. Ce ne fut pas facile de le faire accepter au seigneur de l'Ouest, mais la situation actuelle joue en faveur de Kendraff. Ensuite, en raison des récents événements qui seront abordés plus tard dans la soirée, il nous a aussi fallu reconsidérer le cas de Lirinah.

- Comment ça, reconsidérer mon cas ? Demanda Lirinah. Cela veut-il dire que je suis libre de poursuivre ma route avec mes amis ?

- Temporairement, et pour une raison bien précise, qui nous a obligés à user de notre autorité vis-à-vis de vos parents, répondit le prince Rangarth. Il s'agit donc plus de tolérance que de liberté.

- Temporairement ? Insista Lirinah. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

- Vous le saurez tout à l'heure, quand nous seront tous en salle d'audience pour un banquet diplomatique au quel vous avez la chance d'être conviés, expliqua Rangarth. Cela nous conduit à un second point qui est celui des tournois. Ils n'avaient en réalité par pour objectif de désigner les meilleurs combattants, mais de les repérer.

- Pourquoi une telle mise en scène ? Demanda Kendraff avec un regard de défi. J’avais bien compris que ce n’était pas une situation normale, mais je pense que vous ne dîtes pas la vérité.

- Une fois de plus, tout vous sera expliqué plus tard, répondit le prince. Pour l'instant, vous allez nous faire part de vos voyages respectifs.

Kendraff et Lirinah se lancèrent alors dans un grand récit, à tour de rôle puisque qu'ils avaient voyagé séparément. Ils évoquèrent aussi bien les personnes qu'ils avaient rencontrées, que toutes les épreuves qu'ils avaient vécues. Au bout de deux heures ils avaient enfin fini leurs récits, en finissant par les deux tournois, la façon dont ils les avaient perçus mais cachant les liens qui s'étaient développées en coulisse.

- Cela n'excuse en rien un tel comportement de ta part Lirinah! S'écria une voix derrière les deux aventuriers.

Les seigneurs des domaines de l’Ouest habillés de bleue turquoises qui étaient les couleurs de leur étendarts, et du Sud en verts avaient rejoints les appartements quelques secondes après le début de leur récit, et n'en avaient rien perdu. La voix qui venait de leur crier dessus été celle du seigneur Boldiv, et s'adressait principalement à Lirinah.

- Tu ne te rends même pas compte du temps depuis lequel tu es partie ! Poursuivit Boldiv. Cela fait des mois que l'on te fait chercher dans tout le royaume, mais tu n'y étais déjà plus.

- Et c'est sans regret ! Répliqua férocement Lirinah. Je suis heureuse de ma vie d'aventurière, et je ne suis pas prête de rentrer avec vous. Je veux continuer à voyager avec mes amis, et vivre encore beaucoup d'autres aventures.

- Mais ce n'est pas ta place ! Lui rappela Dalna. Tu es une princesse, pas une aventurière. Quand vas-tu enfin te décider à grandir, et à assumer tes responsabilités ?

- C'est trop tard maintenant que je suis une aventurière depuis assez longtemps pour que ça soit officiel, et que j'ai fait mes preuves en tant que telle, répondit Lirinah. Et inutile de rejeter la faute sur Kendraff, je serais parti quand même. Je n'ai jamais supporté ma condition de princesse, et je ne serais jamais faite pour une telle vie. Je ne suis plus une enfant, et je suis une adulte qui a le droit de choisir sa vie et son avenir !

- Lirinah, tu oublies que nous sommes tes parents, tu ne peux pas nous parler ainsi ! Protesta Dalna dont la voix commençait à trembler, à l'idée de voir la situation vis-à-vis de sa fille lui échapper à nouveau. De plus, tes actes n’affectent pas que toi actuellement. N’oublie pas que tu as déclenché des troubles diplomatiques part ta fuite.

Avant même que Lirinah n’ai pu s’exprimer sur ce point, le prince des terres insulaires entra dans les appartements du prince Rangarth. C'était un homme plutôt grand mais mince, ayant un fin collier de barbe autour de la mâchoire et aux cheveux mi-longs et attaché en arrière d'une couleur entre le châtain et le brun. Il portait une tenue de guerrier d'une couleur mauve très sombre, et des bagues en bronzes à ses doigts. Puis, s’estimant toujours comme le fiancé officielle de la jeune femme il tenta de la saluer par un baiser, mais fut accueilli par l’épée courte de Kendraff dégainée rapidement à quelques centimètres de sa gorge. Le jeune guerrier nordique avait apparemment lui aussi décidé d’assumer clairement sa position vis-à-vis des dirigeants du royaume ainsi que de sa famille. Le prince des terres insulaires porta immédiatement la main à son épée, tandis que ses deux gardes sortirent également leurs armes. Cependant, Rangarth se leva et intervint rapidement pour calmer tout le monde :

- Cela suffit, je ne veux pas voir de combat ici ! Et quant à vous, seigneur Bargark je vous demanderais de ne pas avoir de gestes déplacé ici ! Ajouta Rangarth à l’adresse du seigneur des terres insulaires. Nous sommes ici pour discuter de choses importantes.

- Seigneur ? S’indigna Lirinah. Lui ? Depuis quand ?

- Depuis que le seigneur et la dame des terres insulaires ont tristement trépassés de maladie tous les deux il y a quelques mois, répondit Bargark avait un sourire étrangement satisfait. Désormais, c’est moi le seigneur je demanderais donc à ce que cela ne soit pas oublié à l’avenir.

Personne ne savait réellement comment avaient faits le seigneur et la dame des terres insulaires mourir en même temps à quelques semaines d’intervalles seulement. La seule version qui était connue était celle donné par leur fils, expliquant que ces derniers avaient eût la malchance de contracter la même maladie, et d’y succomber tandis que lui avait eu la chance d’y échapper. Beaucoup de rumeurs avaient circulé sur Bargark à ce sujet, mais personne n’avait osé exprimer ouvertement et officiellement la moindre accusation. Boldiv n’avait que faire de ces rumeurs, maintenant son accord avec les terres insulaires et le mariage de Lirinah et Bargark. Mais Dalna regardait ce dernier avec méfiance même si elle ne remettait pas en question la décision de son époux. De son côté, le prince Rangarth demanda le silence et reprit la parole :

- Si vous avez désormais toute mon attention, j’aimerais reprendre mon explication concernant ma demande de vous voir ici.

- Une demande ? L’interrompit Kendraff. Moi j’aurais plutôt parlé d’un piège.

- Il n’en n’est rien, poursuivit Rangarth en faisant mine de ne pas avoir saisi l’affront que venait de lui faire Kendraff. Je souhaitais vraiment vous voir ici, principalement toi Kendraff.

- Moi ? S’étonna Kendraff. Je ne comprends pas ce que peut bien me vouloir notre futur roi.

- J’attends beaucoup de toi et Kilvar, lui expliqua Rangarth. Je souhaite pouvoir compter autant sur vous que mon père a pu le faire avec Arkar. Tout comme mon père qui se fait vieux, c’est aussi le cas d’Arkar. Je dis cela avec respect, ajouta Rangarth à l’adresse du vieux guerrier qui se tenait à ses côtés.

- Ne vous inquiétez pas, je sais bien que le temps ne joues plus en ma faveur depuis quelques années, répondit Arkar en éclatant de rire.

Kendraff observa le prince Rangarth avec surprise, intrigué par ses propos. Il s’attendait à ce que Lirinah soit l’une des principales visées par cette convocation, et n’avait jamais envisagé son propre cas dans cette affaire. Cependant, il ne comprenait pas où voulait en venir Rangarth car son frère Kilvar étant l’aîné, des deux c’était, à lui de reprendre la tête du clan et toutes les responsabilités allant avec. Devant le visage perplexe de Kendraff, Rangarth reprit donc ces explications :

- Lorsque Arkar se retira de ses fonctions, je compte sur Kilvar en tant que futur chef de votre clan et comme la garde royale est composée par ses membres, je compte sur toi pour en prendre le commandement.

Kendraff fut alors abasourdit par cette annonce, et eu beaucoup de mal à y croire. Mais plus il réfléchissait à cette proposition, plus il se demandait si c’est vraiment une offre ou une obligation. Afin d’être fixé, il se permit de demander une information concernant cette offre lui étant faîte :

- Et imaginons que je refuse, comment cela va-t-il se passer ? Après tout, je suis un aventurier et j’aime beaucoup voyager.

- Si tu ne veux pas, tant pis pour toi mais ce serait dommage pour toi de refuser une situation si confortable et avantageuse, répondit Rangarth. Mais je n’attends pas de réponse immédiate. De plus, toute personne a un prix, tu dois bien avoir le tien.

Entendant ces derniers mots, Kendraff se demanda s’il était question de chantage ou si au contraire Rangarth lui proposait vraiment de monter les enchères vis-à-vis de son offre. S’il s’agissait de chantage, Kendraff n’y céderait certainement pas. Mais quitte à savoir jusqu’où Rangarth serait prêt à aller pour obtenir une réponse favorable, il pensa à proposer une offre qu’il était sûr de voir être refusé :

- Mon prix, je n’en aurais qu’un et il s’appelle Lirinah. J’entends par là que je ne demande pas sa main, mais de lui accorder la liberté de choisir d’elle-même à qui elle pourra la donner.

La demande du jeune homme fit immédiatement réagir l’ensemble des personnes présentes dans la pièce et cela, alors que Kendraff n’avait même pas directement réclamé la main de Lirinah pour lui-même, ce fut tout de même perçu comme tel et une attaque personnelle faite à Boldiv et Bargark. Pour Boldiv cela fut pris comme un affront alors que pour Bargark, ce fut considéré à la fois comme une insulte et une provocation envers lui. D’autres ne voyaient pas forcément d’outrage dans cette demande, mais l’idée que Lirinah puisse donner sa main à Kendraff gênait le seigneur et la dame du Sud, très conservateur sur les hiérarchies sociales. Les autres furent surpris mais n’exprimèrent pas. Quant à Lirinah, elle restait rouge de gène et troublée, car quand Kendraff avait prononcé son nom, elle ne s'y attendait pas et avait même crue que celui-ci aller se payer le culot de demander sa main au prince Rangarth, afin de provoquer les seigneurs scandinaves. La surprise fut telle pour elle, qu'elle n'avait même pas entendu le reste de ce qu'il disait. Puis, ce fut alors au prince de donner sa réponse :

- Ce que tu demandes n’est pas en mon pouvoir à l’heure actuelle, seul le roi ou la reine du royaume peuvent faire casser cet accord de fiançailles. Je ne te ferais pas une promesse que je ne pourrais pas tenir.

- Dans ce cas, malgré tout le respect que je vous dois, je n’ai plus rien à faire ici, répondit Kendraff en tournant le talon.

Tandis que Kendraff quitta les lieux, personne ne chercha à le retenir mais quand Lirinah le suivi, elle sentie une main d’homme sur son épaule. C’était celle du seigneur des terres insulaires, mais avant même que Kendraff n’eut le temps de se rendre compte de la situation, Bargark eut droit à la surprise de sa vie lorsque Lirinah le menaça de sa dague à quelques centimètres de sa carotide. Son geste fut alors, suffisamment parlant pour qu’elle n’ait pas besoin de préciser ce qui se passerait si on la touchait à nouveau. Mais après avoir quitté les appartements du prince scandinave, Lirinah eut à nouveau une main sur l’épaule mais cette fois-ci, ce fut celle d’une femme. Surprise la jeune femme fit alors volte-face pour se retrouver face à sa mère : elle qui l’avait disputé quelques minutes plus tôt, elle serra d’un coup et sans prévenir sa fille dans ses bras. Lirinah ne se souvenait plus à quand remontait la dernière fois où sa mère l’avait étreinte comme cela. Sans doute quand elle était petite fille ? Elle avait encore du mal à réaliser ce qu’il se passait. Cependant, la jeune femme finie par repousser sa mère, curieuse de sa réaction :

- Pourquoi maintenant ? Que veux-tu ? Lui demanda Lirinah.

- Je me suis vraiment inquiété pour toi tu sais, répondit timidement Dalna. J’ai toujours était sévère avec toi, mais pour ton bien. Même dans cette arène j’étais inquiète pour toi, bien que tu t’en sois admirablement bien sortie, je me suis sentie fier de ma fille pendant cette journée.

- J’ai du mal à le croire, je pense que tu essayes plutôt de me convaincre de rentrer avec toi, répliqua Lirinah. Je doute que tu sois là sans raison. Je sais très bien que jamais tu ne m’encouragerais à poursuivre mon voyage avec Kendraff, vue l’opinion que toi et père avez de lui.

- Que ton père a de lui tu veux dire, je ne partage pas forcément son point de vue, précisa Dalna. Je n’ai rien de personnel contre Kendraff, mais je n’approuve en aucun cas votre relation.

- Dans ce cas n’espère pas me revoir avant longtemps, Déclare Lirinah. Mon choix est fait, et je ne changerais pas d’avis.

Ce fut les derniers mots que Lirinah eût adressé à sa mère, bien qu’elle n’ait pas envie de se fâcher avec elle après avoir appris que celle-ci, malgré les apparences était très attachée à sa fille. Kendraff et Lirinah partirent tenter de retrouver leurs coéquipiers qui au même moment avaient eux aussi eut droit à des retrouvailles étranges. À peine Azéris eut franchi les portes des appartements de la Reine d’Égypte, qu'elle tomba sur une chambre dont l'arrangement était bien plus distingué et la pièce était bien plus grande avec une décoration aux motifs égyptiens, démontrant que la souveraine d’Égypte avait droit à un bien meilleur accueil que la délégation nordique. La jeune suivante fut alors accueillie par une gifle de sa souveraine qui portait une longue robe blanche ornée d'or, et dont le visage était marqué d'une expression des plus sévères. Pourtant, il suivit à sa grande surprise d'une étreinte chaleureuse de la part de la Reine. La jeune femme ayant toujours refusée de croire ce qu’Edris et ses équipières lui avaient dit concernant la Reine, mais devant cette situation elle se força à se remettre en question sur ses liens avec la Reine. Pourtant, leurs retrouvailles se firent quand même à couteaux tirés car, la jeune femme était toujours décidée à conserver son indépendance fraîchement acquise, et avait un comportement de défi vis-à-vis de la reine. Puis, elle et Edris se retrouvèrent à leur tour à conter leurs voyages, tout en apprenant qu’il leur serait permis de poursuivre leur épopée, malgré le fait que la Reine soit contre concernant Azéris. Edris eut enfin confirmation que cette convocation aller sûrement leur attirer des ennuis encore pire car, même face à Azéris la Reine laissa cette dernière continuer à voyager.

Une fois en compagnie de son grand-père et de son père, un soldat ayant les mêmes caractéristiques physiques que son fils mais en plus grand et plus massif, Adarius fut sévèrement réprimandé pour avoir fait capoter un mariage dont sa famille espérait tirer un très grand avantage. Il se trouvait dans une chambre bien différente de celles réservées aux hôtes d'autres royaumes car, celle-ci était entièrement décorée d'armes ainsi que de statue guerrières habillées d'armures luxueuses en or, tout comme celle occupée par la famille de Rézia. Puis, il donna lui aussi un récit de son aventure qui captiva grandement le sénateur Odarius, qui se senti nostalgique de sa jeunesse d’aventurier mais dont le visage apparu très grave. Adarius tenta de demander des explications à son grand-père, mais celui-ci refusa de lui répondre alors qu’il était l’une des personnes au cœur de la création des deux tournois. Dans une pièce à côté Rézia se retrouva tremblante face à son père, un général imposant aux cheveux noirs coupé court comme beaucoup de soldats romains, au regard froid et sévère de son œil restant à la pupille couleur cristalline, ainsi que son grand-père, un sénateur massif et aux yeux bleus. Le grand-père de Rézia, était un homme belliqueux qui aimait la guerre et n’hésitait jamais à en faire la promotion à l’empereur romain. Elle conta avec peur et timidité ses maigres exploits, dont l’amazone revenait régulièrement sur le devant de la scène ce qui démontrait à la fois, les capacités de celle-ci mais aussi l’admiration que pouvait lui porter Rézia. Le plus surprenant dans son récit, était sa façon affectueuse dont elle parlait de la guerrière spartiate : elle en parlait plus comme d'une sœur que comme d'une équipière ou d'une amie. Cependant, la jeune fille eut droit à un traitement légèrement différent des autres. Bien que comme tous elle pourrait poursuivre son voyage, son père et son grand-père réclamèrent de cette dernière qu’elle ne lâche pas Adarius d’une semelle, et qu’elle lui fasse tenir l’engagement pris par le sénateur Odarius et par la force s’il le fallait. Bien que contre cette idée, la jeune fille terrifiée par sa famille n’osa pas s’opposer à eux.

Dans la salle d’audience du palais, le reste des aventuriers surveillés par des gardes avaient aussi rapporté à l’empereur leurs quêtes respectives, après que le colosse et l’amazone eurent leurs récompense pour les tournois : cents mille sesterces chacun. Puis, ils furent finalement rejoints par leurs coéquipiers à intervalles différents de plusieurs minutes. Une fois tous rassemblés, ils se concertèrent rapidement pour prendre la décision de repartir dans leur auberge, estimant avoir respectés leur engagement en répondant à leur convocation. Cependant, les portes étaient fermées et gardées avant même qu’ils n’aient eût le temps de s’y diriger. Bien que dans un bâtiment impérial et fortement gardé, tous eurent le réflexe de dégainer leurs armes sachant qu’ils risquaient beaucoup dans leur démarche. Des gardes sortirent des autres ailes du palais pour venir renforcer leurs collègues présents sur place et en quelques minutes, ils furent encerclés par plusieurs centaines de gardes ce qui les dissuada de faire le moindre mouvement. Alors qu’ils se voyaient déjà tout fait prisonnier, ils eurent alors une surprise qui ne leur inspirait rien de bon pour la suite : ils se virent alors invités à un banquet le soir même… .

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