Chapitre 7

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Après avoir finie son repas, Esther retourna travailler. Sur le chemin, elle tapait des pieds, elle soupirait sous le soleil. La fatigue était présente, elle pouvait la ressentir dans chacun de ses membres. Anouchka était toujours là, derrière elle, prête à la soutenir. Le soleil tapait sur Esther, cette petite fille était malade, la fièvre lui était apparue en début d'après-midi. Après une heure de travail, Esther n'en pouvait plus ; elle avait besoin d'eau et au plus vite. Elle lâcha la vaisselle sale dans le grand évier puis quitta le bâtiment pour prendre l'air ; elle suffoquait.

Tous les après-midi, trois SS surveillaient la cour. En arrivant dans la cour, Esther se rapprocha d'un gardien, il avait les cheveux blond et les yeux bleu, comme tous les autres. Cependant, il y avait une différence qu'Esther ne plus s'empêcher de remarquer ; il avait peur. Quand la petite fille déposa sa main sur son bras, il sursauta. Esther regarda ce jeune homme ; il y avait un grand vide dans ses yeux, le même grand vide qu'Esther voyait dans tous ses hommes et toutes ses femmes en pyjama rayer. Elle se rapprocha encore un peu de lui puis chuchota :

– De l'eau... S'il vous plaît... De l'eau...

L'homme la considéra, puis détourna les yeux. Il la poussa à terre, Esther s'écroula dans la saleté. Anouchka, toujours derrière elle, commença à la relever en criant au garde :

– Pourquoi vous ne l'aidez pas ! Elle est malade ! Vous n'êtes qu'un monstre ! Un sale monstre !

Un autre SS qui surveillait la cour cet après-midi-là pointa son Nambu vers eux ; le gardien blond sur qui Anouchka hurlait pointa son arme sur elle. L'enfant le regardait, sans comprendre ; elle ne bougeait pas, incroyablement calme. Une larme coulait sur la joue du SS. D'une voix presque audible, le soldat dit à Anouchka : « Je suis désolé. » puis appuya sur la gâchette.

Le coup de feu propulsa l'enfant un mètre plus loin d'Esther. Du sang s'écoula ; d’abord de sa poitrine, puis de sa bouche. Elle ne disait rien, ne suffoquait pas. Elle avait juste arrêté de respirer. Anouchka était partie rejoindre les siens.

Esther observa le gardien ; elle ne réalisait pas. Elle regardait la scène comme un écran de cinéma. Le gardien apeuré continuait de contempler Anouchka, ne détachant plus les yeux de sa victime. Il avait jeté son fusil à terre ; l'autre SS était toujours là, il observait la pièce de l'autre côté de la cour.

Esther sentait la colère monter en elle, et dans un élan de folie, elle attrapa le fusil, se releva avec mal, puis pointa son arme en direction du soldat. Il leva ses deux mains en l'air, prenant un air innocent, tout en soutenant le regard d'Esther. La fillette regarda le supérieur pour savoir si c'était bien ou mal. Le SS lui lança un grand sourire, tout en hochant la tête.

Alors sans réfléchir, la petite fille de douze ans tira sur le garde. Par chance pour elle sans doute, elle réussit à toucher sa tête. L'homme s'écroula à son tour, conscient qu'il allait mourir. Esther se pencha au-dessus de lui puis dit :

– Je voulais juste de l'eau. Et à la place tu as tué mon amie.

– Je n'avais pas le choix. Je suis comme toi, comme tous les autres ; je suis juif. Lui chuchota le soldat alors que ses yeux bleu se remplissait d'eau.

Esther trouva alors que ses deux yeux ressemblaient à deux magnifiques océans. Elle le regarda un instant, essuya une larme de sa joue, lâcha le fusil au près d'Anouchka puis partie à toute vitesse.

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