Chapitre 8

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Quand il eut fini de manger, Abel repartie en direction du bâtiment des enfants. En arrivant là-bas, un de ses supérieurs l'empoigna par le bras.

– J'ai à vous parler soldat Abel. Dans mon bureau. Tout de suite.

Abel le suivit en direction d'un autre bâtiment, inquiet. Le supérieur Michloreinz l'invita à s'asseoir dans son bureau.

– Soldat Abel, nous avons un petit problème.

– A oui ? Demanda-t-il sans comprendre. Et lequel ?

– Vous êtes trop tendre avec les...prisonniers. Vous êtes soldat ! Pas nourrice ! Vous travaillez à Auschwitz-Birkenau, le plus grand camp de concentration et d'extermination jamais conçu. Alors remuez-vous ! Au prochain problème, la prochaine fois que je vous vois êtres tendre avec l'un d'eux, vous serez accusé de trahison envers le parti nazi. Vous savez ce que cela signifie soldat ?

– Non. Répondit Abel ne tenant pas à connaître la réponse.

– Une balle dans la tête. Est-ce que c'est clair soldat ?

– Oui. Très clair.

– Bien. Vous pouvez retourner à votre poste, mais je vais vous accompagner pour vous surveiller.

Abel sortie donc du bureau suivit de très près par son supérieur. Après cinq minutes au bâtiment des enfants, il y avait déjà un problème. Deux gamines d'environ douze ans sortirent de leur bâtiment de travail en courant et se rapprochèrent de lui. Une des enfants, une brune aux yeux bleu magnifiques posa une main sur son bras. Abel, n'ayant plus l'habitude des contacts physiques, sursauta. Elle se rapprocha de lui :

– De l'eau... S'il vous plaît... De l'eau... Chuchota-t-elle.

Abel l'observa de plus près ; elle était vraiment mal en point, cette enfant était à deux doigts de tomber. Il voulait l'aider. Abel regarda autour de lui pour trouver le point d'eau le plus proche mais il tomba sur le regard de son supérieur Michloreinz. L'homme fixait Abel, une main poser sur son Nambu. Abel n’eus pas le choix, il savait que sa vie tenait à sa réaction envers cette fille. Alors Abel la poussa par terre. L'autre enfant aida la fille à se relever puis cria à Abel :

– Pourquoi vous ne l'aidez pas ! Elle est malade ! Vous n'êtes qu'un monstre ! Un sale monstre !

Abel se tourna vers Michloreinz qui maintenant pointait son Nambu vers eux ; mais il ne visait pas la petite fille en train de crier, non, il visait Abel. Alors cette fois, le jeune homme de dix-huit ans avait compris qu'il n'avait pas d'autre choix que de tuer cette enfant s'il tenait à rester en vie. Rapidement, Abel sorti son fusil et le pointa sur la petite fille, une larme lui brûlait la joue. Abel regarda la fille et dit « Je suis désolé. ». Puis il tira en fermant les yeux.

Une fois le corps à terre, Abel ne pouvait plus décoller ses yeux du cadavre de cette fille ; il lâcha l'arme du crime tellement elle lui brûlait les doigts. Son supérieur n'était pas parti, il en était sûr.

Sans comprendre ce qu'il c'était passé, l'autre enfant avait récupéré son fusil et le pointait dans sa direction ; le premier reflex d'Abel fut de montrer ses mains. Il pensa ensuite que c'était ridicule, que ce n'était qu'une enfant et que Michloreinz les observait, qu'il ne la laisserait pas faire. Abel soutenait le regard de la petite ; pendant un instant elle tourna des yeux, regarda de l'autre côté de la cour, puis il prit une balle dans la tête. Il toucha le sol à son tour, n'osant rien faire tellement la douleur était grande.

La petite fille se pencha sur lui :

– Je voulais juste de l'eau. Et à la place tu as tué mon amie. Dit-elle froidement.

Alors qu'il ne lui restait plus qu'une minute sans doute, Abel décida d'avouer sa véritable identité ; d'avouer son camp, celui que son cœur avait choisi. Ce n'était qu'une enfant, mais il était sûr, au fond de lui, qu'elle se souviendrait de ses paroles :

– Je n'avais pas le choix. Je suis comme toi, comme tous les autres ; je suis juif.

Tandis que ses yeux se remplissait d'eau, la fillette déposa le fusil puis disparu en courant.

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