Dans le miroir, mon reflet me dévisage.

Qui suis-je ?

Parfois, je m'interroge : comment me définiraient mes amis ? Que diraient-ils de moi ?

Certains diraient que je suis un rayon de soleil, un grain de gaieté dans un monde triste et désoeuvré. Un brin de folie dans un océan de banalité.

D'autres penseraient probablement que je suis le stéréotype même de l'insatisfaite plaintive. Que je ne suis bonne qu'à grogner et ronchonner.

Quelques uns me décriraient comme douce et compréhensive. Pleine de compassion et de bienveillance. Ces mêmes personnes me qualifieraient d'oreille attentive et de bon conseil. D'amie loyale et attentionnée.

Quelques autres me traitraient de monstre sans pitié, à la langue trop bien pendue et au sang chaud. Impulsive, méchante et médisante. Egoïste et narcissique. 

Quelques personnes ça et là me dépeindraient comme quelqu'un de timide et d'introvertie, voire même effacée, quand d'autres m'associeraient à une personnalité extravertie et presque exuberante. 

Et puis il y a moi, qui dirait que je suis tout cela à la fois. Que je ne peux être ni tout l'un, ni tout l'autre. Que je suis une mozaïque de tous ces qualificatifs et que c'est ce qui me rend si unique. Que je n'ai pas à être l'un plutôt que l'autre pour qui que ce soit; que je n'ai qu'à être moi et que ce sera parfait ainsi.

Toute ma vie, j'ai essayé de rentrer dans une case plutôt que dans une autre. J'ai passé le plus clair de mon temps à jongler entre les costumes et les étiquettes que chacun voulait me voir porter. Je me suis bouffé le moral et la santé à toujours mettre un point d'honneur à ne décevoir personne. A répondre aux attentes et espérences de chacun. Jusqu'au jour où telle une évidence, la vérité m'a frappé dans son plus simple appareil. Je suis moi : un éventail de qualificatifs, positifs ou négatifs.

Unique et complexe. 

Je suis parfaite. Parfaitement imparfaite. Et je m'aime tel quel.