Chapitre 6

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- Excusez-moi, dit le médecin avant de partir rapidement. Sûrement une urgence.

- Bien, je disais que votre grand-mère a eu une crise cardiaque, annonça Alyssa.

Klervia la fixa.

- D'accord.

- En début d'après-midi. Une voisine était présente. Mais au moment où l'ambulance était arrivée ; il n'y avait plus rien à faire.

- Je vois. Je peux la voir ? s'empressa de demander Klervia, non sans une once de tremblement dans la voix.

- Oui bien sûr, dit la secrétaire en lui coulant un regard compatissant.

Elle héla une infirmière qui passait non loin de là et lui demanda de la conduire à la chambre D34.

Une fois dans la chambre, l'infirmière s'en alla, laissant Klervia seule avec sa grand-mère.

Celle-ci s'approcha du lit où le corps de sa grand-mère reposait. Elle lui prit la main et examina le corps, autrefois pleine de vie. Ce corps, qui désormais était un cadavre, étendu sur ce lit. La tête retombait sur la poitrine, les cheveux en désordre et baignés encore des sueurs de la mort. Le visage conservait encore un peu des couleurs de la vie, mais comme cirées par la mort : les yeux enfoncés, les joues décharnées, un visage livide, la langue et les lèvres aux teintes noirâtres, des membres inertes et glacés !

À cette vue, Klervia pâlit. Sa grand-mère avait certainement énormément souffert...

Pourtant, il ne lui semblait pas avoir su que celle-ci éprouvait une douleur thoracique. À moins qu'elle ne lui aie rien dit. Néanmoins, la jeune femme savait que sa grand-mère souffrait d'une maladie cardiaque, mais le nom de cette maladie ne lui a jamais été dévoilé. Aussi, elle avait l'hypertension artérielle et quelques fois, ses caillots de sang se gonflaient. Tous ces facteurs, expliqueraient sans doute, son arrêt cardiaque.

Selon Klervia, la principale cause du décès de sa grand-mère venait du fait que la circulation sanguine a été interrompu, ce qui avait causé le rétrécissement et durcissement des artères ou athérosclérose. Ainsi, l'accumulation de plaque de gras à l'intérieur de la paroi d'une artère avait provoquée l'endurcissement de la paroi et, au fil du temps, l'artère s'était rétrécit et s'était bouchée. Les pieds gonflés de sa grand-mère, avaient expliqués également que la plaque avait pu se rompre, ce qui avait causé la coagulation du sang et la formation d'un caillot sanguin. Par conséquent, le caillot sanguin avait grossi, bloqué une artère coronaire et interrompre la circulation sanguine vers le coeur, provoquant ainsi, une crise cardiaque.

S'arrêtant de chercher comment sa grand-mère était morte, elle essuya d'un revers de main, quelques larmes qui étaient apparues et, remarqua quelque chose dépasser du pull de la vieille dame. Intriguée, elle s'assura que les infirmières ou médecins n'étaient pas encore arrivées et souleva le pull vert taupe, grossièrement tricoté. Sa main frôla une matière et elle s'empressa de l'extirper la cachette. Une enveloppe. À son nom.

Au poids de l'enveloppe, Klervia devina que cet emballage ne refermait pas une simple lettre, mais bien quelque chose de très important. Tellement, que sa grand-mère avait pris grand soin de la dissimuler à l'abri des regards.

La curiosité de Klervia était à son comble concernant cette enveloppe, mais elle voulait rester auprès de sa grand-mère. C'était le seul moment qu'elle avait. Seule, elle et sa grand-mère, avant que les infirmières, médecins, et tout un public ne viennent briser cet instant très précieux.

Ses yeux s'attardèrent sur le visage de sa grand-mère. Elle pouvait apercevoir un petit sourire, cachée par les joues affaissées. Elle n'avait pas dû trop souffert et était visiblement heureuse de partir, rejoindre Son Créateur. Dieu.

Dix minutes. Trente minutes. Une heure. Klervia avait perdu la notion du temps, absorbé par ses pensées, toujours aux côtés de sa défunte grand-mère. Ce ne fut seulement quand une infirmière entra en laissant tomber un petit boîtier, que Klervia reprit conscience de l'instant présent. Elle était toujours à l'hôpital, sa grand-mère toujours sur le même lit, la même expression, rien n'avait bougé. Au moment de se relever, elle fit tomber l'enveloppe qu'elle ramassa à toute vitesse, afin que l'infirmière ne s'en aperçoive pas ; elle-même occupée à ramasser le boîtier.

- Je dois emmener votre grand-mère pour la préparer à quitter l'hôpital, déclara l'infirmière. Vous pourriez venir la voir demain. Une fois tous les papiers remplis, nous vous laisserons quitter l'hôpital avec elle pour l'enterrement.

Klervia hocha la tête, et après un dernier coup d'oeil vers le lit, sortit de la chambre pour se diriger vers Alyssa. Elle décida de remplir tous les papiers avant de quitter l'hôpital pour rentrer chez elle, par un temps pluvieux. Il était déjà 18 heures et la nuit commençait progressivement à tomber. Le temps était passée extrêmement vite !
Elle n'avait pas de quoi se protéger de la pluie et sa fatigue était très présente. Elle détacha rapidement son vélo et se rendit à l'arrêt de bus, trouvant mieux de faire le trajet en bus qu'à vélo.

Au moment de ranger son vélo dans le compartiment, elle sentait l'enveloppe calée sous sa veste, n'attendant qu'une chose : celle d'être ouverte !

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