Chapitre 5

7 minutes de lecture

LINCOLN


— On doit vraiment partir ? je lui demande.

— On n’a pas le choix, Kaitlyn s’est où on est. Je sais qu’on n’a jamais quitté New York, mais on ne peut pas faire autrement.

On avait quitté l'appartement de Marty contre son avis médical. Mike devait se reposer, ses blessures devaient guérir et ces points devaient être enlevés. Cependant, il n'en fit qu'à sa tête, tout ce qu'il voulait c'était partir de cet endroit. Il répéter que c'était pour protéger Marty, mais lui comme moi ont connaissait la véritable raison. Pourtant, j'ai essayé de le convaincre de rester, sans succès. Continuer à être dans la même pièce que l'homme qu'il aime lui faisait mal, il savait qu'aucun avenir entre eux n’était possible. Alors, il l'a fuit comme il en train de le faire avec Kaitlyn. Il repousse le problème jusqu'à qu’on se retrouve face au mur. Il espère toujours récupérer sa vie, une tranquillité sans la moindre difficulté. J'aimerais qu'il comprenne qu'on a une autre solution, se débarrassés d'elle une bonne fois pour toutes. Cela lui fait peur, peur de ne pas être à la hauteur, peur de me perdre dans cette bataille. Au fond, il veut avoir le contrôle de la situation, ne pas avancé sur un terrain miné. Tant qu'on fuit, il sait où il va et où se cacher.


Nous avons pris une chambre d’hôtel au Morning side Inn, la pièce est petite, les deux lits prennent toute la place et la salle de bains est ridicule, cependant cela devrait suffire.

Marty doit nous appeler quand il aura terminé nos papiers. Il se peut que nous restions à New York encore un jour ou deux, mais pas ici. Mike a compris son erreur, rester au même endroit cela accentue les risques.

— Je reviens il faut que je nous achète de quoi manger.

— Je viens avec toi.

— Mike ne t’inquiet pas je n’ai plus trois ans.

Sur ce, je quitte la chambre et descends les escaliers, mais arrivé en bas j’entends :

— Est-ce que vous avez vu ce jeune homme ?

— Oui il est dans la chambre 31 avec un autre type, répond le réceptionniste.

Je reste cacher dans la cage d’escalier, je ne parviens qu’à voir les uniformes de police, merde c’est quoi encore ce bordel. Je remonte les marches quatre à quatre et ouvre précipitamment la porte.

— Mike, on a un problème, dis-je.

Il plisse les yeux et secoue la tête, il ne voit pas où je veux en venir.

— Les flics sont ici, ils parlent avec le gérant de l'hôtel. Mike, il parle de toi, ils ne vont pas tarder à monter.

— Attend, pourquoi les flics s'intéresseraient à nous, sauf si… Bordel de merde, c'est encore un coup de Kaitlyn. Linc, il faut qu'on parte.

— Mike tu ne m'as pas compris, ils arrivent d'une minute à l'autre. Il faut que tu te planques.

— Et toi alors ?

Je n’ai pas le temps de répondre qu’on frappe à la porte.

— Police ouvrez !

— Mike cache toi dans la salle de bains, je vais leurs ouvrir. Surtout, tu ne bouges pas, sauf si ça part en couilles, je chuchote.

— OK.

Il me balance un taser avant de s’enfermer. Avec appréhension, j’ouvre la porte :

— Bonjour messieurs, que puis-je faire pour vous ?

— Nous cherchons ce jeune homme, me dit l’un d’eux.

Il me montre alors une photo de Mike sur son téléphone.

— On nous a dit qu'il se trouver dans cette chambre, continue-t-il

— Je suis désolé, mais je n'ai jamais vu cet homme.

— Pourtant, le dirigeant de l'hôtel nous a dit qu'il avait pris cette chambre avec un autre type. Alors si vous le permettez nous allons jeter un coup d'œil.

L’un d’eux prévient des renforts avant de pénétrer dans la chambre. Ils passent en revue l’espace ridicule. Puis ils se positionnent devant la salle de bains. Je n’ai plus le choix je dois intervenir si je veux le protéger.

Je sors le taser de ma poche et donne un coup de jus au premier flic qui me tourne le dos. Mais le deuxième pivote vers moi me pointant une arme dessus, je me sers de son collègue comme gilet par balle.

— Levez les mains ou je tire, me menace le policier.

Mike tu dois sortir de cette foutue salle de bains avant qu’il ne soit trop tard…


MIKE


On a un problème, les flics sont entrés dans la chambre, ils vont finir par me trouver. J’aperçois des ombres devant la porte, mon taser en main je suis prêt à intervenir. Mais elle ne s’ouvre pas, à la place une voix s’élève. Je n’ai plus le choix je dois sortir, je dois savoir ce qui se passe. À peine ouverte, que j’ai une arme sur la poitrine. Je reste de marbre, si je bouge il tira, Linc pose délicatement son collègue au sol et le neutralise.

— On peut y aller maintenant ? je demande à lui.

— Euh pas vraiment, me répond-t-il après avoir jeté un œil dans le couloir, y en deux autres qui arrivent et je pense que ce n'est pas fini.

— OK cours.

On franchit la porte, s’arrêtant d’un seul coup, les nouveaux arrivant nous pointent leurs armes. On ne peut pas s’enfuir sans se faire descendre :

— Police on ne bouge plus, jeter vos armes.

À contrecœur on obéit, mettant par la suite les mains sur la tête. Je me retourne vers Lincoln, j’ai une idée, en un regard il a compris.

On les laisse s’approcher jusqu'à ce que leurs armes touchent presque nos torses. En un seul geste bien maitrisé, leurs armes volent sur le sol. Je vois leurs regards ébahis face à notre geste. Par la suite, nous poussons les pistolets vers le mur, je ne veux pas qu'ils soient tentés de les ramassés. Après un instant, les deux policiers tentent de nous maitriser. Je n’ai pas envie de les blessés, mais je n’ai pas le choix, on doit partir d’ici et maintenant. À contrecœur, je donne les premiers chocs, mon adversaire est désorienté cependant il ne se laisse pas à abattre pour autant. Malgré que je retienne mes coups, il ait à terre rapidement et celui de Linc suit le même chemin. Inconscients, nous trainons leurs corps dans notre chambre.

— Prends tes affaires et on y va, j’ordonne à Linc.

Un sac à dos et les clés de voiture en poche nous nous sauvons. Nous dévalons les escaliers à toute vitesse, je sais qu'ils nous attraperont, mais je veux au moins essayer. Je me précipite et rentre dans la voiture avec Lincoln. Je mets le contact et quitte le parking dans un dérapage contrôler.

On peut déjà entendre les sirènes de police à nos trousses. J’appuie sur l’accélérateur et dépasse les cent à l’heure dans les rues de New York.

— Alors, on va où ? me demande Linc.

— J’en sers rien, le plus long qu’on peut.

Je grille un feu rouge et évite une voiture qui un peu plus nous foncer dessus.

— Tu sais qu'ils vont nous arrêter, me dit-il

— Ouais, je réponds à contrecœur.

À l’heure qu’il ait, les barrages ont empli la ville, on ne s’en sortira pas même si je veux y croire. J’aurais aimé avoir une fois dans ma vie de la chance, arrêté de vivre comme un criminel en cavale. Je continuerais à me battre jusqu’à ce qu’on me mette les menottes aux poignets.

Dans un dérapage je nous entraine à contre sens, ma concentration au maximum j’évite le plus de voitures que je peux. Les bruits des klaxonnent et des gyrophares rythme notre course folle.

Je roule maintenant sur le trottoir klaxonnant pour que les gens s'écartent. La voiture de police est presque à notre hauteur. J'arrive à la dépasser, retournant sur le bitume pour lui passe devant.

Après quelques minutes de course poursuite, où j’aurais pu tuer des innocents, un fameux barrage se dresse devant nous. Je ralentis, tous les policiers sont en position avec leurs armes pointées sur nous. Ils nous hurlent de descendre de la voiture à l'arrêt à présent :

— C'est la fin, la prison nous attend. Je suis désolé, je ne sais même pas si on se reverra, lui dis-je

Être enfermé ne me gêne pas je m’en sortirais, après tout ce que j’ai fait ma place est là-bas depuis longtemps.

— Je t'aime mon pote, me répond Lincoln

— Moi aussi. Promets-moi une chose, reste en vie.

— Mec, je ne peux pas te le promets et tu le sais.

Je hoche tristement la tête et nous nous enlaçons. Comme avec Marty je lui fais mes adieux sans savoir si on se retrouvera, vu notre situation s'est peu probable. J'aurais aimé ne plus être seul, ne pas les abandonner une nouvelle fois. Ils sont la seule famille que j'ai, les seuls à qui je fais confiance, ceux qui me comprennent le mieux, chacun d'eux révèle une part de moi. Mais ils survivront, je survivrai, Marty m'oubliera comme il l'a déjà fait et Lincoln ne retournera pas prison.

Ensemble, nous ouvrons les portiers de la voiture, ensemble, nous mettons les mains sur la tête. Plaqué sur le capot, les menottes se referment sur nos poignets. Un dernier regard avant d’être embarqué dans une voiture différente…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Jess2000 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0