Chapitre 2

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MIKE


Le réveil ce matin est difficile, j'ai beau avoir passé un bon moment avec mon meilleur ami, le sexe n'est définitivement pas un remède quand on s'est fait cassé la gueule. Pendant un moment, c’est le paradis je n'y pensais plus du tout, jusqu'à ce que je me lève et que ma tête me lance comme un putain de tremblement de terre. J'aimerai bien passer toute ma journée à ne faire que l'amour et soulagé ma douleur, mais j'ai un mec à interroger.


Hier je me suis débarrassé du cadavre de la blonde avant que ma voiture n'empeste la décomposition. Comme n'importe quel tueur, j'aime le sang, les armes et l'action mais je déteste devoir dissimuler les corps c'est dégueu, ça pue et c'est mou. Heureusement pour moi, je suis allé à bonne école. La première règle ne jamais au grand jamais l'enterrer, il y a toujours un con pour tombe dessus. La deuxième tout faire pour qu'il n'y est plus aucune trace, tu dois tout faire pour t’innocenter.

La meilleure solution c’est d’utiliser l’acide nitrique, on m’aappris beaucoup de technique, mais celle-là reste la plus facile, celle où tes mains restent propres, celle qui te marque le moins.

Une fois fait j’ai enfermé son mec dans notre bureau insonoriser, il aura beau crier personne ne l’entendra. Je crois qu’au fond je savais quel avait une autre utilité. Je me prépare donc mon petit déjeuner et je vais voir comment va notre inconnu.

— Salut, alors comment ça va ce matin ?

Aucune réponse, il me regarde simplement avec froideur et colère.

— Bon je suis gentil, je vais quand même te donner de l’eau, la nourriture on verra si les réponses que tu me donne me convienne.

Pendant qu'il vide la bouteille d'eau avec une vitesse vertigineuse, j'en profite pour terminer mon petit déjeuner. Rien de mieux qu'avoir le ventre plein pour commencer la journée.

— Je pense que tu connais déjà la chanson, si tu ne réponds pas aux questions je te torture, dis-je avec un magnifique sourire.

Aucuns sons ne sort de sa bouche, j'en déduis qu'il a compris ce que je viens de lui dire. Je rapproche donc le chariot qui comporte tout mes petits jouets préférer, il fallait bien que je les range quelque part. Savoir que je vais les utiliser me rend heureux, en fait je suis tellement content de recommencer. Ça ne m’avait pas manqué jusqu’à ce qu’on me force à y replonger, au fond c’est comme une drogue. La première fois ce n’est jamais bien, puis tu recommence et c’est différent, l’adrénaline et le plaisir font face à la peur et à la détresse que tu ressens quand tu débutes. J’ai lutté contre ça pendant longtemps avant d’accepter que la souffrance et moi nous ne faisions qu’un, que partout où j’allais je la déposer comme un ange avec mort.

— Comment m’a-t-elle retrouvé ? je lui demande.

Il me regarde fixement sans broncher d'un poil, je sais qu'à ce moment-là il ne me répondra pas. Il va me résister jusqu’à ce qu’il ne puisse plus. Elle a fait de nous des machines, elle nous apprit à nous renforcer et à ne jamais céder des informations à l’ennemi.

— Comme tu veux, dis-je en m’emparant du Beretta 92FS.

Je mets le chargeur qui compte une quinzaine de balles et le charge. Puis je le pointe sur le genou droit de notre cher ami, et sans une hésitation j'appuie sur la détente. La balle traverse son genou et le sang gicle avant de couler sur son pantalon noir. Il grimace, serrant les accordoirs au point de faire ressortir ses veines.

— Je sais c’n’est pas agréable mais tu t'en remettras. Sauf si je te bousille le deuxième genou, je ne te cache pas que j'en ai très envie. Et puis merde, dis-je en tirant sur l’articulation gauche.

La même réaction se joue sous mes yeux, je commence sérieusement à m’ennuyer. Il faut que je passe aux choses sérieuses.

— Alors tu t'es décidé à répondre ou on continue. Tu sais je peux passer ma journée à te torturer. Mais j'aimerais pouvoir me préparer à ce qui m’attend, savoir si elle a envoyé d’autres hommes des trucs du genre.

Je lui laisser quelques secondes, le temps qu'il se remettre de ses émotions. Mais le problème c’est que la patience et moi nous ne sommes pas très amis, je prends donc la petite scieélectrique avec laquelle j'ai coupé pas mal de truc. Je la place alors vers son majeur :

— Tu as une dernière chance de répondre, sinon j'ai bien peur que ton majeur y passe.

Pas un son ne sort de sa bouche, tant pis. Je commence alors à lui scier le doigt, bordel je ne pensais pas que le sang giclerait autant, heureusement la bâche est là. Ah je crois que je suis rentré en contact avec son os et voilà un doigt en moins. C’est bizarre je ne l’entends plus hurler. Sa tête pend et tout son corps s’est soudainement détendue, je vérifie son pouls, il est vivant on va pouvoir s’amuser encore un peu. Je conserve son doigt au frais, s’il s’en sort il voudra peut-être le récupérer.

Après ça je lui balance de l’eau froide au visage tout en criant :

— Faut ce réveil mon coco ce n'est pas le moment de dormir.

Il finit par relever la tête avec difficulté. Il est pâle à présent et j’ai dû cautériser ses plaies pour ne pas le perdre. J’ai beau aimé le torturer, s’il est mort il ne me servira plus à grand-chose.

— De toute façon vous me tuerez et si ce n'est pas vous, c'est elle qui s'en chargera.

— Mon dieu, mais il parle, je dis avec ironie avant de reprendre mon sérieux. Maintenant répond à mes questions et peut-être que tu sortiras en vie de cet endroit.

— Ils me tueront si je parle.

— Je te tuerais si tu ne me réponds pas.

Je le vois réfléchir, ce n’est jamais facile de prendre ce genre décision, rester fidèle ou aider l’ennemi sachant que dans tous les cas l’issue sera fatale. Mais mon côté psychopathe commence à ressentir de plus en plus, j’ai une folle envie de lui briser le bras. La violence m’avait manqué mais bizarre pas les pulsions meurtrières.

— C'est bon, que voulez-vous savoir ?

— Comment elle m’a retrouvé et ce qu’elle a prévu en suite ?

Il soupire avant de répondre :

— On vous a retrouvé grâce ou à cause de votre meilleur ami. On l’avait mis sous surveillance quand vous êtes partis et puis vous avez tousles deux disparu des radars. Mais il n’y a pas longtemps il a été arrêté par un officier de police, il conduisait trop vite. On a saisi l’occasion et après quelques recherches on a su où vous habitiez. Je ne peux pas vous dire ce qu’elle a prévu, mais si j’étais vous je surveillerais mes arrières. Vous savez tout comme moi de quoi elle est capable Mike.

Je serre les poings, on n’a pas été assez prudent, ça fait longtemps qu’on aurait dû partir. Mais on se sentait bien, libre, heureux et en sécurité ici. J’aurais dû prévoir qu’elle n’allait pas lâcher l’affaire, qu’elle ne laisserait pas son meilleur agent avoir une vie normale.

— Au fait comment vous vous appelez ?

Il me regarda intriguer par ce changement brutal de discussion et du ton de ma voix.

— Finn Logan.

— Alors merci Finn pour ces informations, dis-je avant de lui donner un bon coup sur la tempe.

Je ne vais pas le tuer même si j’en meure d’envie. Cependant pour le sauver une connaissance de mon passé doit faire son retour. Le Docteur, ou plutôt l'ancien chirurgien Marty Caldwell, mon ancien petit ami et ma plus belle erreur. On est sorti ensemble au collège, avant la mort de mes parents. C'était la première et dernière fois que je suis tombé amoureux. J'ai rompu avec lui avant de rentrer à l'organisation. Je l'ai blessé mais j'ai fini par avoir besoin de lui, de ses talents. Je mettais renseigner, j’ai appris que sa carrière de médecin avait pris fin. De ce que j'ai lu, il aurait opéré quelqu'un sans son consentement, au lieu de lui sauver la vie, il l'a paralysé. Maintenant il travaille comme chirurgien pour les criminels, il crée même de faux papiers. La dernière fois que je l'ai vu c'était pour disparaître avec Lincoln. Ce jour-là il m'a bien fait comprendre qu'il le faisait pour l'argent et non pour moi. Il ajouté « Si tu reviens tu es un homme mort ». Cependant aujourd'hui je n'ai plus le choix, mon prisonnier mourra si on ne lui sauve pas la vie.

La nuit est tombée quand je sonne chez Marty le corps de Finn sur l'épaule. Le judas s'ouvre :

— Salut, je sais que tu ne veux pas me voir ici. Je n'ai pas besoin d'aider cette fois mais lui oui. Je le pose devant ta porte et je m'en vais.

Je fais glisse le poids mort qu'était le jeune homme, l'installant contre le mur, j'allais déposer la glacière quand il ouvrit. Sa tignasse blonde bouclés, ses yeux noisette, les contours rudes de son visage et ses lèvres sur laquelle ma bouche s'était perdue tant de fois apparut. Je n'ai pas arrêté de penser à lui et à la manière cruelle dont je l'ai quitté.

— Je ne peux pas le rentrer tout seul chez moi, dit-il froidement.

C'était sa manière à lui de me dire qu'il était content de me revoir. Il prit les bras et je m'emparer des jambes de Finn, il doit être aussi musclé que moi et ça ce sentait, à nous deux on a du mal à le mettre sur le lit. Ce dernier est dans une petite pièce qui ressemblait fort à une salle d'opération, jamais encore mes blessures ne m'avaient mené ici. Je dois avouer que l'endroit est aussi propre qu'un bloc opératoire, je n'ose imaginer la fortune qu'il l'a mis là-dedans. Par la suite je dépose la glacière avec le majeur à l'intérieur.

— C'est toi qui lui a fait ça ? me demanda Marty en observant ses blessures.

— Oui, je lui réponds honteux.

Il avait ce don de me faire regretter toute les "mauvaises" décisions que je prenais. C'est comme si ma violence disparaissait, comme si je redevenais Jay.

— Tu n'y ais allé de main morte, mais je sais que tu avais de bonnes raisons de le faire, me rassure-t-il.

— Je vais te laisser, tu as du travail. J'étais content de te revoir.

Tristement je quitte la pièce, c'est toujours la même déchirure quand je dois le laisser.

— Attend, il faut qu'on discute, je te rejoins dans une à deux heures tout dépend de la gravité des blessures, me répondit-il dans un léger sourire.

— OK de toute façon je n'ai rien d'autre faire.

Je m'assois sur le canapé, fixant le mur en face de moi, surveillant par la même occasion la porte d'entrée. Malgré les précautions que j'ai prises pour venir ici, il y a toujours cette peur qu'on nous retrouve. Je fini par envoyer un message codé à Linc, lui faisant savoir que je rentrerais tard et qu'il ne devaitpas à s'inquiété. Après ça, je feuillète des magazines qui trainent sur la table basse. Je les lis et relis jusqu'à ce que Marty finisse par s'assoir à côté de moi. Toujours ce foutu frisson qui me traverse quand il est proche de mon corps.

— Il va sens sortir, cependant il lui faudra quelques jours de repos et quelques séances de rééducation, mais ça devrait aller. Tu veux que je le fasse disparaitre ? me demande-t-il au bout d'un instant.

— Oui c'est mieux pour lui.

Le silence retombe sur la pièce, dans un soupire il finit par prendre la parole.

— La dernière fois je me suis comporter comme un imbécile, tu as essayé de m'expliquer pourquoi t'es parti et je ne t'ai pas écouté. De nombreuses fois j'ai voulu t'appeler, mais t'as mis en garde me revenait en mémoire. "Oublie moi, ne m'appelle pas, reste en dehors de ma vie" ces mots que tu m'as balancé quand tu m’as quitté. Jusqu'à présent je n'avais pas compris ce que tu voulais me dire. Mais inconsciemment tu voulais me protéger, m'épargner une vie de violence, m'épargner le tueur que tu étais devenu. Je sais qu'on a beaucoup changé toi et moi, mais on n'oublie jamais son premier amoureux n'est-ce pas.

Sa dernière phrase était remplie de sous-entendu. Mes doutes se confirment quand nos cuisses se touchent et qu’une vive chaleur m’envahit. Il est le deuxième homme sur cette Terre à me faire perdre le contrôle, mais le seul que j'aime. Sa main caresse ma cuisse, ses lèvres embrassent et mordent mon cou. Une légère bosse se forme à mon entre-jambe et mon souffle devient haletant. Mes mains serrent le canapé tentant de garder le contrôle.

— Ce... ce n'est pas... une bonne idée, dis-je haletant.

— Tu m'as dit la même chose la première fois, chuchote-t-il sensuellement dans mon oreille.

Je ferme les yeux et retient un gémissement

— A ce que je vois t'aime toujours tout contrôler Jay, reprend-t-il mordant cette fois-ci le lobe de mon oreille.

Je déteste la façon qu’il a de prononcer mon nom, avec cette sensualité dans la voix. Je grogne de plaisirs, penchant inconsciemment la tête l’invitant à continuer. Mon bassin se lèvequand ses mains se rapprochent pour défaire le bouton de mon jean, j'en est vraiment envie, trop envie même mais c'est une connerie. Je pose une main sur son torse.

— Attend, qu'est-ce que cette nuit veut dire que tout recommence ou c'est un adieu ?

— Tu connais déjà la réponse, me répondit-il haletant enlevant mon tee-shirt.

Ma tête par en arrière quand il se met à califourchon sur moi, que sa bouche dévore mon cou et mes lèvres, que mon sexe se durcit violemment quand il est dévoilé à ses yeux pleins de désir et de tendresse.

— Putain, t'attends quoi.

Quand sa main se pose sur mon membre, je suis haletant, je gémis, mes mains cramponnant ses cuisses. Je ne contrôle plus rien, ni les mouvements de mon bassin pour qu'il accélère ses va-et-vient, ni ma bouche qui l'embrasse à en perdre haleine. Il m'allonge sur le canapé, tout en continuant à me masturber avec douceur. Entre nos deux corps je cherche le bouton de son jean.

— Prend-moi... avant que... que je jouisse.

Le reste de la nuit fut inoubliable ses gémissements, ses coups de reins, mon nom passants ses lèvres me rappelant mon adolescence. Pour être honnête nous avons à peine dormis, l'autre réveillant toujours en nous des fantasmes, les positions s'étaient enchainés et ma langue ne se lassait pas de son corps, j'aimais le voir menottés au lit, sans rien pouvoir faire, me suppliant de le détacher ou de faire autre chose que de le torturer de mes mains et de ma bouche. J’aimais le voir se masturber en me regardant droit dans les yeux et que sans rien faire il m'a fait jouir. J'avais expérimenté tellement de choses avec Lincoln, mais je l'ai redécouvre avec lui encore plus fort, plus puissant et avec plus de douceur que ce que j'avais connu...


LINCOLN

Ce soir le bar est calme et je m’occupe de la fermeture. Les gens sont partis petit à petit, ils ne restent que les alcooliques ou ceux qui ne veulent pas rentrer chez eux. Je nettoie des verres quand un groupe d’hommes pénètre dans le bâtiment.

— Qu’est-ce que je vous sers ? je demande.

Ils ne disent rien et font signe aux clients de partir. Je n’aime pas leurs attitudes, je prends mon arme sous le comptoir et détruit mon téléphone quand l’un d’eux ferment les portes. Je suis maintenant seul contre cinq. Je n’arriverais pas à les maîtriser tous, Mike m’a beau appris leurs techniques, je ne suis pas aussi fort que lui, aussi perfectionner.

— Où est Mike ? m’interroge l’un d’eux.

— Désolé je ne connais pas, je réponds resserrant l’emprise sur mon 9mm.

Ils rigolent avant que l’un d’eux me pointe un Beretta semi-auto au visage. Je reste de marbre, que je parle ou pas ils finiront par me descendre.

— Bon on va passer à la manière forte, maintenant tu nous suis.

Avec regret je pose mon arme, lève les mains et sort du comptoir. On me fouille avant de me faire avancer vers la sortie, je n’ai aucun moyen de m’enfuir, fais chier. Une fois à la voiture un violent coup de crosse s’abat à l’arrière de ma tête. Les dernières paroles que j’entends sont :

— Avec tout ce qu’on va lui faire subir, il balancera bien son pote.

Mike, j’espère pour toi que tu es loin d’ici, par pitié ne vient pas me chercher, ne joue pas les héros…

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