Chapitre 1

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— Tu as perdu Mike !

— Tu fais chier Linc. Tu vas t’amuser dans ton bar pendant que je me fais chier toute la journée.

Mon métier s’était joué à piler ou face, soit je terminer serveur à draguer tous ceux qui bougeaient, soit chauffeur de taxi. Ce jour-là la chance n’était pas de mon côté mais je me demande si elle l’a été une fois dans ma vie.

Six ans plus tard, en 2017, je suis toujours assis là, à rouler des kilomètres sur un siège inconfortable. Depuis ce matin je n’ai pas arrêté et je n’arrive plus à faire semblant de sourire. La voiture pu la transpiration, j’ai retrouvé le dentier d’une grand-mère et pour terminer je me retrouve avec un couple qui tire la tronche. Ils ont dû se disputer avant de monter, parce qu’ils ne s’adressent même pas un mot.

— Amenez nous jusqu’à North Hills. Si ça ne vous gêne pas je vais monter devant, je n’ai pas envie de me retrouver à côté de mon idiot de petit ami, m’a-t-elle dit

Ce dernier a soupiré, mais elle l’a fusillé du regard, maintenant je sais qui tient la culotte dans le couple. Elle a fait une grimace de dégoût quand les premiers note d’I’m alive se sont lance et a coupé Céline Dion dans son élan. J’ai voulu protester mais elle m’a bien fait comprendre que me taire était la meilleure option. Je déteste vraiment ce job.

Après une dispute, les soupirs et les grognements, j'ai maintenant le droit au silence le plus totale, donnant l'impression que la température à chuter et que la pression à augmenter. D'ordinaire je chante, je mets de la musique afin de me détendre et faire passer le temps. Malheureusement je ne peux pas, chaque fois que ma main s'approche de l'auto radio, la blonde me fusille du regard. Pitié donner moi une arme qu'on en finisse. Prenant mon courage à deux mains je décide de lancer la conversation, histoire de m'occuper :

— Sinon vous travaillez dans quoi ? je demande au mec en le regardant dans le rétroviseur.

Il ne me lance même pas un regard et répond encore moins à ma question. Faite qu’on arrive, que je les dépose et que je rentre chez moi noyer mon chagrin dans le sexe et l’alcool.

— Garez-vous là, finit par m’ordonner la blonde.

Je regarde les alentours et mon GPS, on est encore à une dizaine de minutes de North Hills. Il n’y a rien ici à part la forêt. C’est bizarre, mais cela renforce mon pressentiment. Depuis qu’ils sont montés j’ai l’impression que quelques choses clochent avec eux. Cependant je n’y ais pas prêter attention jusqu’à maintenant, depuis le début il n’arrête pas de communiquer à l’aide de regard, de bouger sur leur siège avec une nervosité à peine perceptible. Je les fais des dizaines de fois par le passé, et là je n’ai même pas été foutu de le repérer. A la seconde où j’arrêterai le monteur, je suis un homme mort, cela aurait du me sauter aux yeux, pour être honnête je ne pensais pas être rouillé à ce point-là. J’accélère, en attendant de trouver une meilleure solution.

— Je vous dis d’arrêter cette voiture ! crie la jeune femme.

— Essaye de le faire par vous-même, je réponds.

A ce moment-là, leurs vrais visages se révèlent quand elle me balance un coup de poing en plein dans la mâchoire. Elle veut me déstabiliser, m’obliger à m’arrêter, c’est peine perdue ma jolie. Je défaits sa ceinture, mais au même moment je sens ma respiration se couper. Quelque chose me serre le cou, ce n’est pas vrai faut que son mec si met aussi. Pas de panique, appuie sur le frein de toutes tes forces et après ça tu pourras respirer. Avec difficulté et des étoiles devant les yeux je m’arrête brusquement. La blonde passe par le pare-brise, tandis que l’autre se prend la tête dans mon siège, me permettant de respirer de nouveau. Je me masse le cou avant de débarquer sur la banquette arrière. Il reprend ses esprits avant de se jeter sur moi, je m’écrase sur la vitre et la brise. Je lui assène un coup dans les côtes afin de me dégager de son corps. Il recule et sort un couteau avec un sourire sadique, pourquoi faut toujours qu’un moment ça ce corse.

— Sérieusement, comme si ce n’était pas assez compliqué de se battre dans une voiture.

A tâtons je cherche un bout de verre, mais ils sont tous tombé sur la route, espérons que mes compétences non pas disparus. J’évite le premier coup et lui donner un coup de genou dans la tête avant de lui tordre le bras et je lui arracher le couteau. Je jette ce dernier par la fenêtre avant d’essayer d’attraper mon arme dans la boîte à gants. Mais peine perdue, il me tire violemment en arrière. Mon corps frappe le siège, je n’ai pas le temps de reprendre mes esprits qu’il est à califourchon sur moi.

— Vous êtes mignon, mais il ne se passera rien entre nous.

Cette réponse n’a pas l’air de lui plaire, il m’assène quelques coups de poings dans l’abdomen et le visage. Je tente de me dégage, mais j’ai mal partout et je suis de plus en plus sonné. Bon il commence sérieusement à me taper sur le système, avec le peu de force qu’il me reste je l’assomme d’un coup de tête. Il s’écroule sur moi, je le pousse et l’attache avec les ceintures de sécurités. Un de fait. Je sors de la voiture laissant mes muscles de nouveau respirer. La blonde est toujours là, écraser sur la route du sang partout. Je prends mon arme et la pointe sur elle. Pas question de vérifier si elle vie ou pas, elle serait capable de me la faire à l’envers et j’en ais assez baver pour aujourd’hui. Je finis par lui tirer une balle dans la tête. Je ne pensais pas que tuer m’aurait manqué, ce sentiment de satisfaction et l’adrénaline qui court dans tes veines c’est exaltant. J’ai l’impression d’être de nouveau moi-même, j’ai toujours été un homme d’action et aujourd’hui j’ai été servie.

Mais je suis inquiète, j’ai laissé cette vie derrière moi il y a une dizaine d’années maintenant. J’avais réussi à devenir un fantôme, à tout faire pour qu’ELLE ne me trouve pas. Aujourd’hui je suis sa cible, son erreur à réparer, si je fuis elle me retrouvera, mais si je reste je suis un homme mort. Même le meilleur des agents fini tôt ou tard par passer l’arme à gauche.

Une fois que je me serais débarrassé du corps, il faudra que j’aille voir Lincoln, je dois savoir s’il va bien, s’il n’a pas eu de mauvaises surprises au bar. Je prends le cadavre de la blonde et le mets dans le coffre. Derrière le volant j’observe mon visage, j’ai du sang partout même sur mes cheveux bruns bouclés. Super, bon je me dépêche de faire ça et ensuite je vais pleurer sur mon sort…

LINCOLN

— Alors comment va Mike ? me demande Jerry l’un de mes collègues.

— Il déteste son job, mais il n’a pas encore couché avec toute la population masculine de New York, dont ça va, je réponds

— Comment tu fais ? Je ne sais pas ça ne te gêne pas qu’il aille voir ailleurs.

— Jerry, je te le répète pour la centième fois on n’est pas ensemble. On couche ensemble ce n’est pas pareil, dis-je.

Il me regarde, mais pas de la façon dont je voudrais, c'est comme si ses yeux me balancer je sais la vérité et je te ferais chier jusqu'à ce que tu l'avoue. Jerry est mon ami, mais si il continue à me fixer comme ça j’ai peur d’éclater sa tête contre le comptoir. Heureusement pour lui des clients me demande l’addiction. Après ça j’enchaine les commandes et le bar se remplie de plus en plus, je cours partout essayant de satisfaire tout le monde.

— Linc, m’interpelle Jerry.

— Oui je sais le vieux au bar n’a pas eu son vodka tonic, dis lui que j’arrive.

— Non, Mike te demande.

Qu’est-ce qu’il fait ici ? Il ne vient presque jamais dans ce bar, il a trop peur que je l’empêche de boire jusqu’au coma. Ça doit être vraiment important, je laisse Jerry gérer le reste de mes commandes et me dirige vers le comptoir.

— Merde, mais est-ce qui s’est passé ? je lui demande surpris.

Son visage est en sang et je ne parle même pas des bleus qu’il aura demain.

— J’ai eu un petit problème au travail, on peut parler en priver.

— Ouais.

Il me suit jusqu’au vestiaire.

— Je vais prendre…

Il m’embrasse alors violemment, enfournant sa langue dans ma bouche, ça ne me déplait pas. Elle bouge rapidement contre la mienne. J’ai toujours aimé la façon dont il s’emparer de mes lèvres, cette façon animale qu’il avait de laisser son empreinte. Quand nous nous séparons enfin, ses yeux brillent de désir.

— On ne peut pas faire ça ici, même si j’en ais très envie, dis-je.

— J’n’ai pas envie d’attendre, ma journée a été assez compliquée comme ça.

— Moi aussi mais la mienne n’est pas fini. Raconte-moi ce qui s’est passé et dans une dizaine de minutes on soulagera tes blessures.

Il accepte le compromis d’un hochement de tête.

— Les ennuis sont de retour, on a essayé de me tuer aujourd’hui. Je suis passé pour être sur que tout aller bien. Et il faut qu’on rentre ensemble j’ai plus de voiture.

Cette vie était trop belle pour durer, on était en sursis on le savait, mais avec les années on a oubliés qu’on jouait à la roulette russe aux moindres de nos actions. Je soupire.

— Est-ce qu’on fait maintenant ?

— On reste sur nos gardes et on attend de voir si notre nouvelle ami à des infos à donner.

Quelques minutes après nous sommes en route pour l’appartement. Mike glisse une main sur ma cuisse, la chaleur du désir commence à s’emparer de moi. Mon souffle se fait haletant et j’ai du mal à rester focaliser sur la route.

— Mike, t’es pas croyable on arrive bientôt tu ne peux pas te retenir un peu.

— C’est toi qui dis ça, tu veux que je te rappel le nombre de fois où tu m’as sauté dessus.

Je jure m’engouffre rapidement une ruelle sombre sans issus.

— Je m’arrête parce que j’ai besoin de reprendre mes esprits.

— Et tu crois que je vais te croire.

Sa main commence à se rapprocher de ma bosse. Je déteste quand il m’entraîne dans ses idées foireuses. Je deviens haletant quand il défait mon pantalon. Mike est si calme, si méticuleux, comment fait-il pour ne pas perdre le contrôle ? Mon érection est dévoilée sous ses yeux gourmands, je hais la lenteur avec laquelle il s’en approche. Putain ça devient douleur et terriblement excitant. Quand sa bouche se pose enfin, ma tête part en arrière et je gémis, avec lui s’est toujours intense, il suffit qu’il pose sa bouche sur mon corps pour m’enflammer. J’aime la façon dont sa langue fait le tour de mon pénis, la façon dont ses mains caressent mes bourses. Je me tiens aux accoudoirs, chaque mouvement de sa bouche me rapproche un peu plus de l’orgasme. Mon bassin fait des mouvements de va-et-vient rapide, je n’en peux plus de ses actions lentes qui vont me rendre fou.

— Putain Mike je vais… vais venir.

Il retire sa bouche, me regarde et se déshabille, ce spectacle est magnifique, voire ses muscles, son corps me supplier de le satisfaire et ses cicatrices marquant un passé qu’on veut oublier. Je me jette sur sa bouche collant ma peau brulant à la sienne. Avec difficulté nous passons sur la banquette arrière, je ne sais combien de fois ma voiture à du subir nos ébats. Je le regarde avec envie avant de prendre possession de son corps. Il gémit et rapproche nos têtes, nous nous embrassons alors pendant que nos bassins bougent rapidement l’un contre l’autre. C’est bon et chaque coups est plus intense, plus fort que le précédent. Je ne tarde pas à jouir et je l’aide avec ma main à prendre le même chemin. Epuisé nous restons allongé.

— T’es conscient que c’est peut-être notre dernière fois. Quand elle sera que je ne suis pas mort, elle s’en chargera, dit-il tristement.

— Mec, on trouvera une solution et puis j’ai quelques numéros à appeler si tu es hors service.

Il sourit et me donne un coup de poing dans le bras avant de m’insulter. Je sais qu’il a peur, mais je suis à ses côtés quoi qu’il puisse ce passer, j’espère qu’il en est conscient…

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