(Dans un salon de l’appartement, des gens parlent, gobelets à la main.

Soudain, murmures puis silence. Lumière au 1er plan, Ben, assis dans un fauteuil, dort.

Une dame vêtue de noir s’approche du fauteuil.)

LA DAME EN NOIR, murmurant : Salut. (Sursaut chez Ben.)

BEN, hors de lui : BON SANG ! Qu’est-ce que tu fais chez moi ?

LA DAME EN NOIR : Je n’ai même plus le droit de venir te voir ?

BEN : Vu que tu n’es pas sur la liste des invités, non. Donc je te demanderais de SOR-TIR!

LA DAME EN NOIR, mielleuse : Mais enfin, est-ce une façon de traiter une vieille amie ?

BEN : Tout à fait parce que toi, il est évident que tu n’en es plus une. Alors je te le répète… SORS D'ICI !

LA DAME EN NOIR, même ton : Et bien saches que ce n’est pas très amical de ta part.

BEN, moqueur : Sans blague ?

LA DAME EN NOIR : Et que tu m’as vexé…

BEN, également du même ton : Pas plus que d’habitude.

LA DAME EN NOIR : Pourtant, je suis sûr que je t’ai manqué durant cette période de grand vide.

BEN, sec : Ne me raconte pas de conneries. Tu dis seulement ça pour faire ton intéressante. Mais je ne te rassure pas : je n’ai aucunement pensé à toi depuis que tu es partie.

LA DAME EN NOIR, enjouée : Oh, ne joues pas à ce petit jeu avec moi. Tu mens aussi bien que tu respires, chéri.

BEN, froid : Oh, tu fais chier. Nous savons tous les deux que tu veux quelque chose. Alors crache le morceau et vite, je dois rejoindre mes invités.

LA DAME EN NOIR : Je ne veux rien de toi. Je suis juste te dire que je risque de revenir ici très bientôt.

BEN : HEIN ? MAIS POURQUOI ?

LA DAME EN NOIR : Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise.

BEN, indifférent : Bon, le message est passé. Maintenant, sors de chez moi.

LA DAME EN NOIR : Mais on ne s'est même pas dit au rev...

BEN : PUTAIN ! DÉGAGE !

LA DAME EN NOIR : D'accord, ne vient pas dire que je t'ai rien dit.

BEN: C'est ça ! (Excédé.) Putain, mais quelle allumeuse! Jamais vu ça. (Soupir.)

(Des appels venant de quelque part: Ben! Ben! BEN!)