Chapitre 21 : Sean

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Cela va faire plus de deux heures que l'on marche dans cette lugubre forêt. La lune et les étoiles cachés par l'épais feuillage des arbres, et la seule source de lumière que j'avais était cette lampe de fortune, brillant grâce à la lumière naturelle de ces insectes, ne ressemblant en rien à des lucioles. Était-ce une de ces espèces ne vivant que dans les lieux inhabités par les hommes ?

Enfin cela n'est pas la question, le plus important est de savoir si on est perdu ou pas ! Le monstre qui me sert de guide, nommé Scalia d'après ses dires, renifle un peu partout, comme si les chemins avaient une odeur ! Ce n'est pas parce que tu imites un chien que tu vas forcément au bon endroit ! Mais bon, si ça lui fait plaisir...

-Tu es sûr de savoir où tu vas ?

Un simple grognement me servit de réponse.

-Ça veut dire oui j'imagine...

Nouveau grognement. Espérons qu'il sait où il va !!! C'est que je n'ai pas envie de me perdre dans ces bois ! Je suis quasiment sûr que tous ceux qui sont entrés dans cette forêt et non s'en jamais revenu est parce qu'ils se sont tous perdus et mort de faim ! Si ce n'est pas dévoré pas les monstres ! Ou encore tombé dans un trou et servit de repas aux animaux sauvages... Faut peut-être que j'arrête de me faire des films maintenant... Pour ma santé mentale... Ou pas.

-On est arrivé, le faux chasseur.

-Faux chasseur ?

-Oui.

On s'était arrêté devant une sorte de taverne, au toit bancal et aussi penché que la tour de Pise. De la fumée grisâtre s'échappait de la cheminé, laissant échapper une odeur délicieuse... Me rappelant le fait que je n'avais pas mangé depuis la soupe de la veille.

La bâtisse était entourée par les arbres, et étaient cachée aux regards. Une chose est sûre, je n'aurais jamais trouvé cet endroit sans Scalia. Les fenêtres étaient allumées, et la musique et les rires s'y échappant prouvaient que le lieu était habité. Par qui, pour le savoir faut y rentrer !

Je suivi Scalia à travers la végétation, et m'arrêta à la porte de bois, à ses côtés. Je pouvais sentir son odeur, elle ressemblait à un mélange entre celle des marais et des buissons... Oui ma comparaison est bizarre ! Sa taille, déjà gigantesque, paraissait impressionnante à mes côtés, moi et mon petit 1m 76.

Mon guide toqua à la porte, et une voix grave demanda :

-Le mot de passe ?

-Il n'y a point de monsieur sur les montagnes environnantes, mais des mesdames enfantines sur ses flancs, lui répondit le monstre.

C'est quoi ce mot de passe sans queue ni tête !!! Au moins la porte s'ouvrit, laissant apparaître une sorte de vieille dame flétri, les rides tellement prononcées qu'on ne distinguait pas les détails de son visage. Et dire que c'était cette mamie qui a parlé d'une voix si grave.

-C'est qui celui-là ? Questionna la vieille, pointant un de ses doigts crochu vers ma poitrine, là où se trouvait mon coeur... Mais où est-ce qu'il m'a emmené celui-là ?!

-Un ami, il est avec moi.

-Bien, vous pouce entrer.

Sur cette parole, la vieille s'écarta, nous laissant passer.

Je m'attendais à une petite pièce, sale, délabré, mais l'intérieur était spacieux et illuminé. La salle était remplie d'une vingtaine de tables, sur lesquelles mangeaient, buvaient, jouaient plusieurs dizaines de monstres. Les serveurs, monstres eux aussi, servaient des plats aussi gros qu'un cochon farci, et qui sentaient délicieusement bon ! Mon ventre ne gargouillait rien qu'à l'odeur alléchante.

Puis soudainement, l'éclat des voix se stoppa. Tous les regards dirigeaient vers moi. Certains exprimaient de la haine, d'autres de la curiosité. Puis je me rendis compte que ce n'était pas moi qu'ils regardaient, mais Scalia, qui se trouvait derrière-moi. Parmi la foule, un monstre qui devait faire une taille approximativement pareils à mon guide, mais avec une musculature deux fois plus importante, se leva et sur d'une voix aiguë qui paraissait ridicule dans sa bouche :

-Que fais-tu ici, Scalia ? Tu as enfin abandonné ton stupide idée.

-Ta stupide idée, ne puis-je m'empêcher de corriger.

-TOI !!! TU AS RAMENÉ UN HOMME !!! Qui plus est un chasseur !!!

-Je ne suis pas un chasseur de monstres...

-LA FERME, HUMAIN !!!

Scalia prit la parole, se plaçant devant moi, m'empêchant de me recevoir le couteau que le gros monstre s'apprêtait à me lancer. Heureusement d'ailleurs, car je ne sais pas si je survivrai avec une lame dans la tête...

-Timoré, calmes-toi. L'humain n'est pas dangereux pour nous. Il va nous aider à vaincre le Basilique.

-Et comment ? Vu sa musculature, je ne pense pas qu'il serve à grand-chose... Mis à part servir de sacrifice.

-Peut-être qu'il n'est pas fort, mais c'est un magicien.

-Ohohoho, je n'aime pas qu'on parle de moi ainsi. Et puis comment tu sais que je peux utiliser la magie.

-Ton odeur. Tu sens la magie.

Le fameux Timoré s'approcha et me renifla... Ils ne vont quand même pas tous me sentir ?! Bah si !

Après que tous ceux présents m'ai reniflés et vérifiés que je sentais la "magie", ils s'asseyent, et ont l'air d'attendre que quelqu'un parle. Scalia reprit :

-Grâce à sa magie et à notre force physique, on peut réussir à le battre !

-C'est bien beau tout ça, mais on n’a jamais pu rentrer dans l'enceinte du bâtiment. Et puis qui dit qu’il ne va pas nous trahir ?

-Timoré c'est ça ? Je ne risque pas de vous trahir. J'ai besoin d'aide pour rentrer et sauver une amie.

-Sa petite amie, rajouta Scalia.

-C'est pas ma petite amie !!!

-Si tu le dis...

Timoré me toisa de la tête aux pieds. Il doit sûrement avoir un rôle de meneur ici.

-J'accepte, mais à une condition.

-Laquelle ?

-Pas de mensonge.

La vieille de la porte m'aggripa le bras et le serra si fort que je ne sentais plus ma main. Puis elle ouvrit ses yeux. Deux grandes orbites blanches, te fixant tellement que tu as l'impression qu'elle lit dans ton âme, ce qu'elle fait peut-être. Et de sa voix grave, un sourire léger se dessinant sur ses lèvres, dit :

-Kaly Coherd...

Cela faisait si longtemps qu'on ne m'avait appelé ainsi.

-Prince du royaume de Coeur

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