Chapitre 31 : Une nouvelle tragédie

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La nuit s'étendait sur la base navale telle une toile étoilée, et une tension électrique flottait dans l'air alors que Luna et Kiragi se dirigeaient vers la salle de réunion. Les échos de leurs bottes résonnaient dans les couloirs vides, éclairés sporadiquement par des lampes suspendues.

À leur arrivée, la salle de réunion était empreinte d'une atmosphère solennelle. Les officiers, commandants, et capitaines présents attendaient en silence, échangeant des regards préoccupés. Luna prit la parole d'une voix grave, rompant le silence pesant.

"Mesdames et messieurs, nous sommes confrontés à une situation grave. Les agissements du commandant Valnyr mettent en péril la stabilité de notre pays. Nous devons agir rapidement pour mettre un terme à ses manigances."

Kiragi ajouta d'un ton ferme, "Il est impératif que nous mettions nos ressources en commun pour révéler la vérité. Valnyr manipule la situation à ses propres fins, et nous devons l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard."

Les murmures inquiets parcoururent la pièce alors que les officiers prenaient conscience de la gravité de la situation. Luna projeta sur l'écran interactif une série de documents et de preuves qu'ils avaient discrètement rassemblés à bord du Thétis. Les regards se fixèrent sur les images projetées, dévoilant les plans sournois de Valnyr.

Les débats enflammés éclatèrent dans la salle de réunion. Certains officiers étaient incrédules face aux révélations, d'autres exprimaient leur inquiétude quant à la possible influence de Valnyr au sein de la Marine. Luna, faisant preuve d'une fermeté calme, répondit aux objections et aux doutes, soulignant l'urgence d'une action concertée.

"Nous ne pouvons pas permettre que la loyauté envers un individu obscurcisse notre devoir envers la nation et la paix. Agissons en tant que gardiens de cette mer, de notre pays."

Finalement, la majorité des officiers furent convaincus de la nécessité d'agir. Les plans pour dévoiler publiquement les agissements de Valnyr furent élaborés, incluant des rapports détaillés. La salle de réunion, autrefois emplie de doutes, devint le point de convergence de la résistance contre la trahison. Kiragi, Luna et les autres se préparèrent ensuite à quitter la pièce, mais soudain, une explosion brutale secoua le bâtiment du quartier général, envoyant des ondes de choc dévastatrices à travers la salle.

Les murs tremblèrent, les bougies vacillèrent violemment avant de s'éteindre, plongeant la pièce dans un chaos absolu. Luna fut projetée au sol par la force de l'explosion, les débris volant autour d'elle. La douleur déchira son corps alors qu'elle sentait des fragments de verre et de béton la frapper. Cependant, ce n'était rien comparé à la panique qui l'envahit lorsqu'elle réalisa que le général Kiragi gisait à côté d'elle, gravement blessé. Il avait utilisé son propre corps comme bouclier pour la protéger de l'explosion, une preuve ultime de son dévouement.

Luna ne sentait plus ses jambes, la douleur était paralysante. Les cris et les hurlements résonnaient autour d'elle, mais tout semblait lointain, étouffé par un bourdonnement dans ses oreilles. Elle fixa Kiragi, qui était inconscient et dont la respiration était faible. Les larmes embuèrent ses yeux alors qu'elle comprenait le sacrifice incommensurable qu'il avait fait pour elle.

La douleur était insoutenable, mais Luna lutta pour rester consciente. Elle savait qu'elle devait survivre, qu'elle devait continuer à lutter pour révéler la vérité derrière le complot. C'était ce que le commandant Kiragi aurait voulu. Alors qu'elle s'accrochait à la lueur de conscience qui lui restait, elle murmura faiblement : "Général... je... je vais vous sauver... je vous le promets..."

***

La soirée était calme chez les Vierall. Gabriel s'affairait dans la cuisine, préparant le repas du soir avec une concentration tranquille. Le doux parfum des épices flottait dans l'air, mêlé au crépitement de l'huile chaude. La télévision diffusait les informations locales en arrière-plan, créant une ambiance de fond apaisante pour la maisonnée.

Pendant ce temps, Lynne jouait du piano dans sa chambre, ses doigts glissant avec grâce sur les touches, créant une mélodie enchanteresse qui semblait fusionner avec la sérénité de la maison. La musique emplissait l'atmosphère de douceur et de réconfort.

Lorelei était assise dans le salon, captivée par un livre qu'elle avait du mal à poser. La couverture illustrée était en harmonie avec le tableau paisible de la pièce, avec ses étagères remplies de romans soigneusement rangés et une lampe sur la table basse émettant une lueur douce. La voix de Lorelei était accompagnée du doux murmure des pages tournées, créant une symphonie de lecture.

Louis, quant à lui, était assis à son bureau, plongé dans la rédaction d'un long mail à Rinka, sa petite amie. Les mots se formaient sur l'écran de l'ordinateur, exprimant ses inquiétudes et son amour. Il voulait s'assurer que Rinka allait bien, même s'ils étaient séparés. Le clavier cliquetant rythmait le silence paisible de la maison.

La voix du présentateur à la télévision retentit brusquement, interrompant la quiétude de la soirée. La télévision devint le point focal de l'attention, ses images et ses mots s'imposant sur le monde intime de la famille Vierall. "Nous interrompons notre programme habituel pour une annonce urgente. Il y a eu un attentat à la bombe au quartier général de la Marine. Plusieurs personnes ont été blessées, et la situation est encore en cours de développement."

Gabriel s'arrêta net dans sa préparation du repas, fixant la télévision avec une expression préoccupée. Les flammes dans la cuisine, autrefois réconfortantes, semblaient vaciller à l'unisson avec l'inquiétude dans les yeux de Gabriel. Il se tourna vers ses enfants, appelant d'une voix tremblante, "Venez ici, vite !" Le ton de sa voix trahissait son inquiétude, sa voix de père protecteur.

Lynne cessa de jouer du piano, un silence paisible remplaçant la mélodie. Elle descendit précipitamment de sa chambre, les cheveux légèrement ébouriffés, exprimant sa hâte. Lorelei posa son livre sur ses genoux et rejoignit sa famille dans le salon, les pages du livre encore légèrement écornées par son anticipation.

Louis ferma son ordinateur portable avec un soupir d'inquiétude, une expression sérieuse sur le visage. Il ressentait le poids de la situation, sachant que leur vie tranquille était sur le point d'être ébranlée.

Le présentateur à la télévision continuait d'annoncer des détails fragmentaires sur l'attentat, chaque mot tombant comme un éclat de verre dans l'atmosphère autrefois calme de la maison. L'image de la salle de réunion sombre et en ruines contrariait tout ce qui était serein et familier.

Soudain, le tonnerre d'une sonnerie de téléphone déchira le calme. Gabriel, alerté, sortit son téléphone de sa poche. Le numéro de l'hôpital de la marine clignotait à l'écran, faisant naître une anxiété soudaine dans le cœur de Gabriel.

"Gabriel Vierall ?" demanda une voix sérieuse à l'autre bout du fil.

"Oui, c'est moi. Que se passe-t-il ?" répondit-il, sa voix révélant une pointe d'inquiétude.

"Je suis désolé de vous informer que votre femme, la capitaine Luna Vierall, a été victime d'un attentat. Elle est actuellement à l'hôpital dans un état grave. Nous faisons tout notre possible, mais la situation est préoccupante."

Un silence pesant s'abattit sur Gabriel, le monde autour de lui semblant s'effondrer. Les vagues, autrefois paisibles, semblaient rugir en écho à la tempête qui venait de s'abattre sur sa vie. "Je vais venir immédiatement."

Des détails lacunaires furent fournis, mais le choc de la nouvelle emplissait l'air d'une tension palpable. Gabriel écouta en silence pendant de longs moments, son visage se décomposant au fil de la conversation. Il raccrocha finalement, un silence pesant s'abattant sur la pièce.

Il regarda ses enfants, les yeux remplis de tristesse et d'inquiétude. "C'était l'hôpital. Votre mère... Elle a été gravement blessée dans l'attentat." La nouvelle tragique pesait lourd dans l'atmosphère de la maison, une onde de choc qui secouait l'ensemble de la famille.

Les larmes montèrent aux yeux de Lynne, son visage exprimant la peur et la détresse. Lorelei et Louis échangèrent un regard empreint de choc et de douleur, une communion silencieuse de la douleur partagée. Chien, fidèle à son rôle de réconforteur, se glissa silencieusement près d'eux, offrant sa présence et son soutien dans ce moment sombre et difficile.

Gabriel savait qu'il devait se rendre à l'hôpital au plus vite, mais il était déchiré entre son rôle de mari et de père. "Nous ne savons pas encore dans quel état elle est. Les médecins font de leur mieux pour la soigner. Nous devons garder espoir." Sa voix était empreinte de résolution, même dans l'obscurité de la tragédie.

L’ancien mercenaire monta dans sa chambre pour se changer précipitamment. Il était pressé de se rendre à l'hôpital au chevet de sa femme, une urgence qui rompait avec la quiétude du foyer. Il s'habilla rapidement, enfilant une chemise propre avec une conscience distraite, ajustant sa cravate d'une manière qui traduisait plus d'anxiété que de coquetterie. Les mains tremblantes, il chercha frénétiquement ses clés de voiture, les trouva sur la table de l'entrée, laissant une marque de précipitation sur le meuble.

Lorsqu'il redescendit dans le salon, il trouva Louis, Lorelei et Lynne, visiblement prêts à l'accompagner à l'hôpital. Leur expression était un mélange de préoccupation, de détermination et de peur. Gabriel savait que ses enfants voulaient être aux côtés de leur mère en ce moment critique, une preuve de l'amour inconditionnel qui les liait.

"C'est gentil à vous de vouloir venir avec moi," commença-t-il d'une voix émue. Sa voix était teintée d'une gratitude profonde pour leur soutien en ce moment difficile. "Mais pour l'instant, je pense qu'il vaut mieux que vous restiez à la maison. Je vais m'occuper de Luna et vous tiendrai informés dès que possible."

Chien, le fidèle compagnon de la famille, avait suivi les événements avec une sensibilité particulière. Son pelage soyeux et ses yeux attentifs traduisaient une conscience aiguë de l'inquiétude qui imprégnait la maison. Il renifla l'air, les oreilles dressées, et tourna son regard entre les membres de la famille, semblant comprendre que quelque chose de grave se passait. Ses aboiements inquiets résonnaient dans la maison, ajoutant à l'anxiété ambiante.

Pendant ce temps, Louis avait reçu un message sur son téléphone. Il vérifia rapidement son écran, et son cœur se serra en lisant le message de Rinka, la fille du commandant Kiragi. "Louis, je viens d'apprendre la nouvelle. Comment va mon père ? Je rentre au pays dès que possible, puis je prendrai un taxi pour rentrer à Bruyère."

Une colère sourde monta en Louis, une colère contre l'injustice du monde. Toute la situation lui semblait insensée, une spirale de violence sans fin. Il répondit rapidement à Rinka : "Rinka, c'est Louis. Je suis désolé, je ne sais pas quoi dire..." Il se sentait impuissant et en colère, sachant que tant de vies avaient été bouleversées par cet acte de violence insensé. Les mots de Louis résonnaient avec la frustration d'un fils qui ne pouvait rien faire pour apaiser la douleur de ceux qu'il aimait. La tragédie avait tissé une toile sombre autour de leur famille, les emprisonnant dans un cauchemar qu'ils ne pouvaient pas fuir.

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