Chapitre 19 : La justice selon Louis

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Louis avait trouvé un nouvel équilibre dans sa vie. Il avait découvert une petite communauté d'individus engagés, prêts à se battre contre les injustices de manière plus ou moins discrète. Il lui arrivait très souvent de rentrer tard le soir, car il avait passé une grande partie de la nuit avec ses camarades à coller des affiches engagées sur les murs des grandes villes, à Rosnay entre autres. C’était quelque chose qu’il appréciait, qui lui donnait l’impression de servir à quelque chose. L’idée de rejoindre les rangs de la marine, comme sa mère avant lui, s’éloignait de plus en plus.

Un soir, alors qu'il se promenait à Rosnay, Louis aperçut deux individus en train de harceler un jeune adolescent. La scène se déroulait dans une ruelle sombre de la ville, un endroit où la lumière du jour semblait se dissiper, laissant place à une obscurité oppressante. L'adolescent, un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux inquiets, était acculé contre un mur par deux individus bien plus âgés et nettement plus costauds. Ils avaient saisi son téléphone, et leur rire cruel résonnait dans l'étroitesse de l'endroit.

"Allez, on garde ce téléphone, gamin ! Tu ne sais même pas t'en servir, de toute façon !" l'un des agresseurs raillait, sa voix empreinte de mépris.

L'adolescent, visiblement effrayé, tentait désespérément de récupérer son téléphone. "Laissez-moi tranquille, s'il vous plaît !" implora-t-il d'une voix tremblante, les larmes aux yeux.

C'est à ce moment-là que Louis entra dans la ruelle, une figure imposante dans l'obscurité. Il s'avança rapidement, son regard dur et déterminé, et s'adressa aux agresseurs d'une voix ferme. "Laissez ce gosse tranquille !"

Les deux agresseurs se retournèrent brusquement, surpris de voir un inconnu intervenir. L'un d'eux ricana, essayant de dissimuler son trouble. "Hé, mec, tu ferais mieux de dégager d'ici si tu ne veux pas avoir de problèmes."

Louis ne recula pas d'un pouce. Il savait qu'il devait agir rapidement pour protéger l'adolescent en détresse. Avec une grande agilité, il se plaça entre les agresseurs et leur jeune victime, sa silhouette se découpant comme une ombre protectrice dans l'obscurité.

L'adolescent, toujours en possession de son téléphone, recula, le regard plein d'espoir. Il regarda Louis avec gratitude. "Tout va bien, petit gars," lui assura-t-il. "Ils ne te causeront pas plus de problèmes."

Les agresseurs, maintenant confrontés à une résistance inattendue, échangèrent des regards incertains. L'un d'eux ricana de nouveau, mais sa voix tremblait légèrement. "Hé, mec, fout le camp !"

Louis ne recula pas. Il savait que ces deux-là étaient les types de voyous qu'il avait l'habitude de combattre dans l'ombre. Il devait les arrêter avant qu'ils ne fassent plus de mal.

Le combat qui s'ensuivit fut intense, chaque mouvement étant exécuté avec précision et maîtrise. Louis avait été formé aux arts martiaux depuis de nombreuses années par son père, et sa discipline était sans faille. Les agresseurs, de leur côté, n'étaient pas préparés à une telle résistance.

L'un des agresseurs tenta de frapper Louis de toutes ses forces, mais Louis esquiva habilement son coup, se déplaçant avec une fluidité presque gracieuse. Il contre-attaqua rapidement, lançant un coup de pied bien placé qui fit trébucher son adversaire. L'homme s'effondra au sol, le souffle coupé, sa respiration brisant le silence de la ruelle.

Le second agresseur, réalisant qu'il était désormais en difficulté, fit une tentative désespérée pour reprendre l'avantage. Il se rua sur Louis avec une rage apparente, lançant des coups de poing et de pied dans tous les sens. Louis réussit à parer la plupart des attaques, mais il encaissa tout de même quelques coups, chaque impact résonnant comme un coup de tonnerre dans l'obscurité.

Leurs échanges étaient rapides et brutaux, empreints de la tension palpable de la confrontation. Louis finit par se concentrer, utilisant sa connaissance des arts martiaux pour anticiper les mouvements de son adversaire. D'un mouvement habile, il parvint à désarmer l'agresseur, faisant voler son arme à plusieurs mètres, l'acier de l'arme étincelant brièvement dans l'obscurité avant de retomber sur le sol.

L'homme se retrouva à terre, désarmé et vaincu. Il se releva lentement, son regard empli de frustration et de défaite. Son complice, toujours au sol, reprenait péniblement son souffle, la lueur de la défaite dans les yeux.

Louis se tenait là, les muscles tendus, le souffle régulier malgré l'intensité de la confrontation. Il fixa les deux agresseurs, son regard dur et déterminé. "C'est terminé," leur dit-il. "N'approchez plus jamais ce gosse, ou je vous casserais la gueule une seconde fois."

Les deux agresseurs échangèrent un regard rapide, réalisant qu'ils n'avaient aucune chance contre l'homme qui se dressait devant eux. Ils se levèrent lentement et se retirèrent, jetant un dernier regard de méfiance en direction de Louis avant de disparaître dans la nuit, comme des ombres disparaissant dans les ténèbres.

La rue sombre était maintenant silencieuse, à l'exception du léger murmure du vent, comme si la nuit elle-même retenait son souffle après l'affrontement. Les émotions s'étaient apaisées, et Louis se tenait encore là, reprenant lentement son souffle. Ses poings étaient encore serrés, les séquelles du combat récent, une détermination gravée dans son visage.

Il avait fait ce qu'il pensait être juste, mais il était conscient que chaque action avait des conséquences, et il se demandait si son intervention aurait d'autres répercussions. Cependant, il n'était pas un homme en quête de gloire, il était simplement un gardien de l'obscurité, veillant sur les victimes silencieuses de l'injustice.

L'adolescent qui se tenait toujours à ses côtés, toutefois, était soulagé et reconnaissant. Il avait repris possession de son téléphone, précieux à ses yeux, et il avait été sauvé d'une situation potentiellement dangereuse. Il avait du mal à croire que quelqu'un comme Louis était apparu à ce moment critique, un véritable sauveur dans l'obscurité de la nuit.

"Je ne sais pas comment vous remercier," dit l'adolescent, sa voix tremblante de gratitude, des étoiles de reconnaissance dans les yeux.

Louis secoua la tête avec modestie. "Pas besoin de remerciements.Tu devrais peut-être rentrer chez toi maintenant."

L'adolescent acquiesça, se sentant à la fois reconnaissant et inspiré par l'acte de bravoure qu'il avait été témoin. Il s'éloigna lentement, jetant un dernier regard de reconnaissance envers Louis, avant de disparaître dans la nuit, comme si une étoile filante venait de traverser sa vie.

Louis resta immobile pendant quelques instants, méditant sur les événements de la soirée. Ses actions avaient été guidées par un sens profond de la justice, mais il savait que les dilemmes moraux auxquels il était confronté devenaient de plus en plus complexes. La ligne entre le bien et le mal n'était pas toujours clairement définie, et il était déterminé à suivre la voie de la justice, même si cela signifiait se confronter à des défis moraux difficiles.

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