Gabriel Vierall était un homme marqué par son passé de mercenaire, un passé qui transparaissait dans les cicatrices visibles sur son visage et les souvenirs gravés dans ses yeux d'un vert profond. Sa maison à Bruyère était un havre de paix, un refuge où il avait trouvé la tranquillité et l'amour de sa femme, Luna.

Les cicatrices sur le visage de Gabriel racontaient des histoires de combats acharnés et de moments dangereux. Une fine ligne blanche serpentait le long de sa joue gauche, témoignage d'une blessure passée. Ses yeux, pourtant durs et déterminés, portaient le fardeau des souvenirs de ces jours sombres. Cependant, il y avait une beauté austère dans son visage, une résilience qui transparaissait malgré les marques du passé.

Les soirées étaient un moment particulier pour Gabriel, lorsqu'il se retirait dans le jardin pour contempler les étoiles et la lune, permettant aux souvenirs de son passé de refaire surface. Luna, comprenant son besoin de solitude à ces moments, le rejoignait souvent silencieusement.

Un soir, assis côte à côte sur le banc du jardin, Luna rompit le silence. "Gabriel, est-ce que ça va ?"

Il prit une grande inspiration, essayant de chasser les démons du passé. "Oui, ça va. Je suis simplement en train de repenser à toutes ces années, à tout ce que j'ai vu et vécu."

Luna posa sa main sur la sienne, signe de soutien silencieux. "Tu as accompli des choses incroyables, et tu es revenu en vie... C’est le plus important."

Gabriel lui sourit doucement, reconnaissant pour la compréhension de sa femme. "Je sais que je suis en sécurité ici, avec toi et nos enfants. C'est tout ce qui compte pour moi maintenant."

Cependant, malgré le confort de sa vie actuelle, Gabriel ne pouvait s'empêcher de ressentir une inquiétude constante pour l'avenir de ses enfants. Lynne, Louis et Lorelei étaient sa plus grande fierté, mais il savait aussi que le monde pouvait être un endroit dangereux et imprévisible. Il redoutait qu'un jour l'un d'eux ne suive ses pas dans le monde des conflits armés ou ne se retrouve pris dans des situations dangereuses.

Un jour, alors qu'il était assis avec Luna dans leur salon, il partagea ses inquiétudes avec elle. "Luna, je ne veux pas que nos enfants aient à vivre la même vie que nous. J'ai vu trop de choses, trop de souffrances… Je sais que c’est la même chose pour toi. Je veux les protéger de tout cela, mais je sais que je ne pourrai pas toujours être là pour eux."

Luna posa une main douce sur son visage, lui montrant son amour et son soutien. "Nous les éduquerons du mieux que nous pouvons, Gabriel, et nous les guiderons dans la vie. Ils ont un avenir brillant devant eux, chacun avec ses propres talents et passions. Nous devons avoir confiance en eux et les laisser suivre leur propre chemin."

Chien, le fidèle compagnon de la famille, intervenait souvent dans leurs discussions, apportant un peu de légèreté et de distraction. L’animal, avec sa bouille innocente et sa maladresse adorable, quand il ne mâchouillait pas une chaussure malencontreusement oubliée dans le couloir, était le réconfort de Gabriel lorsqu'il se sentait submergé par ses souvenirs.

Une après-midi ensoleillée, Gabriel décida de passer du temps dans le jardin, espérant profiter du beau temps pour lire La pierre et le Sabre d’Eiji Yoshikawa, l'un de ses romans d'aventure préférés. Chien, toujours désireux de passer du temps avec son maître, se joignit à lui, gambadant autour du jardin en aboyant joyeusement.

Gabriel s'installa dans un fauteuil de jardin confortable, son livre à la main, et commença à lire. Cependant, Chien avait d'autres idées en tête. Il était bien déterminé à attirer l'attention de Gabriel, peu importe ce qu'il devait faire.

D'abord, Chien apporta un bâton qu'il avait trouvé dans le jardin et le déposa à côté de Gabriel, espérant que son maître jouerait avec lui. Gabriel leva à peine les yeux de son livre, mais Chien n'était pas découragé. Il prit le bâton dans sa gueule et le secoua vigoureusement, émettant des aboiements joyeux pour encourager Gabriel à participer.

Gabriel soupira et abandonna sa lecture, prenant le bâton et le lançant habilement loin dans le jardin. Chien partit comme une flèche pour le récupérer, tout excité par ce jeu improvisé. Les deux jouèrent ainsi pendant un moment, Gabriel lançant le bâton et Chien le rapportant avec une énergie inépuisable.

Mais Chien avait encore plus d'idées pour divertir son maître. Il disparut un moment avant de réapparaître avec une vieille balle en caoutchouc dans la gueule. Cette fois, il était déterminé à faire participer Gabriel à un jeu de lancer de balle.

Gabriel, un sourire amusé aux lèvres, prit la balle et la lança loin dans le jardin. Chien courut après cette dernière, la saisit avec empressement, et la rapporta aux pieds de son maître, prêt pour une autre manche. Ils continuèrent à jouer ainsi, avec Chien apportant la balle à Gabriel encore et encore, jusqu'à ce que le soleil commence à descendre à l'horizon.

Finalement, Gabriel se leva de son fauteuil et s'assit sur la pelouse, Chien s'installant à côté de lui. Il caressa doucement le pelage de son fidèle ami, reconnaissant pour ce moment de complicité et de joie simple.

"Tu as gagné, Chien", dit Gabriel en souriant à son compagnon à quatre pattes. "Tu es le champion du jeu de la balle."

Chien leva la tête et lui fit un petit léchage sur la joue, comme s'il comprenait parfaitement les mots de son maître. Gabriel rit et ébouriffa affectueusement la fourrure de Chien.

Chaque membre de la famille avait une relation spéciale avec Chien. Pour Lynne, il était un confident silencieux lorsqu'elle jouait du piano. Pour Louis, il était un partenaire de jeu dans le jardin. Pour Lorelei, il était un sujet d'étude fascinant, car elle était curieuse de comprendre le comportement animal. Pour Luna, il était une source de réconfort et de compagnie.