Chapitre 1 : prise au piège

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 On me poussa sans ménagement dans une pièce. L'ordre claqua :

– Tu as deux jours pour le remettre sur pieds, ne ménage pas tes efforts et tu seras récompensée. Mieux vaut le laisser attaché, il serait très risqué pour toi s'il venait à s'échapper !

 Je me relevai en grommelant contre leur manque de délicatesse, j'époussetai distraitement ma robe verte tout en regardant autour de moi. Il me fallut un peu de temps pour m'accommoder à l'obscurité ambiante. La pièce était petite, l'unique fenêtre voilée par un rideau à la couleur indéfinissable. Le mobilier se résumait à un lit, plutôt spacieux, une chaise, un coffre, une bassine d'eau et un seau pour les commodités "Charmant !" Pensai-je ironiquement.

 Comment diable m'étais-je retrouvée dans cette situation ? Et qu'attendait-on de moi au juste? Je fis un rapide point sur la situation : j'avais donc été capturée dans le bois par un groupe de soudards, transportée pendant de longues heures à cheval avec un sac sur la tête et enfermée dans cette pièce avec cette injonction énigmatique. Je pouvais au moins me réjouir de n'avoir pas été plus maltraitée, ce camp semi-permanent semblait n'être composé que d'hommes et chacun sait les appétits qu'ils peuvent développer même sans isolement prolongé !

 "Revenons-en à nos moutons, Qui suis-je supposée remettre sur pied ? Et pourquoi moi d'ailleurs ?" Je me dirigeai vers la fenêtre écartant le rideau crasseux dans l'intention de laisser entrer un peu de lumière. Je croisai mon regard dans le reflet de la vitre sale : mes cheveux blonds mi-longs étaient tout ébouriffés, la pâleur de ma peau et mes yeux verts écarquillés faisaient état de l'inquiétude qui m'étreignait.

 La saleté et les barreaux de la fenêtre laissèrent filtrer un rayon de soleil qui tomba sur le lit, révélant une chevelure blanche comme le lait. Mon cœur eût un raté quand je découvris l'identité de l'homme attaché là, inconscient, vulnérable : le Sorceleur ! Même ainsi il semblait effrayer les hommes de ce camp, il fallait dire que sa réputation pouvait faire frémir, ne l'appelait-on pas Le Boucher de Blaviken?

 Je m'approchai prudemment du lit puis fis glisser le drap sombre qui couvrait son corps afin d'évaluer les causes de son inconscience. Son corps presque nu portait différentes cicatrices, anciennes pour la plupart, et d'autres très récentes, si j'en croyais les traces de sang coagulé et les hématomes impressionnants sur son thorax et ses cuisses. Ses poignets et ses chevilles étaient solidement liés aux montants du lit, lui interdisant tout mouvement.

– Ok. D'abord nettoyer le sang séché et voir ce qu'il en est, murmurai-je pour moi-même.

 Je trouvai des chiffons propres près de la bassine d'eau claire. J'y trempai l'un d'eux et commençai précautionneusement à nettoyer le corps du Sorceleur. Les plaies du torse étaient nettes. Elles avaient été suturées et semblaient être en bonne voie de guérison. Il me semblait néanmoins nécessaire de prévenir toute infection. Je trouvai dans mon sac de toile le baume antiseptique qui m'accompagnait partout et en étalai généreusement sur chaque plaie. Il gémit dans son sommeil, prononça un prénom dans un grognement "Yen!" - je crus me souvenir de ballades concernant son amour envers une certaine magicienne - puis d'un coup ouvrit des yeux jaune dont je vis la pupille se dilater largement et se braquer sur moi.

 Il lutta contre ses liens en grognant. Je l'enjoignis au calme, lui expliquant le peu que je savais et mon intention de l'aider. Bien qu'il se contenait, je le voyais trembler de fureur d'être ainsi réduit à l'impuissance, ses muscles bandés par l'effort de sa lutte contre ses liens prenaient un volume impressionnant.

 Je déglutis avec peine, ma bouche étant devenue sèche face à la virilité qui se dégageait de lui. L'espace d'un instant j'en oubliai ma situation précaire, j'en oubliais même mon mari et ma fille qui ignoraient où j'étais. J'oubliai également mes 30 ans passés et mon physique très ordinaire : où la grande générosité de ma poitrine compensait quelque peu ma petite taille et mes rondeurs. Quelque chose s'embrasa en moi et me fit perdre pied.

 Il dut le percevoir.

– Approche! M'intima-t-il se sa voix rauque et suave. Détache-moi.

– Je ne peux pas... ces nœuds sont trop serrés et je n'ai rien pour couper... Et même si je pouvais je ne le ferai pas : si tu t'enfuis je risque trop gros, imagine-moi à la merci de ses soudards. Je n'ai pas plus envie que toi d'être ici...

– Approche quand-même que je te vois mieux. Est-ce toi qui a soigné mes plaies ?

– Je ne suis pas à l'origine des sutures, Sorceleur. Je me suis contentée de nettoyer, j'étais sur le point de te faire un pansement pour protéger. Es-tu blessé ailleurs ?

– Seulement dans mon orgueil ! Si on m'avait dit que je me retrouverai ainsi... Mais continue je t'en prie. Je vais réfléchir à une solution pour nous sortir de là.

 Je repris mes soins nettoyant à présent les blessures de ses cuisses. Il grognait par moment mais se tenait tranquille, facilitant mon examen. Une des plaies, suturée elle aussi, courrait du genou jusqu'au creux de l'aine. Je m'approchai dangereusement de sa virilité et, si j'en croyais sa respiration saccadée, au-delà de la douleur, cela ne le laissait pas indifférent. Une nouvelle fois je passai le baume et bandai. Lui aussi, c'était tout à fait clair à présent. La vue de cette érection à travers ses sous-vêtements me donnait des idées difficiles à contrôler. Je sentis mes seins pointer à travers le tissus de ma robe et perçus le regard du sorceleur qui observait le même phénomène. Une délicieuse tension accompagnée d'une chaleur humide s'empara de mon bas-ventre. Je déglutis en croisant le regard du Sorceleur.

 "Ressaisis-toi, Gaëlliane ! Tu es une guérisseuse, une honnête femme mariée !" me tançai-je intérieurement tout en essayant de respirer profondément en me recentrant sur le nettoyage de son visage, prétendant m'assurer qu'il n'y portait pas d'autres blessures. Son regard fixé sur moi était de plus en plus troublant. Je voyais ses doigts se tendre vers moi comme pour me toucher mais il ne pouvait rien faire.

 Pour l'heure il était simplement à ma merci. Je fus sidérée de cette pensée pour le moins inadaptée. Mes fantasmes d'adolescente se mirent brusquement à remonter à la surface, me proposant des scénarios plus troublants les uns que les autres. J'essayais de les repousser un à un, sans succès. Malgré ma lutte interne, je ne parvenais plus à penser de manière cohérente. J'étais comme ensorcelée, fascinée par cet homme qui attisait mon désir par sa seule présence. Tout en moi me hurlait de le faire mien. Le stress lié à ma situation incertaine - les temps troublés de l'époque, la guerre, mon enlèvement - aida à faire gagner les pulsions sur la raison, consciente que ma vie sans histoires venait de basculer. Je lui offris un sourire mutin :

– Vois-tu un inconvénient à ce que j'abuse de cette situation, Sorceleur ?

– Geralt, me répondit-il avec un sourire crispé, je crois que je ne suis pas en position de m'opposer.

– On m'a laissé deux jours pour te remettre sur pied, étant donné qu'on n'a aucune maîtrise sur la suite des événements, autant rendre ce répit agréable lui répondis-je en passant ma langue sur mes lèvres.

 Un léger sourire fit écho à ma réflexion. Lentement, j'entrepris d'explorer l'ensemble de la peau de son corps du bout de mes doigts, les laissant glisser le long de ses impressionnantes cicatrices, contournant les blessures les plus récentes pour ne pas lui causer de douleurs. Il était tellement meurtri dans sa chair ! Je parcourrai ainsi son visage, son torse et ses bras musclés, puis descendis le long de ses flancs, jusqu'à explorer ses jambes.

 Selon les zones il réagissait par des soupirs, des grognements voire arrêtait l'espace d'un instant de respirer. Je contournais soigneusement son seul vêtement, laissant monter en lui une certaine tension. Je m'enhardis bientôt à laisser mes lèvres délicates accompagner le mouvement de mes mains, je sentais alors ma poitrine glisser contre le corps de Geralt. Je percevais son désir de me toucher, de devenir maître du rythme mais j'avais le contrôle. Cela m'excitait terriblement. J'avais presque envie de me caresser en même temps pour jouir devant lui. Je choisis de faire durer le plaisir pour moi aussi.

 Je me débarrassai de ma robe qui m'encombrait de plus en plus et offrit à Geralt la vue mes seins nus. Je me mis à califourchon sur lui les laissant lui caresser le visage, sans lui laisser le loisir d'y goûter. Je persistai à prendre soin de ne pas toucher, ni ses blessures, ni son pénis dont l'érection déformait ses sous-vêtements. Je repris mon exploration embrassant et mordillant chaque centimètre de peau libre, écoutant la musique de son souffle en écho à mes explorations.

 Enfin, je libérai son sexe turgescent. Il ferma les yeux, se mordit la lèvre et se tendit en grognant de frustration, attendant, espérant, que je me décide à lui offrir enfin le contact attendu. Je le caressai de mon souffle comme un pinceau, nous faisant patienter encore. Son gémissement m'offrit un spasme de plaisir quand je pris son pénis brûlant au creux de ma main et commençai à le caresser lentement.

 Je ne résistai plus davantage à l'envie de le goûter, bien installée entre ses jambes maintenues écartées par les entraves. Je posai mes lèvres entrouvertes sur son gland luisant, respirai sa forte odeur de transpiration, de poussière, de cheval, mélange viril et excitant ! Je jouais avec ma langue, goûtant sa liqueur avec délice, faisant coulisser ma main tout le long de sa verge épaisse et noueuse. J'entendais à sa respiration l'effet de mes actions, je pouvais voir son visage se crisper sous le plaisir causé par ma langue habile, je soutenais sans pudeur son regard, jouissant de mon pouvoir sur cet homme dangereux. J'ouvris plus grand la bouche pour l'accueillir tout entier au plus profond de ma bouche. Il gémit, se tendit, sous l'intensité de la caresse.

 Tout en le gardant jusqu'au fond de ma gorge je serrai avec fermeté mes lèvres autour de son sexe et enroulai ma langue autour de son gland sensible. Je prenais tout mon temps pour faire durer le plaisir. Une de mes mains caressait ses testicules tandis que j'avais glissé la deuxième entre mes cuisses pour caresser mon clitoris rendu hypersensible par mon excitation. Je faisais glisser mon doigt entre mes lèvres trempées, lissant mon bouton de plaisir, traçant des cercles autour, appuyant dessus avec fermeté, pianotant dans une caresse vibrante... En parallèle je laissais glisser ma bouche tout le long de sa verge, la léchant du plat de ma langue gourmande, titillant son méat, la faisant tourner sous son prépuce après l'avoir soigneusement recaloté...

 Sa jouissance était proche, j'accélérai mon mouvement sur nos deux sexes jusqu'à notre libération dans un râle. J'avalais son sperme avec une gourmandise non feinte, savourant sa saveur sucré-salée J'en récupérais chaque goutte de la pointe de ma langue gourmande.

 Je poussai un soupir d'aise en m'étendant à ses côtés.

– Alors, as-tu une idée de comment nous sortir de là ?

– Comment dire, j'ai quelques difficultés de concentration... Pour répondre à ta question, je crois que tu vas devoir trouver le moyen de me détacher. Je réfléchirai mieux libre de mes mouvements !

 Un bruit de pas dans le couloir m'incita à plonger dans ma robe et couvrir le Sorceleur du drap dans le même mouvement. Le bruit des clés résonna dans la serrure. L'homme en armes entra avec un plateau de nourriture, son collègue attendit à l'extérieur, prêt à intervenir en cas de besoin.

– Voilà pour vous deux. N'oublie pas qu'il doit être sur pied demain soir. Ne faillis pas à ta tâche sous peine d'une expérience très désagréable. Il se passa la langue sur les lèvres en me déshabillant du regard. Je sentis un frisson glacé me parcourir en entendant le rire gras de son collègue en écho.

– Je ferai du mieux que je peux. Mais je vais avoir besoin d'une chandelle pour m'éclairer, la nuit est en train de tomber. A ma grande surprise ils acceptèrent de me la fournir, j'avais enfin un moyen de libérer le Sorceleur.

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