Chapitre 2 : Une expérience inoubliable

9 minutes de lecture

 Tout en prenant soin de ne pas moucher la flamme, je brûlai une des cordes entravant Geralt. La corde était épaisse. Ce fut long. La cire gouttait sur le lit et je craignais de brûler le Sorceleur avec la flamme. Une fois sa première main libérée, il traça un signe dans l'air, brûlant lui-même par la magie ses autres liens.

– Igni, m'indiqua-t-il en réponse à mon regard surpris.

 Il massa ses poignets et ses chevilles endoloris et prit le temps de s'étirer, offrant à ma vue les mouvements des muscles saillants sous sa peau. Il m'enjoignit alors à me retourner le temps de pouvoir enfin se soulager. J'étais en train de patienter, écoutant, un peu embarrassée, les sons environnants. J'étais en train de prendre conscience de ce que je venais de faire avec cet homme quand je le sentis s'approcher de moi pour poser délicatement ses mains sur mes bras :

– Tes soins sont diablement efficaces, la douleur est bien atténuée mais je t'avouerai que je ne me sens pas rassasié. Tu as pris plaisir à me faire languir, ça me donne bien envie de te rendre la monnaie de ta pièce et de te posséder tout entière.

 Je sentis un frisson me parcourir sous la caresse de ses doigts le long de mes bras.

– Avant toute chose prenons le temps de manger, je suis affamé, ajouta-t-il. D'ailleurs je commence à entrevoir comment on pourrait partir de là : s'ils ne sont que deux, il faudrait voir pour profiter de la prochaine livraison de repas. Reste à savoir comment je vais remettre la main sur mes vêtements et ma lame. Je ne me vois pas courir les bois dans cette tenue... Ni laisser mon épée à ces individus.

 Nous avalâme donc la bouillie infâme fournie à l'aide de l'unique cuillère en bois et bûmes un peu d'eau dans le récipient posé sur le plateau. La saveur passa d'autant mieux que j'étais dans la préoccupation de ce qu'il m'avait laissé entendre. L'appréhension et l'excitation m'étreignaient à part égale. Quelque chose me disait que l'expérience allait être bien différente de ce que j'avais pu vivre avec mon mari, seul amant de ma vie.

 C'était mon tour de me soulager et il se tourna galamment. J'eus donc le loisir de contempler son dos large et musclé et son fessier parfait.

 Je réalisai que la peur dominait à présent. L'avoir à ma Merci m'avait rendue bien plus entreprenante qu'au naturel et cette attente me laissait bien trop de temps pour réfléchir, ne serait-ce qu'aux conséquences de mes actes.

– Tu mets encore ma patience à l'épreuve ? Il me semblait pourtant que c'était à mon tour de m'amuser à tes dépends !

 Sa voix grave et rauque raviva mon désir. Le regard qu'il baissa sur moi en se retournant également. Je mesurai alors combien j'étais menue face à lui. Il était certain qu'il pourrait me soulever d'une main si l'envie lui prenait.

– Bon tu t'installes sur ce lit ou je t'y installe moi-même ?

 Voyant que je restais figée, telle une biche aux abois, il eut un sourire satisfait :

– Je vois. Je prends les choses en main si cela te convient. Je me contentai de déglutir en hochant la tête de haut en bas.

 Comme je l'avais imaginé il me souleva avec une facilité déconcertante. La sensation de son torse musclé et velu sous ma joue m'invita à fermer les yeux. Je sentais son bras soutenant mon dos, ses main caleuses sous mes fesses et mes cuisses. Il me posa délicatement sur le lit. Je gardai les yeux clos, le souffle court.

– Regarde-moi. Je ne suis pas de ceux qui prennent leur plaisir au dépend de leur partenaire. Mes propos étaient sincères. Je tiens à t'offrir en retour.

 En réponse je me saisis d'une de ses mains et la posait sur le tissu tendu par mes seins ronds. Je posais mon index sur ses lèvres :

– Si je n'avais pas vraiment le choix alors je n'aurai pas vraiment à me sentir coupable…

 Il comprit à demi-mot et cessa de me poser des questions pour ne plus se préoccuper que de jouer avec mon corps. Il commença par me caresser le visage, les lèvres, le cou... Je frissonnais à son contact qui laissait comme des traînées brûlantes sur ma peau. Il vint effleurer mes bras, chaque zone du peu de peau nue que laissait voir ma robe. Il me l'ôta vite. Allongée sur ce lit, ma culotte était le dernier rempart à ma pudeur. Lui affichait sa nudité triomphale, couverte uniquement par les bandages. Mon coeur battait la chamade en voyant ses yeux détailler chaque parcelle de mon corps et en sentant ses mains glisser sur ma peau.

 Il les fit voyager en arabesques sur tout mon corps, observant mes réactions, repérant les zones les plus sensibles pour s'y attarder. Il contourna avec soin mes seins offerts et le triangle noir de ma culotte, laissant monter le désir en moi. J'esquissai un geste vers lui pour l'inviter à coller son corps contre le mien. En réponse il m'immobilisa, me réunissant les poignets au dessus de la tête, mettant ainsi mes seins en valeur :

– Tiens-toi tranquille si tu ne veux pas que je t'attache à ton tour!

 Je réalisai une nouvelle fois à quel point j'étais vulnérable face à lui. Il me sourit d'un air gourmand et entreprit de m'embrasser. Je sentais la chaleur de ses lèvres, le rugueux de sa barbe naissante, la douce sensualité de sa langue s'enroulant autour de la mienne... Une de ses mains empauma un de mes seins et je me cambrai malgré moi, espérant d'autres caresses. Je sentais son autre main glisser le long de mon flanc jusqu'à venir se glisser entre mes cuisses pour les écarter. Il m'électrisa en effleurant le tissu qui gardait mon intimité cachée mais s'en détourna bien trop vite pour venir explorer la rondeur de mon fessier. Il s'installa entre mes cuisses ouvertes. La frustration montait en moi, j'ondulais sous son corps recherchant un maximum de contact entre sa peau et la mienne. Il restait maître de la distance entre nous, me maintenant fermement si nécessaire, me sursurrant à l'oreille, de sa voix rauque et grave, jusqu'où il avait le pouvoir sur moi, sur mon désir, sur mon plaisir.

 Il entreprit alors de parcourir mon corps avec ses lèvres. Chaque contact était contraste entre le piquant de sa barbe naissante, la douceur brûlante de ses lèvres, la dureté de ses dents qui venaient me pincer, le glissant de sa langue sur ma peau, la chatouille de ses cheveux longs qui précédait et accompagnait chaque contact, le contact métallique et électrisant de son médaillon à tête de loup... Il explora ainsi tout mon corps depuis mon visage jusqu'à mes petits pieds délicats, persistant à contourner mes seins impatients et mon sexe brûlant. Je me tortillais de plus en plus, ne pouvant m'empêcher d'essayer de le retenir de mes mains, d'essayer de diriger son visage vers le contact attendu, gloussant quand il me chatouillait de trop. Il s'arrêta net.

– Je vois que tu ne sais pas te tenir tranquille. Dit-il avec un sourire inquiétant. Soit.

 Il m'ôta la culotte sans que j'aie le temps de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher et s'en servit pour me lier les mains ensemble. Souviens-toi qu'il reste les cordes qui m'entravaient si nécessaire ! J'étais à présent entièrement nue, vulnérable. Mon coeur battait la chamade, mon corps entier frissonnait.

– Où en étais-je ? Me lança-t-il en se passant la langue sur les lèvres. Par ici : il empauma mes deux seins, qui tenaient tout juste dans ses grandes mains caleuses.

 Il les soupesa, en testa le moelleux et l'élasticité... Cela devait le changer des petits seins insolents des magiciennes qu'il avait réputation de séduire. Il vint les embrasser, les lécher, les titiller de la langue, des lèvres et des dents, m'offrant une série de sensations nouvelles et délicieuses. Je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer faire la même chose sur mon clitoris impatient.

 Avait-il perçu ma pensée ? Sa main s'abattit impitoyablement sur ma vulve offerte. Je laissai échapper un cris de surprise mêlée de douleur et de plaisir, la caresse qui suivit me fit gémir et serrer les poings en me mordant les lèvres. Il répéta la séquence à plusieurs reprises, en m'embrassant dans le cou et en me murmurant des choses à l'oreille sur le pouvoir, le choix et la culpabilité. La dernière claque ne fut pas accompagnée par la caresse attendue. Elle me laissa une sensation cuisante et une grande frustration.

 Sa bouche repris son voyage sur mon corps. Elle refit un détour par mes seins tendus, parcouru mes flancs et mon ventre, son médaillon venant délicieusement au contact de mon clitoris hypersensible, s'attarda sur la peau fine et délicate de mes cuisses...

– As-tu vraiment décidé de me torturer ? Lui demandai-je d'une voix rauque que je ne reconnus pas.

 Il m'offrit un sourire triomphale :

– Tu as fixé toi-même les règles du jeu, non? Et puis regardes, tu n'es pas la seule à être frustrée !

 En effet, son érection était devenue impressionnante et il perlait. Il dirigea enfin son attention entre mes cuisses, souffla sur ma vulve rougie et trempée et m'offrit enfin la caresse tant attendue.

 Sa langue était brûlante, ferme et douce à la fois, le plaisir était tel que je ne pouvais m'empêcher de gémir, les muscles de mes cuisses tressautaient sans que je puisse faire quoi que ce soit pour les en empêcher, mon corps entier était tendu, vibrant. Il alternait des caresses du plat de la langue, tournoyait autour de mon clitoris, l'aspirait pour mieux le sucer, faisait des cercles dessus de la pointe de sa langue habile, suspendait son geste le temps de me laisser sentir la dureté délicieusement dangereuse de ses dents... Et recommençait de plus belle avec sa langue merveilleusement infernale. Je sentais l'orgasme monter inexorablement.

 Il éclata enfin quand il glissa un doigt, puis plusieurs, au fond de moi stimulant d'autres points sensibles que je n'étais pas sûre de connaître. Je dus bâillonner le cri qui s'échappa malgré moi de mes lèvres, plantant mes dents dans mon avant-bras pour l'étouffer au mieux.

 J'étais pantelante, complètement flottante, plus rien d'autre que le plaisir n'existait à ce moment-là. Je croyais avoir atteint le sommet de la jouissance mais il n'en avait pas encore fini avec moi.

 Allongé près de moi, calé sur un coude pour mieux me regarder, il eut la délicatesse de me laisser le temps d'atterrir un peu. Si j'en croyais les récits sur les Sorceleurs, il y voyait bien mieux que moi dans cette obscurité animée par la flamme de l'unique bougie.

– Tssss, souffla-t-il en passant le doigt sur la marque de morsure que je m'étais infligée au bras, quel dommage d'abîmer une si jolie peau.

– C'était ça ou risquer d'ameuter tout le campement répondis-je en rougissant violemment.

– Si le besoin de mordre devait se faire sentir à nouveau, ma peau en a vu d'autres me dit-il avec un clin d'œil appuyé, ça me ferait un souvenir différent.

 C'est avec une infinie douceur qu'il reprit ses caresses sur mon corps avant de me pénétrer lentement en prenant garde de ne pas faire peser son poids sur moi. Il gardait ses yeux ancrés dans les miens en se glissant lentement dans mon intimité. Je sentais son membre viril m'emplir délicieusement. J'en percevais tous les reliefs frottant mes parois vaginales encore terriblement sensibles suite à mon orgasme. Il semblait ne pas finir de s'enfoncer en moi et je me surpris à douter de pouvoir l'accueillir tout entier.

 Je sentais le corps de Geralt entièrement en contact avec le mien. Il prenait soin de ne pas m'écraser sous sa masse. J'étais libre de le caresser comme bon me semblait. J'en profitais pour explorer son dos et ses fesses musclés pendant qu'il faisait des vas-et-viens à la fois lents et puissants pour notre plaisir commun. Je le devinais dans le contrôle du rythme et de sa jouissance, soucieux jusqu'au bout de me satisfaire. Les récits et autres ballades ne mentaient pas sur son expertise en la matière. Il accéléra progressivement la cadence et nos soupirs, gémissements, grognements se mêlèrent tandis que le plaisir devenait de plus en plus intense.

 Mes mains ne caressaient plus, elle s'agrippaient désespérément, mes ongles griffant sa peau malgré moi, tandis que des mots crus menaçaient de s'échapper de mes lèvres. L'orgasme qui me terrassa fut aussi puissant, si ce n'est plus, que le premier. Un éclair de lucidité me fit planter les dents dans l'épaule musclée de Geralt avant que mon cri de jouissance ne franchisse mes lèvres. Il jouit en moi au même moment, s'enfonçant une dernière fois au plus profond de mon intimité et m'emplissant de sa jouissance.

 Il s'effondra lourdement sur mon corps alangui, me coupant presque la respiration mais je n'avais aucune envie qu'il s'éloigne. Il se décala juste ce qu'il faut pour que je ne sois plus écrasée mais laissa une jambe et un bras sur mon corps nu. Nous nous endormîmes ainsi le temps de quelques heures.

Annotations

Vous aimez lire EnSorceleurisée ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0