Du texte, rien que du texte !

de Image de profil de Brune*Brune*

Apprécié par 17 lecteurs

C’est au temps du confinement, très exactement à l’heure où je prenais mon cours de chant quotidien avec quelque piaf, qu’un drôle d’oiseau se posa sur le rebord de cette fenêtre que je ne prenais plus la peine de fermer.

Il arborait un plumage de spectaculaire beauté et tenait en son bec, je vous l’donne en mille… un poème.

Pas de quoi en faire un fromage, certes, mais, tout de même, de séduisante attention.

– Vous désirez ? questionnai-je.

– Bah voilà, puisque j’ai payé - même que ça m'a coûté un bras (moi, j’aurais dit une patte, mais bon) - pour vous approcher, j’aimerais, en retour, jouer au docteur ès lettres avec vous.

– Payé ? Nanmého ! Nan mais oh ! Dites tout de suite que mon ordinateur est un Mac. Grossier personnage !

En même temps, au regard du morceau de pomme croquignolé, j’aurais, quand même, dû m’en douter.

– Ne le prenez pas mal. Je voudrais juste faire l’humour avec vous.

– Et je suis censée répondre quoi : avec plaisir ?

De toute façon c’est impossible, j’ai particulièrement mauvais caractère.

Autre chose ?

– Je me demandais comment, en ce moment particulier d’enfermement, vont vos relations textuelles ?

– Vous savez c’que c’est, ça va, ça vient.

Et puis, en cas de manque tonitruant, y’a toujours la masturbation intellectuelle.

Ce n’est pas déplaisant, mais faut faire gaffe de pas en abuser. Parait que ça rend dur de la feuille.

– Sinon, un orgasme littéraire, ça vous tente ?

– Qu’est-ce que vous dites ?

– Un orgasme littéraire, ça vous tente ?

– Déjà que je ne sais pas ce que c’est qu’un orgasme, alors pensez si un orgasme littéraire ça ne me cause pas.

J’ouïs que dalle ! Veuillez reformulez la question, je vous prie !

– Prendre son pied avec des mots si vous préférez.

– Ah oui, dit comme ça, j’entends tout de suite mieux.

C’est alors que, la férue d’expressions en leur contresens que je suis se mit en tête de lui expliquer l’origine de la prétendue jouissive : "Prendre son pied" est issu de l'argot des voleurs. Il semblerait que du temps des corsaires, quand on partageait le butin, on faisait des piles sur la ta…"

Mais j'avais à peine aligné quelques mots qu’il en était à de curieux liminaires

Et vas-y que je te chatouille la voyelle, te caresse la rime, te déconcerte la consonne, cherche à t’écarter les guillemets.

Puis, il s’intéressa de près à mon triangle isocèle.

– NONNNNNNNNNN, s’il vous plait ! Je déteste la géométrie !!!

Puis il mit mon alphabet en vrac à chercher le G qui fait le point… d’O ,

Des coups à me faire causer en braille.

Mais le comble fut quand il me titilla les pointes d’humour.

Fallait pas faire ça !!!

– Vous êtes bien léger, Monsieur, m’exclamai-je

Permettez donc que je reprenne la main.

Vous voulez du texte ? Vraiment ?

Et bien, je vais vous en donner à foison… jusqu’à faire de votre virgule vigoureux point d’exclamation.

Tous droits réservés
1 chapitre de 2 minutes
Commencer la lecture

Commentaires & Discussions

Du texte, rien que du texte !Chapitre11 messages | 1 an

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0