Grannass

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[En toute logique... Saintes. Fin septembre 1462]

Un brun au bras d'une brune, rien de plus normal me direz vous. Sauf que les deux personnes en question ne sont pas spécialement normaux.

A ma droite, gambadant quelque peu pour tenir le rythme de marche rapide de son partenaire de l'instant, Minou, la mairesse de Saintes et porte parole de Poitou. Jeune femme ravissante et promise à un bel avenir au sein de son pays. La décrire en un mot reviendrait à dire séduction. Tout en elle visait à plaire, et elle y arrivait. Tout Saintes semblait lui manger littéralement dans la main pour obtenir ne serait ce qu'un regard et plus particulièrement pour les hommes qui rivalisaient d'audace pour se retrouver plus bas que l'autre aux pieds de la brune.

A ma gauche, sa nouvelle prise, du moins ce qu'elle pouvait espérer comme étant l'homme qu'elle réussissait à séduire, Grannass Kerallec, le digne et magnanime seigneur des Femmes, Moutons et Levrettes en Bretagne. Ici, il n'était rien d'autre qu'un bel homme habillé richement et atrocement sur de lui. A quoi ressemblait ce nouveau venu sur la scène du Poitou ? Lui même se plaisait à se décrire comme parfait et la narration pourrait amplement se satisfaire de cette description aussi flatteuse que réaliste si ce n'est qu'elle ajouterait qu'il était aussi arrogant que beau, aussi mauvais que brillant, en somme, il savait ce qu'il valait et ne prenait jamais le temps de se gêner pour le dire à tout le monde.

Entre ces deux là, c'était l'histoire d'un jeu qui peu à peu tendait à devenir une vérité. Le brun, qui se faisait appeler l'Illustre par chez lui, un autre jeu, était entré en taverne à Saintes, histoire de voir s'il y avait du beau monde par là bas. Immédiatement, la danse avait débuté. Chacun cherchant à plaire à l'autre, par amusement, par désir peut être. Les sourires calculés, les phrases assassines, les attitudes lascives, les regards vrillés l'un vers l'autre. Le brun avait même été jusqu'à demandé la brune en mariage uniquement pour la déstabiliser, pour prendre de l'avance dans le jeu.

L'instant dont on parle était une autre étape, un autre acte dans leur pièce de théâtre dont ils connaissaient tous les deux connaissent le dénouement. Chaque dramaturge cherchant à orienter l'histoire selon son bon plaisir. Minou avait insisté pour que Grannass aille tirer à l'arc au concours organisé par la municipalité. Il avait finit par accepter en lui demandant de se joindre à lui, fallait bien lui montrer ses talents.

Voici donc nos deux héros se pointant au champ de tir, tout sourire. Un regard du brun pour observer tout ça, l'organisation avait été bonne pour une petite ville de campagne. Y'avait pas à dire, sa partenaire du jour avait du talent pour animer sa commune et la rendre attractive même si au final, c'était elle la vraie attraction de Saintes.

Acte 3, scène 2 :

Le brun regarde la brune dans les yeux, sourire aux lèvres.

Et donc, où sont vos armes que je puisse vous montrer mes talents quand il s'agit de bander l'arc ?

Si seulement il n'y avait que l'arc...

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