- Ferdinand. Greman interrompit l’inspectrice tandis qu’elle s’installait dans la voiture. As-tu pu établir un profil pour notre « Melissa » ?

- Les seuls qui se souviennent d’elle ne m’ont parlée sans vraiment me faire de portrait. Tout ce que je sais c’est qu’elle aurait les cheveux noirs, un visage effrayant, une voix assez basse, mais sans plus.

- Hum… les évènements se sont passé il y a déjà une dizaine de jours, le choc à du certainement retomber. Que dirait-tu d’aller réinterroger les résidents du manoir Cresar ?

- On va se faire démonter par Loille si on fait ça sur un coup de tête.

- Naaa. T’inquiète pas pour ça. Du moment que l’enquête avance, il laissera couler. Et puis s’il y a un problème, je prendrais le blâme, ce ne serait pas la première fois après tout.

- ni la dernière j’imagine. Souffla-t-elle dans un sourire

Il mit un CD de jazz dans la radio et tenta par deux fois de démarrer la voiture, avant de finalement réussir.

Le trajet les mena sur les sommets de la ville, surplombant cette dernière discrètement dans un écrin de végétation, avant d’être accueillis par un long couloir de roses jusqu’à une place exposant une large fontaine à eau éteinte, de nombreuses voitures de luxe étaient garées autour. Greman se sentais absolument hors contexte avec le lieu, et plaisanta avec sa collègue en lui disant qu’il aurait peut-être dû prendre son uniforme aujourd’hui, au moins pour les apparences. Un homme âgé sorti du manoir, visiblement dérangé par cette voiture.

- La police. Que nous voulez-vous ? nous sommes très occupés actuellement, si cet entretien pouvait être bref, nous vous en serions reconnaissant. Il se tourna lentement et observa Greman de la tête au pied

- Ah ! pas de soucis ici, nous avons besoins de plus d’informations sur cette fameuse « Melissa ». On la pense responsable d’au moins trois autres crimes.

- et à qui ai-je l’honneur ? le majordome s’était tourné vers Ferdinand d’un air dédaigneux

- Il s’agit du Lieutenant Greman. Pas le plus présentable, mais il est plutôt doué quand il s’agit d’enquêtes.

- Je vois. N’avez-vous pas un uniforme là d’où vous venez ?

- Nous sommes resté travaillé de nuit, et la décision de passer ici s’est faite en urgence. Ferdinand le fixait d’un air dépité.

- si vous ne restez pas longtemps, pourriez-vous au moins dégager la voie ? je vais vous indiquer le chemin vers le parking des employés.

Les deux agents remontèrent dans la voiture, Greman tenta de relancer l’engin, mais plus rien ne répondait la voiture calla en boucle sous les yeux du vieil homme dépité. Ferdinand se couvrait le visage de honte. Dans le fond un autre grande voiture arriva, et en sorti le commandant Loille, marchant tranquillement vers le vehicule. Il interpella le conducteur d’une voix seche.

- je peux savoir ce que vous foutez là ?

- On était… sur le point de présenter nous condoléances à la famille ? répondit timidement Greman

- Dans tes sales fripes ? et en uniforme ?

- Ah mais je ne suis que le conducteur ! sa collègue le fusilla du regard. On est venu interroger les domestiques sur la suspecte.

- et du coup, qu’est-ce que vous foutez dans la voiture ?

- Je suppose que dès qu’on pourra redémarrer on ira voir là où on devait partir ?

- il vaudrait mieux.

Greman remis un tour de clé, la voiture repartit au quart de tour. Le majordome s’approcha de la vitre

- Puis que vous ne restez pas, je vais vous dire ce que j’ai entendu dire par les domestique ce soir-là. Votre « Melissa » aurait parlé d’un esprit vengeur marchant de manière irrégulière. En espérant que ça vous permette d’avancer.

Le duo reprit la route sans se faire prier, une fois hors de vue du domaine Greman lança

- Wouhaaaa. On est dans la merde. Ferdinand ne lui répondit pas. Au moins on sait un truc. Le boss fait partit du club des Tri linière. Tu as vu la caisse ? la même que le reste.

- C’est tout ? demandait-elle lasse.

- Oui bon on en sait un peu plus sur l’assassin qui pourrait avoir un problème à une jambe, une béquille, ou une maladie, ou quoi que ce soit d’autre.

- C’est tout ? répétât-elle.

- ouais, je crois.

Les passants virent une voiture de police faire un écart l’espace d’un instant.

- Merci de nous recevoir, dit Ferdinand au directeur de la société de nettoyage, nous aimerions avoir plus d’information sur une employée, une certaine Melissa, que vous aviez envoyé travaillée dans les bureaux de la société Quimest.

- oui, bien sûr. Tout d’abord, ne voulez-vous pas qu’on apporte une poche de froid pour votre collègue ? Greman se tenait la joue, une marque rouge était visible

- Non. Il l’a mérité. Il fera avec.

- Très bien, dans ce cas asseyez-vous je vous en prie. Il commença à taper sur son clavier. Melissa vous avez dit ?

- Oui, certains employés de la société l’auraient croisée et rencontrée.

- ça ne me dit pas grand-chose, certainement encore une minette qui c’était dit que femme de ménage c’était de l’argent facile, qui qui a quitté avant la fin de la période d’essai. Ah voilà, je l’ai. C’est certainement ce que je disais, les documents n’ont pas tous été remplis on a même pas la carte d’identité.

- Vous souvenez vous d’elle quand même un peu ? de son attitude, de son apparence ou autre ?

- J’ai une photo d’elle à l’entrée ce sera encore mieux.

L’écran affichait une jeune femme aux traits juvéniles, des cheveux noirs jusqu’à la nuque, une longue frange, un visage sans expression.

- elle avait l’air heureuse sur cette photo vous pensez ? articula douloureusement Greman de loin

- je crois me souvenir qu’elle ne souriait pratiquement que lorsqu’on lui parlait. Mais c’était bizarre. Pas le genre de sourire que l’on fait naturellement

- Savez-vous si elle était handicapée ?

- C’est censé être noté normalement, mais on a tendance à noter ces détails quand la période d’essai est finie. Mais de mémoire je crois qu’elle boitait un peu, mais rien de dérangeant sinon je m’en souviendrais.

Les deux policiers s’échangèrent un regard.

Un peu plus tard dans la journée, le duo rentra au commissariat, le commandant les attendait de pied ferme devant l’entrée.

- Vous êtes en retard. Horloge atomique ou non. Réunion. Loille ouvrait la marche. Vous avez de la chance que seul Edgard vous ait vu. ça aurait pu être mauvais, très mauvais pour vous.

- Tout est bien qui finit bien alors !

- tu veux que je te fasse l’autre joue ? grogna Ferdinand.

- non merci, sans façon.

Les trois entrèrent dans la salle, où attendait le reste de l’équipe.

- bien, au rapport tout le monde. On va commencer par l’équipe des retardataires.

- On a l’apparence du suspect. Ils firent le tour de la salle avec la photo sur leur téléphone.

- On sait qu’elle aurait une jambe boiteuse, mais on manque cependant d’informations sur sa psychologie, et ses motivations, mais on a un portrait et c’est déjà ça !

- au tour des autres, qu’est-ce que ça a donné pour les experts en démolition ?

- on a un suspect, on l’a pensé en fuite dans un premier temps après avoir retrouvé sa voiture proche d’un pont, mais des taches de sang récentes pourrait indiquer, si ce sont les siennes, qu’il nous faudra une équipe de recherche le long du fleuve

- On va encore devoir courir après des ombres… ça va encore être interminable. Lança l’un des inspecteurs

- En tout cas on a une ombre ici avec une très belle poker face, si on la retrouve, et que ce n’est pas elle j’en ferait une joueuse professionnelle !

- Silence Greman. Gronda le commandant. Ce visage me dit quelque chose. Je vais essayer de savoir qui c’est.

- Faites attention mon commandant. Si elle en a après vous c’est peut-être mieux de rester à distance.

- Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle en a après moi ? Greman resta silencieux en grimassant des sourires

- une intuition je dirais ?