Chapitre 1

4 minutes de lecture

Par Rowani et Diraxo

Ils étaient tous les deux dans le grand lit double de leur chambre de rêve. Dans une maison de rêve. Dans une journée de rêve. L’un regardait avec de tendres yeux son compagnon dormir, serré contre lui. Celui-ci ouvrit les yeux, apaisé par la présence qu’il pouvait sentir à côté de lui. Une présence chaleureuse, un baiser sur le front et quelques mots susurrés avec délicatesse à son oreille :

— Coucou, bien dormi ? demanda-t-il avec un beau sourire.

C’était de cette manière que ces deux jeunes garçons aimaient se réveiller. Ils étaient seuls dans cette grande maison aux murs blancs, dans un paysage de rêve qu’ils n’avaient pas l’habitude de côtoyer ni l’un ni l’autre ; les rayons du soleil caressaient leurs corps.

L’un d’eux se leva et s’étira bruyamment, pendant que son partenaire passait en revue tous les détails de son corps nu.

— Ça te dirait d’aller se baigner ? demanda-t-il d’une voix suave et apaisante.

Son compagnon ne se fit pas prier et s’avança alors sur le balcon de l’étage. Puis, sans la moindre hésitation, il sauta gracieusement jusque dans la grande piscine. Il remonta à la surface un petit moment après, rejoint par son amoureux, qui avait préféré prendre les escaliers que de sauter du balcon.

Son corps était illuminé par le soleil qui mettait en valeur ses abdos finement tracés, sa peau parfaitement bronzée et son sourire éclatant. Il se jeta à son tour dans l’eau, l'éclaboussant au passage. Puis il nagea jusqu’à lui et posa ses mains sur ses épaules.

Une fois que leurs peaux entrèrent en contact, ils frissonnèrent tous deux de plaisir. L’eau de la piscine les berçait avec de petites vaguelettes, accompagnant avec harmonie leurs baisers passionnés. Tous leurs gestes étaient délicats, leurs lèvres fusionnaient avec ardeur, ne se séparant que pour mieux se retrouver.

Ils restèrent ainsi, tantôt nageant ensemble, tantôt s’arrêtant pour profiter chacun du corps de l’autre.

Puis, après une infinité de caresses et de baisers échangés, sans même se dire le moindre mot, d’un accord commun, ils décidèrent tous deux de sortir de l’eau. Ils ne savaient pas s’ils y avaient passé une minute ou une heure, et ils n’y avaient même pas fait attention. Le temps n’avait plus aucune emprise sur eux ; tout semblait s’être figé.

Les deux garçons se séchèrent et se rhabillèrent, ils s’aventurèrent ensuite sur un petit chemin de pierre, main dans la main, à côté des champs de blé caressés par la brise du soir.

Ils arrivèrent devant la plage où se trouvait un magnifique restaurant. À l’entrée, les gens faisaient la queue devant ce somptueux établissement. Sur le toit, une planche de surf sur laquelle était écrit le nom du restaurant présentait déjà le côté festif de l’endroit.

Dans le jardin, derrière la terrasse, étaient installés des fauteuils autour de nombreux palmiers, un bar à cocktail et des platines. Le bâtiment, entouré de grandes baies vitrées pour accéder aux terrasses, inspirait pourtant le calme à ce moment précis et les deux jeunes garçons prirent alors le chemin de l’entrée vers la table qu’ils avaient réservée, au calme et à l’abri des regards dans ce beau jardin.

Le restaurant surplombait l’océan depuis une dune de sable. Le vent venait caresser les doux visages des deux garçons qui souriaient bêtement l’un devant l’autre. Ils étaient là, seuls, au milieu de toutes ces tables, de ces palmiers dans ce beau jardin sous le crépuscule qui laissait un coucher de soleil majestueux illuminer leur repas.

Plus tard, ils se retrouvèrent sur la plage, assis l’un à côté de l’autre à regarder un magnifique feu d’artifice tiré depuis la mer. Tandis que les vagues venaient s’écraser à leurs pieds, le ciel s’illuminait devant eux, devant leurs baisers. Une foule de gens applaudissaient autour du final qui s’était déroulé sous leurs yeux.

Ils pouvaient maintenant rentrer chez eux, épuisés par cette nouvelle journée au soleil, à deux. Seuls au monde.

Une fois la porte fermée, un festival de baisers débuta, les mains des deux garçons se perdaient chacune sur la peau de l’autre, les vêtements volaient un à un dans les escaliers qui menaient jusqu’à la chambre.

Les draps immaculés se froissaient, entraînés par les mouvements des deux corps qui se frottaient l’un contre l’autre, sur ce grand lit. Leurs respirations étaient bruyantes, leurs peaux brûlantes étaient collées, et leurs mains s’amusaient à partir à l’aventure un peu partout.

L’un d’eux releva la tête, et se mit à fixer avec passion son amoureux. Ils restèrent quelques secondes à s'admirer, leurs regards ardents valaient mille mots, ils pouvaient exprimer tout leur désir et tout leur amour en un seul instant…

Soudain, tout disparut.

Il n’y avait plus de lit aux draps blancs, plus de désir, plus d’amoureux. Juste un garçon qui venait d’ouvrir les yeux, le front humide et le souffle saccadé. Il était seul, dans sa chambre, plongé dans la pénombre.

J-100

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