Chapitre 3 : la tombe

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C’était en milieu de journée, nous creusions, époussetions et enfin une dalle de pierre nous ait apparue. Tu étais alors impatiente. La tombe était là sous nos pieds. Tu étais heureuse, si bien que tu es tombée dans mes bras.

A cet instant, tout mon corps s’est mis à frissonner, me faisant découvrir un sentiment nouveau : l’amour. Tu n’étais pas comme toutes les autres. J’avoue : avant toi, j’aimais les femmes, leur corps, leur volupté et le sexe. C’est mon défaut. Je suis incapable de résister au désir et au plaisir. Mais toi, je t’aime et il n’y a que toi à qui je l’ai dit.

J’ai touché alors ton visage, illuminé après cette joie. Puis, un regard qui en dit long, échangé et une gêne. Tu m’as lâché. Ta voix tremblotait lorsque tu as dit

__ Il faut appeler les autres et creuser là. Il faut désensevelir tout ça avant l’arrêt du chantier.

J’ai juste acquiescé. J’étais encore tout chamboulé par notre première étreinte. J’ai été prévenir Juliette et Malik. Puis, tous nos efforts furent concentrés sur cette dalle.

Il nous a fallu trois jours de travail intensif pour la désensevelir. Tu t’es alors accroupie sur des hiéroglyphes. Un cartouche au nom de Ramsès II et un nom féminin : Ensemekhtouès, avec ses fonctions : nourrice et concubine. Une tombe d’une des nombreuses femmes du grand pharaon. Tu t’es alors exclamée :

__ Magnifique : Ensemekhtouès, elle ne sera jamais oubliée… c’est juste …

Ton excitation était visible et tu la faisais partager. Puis, cet imbécile de rouquin est arrivé avec son air suffisant. Il nous a interrompus :

__ Azalaïs, tu as trouvé quelque chose ?

Et là tu m’as oublié. Tu lui as parlé et tu m’as ignoré. J’ai alors haï ce type, qui avait plus d’importance que moi. J’étais jaloux que tu lui fasses partager notre découverte. Alors je me suis éloigné, prétextant que j’avais soif. J’étais en colère. Je terminais juste ma bouteille quand j’ai entendu ta jolie voix.

__ Octave, pourquoi es-tu parti ?

__ J’avais soif.

Ton sourire était communicatif et tu as égayé de nouveau mon cœur quand tu t’es approché de moi.

__ Damien te félicite aussi.

Je n’en ai rien à faire, mais je suis resté à te regarder.

__ On va fêter cela au Caire, ça te dis ?

__ Avec tout le monde ?

__ Evidemment !

J’aurai souhaité être seul avec toi, mais j’ai accepté de sortir avec eux. Et j’ai bien fait, car cette soirée fut celle de notre amour. Nous avons bu quelques coupes de champagne et nous avons dansé. Et là, tout a commencé pour nous deux. Notre premier baiser, nous l’avons échangé sur cette piste de danse. Ton parfum floral que je n’ai jamais pu identifier m’a enivré, m’a rendu fou. Puis, je te l’ai avoué tout simplement :

__ Azalaïs, tu me plais, vraiment.

Après une légère hésitation, tu m’as souris et avoué :

__ Toi aussi, tu me plais, Octave…

Et nous nous sommes de nouveau embrassés. Puis, je t’ai fait la proposition indécente

__ Un dernier verre ailleurs…

__ Ailleurs… T’es-tu contenté de répondre.

Je t’ai emmené dans un des nombreux hôtels du Caire, au Novotel, une chambre de luxe, la seule qui restait et celle qui est devenue notre repaire d’amoureux. Cette nuit-là, je t’ai découverte, je t’ai aimais le plus tendrement possible. Je suis parti à l’assaut de ton corps, de ton désir et de ton plaisir. Pour la première fois, j’ai fait l’amour à une femme. Je t’ai respecté, j’ai voulu te donner du plaisir.

A cet instant, j’étais si bien. Le bonheur était là à côté de moi. Nous sommes restés enlacés l’un sur l’autre. Mes doigts se délectaient de la douceur de ton corps, mes yeux ne cessaient de t’admirer. Je t’apprenais par cœur. Je ne voulais rien oublier de toi. Et tu vois, je sais encore où étaient tes grains de beauté, tes tâches de naissance : « les tâches de café », comme tu les nommais et ton joli tatouage qui représente ton isula : une phrase : toujours conquise, jamais soumise. La devise des Corses, ta devise.

Je t’ai titillé, je t’ai dit que je t’avais soumise, ce soir. Nous avons ri à pleine gorge et je t’ai embrassé, encore et encore…

Je savais qu’à partir de cette nuit, j’étais fou, fou de toi… J’étais amoureux. Cupidon venait de me toucher en plein cœur

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