Partie quatorze ~ Enlèvement

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Une mélodie rompit le doux silence qui régnait dans la pièce. D'abord lointaine, celle-ci se répéta sans cesse durant plusieurs minutes avant de sonner comme une alarme aux oreilles d'Anna. La jeune femme se réveilla en sursaut puis attrapa hâtivement son téléphone pour couper la sonnerie.

– Mince, on va être en retard ! s'exclama-t-elle en remarquant l'heure.

Anna secoua brusquement son compagnon afin de l'avertir de l'heure tardive. Encore endormi, Taylor la vit se lever précipitamment pour rejoindre la chambre d'amis. Ensuite, il laissa retomber sa tête sur l'oreiller en marmonnant des mots entre ses dents.

La jeune femme habilla rapidement sa fille avant de prendre un déjeuner tout aussi vite.

– Je peux conduire Suzy à l'école si tu veux, proposa Taylor pendant qu'Anna se dépêcha de se préparer.

Cette dernière s'aperçut que le policier avait déjà enfilé son uniforme et semblait prêt à se mettre en route. Anna sourit en arborant une moue attendrissante.

– Merci, tu es un amour ! répondit-elle tendrement.

Le calme régnait à présent dans l'habitation. Plongée dans ses songes, Anna fixait le miroir de la salle de bain tandis que les murmures silencieux dégagés par l'atmosphère lui parvenaient comme une douce berceuse. Pourtant, la nervosité la gagna si peu qu'elle repensait à Franck. À ce moment même, il se promenait librement en ville pouvant atteindre sa femme comme il le souhaitait. Un frisson énorme traversa son corps à cette simple pensée.

Afin d'apaiser ses craintes, Anna contacta l'assistante sociale. Celle-ci l'informa que le juge était en pleine vérification des preuves qu'il détenait en sa possession. Durant ce temps, son mari ne pouvait pas rester en cellule. Telle était la procédure. Évidemment, pourquoi n'y avait-elle pas pensé !

Néanmoins, Magalie lui précisa que Franck avait reçu l'ordre de n'approcher sa famille sous auncun prétexte. Visiblement, l'homme ne respectait pas les conditions imposées. Cela angoissa davantage Anna, car son mari semblait se moquer complétement des directives de la police.

Au fond d'elle-même, la jeune femme ne s'inquiétait pas pour sa propre sécurité, mais bien pour celle de sa fille. Ce n'était qu'une enfant encore vulnérable, elle ne pourrait rien faire contre la force de son père. Et qui sait ce que ce dernier prévoyait de faire.

À quinze heures passées de cinq minutes, Anna s'apprétait à enfiler sa veste quand son portable sonna. Elle l'attrapa rapidement avant de regarder le numéro qui s'affichait à l'écran. Anna fronça les sourcils en reconnaissant son interlocuteur. L'institutrice de Suzy.

Allô, madame Heggins. C'est Carine Riley, l'institutrice de votre fille. Je vous contacte, car Suzy n'est pas dans la cours d'école. Êtes-vous venue la chercher ? Je ne vous ai pas vue.

– Quoi ? s'exclama la jeune maman avec surprise. Non, je m'apprête seulement à partir, elle devrait toujours se trouver à l'école.

Je... je suis désolée, répondit l'institutrice d'une voix embarrassée. Ma collègue et moi-même avons vérifié partout, dans la cours et dans l'établissement. Nous la trouvons nul part.

Anna prévint son interlocutrice de son arrivée avant de raccrocher précipitamment. Elle courut vers le taxi qui l'amena en vitesse à l'école. Une fois sur place, la jeune femme se dirigea furieusement vers les surveillantes.

– Où est ma fille ? Hein, où est-elle ? Vous étiez censée la surveiller, c'était la seule chose que je vous demandais et vous n'avez pas été fichue de garder un oeil sur elle ! envoya-t-elle à la figure de l'enseignante.

L'air honteux, Carine s'expliqua calmement à la jeune maman en colère.

– Je ne sais pas où elle est, Suzy est sortie de la classe en même temps que ses camarades. Elle était avec d'autres enfants dans la cour, ensuite elle a disparu.

– Disparu vous dites ? Est-ce que par hasard elle serait allée vers la grille ? demanda Anna en levant un sourcil.

L'enseignante regarda vers la grille marquant l'entrée de l'école. Celle-ci ne semblait pas se souvenir de l'avoir vue à l'entrée.

– Je ne sais pas, je n'ai rien vu, répliqua cette dernière.

Ça ne pouvait pas être une coïncidence. Suzy n'avait pas disparu, Franck l'avait enlevée. Et Anna savait où elle se trouvait.

Installée sur le siège arrière du taxi, la jeune femme composa le numéro de Taylor sur son portable tandis que la voiture quittait l'école.

– Taylor, c'est moi, fit-elle quand le policier décrocha. Suzy n'est pas à l'école, personne ne sait où elle est...

L'homme la coupa dans son élan, lui intimant à parler doucement. Anna prit le temps de respirer avant d'enchainer sur un ton compréhensible.

– Elle aurait disparu, mais je pense que Franck l'a enlevée. Il l'a certainement ramenée chez moi. Je dois aller voir pour en être sûr !

Au bout du fil, la voix autoritaire de Taylor lui ordonna de rester où elle était en attendant qu'ils arrivent. La jeune femme ne l'écouta pas et raccrocha avant même qu'il puisse répliquer. Franck détenait sa fille en otage, chaque minute qui s'écoulait augmentait le risque du danger dans lequel elle se trouvait probablement. Il était hors de question qu'Anna offre cet avantage à son taré de mari !

Le taxi stoppant devant sa maison, elle s'en extirpa aussi vite qu'elle le pouvait avant de se précipiter vers la porte d'entrée. Lorsque celle-ci s'ouvrit, Anna tomba nez à nez avec Franck qui maintenait fermement la fillette par le bras.

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