Chapitre 72

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- Le paquet a été récupéré, mais il est blessé, entendis-je dans le talkie.

- Oh Tommy, non ! Est-ce grave ? Demandez, si c'est grave ! S'il vous plaît.

- Calmez-vous, Naïa. Nous nous occupons de tout.

Comment pouvais-je me calmer, alors que Tommy se vidait peut-être de son sang.

- Pouvez-vous me donner des précisions sur la gravité de la plaie ? insista-t-elle.

- Elle saigne encore, mais la balle est ressortie. Quelques points de suture et tout devrait rentrer dans l'ordre.

- Parfait, annonça Madame Arca.

- Parfait ? Une balle dans le bras et vous dites que tout va bien.

- Naïa, pensez-vous que je n'ai pas prévu une telle situation, et même pire. L'un de mes hommes est médecin et pourra faire le nécessaire. Nous avons même pensé à Edwina qui pourrait accoucher à tout moment. Alors, soyez rassurée.

- Je me sens si ridicule maintenant, dis-je.

- C'est naturel Naïa et je peux tout à fait le comprendre. Moi-même, je ne supporterais pas que l'on fasse du mal à mon mari ou à mon fils.

- Vous avez un fils ?

- Oui.

- Adopté ?

- Non. Je l'ai mis au monde il y a dix-sept ans maintenant.

- Je croyais que c'était interdit.

- Ça l'est, mais il ne faut pas croire tout ce qui est écrit dans les livres d'histoire.

Je me mis à rougir, un peu honteuse d'avoir cru à un simple hasard.

- Et oui, Naïa, j'ai volontairement laissé ce livre sur votre lit, mais il y manque un chapitre. Voulez-vous en connaître le contenu ?

- Bien sûr.

- Et bien, ce que ne dit pas le livre, c'est que Julia et Romain ont eu un fils, prénommé Amel. Ils ne l'ont pas choisi, mais l'ont aimé. Ils l'ont élevé comme les autres orphelins, lui cachant même qu'il était leur enfant. Amel était un enfant rêveur et doux. Il passait ses journées avec Nina et imaginait à longueur de temps un monde libre, où il n'y aurait plus de haine, de combats, où ils pourraient jouer sans peur de mourir. Leur amitié s'est transformée en amour, mais ils savaient que Julia et Romain leur auraient interdit. Il y avait déjà tellement d'Orphelins et de souffrance, qu'il n'en voulait plus de nouveaux. Ils se sont donc cachés, se retrouvant à l'abri des regards dans des lieux abandonnés. Mais Nina, est tombée enceinte et dû fuir avant que sa grossesse ne fût découverte et jamais ne revint. Quand Julia et Romain arrivèrent au pouvoir et qu'ils commencèrent à parler des communautés, Amel s'y opposa. Mais cela ne changea rien à leur décision et toutes leurs idées furent mises en place. Romain tomba très malade et décida d'avouer à Amel qu'il était son fils. Lui, qui pensait lui léguer son poste de Président, fut surpris de recevoir le refus et la colère d'Amel. Une colère nourrit par des années à se cacher, à cacher son amour pour Nina, à cacher son enfant, dont il ne savait rien. Il est parti retrouver sa bien-aimée et sa fille pour toujours. Il n'a eu, dès lors, que la volonté de réunifier ce monde brisé en deux, œuvrant dans l'ombre.

Madame Arca me regardait comme attendant une réaction qui ne venait pas.

- Avez-vous compris qui je suis ? reprit-elle.

- Je n'en suis pas sûre.

- Je suis l'arrière-arrière...arrière-petite-fille de Amel et Nina. Voici pourquoi je suis venue vous sauver.

- Tout semble plus logique comme ça, avouai-je. Il me reste quand même une interrogation : Andréa !

- Je l'ai croisé pour la première fois dans votre cellule. J'ai rapidement compris que vous vous étiez lié d'amitié. J'ai donc pris contact avec elle, pour organiser votre fuite, tout simplement.

- Et que va-t-il se passer maintenant.

- Devant conserver ma couverture au sein du ministère, je vais vous abandonner, bientôt. Andréa, quant à elle, se chargera de vous jusqu'à ce que vous soyez en lieu sûr.

- Je n'ai pas vraiment tout compris, intervint Charlotte.

- Et bien, je vous donne cet exemplaire, dit Madame Arca en tendant le livre d'histoire qu'elle avait récupéré dans ma cellule. Je pense que ça vous aidera à recoller les morceaux.

- Je dois vous remercier, alors, dis-je, car nous vous devons notre liberté.

- Merci, mais il me faut encore vous faire passer les barrages pour sortir de Tillandsia. Mais, quand on est l'amie de Père et Mère, c'est une formalité.

Le véhicule s'arrêta et tout le monde dut sortir. Enfin, je retrouvais tous mes amis et mon Tommy. Il était un peu pâle, mais semblait aller bien.

- Monter dans ce bus, vite. C'est une précaution nécessaire pour passer inaperçu.

Vraiment, Madame Arca avait pensé à tout.

Une fois confortablement assise, à côté de mon chéri, je lui racontais en détail, tout ce que j'avais appris sur notre histoire. J'étais fière de lui faire comprendre, enfin, tout ce qui nous avait semblé illogique.

- Et bien, j'ai l'impression que mon cerveau est sur le point d'exploser, m'avoua-t-il.

- Moi aussi. Je suis impatient d'être en sécurité et seule avec toi. Tes bras me manquent, la chaleur de ton corps me manque.

- Et bien en attendant, viens là, contre moi.

- Pas de bruit, derrière, nous allons passer le barrage.

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