Chapitre 52

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Vendredi 20 octobre

Déjà trois jours que Fabien et Charlotte sont partis pour leur randonnée à Cheval.

Alors que j'étais alitée avec ma brucellose, ils ont fini par se décider. La pluie ayant cessé et des températures clémentes, pour la saison, ayant fait leur apparition, la décision de remettre l'expédition à l'ordre du jour a été prise. Tout était déjà prêt, il suffisait juste d'oser. Octavio, pour me soigner ne pouvait bien sûr pas les accompagner et la durée aussi a été adapté.

C'est donc cette après-midi qu'ils doivent rentrer et nous raconter leur escapade.

De mon côté, je suis encore un peu faible, mais je n'ai plus besoin de Tommy pour s'occuper de moi. Le bébé va bien et bouge toujours beaucoup. Octavio qui ne voulait pas m'affoler, alors que j'étais fiévreuse, ne m'avait pas avoué ces craintes sur la suite de ma grossesse. Mais ce matin, il m'a demandé d'être particulièrement attentive à la vitalité du bébé. Car la brucellose peut avoir de graves conséquences sur le fœtus. Heureusement, pour l'instant, tout va bien et j'ai confiance, la fatigue va bientôt se dissiper et tout va rentrer dans l'ordre.

Bien qu'un peu tardive, une dernière couvaison a donné de jolis poussins jaunes et bruns. Il y a maintenant à liberta une magnifique basse-cour qui a été rejoint par des canards que nous avons capturés après que nous ayons construit une marre. J'adore les regarder se dandiner quand ils se dirigent vers le petit plan d'eau. Il nous faudra sûrement attendre l'année prochaine, pour avoir des canetons, mais toutes les sources de nourritures sont les bienvenus.

- Naïa, vient ma chérie, hurla Tommy qui était dehors. Je vois Fabien et Charlotte.

M'habillant rapidement, je le rejoignis, pour accueillir mes amis. Ils avaient l'air en forme et fières sur leurs montures. Les cheveux un peu en bataille, les vêtements tâchés de boue, mais souriants.

Même si je voulais leur poser mille questions, il fallait qu'ils passent déjà par la case nettoyage. Pendant ce temps, je leur fis chauffer de l'eau pour une tisane et préparai une collation pour remplir leurs estomacs qui devaient être vides.

- Ah, super Naïa, c'est exactement ce que je voulais, dit Charlotte en sortant de la salle de bain.

- J'aurais aimé vous servir un bol de lait chaud, dis-je, mais nous avons fini la dernière bouteille hier.

- Il te fallait reprendre des forces, dit Fabien en nous rejoignant à son tour. Et puis je crois que la date de péremption arrivait à son terme.

- Oui, effectivement, répondis-je. La prochaine fois que nous boirons du lait ça sera celui de nos chèvres. Mais je me demande quand vont-elles enfin en produire ? Je suis tellement impatiente de pouvoir faire nos fromages.

- Bon, vous voulez que nous vous racontions notre excursion ? nous proposa Fabien.

- Bien évidemment, vous avez découvert des choses intéressantes, dis-je, alors qu'Octavio, Edwina et Fabien nous avaient enfin rejoint.

- Très, répliqua Charlotte.

- Donc, débuta Fabien, nous sommes partis vers le sud, où nous ne nous sommes jamais aventurés. Nous avons traversé une immense forêt, où seul de petits sentiers formés par le passage répété d'animaux, nous a permis de cheminer. Le premier soir, nous avons trouvé une petite clairière pour installer notre tente et le feu nous a donné l'impression de nous protéger de la faune environnante.

- J'ai d'ailleurs très peu dormi, ajouta Charlotte.

- Oui, effectivement, il y avait beaucoup de bruit. Nous nous sommes aussi rendus compte que nous n'avions pas pris suffisamment de nourriture, car après le petit-déjeuner, il ne nous restait déjà qu'un peu plus de la moitié de nos vivres.

- Et pas question de faire déjà demi-tour, renchéri Charlotte.

- Donc, nous avons continué notre randonnée en nous rationnant, dit-il en mordant à pleines dents dans un morceau de pain frais. Nous avons douté, car rien d'exceptionnel ne croisait notre chemin. Un cours d'eau par-ci, par-là, des arbres, toujours des arbres et puis, devant nous s'est dressé un immense fossé de presque vingt mètres de large.

- Comment ça un fossé ? demanda Tommy.

- Une immense tranchée creusée à même la roche, dont nous n'arrivions pas à voir le fond.

- Et sur quelle longueur ?

- Et bien même après l'avoir longée de nombreuses heures, je ne pourrais te donner la réponse. Parfois, la roche laissait place à des murs en béton armé quand le sol devenait meuble. Vraiment, c'était étrange.

- Et tu oublies de parler des grillages, relança Charlotte.

- À oui, tu as raison. De l'autre coté du fossé, il y avait une forêt épaisse, où il était impossible de voir quelque chose, mais nous avons fini par apercevoir un immense grillage caché dans les feuillages.

- Quelle hauteur ? demanda Octavio.

- Je dirais cinq mètres.

- Plus peut-être, ajouta Charlotte. Cinq mètres, c'est un minimum !

- Et vous avez trouvé autre chose ?

- Non, répondit Fabien.

- Tu oublies la mouette, dit Charlotte.

- Enfin si c'était une mouette, je n'en suis pas vraiment sûr.

- Et bien moi, j'en suis sûre.

- Une prochaine expédition te donnera peut-être raison. La mer serait une bonne chose, pour trouver du sel, mais j'ai peur qu'elle soit derrière le fossé.

- Mais, je pense que nous devrons attendre le printemps pour préparer une randonnée plus longue.

- Oui, nous avons déjà eu très froid chaque nuit. Même collé l'un contre l'autre.

Alors que chacun profitait de la collation, je me demandais à quoi pouvait bien servir ce fossé ? Et que protégeait-il ?

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