Chapitre 35

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Mardi 18 juillet

Je n'ai pas eu beaucoup le temps d'écrire depuis la dernière fois. Il y a tant de choses à faire à Liberta. C'est une course contre la montre qui s'ouvre devant nous. Le premier septembre, il faudra que tout soit prêt. Mon absence à l'école va alerter la communauté. Ils viendront dans mon ancien logement et si Charlotte et Edwina y sont encore, elles seront interrogées. Nous ne pouvons donc pas prendre le risque de les y laisser un jour de plus.

Pour les garçons, nous avons un peu plus de temps, car la fin des congés sans solde de Tommy est quinze jours plus tard. Jusqu'à cette date, ils pourront encore faire quelques allers et retours.

Pendant cette durée, Tommy restera avec moi et les autres alterneront entre Liberta et nos communautés. Ils travailleront le lundi et le mardi et poseront des congés pour les autres jours. À chaque fois ils pourront rapporter un maximum de choses. Nous avons fait la liste de tout ce qui allait nous manquer et que nous ne pourrions pas produire tout de suite, comme la farine, le sucre, les bocaux en verre pour les conserves, le sel ou des crayons pour écrire... La liste fait plusieurs pages et se remplit chaque jour. Chacun avait un peu d'économie, ce qui va nous servir pour acheter un maximum de choses. Jusqu'à cette date, ils pourront encore faire quelques allers et retours.

Depuis la dernière fois, les choses ont bien changé. Il y a au sud les élevages. Les chèvres peuvent se déplacer librement maintenant dans leur enclos. Nous avons aussi construit un poulailler entouré d'un grillage que nous avons rapporté la semaine dernière. Un peu avant notre départ pour Liberta, nous avions déjà eu des poussins. Une poule s'était mise à rester sur les œufs pondus et nous attaquait à chaque fois que nous venions les récupérer. Au bout de trois semaines, nous avions eu la surprise de découvrir de mignons petits poussins jaunes. Pour les chèvres, ce sera beaucoup plus long, car elles ne sont sûrement pas encore en âge de se reproduire. Nous avons eu aussi des lapereaux il y a dix jours, un peu plus d'un mois après les avoir mis ensemble. Tout ceci nous permettra d'avoir de la nourriture pour cet hiver, même si l'idée de tuer des animaux ne me plaît guère.

Edwina et Octavio, s'occupent du potager et du verger. Ils ont repiqué tous les pots que nous avions préparés à la cabane. Il y a des tomates, courgettes, potirons, haricots, carottes, pommes de terre, navets, poireaux, oignons, petit pois et nous avons aussi d'autres graines qui seront semées plus tard ou l'an prochain. Nous avons aussi acheté de petits arbres fruitiers, des pieds de vigne et des framboisiers. Mais pour l'instant nous ne mangeons pas encore ce que nous produisons, à part les œufs.

La priorité est la construction de l'espace de vie. Nous avons décidé de construire un lieu partagé pour la cuisine, le cellier, la salle à manger, la salle de bain et l'infirmerie. Ce grand bâtiment sera monté avec les pierres qui proviennent du cours d'eau, situé à cinq cents mètres au nord. Les murs devraient être terminés dans deux semaines et nous pourront commencer le toit qui sera fait avec des tuiles en bois. Pour les toilettes, nous avons opté pour des sèches que nous avons mises à une dizaine de mètres pour éviter les mauvaises odeurs. Une petite cabane en bois, un siège percé, un seau pour recevoir les excréments et de la sciure pour couvrir nos besoins à chaque fois. De quoi abonder le compost pour le potager.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Pour l'instant nous dormons tous dans nos tentes en attendant de construire nos lieux de sommeil qui seront individuels et quelque peu espacés, pour notre intimité. J'aimerais commencer par le nôtre, car je souffre de plus en plus du dos avec ma grossesse, mais j'ai peur de la réaction de Charlotte. Malheureusement, les tensions, avec elle, ne s'améliorent pas et les conseils de communauté sont souvent tendus. Le principal point de désaccord est sur mon incapacité à faire des tâches trop physiques. J'ai donc accepté d'aller récolter des plantes et des fruits sauvages. J'en fais des confitures, et je sèche les herbes pour notre pharmacie et nos tisanes. Lors de mes promenades, je croise beaucoup d'animaux. Tommy m'a demandé d'installer des collets pour trouver rapidement une source supplémentaire de nourriture.

Il y a deux jours, j'ai repéré des chevaux sauvages. Octavio a dit qu'il faudra en capturer pour les apprivoiser. Ça serait un vrai plus pour nous déplacer, mais aussi pour nous aider à labourer les champs. Nous allons en créer pour planter, blé, betteraves, tournesol et même lentilles. Les premiers semis seront faits pour octobre, c'est pour ça, que pour ce premier hiver nous allons vivre sur les stocks que nous sommes en train de faire.

Edwina veut absolument des ruches, il faut dire qu'elle prend du miel à tous ses petits-déjeuners et puis cela serra une source de sucre en attendant d'en produire. Octavio pense même que cela pourra être utile pour nous soigner. De son côté Charlotte, réclame un chien, pour monter la garde et protéger nos bêtes. Et même si ce sera une bouche de plus à nourrir comme l'a dit Octavio, nous avons voté pour.

Donc, dans quelque temps, nous aurons un nouveau pensionnaire à Liberta.

Voilà, je crois en avoir fini pour aujourd'hui, il est temps de retourner à mes tâches. Ce soir, je dois préparer le repas pour l'anniversaire d'Edwina.

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