Chapitre 24

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— Salut les garçons, dis-je en rentrant dans notre cabane. On a une surprise pour vous.

— Salut les filles, me répondit Tommy. Tu éveilles notre curiosité.

J'ouvris la porte et fis entrer Charlotte.

— Et bien, je vous présente Charlotte, notre dernière colocataire.

Octavio s'approcha d'elle et l'embrassa à pleine bouche, sans se rendre compte du choc qu'il provoquait chez Charlotte. Elle fit un pas en arrière et trébucha dans une chaise, qui la fit tomber en arrière. Heureusement, Tommy, qui était tout près d'elle, la rattrapa dans sa chute. Charlotte, dans les bras de Tommy, le regarda de longues secondes, comme si elle voyait un extraterrestre.

— Ça va, demanda-t-il doucement avec sa voix chaude.

— Oui, dit-elle avec un léger sourire.

— Tu veux t'asseoir sur une chaise ?

— Oui, tu es gentille.

— Gentil, je suis "gentil", je suis un homme, alors on dit "gentil", comprends-tu ?

— Oui, répondit-elle, mais ce coup-ci, un large sourire apparut sur son visage.

Je ressentais un petit malaise, je trouvais désagréable cet échange entre Tommy et Charlotte, mais c'était idiot. Tommy ne m'appartenait pas. Charlotte se redressa et commença son inspection visuelle des garçons.

— Alors ce n'est pas trop un choc Charlotte ? demanda Edwina.

— Un peu quand même.

— Tu m'excuseras, dit Octavio.

Mais le regard de Charlotte perdit de sa douceur, en se tournant vers lui.

— Il ne s'est pas rendu compte, Charlotte, remarquai-je. Tout ceci est nouveau pour nous aussi, même si ça l'est un peu moins que pour toi.

Son visage se radoucit et elle esquissa même un petit sourire.

— Bon, si nous commencions par partager un petit-déjeuner. On a une brioche, du café et du jus d'orange, proposa Octavio.

Tout le monde s'installa autour de la table, mais comme il manquait une chaise, Tommy me proposa ses genoux. Ce qui me fit un plaisir énorme.

Oubliés, les petits regards entre Charlotte et lui !

— Alors Charlotte, veux-tu nous en dire plus sur toi ? demanda Tommy.

— Et bien comme vous l'ont dit les filles, je suis leur colocataire. Je travaille au ministère de la reproduction, je suis en charge de placer les enfants dans les familles.

— Mais c'est très intéressant tout ça. Peux-tu nous en dire plus ?

— Et bien chaque jour, j'ai une liste d'enfants qui m'est envoyée, et je les répartis en fonction des disponibilités familiales.

— Et tu sais d'où viennent tous ces bébés.

— Et bien, je suppose des maisons de la Maternité.

— Et tu ne t'occupes que des petites filles.

— Je ne comprends pas la question.

— Les bébés ne sont que des filles ?

— Bah oui, je ne travaille pas avec des chiennes ou des perroquets. C'est débile comme question.

— Écoute Charlotte, on va t'expliquer, dis-je pour la calmer. En fait, on vient de découvrir quelque chose. Tous les cinq, nous sommes de la même espèce, mais Octavio et Tommy, sont différents de nous, comme tu as pu le remarquer. En fait pour permettre à la population de se reproduire, nous avons besoin les uns des autres.

Je voyais que j'étais en train de complètement perdre la pauvre Charlotte. Je décidais donc de lui raconter tout depuis le début et ce que nous avions découvert ces derniers temps. En douceur, je lui fis comprendre le principe de reproduction, la manière dont cela se passait dans notre société. Mais plus j'avançais dans mes explications plus Charlotte se décomposait.

— Excuse-moi, mais c'est un peu dur à croire tout ça, conclut-elle.

— Tu voudrais une preuve ? lui demandai-je.

— Oui, bien sûr.

— Et bien voilà, je suis enceinte.

— Hein !!! Mais comment est-ce arrivé ?

— Et bien avec les garçons nous avons... Au fait comment ça s'appelle ? m'interrogeai-je. Bon enfin bref avec les garçons nous avons fait des câlins un peu particuliers. Je t'expliquerai plus tard de quoi il s'agit et j'ai l'intime conviction que je suis maintenant enceinte.

— Et pourquoi ?

— Et bien, je n'ai plus mes règles. Et depuis quelques jours, j'ai les seins qui ont grossi. Et la dernière fois que ça m'a fait ça, c'est quand j'étais à la maison de la maternité pour mettre au monde un bébé.

— Effectivement, c'est troublant.

— On pourrait aussi lui montrer les différences anatomiques entre nous et les garçons ? Proposa Edwina.

— C'est une excellente idée, dis-je.

— Heu... J'ai déjà eu beaucoup d'info pour le moment, je ne sais pas si je suis prête à en avoir de nouvelles.

Tommy se redressa, vint se mettre à genoux devant elle et prit son visage entre les mains.

— Tu as tout ton temps, personne ne veut te brusquer, dit-il doucement.

La regardant droit dans les yeux, Tommy l'apaisa immédiatement.

— C'est gentil, répondit-elle.

— Réfléchis et dis-nous quand tu seras prête et pourquoi pas, comment pourrions-nous faire pour te rassurer.

Charlotte, voulut parler, mais ces mots étaient confus, ce qui la fit rougir.

— Bon, maintenant qu'on a fini, on se met au travail ? dis-je.

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