Chapitre 16

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Octavio et Tommy avaient bien avancé dans leurs travaux. Comme promis, ils avaient commencé à construire une cheminée. Les murs, maintenant, étaient renforcés par des parpaings, pour éviter que la construction ne s'effondre en temps de pluie. Pour l'instant, ils avaient mis sur le sol des planches pour que nos pieds ne soient pas trop sales, mais ils ne savaient pas encore comment ils feraient les finitions.

— Vous voulez voir la nouvelle pièce, que nous avons commencée ?

— À ton avis ? dis-je en rigolant.

— Alors, suivez-nous.

Tommy avait tellement l'air fier de lui. Il nous ramena dans la première pièce qui était censée être la cuisine et y ouvrit une porte.

— Voilà la première chambre de notre château. On s'est dit que comme ça, vous pourriez rester plusieurs jours d'affilée. Pour l'instant, il n'y a pas de fenêtre, mais nous allons quand même faire des ouvertures vitrées en haut. Mais elles seront petites pour que l'on puisse les camoufler depuis l'extérieur. Alors ça vous plaît ?

— Oui beaucoup, c'est une super idée et en plus, on pourrait s'en servir dès ce soir, car notre colocataire ne dort pas à la maison. Elle ne s'inquiétera donc pas de notre absence, dis-je.

— Et puis on voulait vous aider ce week-end pour les travaux, renchérit Edwina.

— Génial, on doit continuer le puits et il faut quelqu'un pour évacuer la terre pendant que je creuse. Et Octavio voulait commencer à aménager la cuisine avec des meubles qu'il a récupérés. Avec votre aide, on pourra aller deux fois plus vite.

— Alors on s'y met ? demanda Octavio. Tu veux bricoler la cuisine avec moi, Edwina ?

— Si tu veux.

— Bon si j'ai bien compris, c'est moi qui vais vider les seaux de terre ? dis-je.

— Oui t'inquiète, on fera quand même souvent des pauses, car c'est fatiguant aussi d'être en bas.

J'accompagnais donc Tommy à l'extérieur. Un peu plus loin, il souleva une trappe sous lequel se trouvait un trou conforté par des pierres. Et sous des branches un système de poulies permettant de descendre les pierres et de remonter la terre.

— J'ai emprunté du matériel, pour déterminer l'endroit où nous pouvions creuser et normalement la nappe ne devrait être qu'à cinq mètres ici. C'est d'ailleurs pour ça que nous avons choisi cet endroit. La cabane est légèrement surélevée par rapport au puits, ce qui nous permet d'avoir de l'eau, sans pour autant en avoir dans notre palace.

— J'ai l'impression que tu te fais vraiment plaisir avec cette construction.

— Carrément, c'est un rêve de gosse. Avoir la capacité de vivre en autarcie pourrait même être un de mes fantasmes.

— Moi, je rêve souvent de m'échapper de cette vie, tellement programmée, organisée. Il n'y a pas la moindre place pour la création et parfois ça m'étouffe. J'ai souvent l'impression qu'il me manque quelque chose, mais je ne sais pas quoi, remarquai-je.

— Moi aussi. Enfin beaucoup moins depuis que vous êtes entrées dans nos vies.

— Oui pareil.

Tommy installa le portique au-dessus du puits et l'utilisa pour descendre. Je devais remplir le seau avec quelques pierres et le remonter ensuite pour aller évacuer la terre que Tommy avait mise dedans. J'avais un peu peur pour Tommy, mais il m'avait assuré qu'il avait tout calculé et qu'il ne prenait aucun risque. Dans ces conditions, il était difficile d'échanger tant nous étions tous les deux essoufflés. Au bout d'une heure, Tommy me proposa de faire une première pause. Mais j'avais une faim de loup et il fallait retourner dans la cabane.

En entrant dans la cuisine, nous trouvâmes Edwina à genou par terre, la queue d'Octavio dans sa bouche.

— Je vois que vous faites aussi une pause, dit Tommy en les découvrant.

— On a bien travaillé, alors Edwina m'a proposé une petite pause ludique, dit-il alors qu'Edwina ne nous jeta qu'un regard en coin, tout en continuant.

— Et toi Naïa, ça te dirait une petite pause ludique ? On pourrait aller dans la chambre pour l'inaugurer.

Tommy me fit entrer dans la nouvelle pièce, pour laisser Octavio et Edwina tranquilles.

— Et bien normalement, je n'aurais pas pu ? repris-je.

— Comment ça ?

— Et bien, je devais avoir mes règles.

— Qu'elle est le rapport avec tout ça, je ne comprends pas bien. Tu parles de quelles règles ?

— Et bien celle que l'on a tous les mois.

— C'est de moins en moins clair, s'interrogea-t-il.

— Les pertes de sang que l'on a tous les mois. Vous n'avez pas ça vous ?

— Tu perds du sang tous les mois ? Mais tu le perds comment ? Tu dois te couper ?

— Non, on le perd par notre vagin.

— Et ça sert à quoi ?

— À vrai dire, on ne m'a jamais expliqué. Mais tu sais, depuis que je suis toute petite, je me suis rendu compte qu'il ne fallait pas trop poser de questions.

— Oui Pareil. Mais souvent ça me frustre. Pensa-t-il à haute voix. Mais au fait, tu disais normalement, ça veut dire que tu ne les as pas alors.

— Je vais vérifier, mais je n'ai pas l'impression. C'est vraiment bizarre, je suis réglée comme du papier à musique, d'habitude. J'aurais dû les avoir il y a deux jours maintenant.

Je baissais mon short et ma culotte et constatais qu'effectivement, la serviette que j'avais mis en préventif était intacte.

— Qu'est-ce que tu es belle, me fit remarquer Tommy.

— C'est gentil.

En entendant ce compliment, je sentis mes joues se teinter de rouge. Je réagissais souvent bizarrement en présence de Tommy et je ne m'en expliquais pas la raison. Tout à l'heure, juste avant d'arriver, mon cœur c'était mis à battre beaucoup plus fort. Et depuis que je l'avais rencontré, je pensais souvent à lui. J'avais mis ça sur le compte de la nouveauté, mais je ne pensais pas aussi souvent à Octavio. Je m'étais même surpris à sourire bêtement en pensant à lui.

— J'ai envie que tu me prennes dans tes bras, Tommy.

— Alors ça tombe très bien, dit-il en souriant.

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