Chapitre 15

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— Bonjour Edwina, dis-je en arrivant dans la cuisine.

— Bonjour Naïa, j'ai préparé des toasts, veux-tu des œufs aux plats.

— Oui, c'est gentil.

— Tu as bien dormi ? me demanda Edwina.

— Toujours après être allée voir Tommy et Octavio. Et toi ?

— Pas du tout.

Edwina alluma la musique, pour couvrir nos voix.

— J'ai réfléchi à ça toute la nuit, chuchota-t-elle, et j'en suis arrivée à la conclusion, qu'on nous cache quelque chose.

— Oui, mais ça on l'a toujours plus ou moins su.

— Non, mais quelque chose de très important. J'ai même eu une idée folle.

— Ah bon et laquelle ?

— Et bien, j'ai réfléchi. J'ai cherché s'il existait des plantes qui, comme les hommes et les femmes, avaient des différences, alors qu'elles étaient de la même espèce. Et j'en ai trouvé quelques-unes. Les courgettes par exemple il y a des fleurs qu'on dit mâles et d'autres femelles. Et si tu veux des courgettes, il faut que les fleurs femelles soient pollinisées par une fleur mâle. Et il y a d'autres plantes dans la nature comme ça. Et si nous faisions partie de ces espèces ?

— Comment ça, je n’ai pas de fleurs qui me poussent sur la peau.

— Non, bien sûr, mais si notre vagin était une fleur femelle et leur queue une fleur mâle ? Le sperme serait en fait une sorte de pollen.

— Houla, tu as trop cogité cette nuit ! dis-je en rigolant.

— Mais ça serait possible.

— Mais tous les animaux sont comme ça. J'ai visité une ferme avec les élèves et je n'ai pas vu d'animaux avec des fleurs mâles et femelles. Ils nous ont montré les maternités où il faisait les inséminations sur les vaches, les truies et tous les autres animaux. Tout comme nous !

— Oui, mais Naïa, d'où vient le liquide séminal ?

— D'une usine, je suppose.

— Et tu connais quelqu'un qui travaille dans un lieu comme ça ? Tu as déjà vu une telle usine ?

— Non effectivement, mais ce n'est pas une preuve, Edwina.

— La prochaine fois, on pourra demander aux hommes, si leurs vaches ont une fleur mâle.

— Je dois accompagner une autre classe, à la maison de la maternité, dans une semaine. Je pourrais peut-être trouver des réponses.

— Oui et de mon côté, je vais me rapprocher d'Aline. C'est une collègue, mais elle s'occupe de notre département élevage. Au fait, je ne t'ai pas remerciée pour m'avoir emmenée dans la forêt. Et tu as raison, maintenant, je suis vraiment impatiente d'y retourner.

— Et bien de rien. Par contre, ça fait chier, mais le week-end prochain, je vais avoir mes règles et je n’ai pas trop envie de faire nos petits jeux avec du sang qui coule de mon vagin.

— Tu ne voulais pas y aller, Naïa ? Et tu as prévenu les Octavio qu'on n'irait pas les voir ?

— Non, mais on peut quand même aller les aider pour la cabane. Je pense qu'ils seront contents d'avoir plus de bras.

— Qui sera content d'avoir plus de bras, dit Charlotte en rentrant dans la cuisine.

— Heu... Personne, dis-je en versant le thé à côté de ma tasse.

— Naïa, tu n'as jamais su mentir et regarde, tu es toute rouge.

— C'est qu'il fait chaud, voilà tout.

— Mais bien sûr, il n'y a pas plus frileuse que toi. Bon, vous allez me dire ce qui se passe ? Et surtout, vous allez baisser cette musique.

— Heu, bah non en fait, dit Edwina.

— C'est peut-être le moment de tout lui raconter, de toute façon, on ne pourra pas éternellement lui cacher, dis-je.

— Oh, vous m'inquiétez les filles.

— Parle moins fort Charlotte. Je vais tout te dire, mais parle moins fort. D'accord ?

— Bien Edwina, je suis tout ouïe.

Nous lui expliquâmes dans les grandes lignes, tout ce qui s'était passé depuis quelques semaines. Mais comme nous nous y attendions, Charlotte n'était pas d'accord avec tout ceci. Elle avait une profonde aversion pour la transgression et s'inquiétait de ce qui pouvait nous arriver.

— Peut-être que si nous l'avouons tout de suite, nous n'aurons pas de problèmes.

— Tu es folle Charlotte, si nous racontons cette histoire, je suis sûre qu'il n'y aura plus d'Edwina et de Naïa. Écoute, tu nous laisses faire pour l'instant et quand tu seras prête, tu pourras venir avec nous, voir Octavio et Tommy.

— Bon d'accord, mais pour l'instant, vous ne me mêlez pas à ça. Et si un jour quelqu'un découvre votre petit manège, je ne suis au courant de rien.

— Pas de soucis.

Nous avions échappé au pire. Il ne nous restait plus qu'à espérer que Charlotte, une fois la rencontre avec les hommes faite, tombe, elle aussi, sous leurs charmes.

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