Chapitre 13

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J'écrase le lit comme jamais. Ça fait trop du bien.

Je prends la position de l'étoile de mer, m'étire et me retourne.

Des mains caressent ma nuque, je sens un souffle chaud sur mon cou. Je me remets sur le dos, Lucy me grimpe dessus et m'embrasse à pleine bouche.

Elle porte sa nuisette. Pas pour longtemps.

Elle l'enlève, se colle contre moi.

Je l'enlace. La serre fort. Elle sourit, se cambre en arrière et se coupe en deux au niveau des hanches.

Un geyser de sang m'asperge le visage.

Je m'essuie la gueule avec le drap. Putain, qu'est-ce qu'il se passe. Son bas-ventre continue de faire des va-et-vient.

Une petite main sort du bas de son corps, c'est plus une main mais un bras, avec au bout une chaussette verte et deux énormes yeux.

Kermit !

Merde, comment il a fait ?! Il me regarde, ouvre sa bouche couverte d’énormes dents pointues. Il se jette sur ma cuisse et me mord.

- Hiiiiiiii ! je hurle comme une petite fille.

Je me réveille.

Putain, j'ai trop mal à la cuisse. Je peux plus bouger, mes bras et mes jambes sont attachés au lit avec les draps.

C'est quoi ce bordel ?

Je tourne la tête et vois Garret qui se tient à côté de moi avec un couteau de cuisine planté dans ma chair.

"Hic ! hic !" son hoquet l’a reprit ainsi que ses tics nerveux.

Encore ça, c'est pas trop grave, il est quand même en train de me charcuter la cuisse.

- Arrête, mais qu'est-ce que tu fous ! je lui gueule mais il ne bronche pas.

- Lucy ! Lucy ! Merde ! À l'aide ! je hurle tellement, que ma voix déraille.

Il retire son couteau et le lève. Je ne le sens pas là ! Il baisse violemment sa lame en direction de ma poitrine. Je crie

- Hiiiiiii ! J’ai un peu honte, le seul son qui sort de ma bouche est super aiguë.

Une main le stoppe dans son élan. Lucy, ouf. Elle jette la lame par terre et le gifle pour qu'il reprenne ses esprits.

- Détache-moi, merde ! Je perds mon sang-froid.

Garret a l'air de revenir à lui, son hoquet s’arrête, il cligne des yeux et me regarde un peu surpris. Lucy détache mes liens, je sors du lit, tombe à terre, me relève et boite jusqu'au couloir de la chambre.

- Ça va lapin ? s’inquiète Lucy.

- Oui ... ça va. Non putain, ça va pas, ton putain de neveu m'a planté ! Mais c'est quoi son problème ?!

- Désolé lapin, je ne sais pas ce qui m'a pris, je dois être somnambule, s'excuse Garret.

- Un somnambule, ça marche la nuit ! Ça ne plante pas les gens ! Ni les attache ! je hurle encore.

- Garret, va te prendre une douche, ça va te réveiller, dit Lucy.

Elle s'approche de moi. Je suis énervé, je me casse. Je passe devant la chambre de Lauren, un truc m'interpelle. Je rentre à l'intérieur.

- Hiiiiiii ! je crie encore comme une gonzesse.

Lucy arrive en courant et me rejoint. Par terre, au milieu de la chambre où se trouvait le gars empalé qui s'est tapé sa sœur, qui m'était d'ailleurs carrément sorti de la tête, se trouve encore là...

Ce qui en soit n'est pas si inquiétant, vu que l'on l'avait laissé là.

Mais il a été coupé en une centaine de petits cubes de chair de taille identique, posés minutieusement en spirale autour du pieu.

C'est comme si le gars était fait en Lego et que toutes les pièces ont été sorties de la boîte pour pouvoir le monter.

- C'est lui ? Hein ?! C'est lui qui a fait ça ?! je demande affolé à Lucy.

- Ben ...je sais pas, elle est gênée.

- Mais putain, c'est lui, qui tu veux que ça soit ? Y’a personne dans cette baraque de merde à part nous trois et l'autre tête d'os!

Lucy baisse les yeux, observe mon torse nu, grimace puis me regarde toujours autant gênée.

- Quoi ! Je suis à bout.

Je me mate dans le miroir de Lauren.

- Hiiiiiii ! je gueule toujours comme une tafiole, Lucy se bouche les oreilles.

J'ai le corps quadrillé au marqueur noir, de la tête aux pieds.

- Il...a voulu me faire pareil, je chuchote.

Garret est sous la douche.

- Il a un putain de problème ton neveu ! Il a voulu me transformer en Rubik’s cube! C’est pas du somnambulisme ça !

- Ben, ça doit être le contrecoup de la journée, il doit faire une réaction post-traumatique, je vais lui parler, me calme Lucy.

- Non, je vais lui parler moi ! C’est moi qui ai failli être legotisé.

Je m'efface les marques.

- Et t'es déjà rentré ? Il est quelle heure ?

- Cinq heures du mat'.

- Ah ouais, quand même. T’es rentré à temps, je souffle.

- Et je ne suis pas rentrée seule, un nouveau clin d'œil puis d'un coup de menton me montre la fenêtre.

Je m'approche, l'ouvre et regarde dans le jardin.

Une vingtaine de gars papotent devant la maison.

- Ah ouais, quand même, je me répète.

- Mais je n’ai pas pu tous les convaincre. Je suis un peu déçue.

Je secoue la tête.

Je lui pose la main sur l'épaule.

- Ne le sois pas.

Elle a quand même rameuté une vingtaine de gars.

Je les regarde à nouveau par la fenêtre. J’imagine tous ces mecs autour d'elle.

Oh merde, j'ai encore un flash ! Je me tape la tête, ferme les yeux.

Ouf, c'est parti.

Bon, je vais m'habiller. Le lapin est de sortie.

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