CHAPITRE XV

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Il marche sans détour vers la porte et ne flanche pas d'une semelle. La mission doit être parfaitement remplie. Les choses ne sont pas déroulées comme prévu. Et pourtant, il n'avait pas négligé une phrase voir un mot du scénario. Malgré de forts inconvénients, il a fallu intervenir dans les plus brefs délais. Alors, dès que le signal fut enclenché, il n'eut d'autre choix que d'interrompre sa séance cinéma pour venir ici. Le film ayant captivé son attention, il ne prit donc pas plaisir à se préparer. Accéder jusqu'ici ne fut bien compliqué.

À première vue, l'esprit se fourvoie, cela semble impénétrable. Les portes du bâtiment sont intensément surveillées par les soldats de la capitale, assidûment postée à toutes les entrées.

Évidemment, chaque détail a son intérêt. Tous les verrous, sans exception, demandent un code ainsi qu'une empreinte digitale et pas de n'importe qui. Les recrues se voient chacun attribuer une porte, chaque soir cela change. Un obstacle insurmontable pour une personne normale. Mais Seldor n'est pas une personne normale, Seldor est un professionnel. Tout cela ne lui cause aucun souci majeur, ainsi, il tue un garde et trouve le code grâce à un décodeur. La routine quoi. Une mission de plus.

En empruntant un pas rapide, l'homme se rapproche de la cellule en question. Les ordres sont clairs, tués, ne laissez pas un indice, une trace, un cheveu ou une goutte de sueur traîner derrière lui et partir. Seldor a véritablement hâte d'achever les lignes de son contrat pour retourner finir son petit film.

Sur lui, plusieurs armes de haute qualité dont un silencieux et deux trois couteaux fins de resserve. La prudence régit l'une des lois primordiales des codes d'un tueur, sachez qu'on en fait jamais assez preuve. Mieux vaut trop que pas assez. Il est vrai que pour cette fois, Seldor ne manifeste une grande extravagance. De par la fiche transmise, il a catégorisé sa victime telle une cible moyenne. Il est donc probable qu'elle se relève problématique, seulement, le contexte de la situation reste sans difficulté maniable.

Personne dans les parages, les couloirs immaculés de blanc du ciel à la terre sont vides, c'est parfait.

Tout en demeurant sans relâche sur ces gardes, l'homme sectionne un rectangle de trente centimètres sur trente centimètres, pour pouvoir s'introduire à travers les parois de verre transparentes, soi-disant impénétrables. Une faute d'inattention lui vaudrait davantage de problèmes à éradiquer, ce qui n'est pas préférable, dans les pires des cas, simplement la mort. Il est totalement superflu de perdre de l'énergie en étant négligent. Seldor utilise son rayon laser, tranchant à la fois le bois comme le fer, nulle chose ne lui résiste. C'est de loin son joujou favori parmi son très large attirail d'arme de tueurs professionnels.

Lentement la victime se retourne. À pas de loup, Seldor réduit la distance entre eux, dans la main son arme de prédilection. Même lorsque la jeune femme aperçoit l'homme, en une combinaison de bataillon différant de celle des gardes, sa sérénité demeure immuable ne flanchant le pas à l'hystérie.

« Le voyage s'arrête ici pour toi, pense l'assassin en proie à l'achèvement de sa énième vie humaine. »

Désormais, son arme est pointée sur sa cible, visant sa tête. Toujours aucune réaction de sa part.

« Alors je n'aurai pas le droit à la scène habituelle ? »

Vraiment, il s'attendait à bien pire, une pointe de déception se serait-elle éprise de lui ? Interdite ? Sidéré ? Angoissé ? Non, il ne peut décrypter ce qui habite le fond de ses iris. La jeune femme ne brave ni le silence ni sa place.

« Cela se révèle beaucoup plus facile que prévu. »

Si vous êtes la pour me tuer, qu'attendez-vous, murmure-t-elle immobile

Elle n'a pas à envier son côté surprenant. Seldor ne répond pas. Parce qu'il ne discute jamais avec ses proies. Une perte de temps. Les détecteurs et les caméras pourraient aussi très bien sonder sa voix. En ce qui concerne son apparence pas de soucis à ce faire: un masque rend son visage invisible. Il n'apparaît donc qu'un corps orphelin de sa tête. Subitement, cette dernière se jette à ses pieds, se mettant à genoux, se prospérant face à Seldor.

- Tuer moi, je vous en supplie. Je ne peux... Je ne veux pas participer à ce jeu. JE NE VEUX PAS, lui prit-elle en hurlant. Aidez-moi ! Ôtez-moi la vie sans hésitation.

Ni plus ni moins, il réaliserait sans faute son souhait. La jeune femme lève les yeux vers lui. Ses joues sont inondées de larmes à foison, un regard abyssal le fixant. L'arme baisée de Seldor juche le front de cette dernière. Un sourire fendit son visage, preuve de sa joie face à l'imminence de ce départ. Elle pourrait enfin quitter ce monde infecte. Ses paupières se ferment doucement face à la perte de son souffle. La malheureuse ne souffre pas et Seldor peut rejoindre son canapé et sa télé. Chacun part satisfait.

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