Quel cruel dilemme pour lui : plonger d’un coup pour découvrir enfin le monde réel ou bien le fuir encore pour une vie qui le ronge, une drôle de vie, proche du gouffre, du fond de l’horreur …

Exercice difficile pour un fou qui perd le nord, un déchu comme le Boucher.

Il posa son doigt sur l’interrupteur.

Le petit pavillon se transforma en une énorme boule de feu qui se propagea dans tout le quartier avec une rapidité inouïe.

Tout ce qui se trouvait dans un rayon de cinq cents mètres fut littéralement soufflé dans l’instant.

Le séminariste qui cherchait à rejoindre la planque du Boucher fût balayé comme un fétu de paille.

La voiture des parasites fut violemment projetée contre un mur qui s’effondra sur eux et les broya.

La moitié du secteur avait sauté, et les murs démantelés de tous les pavillons voisins ressemblaient à ceux d'une ville bombardée. De toutes parts les décombres amoncelés, les éclats de verre et les plâtres couvraient le sol, tandis que des nuages de poussière et des morceaux de Marie-Chantal, de Josiane, de Sylvie et de Paulette, retombant du ciel où l'explosion les avait projetés, s'étalaient comme une neige sale sur toutes ces ruines.

Le commissaire Diedenhofen, convaincu que l’incendie de ce quartier de banlieue était du aux événements sociaux du moment, et que Le Boucher courait toujours, fit une grave dépression. Cette enquête n'avait que trop durée et aurait dû se terminer trois épisodes plus tôt.

Cependant Le Boucher s’était bel et bien volatilisé. Il avait choisi de poser son doigt sur l’interrupteur et de mettre un terme au chaos de sa vie.

Les meurtres de femmes végétariennes cessèrent.

Armelle BELEGGINSMAATSCHAP STOETERIJ JUWELENHOF, que tout le monde appelait Bê, quitta sa tour pour emménager avec Paul.

Hélas, ils ne furent jamais véritablement heureux et ne connurent que la purée et le potage.

FIN