L'index de Monsieur Van der Mouche

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-- Montrez-moi votre index, je vous prie, Monsieur Van Der Mouche.

-- Mon Dieu, pourquoi voulez-vous vouaire mon index, commissaire Diedenhofen ?

-- Monsieur Van Der Mouche, ici, c’est moi qui pose les questions. Je vous prie de me montrer votre index sur le champ.

-- Soit, allons sur le champ, commissaire.

-- Monsieur Van Der Mouche, j’ai suffisamment fait preuve de patience avec vous. Si vous ne me montrez pas votre index immédiatement, je vous fais placer en garde à vue.

-- Ah ! Quelle mouche vous pique ? Tenez, voilà mon index. Etes-vous satisfait ?

-- L’autre.

-- Oui, oui, j’en ai deux. Voici l’autre. Mais diantre, que signifie cette comédie ?

-- Monsieur Van Der Mouche, il ne s’agit pas d’une comédie. Je n’ai guère le temps de jouer. Savez-vous qu’il se passe des choses pour le moins étranges dans la forêt de Cernunos ? Or, votre propriété est mitoyenne avec la forêt de Cernunos.

-- Certes, mais cela ne m’explique pas…

-- Ta ta ta, c’est mon affaire. Samedi dernier, comme tous les samedis, je faisais mon footing avec Monsieur de la Martinière. Un moment donné, le sentier que nous suivions se poursuivait de chaque côté d’un buisson. Monsieur de la Martinière a continué à droite, cependant que je contournais l’obstacle par la gauche. C’est alors que mon regard fut attiré par un objet au milieu du sentier. Il s’agissait d’une petite boite munie d’une serrure qui semblait faite en bois précieux. Je mis l’objet dans ma poche et courus pour rattraper Monsieur de la Martinière qui avait pris de l’avance.

Ah, je vous retrouve, Zéphirin-Ulysse, me dit Monsieur de la Martinière, je vous croyais bel et bien perdu. Oui, Monsieur Van Der Mouche, Monsieur de la Martinière m’appelle par mon prénom lorsque nous faisons notre footing ensemble. Puis il ajouta : il est vrai qu’actuellement, je retrouve tout ce que je perds. Figurez-vous que je viens de retrouver une clé de valise. Vous savez aussi bien que moi que l’on perd toujours ses clés de valise et qu’on ne les retrouve jamais. Et si, par hasard, on retrouve une clé de valise, on ne sait plus quelle valise elle ouvre.

Monsieur de la Martinière a toujours des conversations très intéressantes. C’est alors que nous arrivâmes dans la clairière de la lune bleue où s’était installé un cirque.

Curieux, nous entrâmes alors que se déroulait un numéro de prestidigitation.

L’illusionniste qui ressemblait au croisement d’un poète avec un lutteur disait à un pauvre bougre qu’il avait choisi dans l’assistance : « Je vais vous couper l’index, mais ne vous inquiétez pas, je vous le rendrai ».

Un complice, certainement.

Sur ce, il sort de sa pelisse un énorme couteau et tranche le doigt du malheureux qui se met à hurler.

« Pas de souci, pas de souci, je vais vous le rendre » disait le magicien en riant.

Il s’approcha de Monsieur de la Martinière, plongea la main dans sa poche, en retira une petite clé – la clé de la valise, pensai-je – puis retira de ma propre poche la petite boite que je venais de ramasser, l’ouvrit avec la clé de Monsieur de la Martinière et en retira un doigt sanguinolent.

-- Votre histoire est tout simplement incroyable, commissaire. Ne seriez-vous pas un peu surmené ces temps-ci ?

-- Je voulais m’assurer que vous n’étiez pas le complice déguisé de cet ensorceleur car il a disparu en fumée derrière sa cape noire en emportant ma bourse et celle de Monsieur de la Martinière.

 

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