Chapitre 27

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Lorsque nos lèvres se séparèrent, Julien, qui avait fermé les yeux, les rouvrit en papillonnant des paupières. Il avait l’air un peu désorienté et ses cheveux châtain ébouriffés accentuaient l’impression qu’il venait de tomber de sa chaise.

Je souris, fière de mon audace, qui avait vraisemblablement payé. Julien me retourna mon sourire et nous nous fixâmes un moment, en silence.

Puis, comme rappelée par la réalité, je détournai le regard, soudain embarrassée. Ça y est, je viens vraiment de passer le cap de la révélation et il est trop tard pour faire demi-tour. Maintenant, je dois assumer mes actes…

– Je m’attendais pas vraiment à ça, dit Julien dans un souffle.

– Désolée de t’avoir envoyé des signaux contraires depuis le début, dis-je, troublée. Je… je ne savais pas vraiment ce que je voulais. C’était compliqué, entre ma tête et mon cœur.

Julien balaya mes excuses d’un mouvement de la tête qui fit danser les courtes mèches sur son front.

– Non, je comprends, t’en fais pas. En fait, je savais pas comment m’y prendre parce que je voulais pas être lourd… Vu que tu m’avais justement dit que tu recherchais personne.

– Oui, c’est vrai, je ne recherche personne, dis-je, avant de reprendre, devant la mine déconfite de mon ami, c’est toi qui m’es tombé dessus, à vrai dire.

Il retrouva instantanément son sourire et son air rieur. Je m’esclaffai, devant ses mimiques si comiques.

– Qu’est-ce qui te fait marrer comme ça ? demanda-t-il, perplexe mais le sourire au coin des lèvres.

– Rien, dis-je entre deux éclats de rire, laisse tomber.

– Tu te moques de moi, c’est ça ?

Sans répondre, je passai mes bras autour de son cou et l’attirai contre moi pour l’enlacer avec douceur. Il ne résista pas et plongea dans mon étreinte, la tête au creux de mon cou.

Son souffle chaud, fébrile, me fit frissonner. Il m’embrassa le cou avec délicatesse et remonta jusqu’à mon menton, accompagnant ses mouvements de caresses sur mes bras.

Rapidement, nos bouches se trouvèrent de nouveau et je perdis pied dans notre embrassade.

Je ne parvenais pas à m’arrêter de marteler sa peau, douce et tiède, de mes lèvres avides. Tandis que mes doigts se perdaient dans ses cheveux, ma bouche rencontrait ses pommettes rebondies, son nez si parfaitement courbé.

Un puissant désir m’habitait, parcourait mon corps. Tout à coup, ce n’était plus suffisant, de sentir ses baisers sur mon visage, sa main au creux de mon dos.

Mes gestes se firent plus tremblants lorsque je passai mes doigts sous son tee-shirt, le regard plongé dans celui de Julien. La fièvre que je lisais dans ses yeux reflétait la mienne et cette vision ne fit que la décupler.

Avec une incomparable douceur, Julien souleva mon chemisier, m’aida à le faire passer par-dessus ma tête.

Je sentis mon cœur battre plus fort encore.

En quelques instants, il dégrafa mon soutien-gorge (avec plus d’aisance que je ne l’aurais pensé !) et en fit délicatement glisser les bretelles le long de mes épaules nues.

À mon tour, je l’aidai à retirer son tee-shirt pour de bon avant de me jeter d’autant plus avidement contre son torse.

Je m’apprêtais à laisser mes mains parcourir avec passion chaque centimètre de sa peau découverte, lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit, nous faisant tous les deux sursauter.

– Ça m’a fait peur, souffla Julien, l’air étourdi mais aux anges. Laisse-le sonner, c’est pas grave.

J’acquiesçai d’un hochement de tête, avant de replonger dans ma découverte de son buste nu, tandis que lui-même laissait glisser ses doigts sur mes seins.

Une nouvelle fois cependant, mon portable sonna. Je l’ignorai encore, irritée par cette interruption inopinée.

Mais lorsque l’appel se renouvela une fois de plus, je ne parvins pas à passer outre.

– Je vais l’éteindre, bredouillai-je, le souffle court.

Julien hocha la tête, tandis que je me levai et enjambai précautionneusement ses cuisses pour saisir mon téléphone sur la table.

En voyant le nom de ma mère affiché sur l’écran, je me figeai.

Que me voulait-elle, pour m’harceler de la sorte ? Elle se souciait de moi quand ça l’arrangeait et prenait si rarement de mes nouvelles, mais bien sûr il fallait que ça tombe maintenant !

– Excuse-moi, je ne sais pas pourquoi ma mère tient tellement à me joindre…, balbutiai-je, confuse.

– Tu devrais répondre, ça doit être urgent, pour qu’elle insiste autant, dit Julien, l’air plus inquiet que moi.

Je soupirai et décrochai, maudissant intérieurement ma mère pour son formidable sens du timing.

– Natacha ? fit sa voix courroucée. Tu ne peux pas répondre, quand on essaye de te joindre ? À cette heure-ci, ne me sors pas que tu es encore au travail, à moins que tu ne sois en train de te dévergonder dans un bar, à enchainer les shots avec tes amis dépravés ?

– Qu’est-ce que tu veux ? lui demandai-je sans détour.

– C’est au sujet de ta grand-tante, répliqua sèchement ma mère. Elle est décédée.

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