Les semaines qui suivirent furent bien remplies. Entre sa recherche d’emploi et les préparatifs du mariage de Raphaël et Virginie, le temps fila à une vitesse folle.

Les deux femmes avaient déniché leur robe et tous leurs accessoires dans une petite boutique du centre-ville. Une robe longue sans manche de couleur ivoire et recouverte de tulle pour la future mariée et pour Sylvia un magnifique fourreau en satin lilas. Elles avaient acheté des escarpins assortis, un voile pour Virginie et des accessoires pour mettre dans leurs cheveux. Elles avaient commandé le bouquet de la mariée chez le fleuriste et fait un essayage coiffure et maquillage. Les deux jeunes femmes avaient également passé tout un après-midi à confectionner quelques décorations et ballotins de dragées à disposer sur les tables de restaurant.

Sylvia avait dû trainer Marco dans les boutiques pour homme, afin de lui trouver un costume de circonstance. Il s’était plié à l’exercice, mais en contre-parti il sortirait tout le week-end avec ses potes. Elle avait accepté sans même marchander davantage. Le plus important pour elle, c’était le mariage de ses amis et que tout se déroule dans les meilleures conditions.

Elle lui avait bien entendu, annoncé également la nouvelle de la grossesse de Virginie et il n’en avait fait aucun cas. Il n’avait même pas pensé à ce que Sylvia avait pu ressentir et à la douleur que ça avait réveillé en elle. Pour lui, cette histoire était du passé et elle en faisait des caisses. Ça avait beaucoup blessé la jeune femme. Elle se sentait incomprise, abandonnée seule à sa douleur. Elle aurait aimé qu’il la prenne dans ses bras et la laisse pleurer sur son épaule jusqu’à ce que ses larmes se tarissent et que l’étau qui enserre son cœur ne lui fasse plus autant mal. Elle aurait aimé pouvoir parler, rêver pendant des heures de son bébé, désormais devenu un petit garçon. Mais Marco était comme ça. L’empathie n’était pas du tout son truc. Il n’aimait pas qu’elle s’apitoie sur son sort et ressasse cet évènement qui date de tant d’années maintenant. Après tout, il avait peut-être raison. Il était peut-être tant pour elle d’avance, sans pour autan oublier Nicolas, mais de laisser totalement le passé derrière elle et de se tourner vers l’avenir.

Cet avenir débutait le jour de mariage de Raphaël et Virginie. Elle était à la fois extrêmement nerveuse et terriblement heureuse pour ses meilleurs amis. Il faisait un soleil magnifique, les températures étaient très agréables, Marco était de bonne humeur, bref toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce jour l’un des plus mémorables.

Sylvia était resplendissante de sa robe. Elle était allée chez le coiffeur et s’était faite faire un chignon déstructuré duquel s’échappaient quelques mèches pour un effet moins strict. Différentes perles de couleur lilas ou ivoires étaient piquées ça et là dans sa chevelure. Elle était également allée chez l’esthéticienne pour avoir un maquillage et une manucure parfaits. Marco resta sans voix lorsqu’elle sorti de la chambre, subjugué par une telle beauté. Elle était satisfaite de son effet.

Ils arrivèrent un peu en avance à la mairie, pour accueillir les invités. En tant que témoin du marié, c’était l’une des attributions de Sylvia. Elle revit avec grand plaisir, les personnes qui avaient un temps fait parti de sa famille et qu’elle estimait énormément. Les parents et le frère de Raphaël l’aimaient beaucoup et l’avaient toujours considéré comme un membre à part entière de leur famille. Ils avaient été très déçus lorsque Raphaël leur avait annoncé que d’un commun accord, Sylvia et lui avaient décidé de se séparer. Ils avaient gardé contact par la suite, mais elle ne les avait revues qu’à de très rares occasions. Ils avaient par la suite, très bien accueilli Virginie et l’aimaient beaucoup, mais avaient toujours gardé une place spéciale dans leur cœur et leur vie, pour Sylvia. Elle leur présenta Marco qui leur offrit son sourire le plus charmeur. Ils lui serrèrent la main poliment. Quand on y pensait, la situation était assez inhabituelle et cocasse. L’ex compagne de leur fils qui était témoin au mariage de ce dernier et en plus leur présentait son actuel petit ami. Il y avait de quoi en dérouter plus d’un.

Ce fût un défilé d’embrassades, d’accolades, de compliments et de sourires. Comme le voulait la tradition, Raphaël arriva en premier. Qu’il était beau dans son costumes gris clair, sa chemise blanche et il était lui aussi allé chez le coiffeur pour rafraîchir sa coupe courte. Il arborait un magnifique sourire, mais paraissait extrêmement tendu. Sylvia le serra dans ses bras et lui murmura des paroles rassurantes à l’oreille. Elle ne vit pas le furtif regard assassin que leur adressa Marco, avant qu’il ne vienne passer son bras autour de la hanche de Sylvia comme pour montrer à tout le monde qu’elle était à lui.

Puis des klaxons retentirent annonçant l’arrivée de la mariée. Tout le monde s’écarta de part et d’autre du véhicule pour la voir descendre. Son père lui ouvrit la portière et Virginie fit son apparition, plus resplendissante que jamais, sous un tonnerre d’applaudissements. Sylvia avait les larmes aux yeux tellement l’émotion était grande. Elle osa un regard vers Raphaël qui rayonnait littéralement de bonheur et d’admiration pour celle qui allait devenir sa femme dans quelques minutes. Elle s’essuya les yeux et s’empressa de se distraire pour ne pas fondre en larmes alors que la cérémonie n’avait même pas encore commencé.

Après une série de photos et d’embrassades, les mariés entrèrent dans la mairie suivis de leurs familles et invités. Sylvia prit sa place de témoin auprès de Raphaël, tandis que Marco alla s’installer au fond de la salle. La cérémonie fût très belle et très intense en émotion. Il y eu un petit moment de panique lorsqu’Arnaud, le frère de Raphaël, cru avoir perdu les alliances qui étaient en réalité dans sa poche de pantalon. Très nerveux, il avait paniqué et complètement oublié où il les avait mises. Sylvia ne put retenir quelques larmes lorsqu’ils échangèrent leurs consentements. Ils étaient tellement beaux et elle était tellement heureuse pour eux.

Après la signature des documents obligatoires, tout le monde quitta la salle pour aller attendre les nouveaux mariés et leur jeter les traditionnels confettis à leur sortie. Sylvia se prit à rêver que Marco et elle étaient à la place de leurs amis. Il s’en suivi la tournée des félicitations puis la série de photos où chacun à son tour devait prendre la pause aux côtés des époux. Marco passa un bras autour de la taille de Sylvia et la teint fermement contre lui afin qu’elle soit le plus loin possible de Raphaël lors de ce passage obligatoire devant l’appareil.

S’en suivie le vin d’honneur, puis le repas au début duquel Sylvia dût faire un discours qu’elle eut du mal à terminer tellement l’émotion la submergea. Marco était charmant. Très prévenant avec elle, il ne la quittait pas des yeux dès lors qu’elle n’était plus à ses côtés et aussitôt qu’elle revenait près de lui, il s’empressait soit de passer un bras autour de sa taille, soit de déposer un baiser dans son cou en lui murmurant des mots doux. Vint l’ouverture du bal. Les mariés prirent possession de la piste, suivis quelques minutes plus tard par leurs parents. Lorsque les témoins furent appelés à les rejoindre, Marco était lui tendit la main et la conduisit sur le parquet comme si elle avait été une princesse. Il la serra contre lui et enfoui sa tête dans son cou. Ils étaient bien, terriblement bien, heureux et amoureux comme jamais.

Lorsque Marco sorti fumer une cigarette avec quelques invités, il fit en sorte de toujours pouvoir l’avoir dans son champ de vision et lui adressa des clins d’œil charmeurs dès qu’elle le regardait. Il concéda même sans broncher, à laisser Raphaël danser avec elle.

Alors qu’ils se rendaient à la voiture pour y prendre le cadeau, Marco l’attira derrière un buisson, à l’abris des regards et l’embrassa fougueusement. Alors qu’elle répondit à ses baisers, il commença à relever sa robe, mais elle le stoppa gênée.

- Pas ici. Quelqu’un pourrait nous surprendre.

- Mais non ne t’inquiète pas, il fait nuit et personne ne peut nous voir je t’assure, insista-t-il.

- On pourrait s’apercevoir de notre absence.

- Ils sont bien trop occupés à picoler et danser.

- Chéri, s’il-te-plait, dit-elle en essayant de le repousser en vain.

- C’est bien toi qui m’a dit que je pourrais me taper la témoin du marié et j’en ai bien l’intention.

- Oui mais tu pourrais attendre d’être à la maison.

- Oh non, c’est bien plus excitant ici, dit-il en lui faisant faire demi-tour pour plaquer le dos de la jeune femme contre son torse.

Il plaqua sa main droite sur la bouche de Sylvia pour l’empêcher de protester, tandis que son autre main s’était glissée sous sa robe et caressait l’intimité déjà humide de la jeune femme.

- Tu vois, toi aussi ça t’excite, dit-il d’une voix rauque tout en incérant un doigt en elle.

La main de Marco sur sa bouche, étouffait désormais ses gémissements alors que ses doigts allaient et venaient en elle. Il déboutonna son pantalon et frotta son membre dur contre son sexe trempé.

- Tu en as envie, hein ! Tu aimes ça, lui murmura-t-il à l’oreille.

Elle ne put que hocher la tête positivement, déjà secoué par les prémices d’un orgasme. Il pénétra en elle violement avec impatience. Ses coups de rein étaient brutaux, rapides et Sylvia ne tarda pas à atteindre le septième ciel alors que Marco plaquait ses lèvres dans son cou pour étouffer ses propres râles de plaisir.

- Oh putain qu’est-ce que t’es bonne Bella, gémit-il alors qu’il se répandait en elle.

Le souffle court, le corps en feu et secoué de délicieux spasmes orgamisques, ils restèrent quelques secondes figés tentant de reprendre leurs esprits. Un bruit de pas non loin les obligea à se rhabiller précipitamment et à sortir discrètement de leur cachette. Ils regagnèrent la salle après avoir fait un détour pour réellement prendre le cadeau cette fois et dansèrent parmi les autres invités, jusqu’au petit matin.

Ils revinrent quelques heures plus tard pour aider les amis et leurs familles à ranger et nettoyer la salle. Malgré le manque de sommeil ils trouvèrent tout de même l’énergie pour s’amuser comme des enfants en se lançant des paris débiles, style le dernier arrivé à l’autre bout de la salle avec son balai, devra un repas au gagnant. Ce duel opposait Raphaël et Marco et c’est ce dernier qui sorti vainqueur de ce duel puéril.

- Mec, tu me dois un repas, nargua Marco.

- Ouais, bah tu attendras notre retour de lune de miel dans trois semaines répliqua malicieusement Raphaël.

- Trois semaines !!! Je vais mourir de faim d’ici là, dit-il en feignant de s’écrouler.

- Ah bah c’est sympa pour moi et les bons petits plats que je te prépare, s’offusqua Sylvia.

Il se releva et vint la prendre dans ses bras.

- Oh mais j’aime ta cuisine, mais pour une fois qu’on peut manger à l’œil s’empressa-t-il de justifier.

Ils éclatèrent tous de rire et s’empressèrent de terminer leurs corvées pour rentrer se reposer au plus vite.

Sylvia serra fort ses amis dans ses bras avant de les quitter pour trois longues semaines sans aucune possibilité de communiquer. Les jeunes mariés la remercièrent encore pour tout ce qu’elle avait fait pour eux et pour la magnifique photo d’eux qu’elle leur avait offert dans un cadre en argent gravé à leur nom et à la date de leur mariage.

- J’espère qu’à notre retour tu nous annonceras qu’il t’a fait sa demande, lui dit discrètement Virginie. Qui sait ? On lui aura peut-être donné l’envie de convoler en justes noces, continua-t-elle avec un regard malicieux.

- Ça m’étonnerait, mais ça me plairait, j’avoue, répondit Sylvia en observant les deux hommes qui fermait la salle.