CHAPITRE 7

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Sylvia était restée à dormir chez Marco. Il l’avait possédé plusieurs fois dans la nuit, toujours avec la même brutalité et ce même besoin de laisser son empreinte sur elle. Hormis cette violence qui la déroutait un peu, elle devait avouer qu’il était un amant remarquable.

Elle était épuisée et courbaturée après cette nuit de passion. Lorsque le réveil sonna, elle se retourna en réclamant quelques heures de sommeil en plus. Marco lui assena une claque sur les fesses en lui intimant de se lever. Surprise par son geste elle protesta en se redressant dans le lit et lui balança son oreiller à la tête, mais il le rattrapa avant qu’il ne l’atteigne et le lui renvoya. Il prit de quoi se changer et sorti du studio pour aller prendre une douche.

Sylvia se recoucha et se remémora les évènements de ces dernières heures : Elle allait partir pour faire le job de ses rêves en Espagne et Marco et elle commençait une relation qui, elle en était sûre, allait durer malgré la distance. Elle était sur un petit nuage.

Lorsque Marco revint, il lui donna une serviette de toilette pour qu’elle puisse elle aussi aller prendre une douche. Elle n’avait pas pu prévoir de vêtements de rechange alors elle n’eut pas d’autre choix que de remettre ses affaires de la veille. Elle se coiffa comme elle put pour être présentable.

Ils sortirent prendre le petit déjeuner dans un café en bas de l’immeuble, le jeune homme n’ayant rien dans ses placards ni dans son frigo. Sylvia remarqua qu’il était soucieux et pas de très bonne humeur. Elle allait lui demander ce qui le tracassait mais il devança sa question :

- Hier tu m’as dit que tu avais prévu un voyage en Egypte avec ton ex en Novembre, si je me souviens bien ?

- Oui c’est ça. Une semaine de croisière sur le Nil et deux semaines de tourisme dans les terres.

- J’y ai repensé une bonne partie de la nuit et ça ne me plait pas que tu partes comme ça en voyage avec ton ex.

- Mais je ne serais pas seule avec lui, il y aura aussi Virginie, sa petite amie. Et puis je t’ai déjà dit que tu n’avais rien à craindre de Raphaël. Tout est fini entre nous. La nuit que l’on vient de passer ensemble ne te prouve-t-elle pas que c’est avec toi que je veux être ?

- Oui c’est vrai, pardon. C’est plus fort que moi, je ne supporte pas de t’imaginer avec un autre homme. Et si tu annulais ton voyage pour rester avec moi ? Tu vas déjà partir travailler en Espagne alors je voudrais passer le plus de temps possible auprès de toi.

- Je suis désolée, mais je ne peux absolument pas annuler. J’ai déjà réservée mes billets et l’hôtel depuis plusieurs mois et si j’annule je perdrais mon argent. Et puis j’ai très envie de faire ce voyage.

- Hummm ! fit-il contrarié. Et moi je reste ici comme un con pendant que tu t’éclates et que tu te faits draguer par d’autres hommes.

- Et bien dans ce cas vient avec nous alors.

- Non mais n’importe quoi. Tu crois que j’ai envie de passer trois semaines avec ton ex et sa copine ? Bonjour l’ambiance.

- Pffffff tu me saoules à être aussi parano et de mauvaise humeur, dit-elle en rejetant son croissant. Quoi que je dise, quoi que je te propose, rien ne te convient. Dis-moi ce que tu veux à la fin.

- Je te l’ai déjà dit : je veux que tu restes ici avec moi.

- Et moi je t’ai déjà dit qu’il en était hors de question. Soit tu acceptes que je parte sans toi, soit tu m’accompagnes. A toi de choisir, dit-elle en quittant leur table.

Marco la rattrapa dans la rue et lui saisit le bras pour l’arrêter et l’obligea à lui faire face.

- Bella tu as raison, excuse-moi, je ne suis qu’un idiot. J’ai tellement peur de te perdre.

- Et bien c’est en agissant comme tu le fais justement que tu pourrais me perdre.

- Je t’aime, dit-il en posant une main sur la joue de Sylvia et en l’attirant à lui pour l’embrasser tendrement.

Il savait y faire et elle ne put rester fâchée contre lui. Elle passa ses bras autour de son cou et lui rendit ses baisers. Ainsi réconciliés, ils repartirent main dans la main vers la voiture de Marco et se rendirent au travail.

Dès qu’elle eut une pause, Sylvia téléphona à Mr SANCHEZ et accepta son offre d’emploi. Ils convinrent qu’elle se rende à l’agence de Barcelone, dès son retour d’Egypte, pour signer son contrat et établir les modalités de son embauche. Elle était folle de joie. Elle avait envie de sauter partout, comme une enfant lors de l’ouverture de ses cadeaux le jour de Noël.

Il lui fallait maintenant faire une demande de permis de travail auprès du consulat et préparer son départ. Mr SANCHEZ lui avait dit que pour deux semaines d’excursion, elle avait ensuite une semaine de congés de récupération. Elle pouvait ainsi s’organiser pour passer cette semaine à Biarritz avec Marco. Elle n’aurait peut-être même pas besoin de se trouver un appartement sur place et prendrait juste une chambre d’hôtel pour une ou deux nuits avant de partir ou en revenant d’excursion. Les choses se précisaient et devenaient plus claires.

Marco se radoucit lorsqu’elle l’informa de l’organisation concernant son nouveau travail. Ils décidèrent que Sylvia garderait son appartement le temps de voir si son nouveau travail lui convenait. Comme ça, elle gardait ses meubles, ses affaires et son appartement était plus approprié que le studio de Marco pour qu’ils se retrouvent pour toute une semaine.

Quelques jours plus tard, Marco était à moitié allongé dans son lit, un bras replié derrière la tête l’air pensif. Ils venaient de faire l’amour et Sylvia somnolait la tête posée sur son torse.

- Je vais venir avec vous en Egypte, déclara-t-il de but en blanc.

- Hummm, hein ? quoi ? dit-elle à moitié endormie.

- J’ai bien réfléchi et je vais venir avec vous en Egypte. Comme ça je serais sûr qu’il ne se passera rien entre ton ex et toi. J’ai vu avec André et il m’accorde les trois semaines de congés par anticipation.

- Ohhh génial ! ça va être super, dit-elle maintenant complètement réveillée et surexcitée. J’ai trop hâte. On va faire une croisière de rêve tu vas voir, dit-elle en sautant presque dans le lit. Il faut que tu rencontres Raphaël et Virginie rapidement. Ça serait mieux si vous fassiez connaissance avant. Qu’est-ce que tu en dit ?

- Comme tu veux, répondit-il sans conviction.

- Ohhhh mon amour, je t’aime, dit-elle elle en déposant des petits baisers sur ses lèvres.

Il la fit pivoter de sorte à ce qu’elle se retrouve sous lui et l’embrassa avidement. Cet homme était insatiable niveau sexe. Ils venaient de faire l’amour et pourtant il en redemandait encore et Sylvia lui accorda ce qu’il réclamait sans rechigner, trop heureuse de l’annonce qu’il venait de lui faire.

Le lundi suivant, Raphaël et Virginie furent invités à venir déjeuner chez Sylvia pour faire la connaissance de Marco et parler de leur futur voyage en Egypte. Sylvia était très nerveuse à l’idée de présenter Marco à Raphaël. Elle ne lui avait jamais présenté aucun homme, car elle n’avait pas eu de relation depuis leur séparation. Elle se sentait aussi nerveuse que si elle devait présenter son copain à son père (quoique ça aurait été encore pire avec Henry).

Marco paraissait très nerveux également, mais d’assez bonne humeur. Elle appréciait les efforts qu’il faisait pour surmonter sa jalousie en rencontrant Raphaël. Il l’aida à préparer le repas et à mettre la table. Sylvia était dans sa chambre en sous-vêtements, devant sa penderie en train de choisir ce qu’elle allait mettre. Marco appuyé contre le chambranle de la porte de la chambre, l’observait en faisant des commentaires sur les tenues qu’elle sortait : Cette robe était trop courte, cette jupe trop transparente, ce haut trop décolleté, etc… Elle finit par opter pour un pantalon en lin beige et un chemisier noir en satin. Elle resta pieds nus, comme toujours dès qu’elle se trouvait dans son appartement. Une habitude qu’elle avait gardé du temps où elle vivait avec Raphaël.

Sylvia était en train de mettre des olives dans un petit récipient pour l’apéritif lorsque la sonnerie de la porte d’entrée retentie. Ce devait être Raphaël et Virginie. Elle devint extrêmement nerveuse et s’agitait dans tous les sens sans vraiment savoir ce qu’elle devait faire. Marco était lui aussi nerveux, mais moins qu’elle. Il resta assis sur le tabouret haut appuyé à la tablette qui séparait la cuisine semi-ouverte, de la pièce à vivre. Sylvia finit enfin par ouvrir la porte d’entrée alors qu’un deuxième coup de sonnette impatient, retentissait.

- Hello les amis, dit-elle en leur ouvrant grand les bras pour les embrasser.

Alors qu’elle embrassait Raphaël, discrètement elle lui glissa à l’oreille :

- Evites de m’appeler « chérie » devant Marco. Il n’est pas au courant pour nos petits surnoms et risque de mal le prendre.

Raphaël hocha simplement la tête afin de lui montrer qu’il avait compris et respecterais sa demande. Elle embrassa Virginie puis les fit entrer dans l’appartement. Elle fit les présentations. Aussitôt que Marco vit Raphaël son visage se durcit et il fronça les sourcils. Visiblement quelque chose lui déplaisait chez l’ex de Sylvia. Marco releva le menton, bomba le torse et serra fermement la main que lui tendait Raphaël. Ce dernier arborait un sourire poli, sans chaleur ni sincérité. Les deux hommes s’affrontèrent du regard quelques secondes, puis Marco baissa les yeux sur Virginie que lui présentait Sylvia. Immédiatement il retrouva son sourire charmeur et ses habitudes de séducteur. Virginie fût extrêmement gênée et ne sut comment réagir. Sylvia vint à son secours en invitant tout ce petit monde à s’installer sur le canapé dans le salon pour prendre l’apéritif.

Raphaël et Virginie se mirent chacun dans un fauteuil faisant face au canapé dans lequel Sylvia prit place aux côtés de Marco, après avoir servi l’apéritif. L’ambiance était tendue. Sylvia lança la conversation sur leur prochain voyage en Egypte, pour détendre l’atmosphère. Raphaël et Virginie l’informèrent des démarches qu’ils avaient déjà effectué ainsi que de ce qu’il leur restait à faire avant le jour J. Le jeune couple se détendit et parla avec entrain des lieux qu’ils aimeraient visiter et des randonnées qu’ils avaient programmées.

Ce voyage fût le sujet principal de leurs discussions durant tout le repas et une bonne partie de l’après-midi. Raphaël parut un peu contrarié que Marco se joigne à eux, mais il garda ses remarques pour lui. Sylvia avait pourtant remarqué la crispation de sa mâchoire et ses lèvres pincées et elle savait d’avance qu’ils en reparleraient plus tard en tête à tête.

Une autre chose contraria fortement Raphaël : le comportement de Marco envers les deux femmes. Il n’appréciait pas du tout le sourire de tombeur qu’il adressait à Virginie ni la façon salasse qu’il avait de la déshabiller à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle. Il cherchait le moindre prétexte pour établir un contact physique avec elle. Virginie n’appréciait pas du tout et le remettait gentiment à sa place à chaque fois sous le regard assassin de Raphaël.

Et puis il y avait la façon dont il traitait Sylvia comme si elle était sa propriété. Elle devait le servir et combler le moindre de ses désirs. Toutes ses demandes ou remarques étaient faites sur un ton charmeur et toujours ponctué de son éternel « Bella », mais l’ordre était bien là et la jeune femme s’exécutait comme si tout était parfaitement normal. Il ne comprenait pas comment Sylvia pouvait être tombée amoureuse d’un mec pareil. Elle avait tellement changé. Elle qui était devenue si indépendante, si forte, si libre était en train de redevenir la Sylvia adolescente qu’elle lui avait tant de fois décrit, soumise et se faisant le plus discrète possible pour ne pas déplaire à son compagnon. Il ne supportait pas de la voir comme ça et il se promit de lui ouvrir les yeux sur l’influence néfaste que Marco avait sur elle. Il ne voulait pas la voir souffrir encore. Il ne voulait que son bonheur et il était persuadé que cet homme ne le lui apporterait pas. Oh ce n’était nullement de la jalousie, il voulait seulement la protéger et ce qu’il y avait de meilleur pour elle. Elle avait déjà assez souffert comme ça.

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