CHAPITRE 5

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Le lendemain matin en arrivant au restaurant, Sylvia était nerveuse. Elle n’avait pas peur d’afficher qu’elle et Marco sortaient ensemble, elle avait peur de la réaction de Sandy. Après la mise en garde qu’elle lui avait faite lorsqu’elle était sortie avec Marco, n’allait-elle pas croire que Sylvia avait agi de la sorte par pure jalousie ? Et s’en était peut-être au final, vue qu’ils sortaient ensemble désormais.

Sylvia se rendit aux vestiaires sans même un regard vers le bar. Elle préférait l’annoncer tout de suite à Sandy plutôt qu’elle le découvre par elle-même. Sandy allait quitter le vestiaire au moment où Sylvia y entra.

- Salut Sandy.

- Salut Sylvia.

- Je peux te parler cinq minutes s’il te plait ?

- Oui, bien sûr.

- Voilà, commença-t-elle mal à l’aise, je voulais te l’apprendre moi-même. Je sors avec Marco.

- Euh ok… Et alors ?

- C’est tout ce que ça te fait ?

- Bah oui. Tu t’attendais à quoi ?

- Euh… bah vu que vous êtes sorti ensemble et après toutes les mises en garde que je t’ai donné, je pensais que tu le prendrais plus mal que ça.

- Je te l’ai déjà dit, on s’amusait seulement. Ça n’était pas sérieux. Il fait ce qu’il veut avec qui il veut et pour toi c’est pareil.

- Oufffff, tu ne peux pas savoir à quel point je suis soulagée. J’avais peur que tu réagisses mal et que l’on se fâche.

- Il n’y a pas de raison, ne t’inquiète vraiment pas. Je suis contente pour toi, je t’assure.

- Oh merci, dit-elle en la serrant dans ses bras.

Après un câlin rapide, Sandy sortie du vestiaire tandis que Sylvia rangeait ses affaires dans son casier avant d’aller prendre son service à son tour. Elle passa d’abord par le bar pour dire bonjour à Marco.

- Salut Bella, dit-il en l’embrassant. Tu as bien dormi ?

- Salut bel Italien, lui répondit-elle avec sourire radieux. J’ai bien dormi ça va et toi ?

- Non pas très bien en fait. Tu me manquais.

- Oh ! Je ne pensais pas que je te manquerais déjà.

- Que veux-tu, tu es irrésistible. Tu es ma drogue. Je suis accroc, dit-il en lui mordillant le cou.

Elle éclata de rire, mais se reprit vite. Il ne fallait pas oublier qu’ils étaient sur leur lieux de travail. André n’allait pas apprécier de les voir flirter au lieu de travailler. Elle repoussa gentiment Marco en lui rappelant où ils se trouvaient et se dépêcha d’aller prendre son service.

Le service du midi fût complet et ils durent même refuser du monde. Sylvia profita de sa pause pour aller marcher sur la plage afin de se déconnecter du travail et de pouvoir se détendre pleinement. Elle s’allongea dans le sable et laissa les chauds rayons de soleil de cette fin d’été, caresser sa peau légèrement halée. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par le bruit des vagues. Elle rêva au futur voyage en Egypte qu’elle devait faire avec Raphaël et Virginie au mois de Novembre. Une semaine de croisière sur le Nil, puis deux semaines de tourisme à l’intérieur des terres. Elle avait hâte d’y être.

Après deux heures de repos sur la plage, Sylvia regagna le restaurant pour le service du soir. Marco était à l’extérieur du restaurant en train de fumer une cigarette. Son visage était fermé et il avait les sourcils froncés, signe qu’il n’était pas de bonne humeur. Sylvia se demandait ce qui avait bien pu le contrarier.

- Où étais-tu passée ? demanda-t-il d’un ton agressif alors qu’elle s’approchait de lui.

La sourire de Sylvia se figea instantanément. Elle ne comprenait pas pourquoi il était contrarié parce qu’elle était partie faire une balade sur la plage.

- Je suis allée prendre le soleil sur la plage. Je le fais régulièrement entre deux services. On a la chance de travailler dans un cadre magnifique, ça serait dommage de ne pas en profiter.

- Tu aurais pu me prévenir, je t’ai cherché.

- Désolée, je ne pensais pas que tu t’inquièterais pour moi, dit-elle en se rapprochant de lui.

Elle le prit dans ses bras, lui adressa son sourire le plus charmeur et tenta de déposer un petit baiser sur ses lèvres pour se faire pardonner, mais il releva le menton pour esquiver son geste.

- Je n’apprécie pas que ma copine parte se balader sans moi sur la plage, se faire mater par tous les hommes.

- Arrête, ne sois pas parano.

- Tu as vu comment tu es gaulée ? Tu as un corps splendide auquel aucun homme ne pourrait résister. Je ne suis pas parano. Je suis un homme et je sais ce qu’un homme pense en te regardant et crois-moi, ça n’est sûrement pas avec sa tête.

- Merci pour le compliment. Je suis désolée, j’aurais dû te dire où j’allais. Notre relation est toute fraîche, je n’ai pas pensé que mes habitudes te dérangeraient. Je ferais attention dorénavant, à t’avertir si je quitte le restaurant, que tu ne t’inquiètes pas. Jaloux, dit-elle en fronçant le nez.

- Je ne suis pas jaloux, c’est juste que je n’apprécie pas que ma nana se fasse mater par d’autres mecs.

- C’est ce qu’on appelle la jalousie mon cher, dit-elle en lui pinçant gentiment le nez.

Il passa ses bras autour de la taille de la jeune femme et la serra un peu plus contre lui. Il plongea son regard dans celui de Sylvia et le plus sérieusement du monde lui dit :

- Appel ça comme tu veux. Moi je dis seulement que tu es à moi et à personne d’autre. Compris.

Ses paroles choquèrent un peu Sylvia qui en même temps elle se sentie flattée qu’il soit si attaché à elle. Elle hocha la tête positivement. Il lui prit les lèvres sauvagement, comme pour y marquer son territoire. Ses baisers lui faisaient mal, mais elle ne dit rien au risque de le vexer encore une fois.

Ce malentendu dissipé, ils retournèrent travailler. Le soir venu, lorsqu’ils quittèrent le restaurant. Marco la raccompagna à sa voiture. Ils flirtèrent, puis Marco parti rejoindre sa bande de potes dans un bar. Il ne proposa pas à Sylvia de l’accompagner et ça lui allait très bien. Elle était fatiguée et n’avait pas envie de sortir.

Les jours suivants ils prirent le rythme de s’accorder des moments de tendresse lors de leurs pauses et le soir avant de se quitter après le travail. Marco sortait tous les soirs avec ses potes et Sylvia rentrait seule chez elle.

Le lundi était le jour de fermeture hebdomadaire du restaurant. Sylvia avait rendez-vous chez Raphaël et Virginie pour le déjeuner. Marco voulait qu’ils passent la journée ensemble, mais elle avait refusé en lui expliquant qu’elle devait absolument voir Raphaël. Il n’avait pas apprécié et s’était mis en colère avant de partir en trombe dans sa voiture. Sylvia n’avait même pas eu le temps de lui révéler la vraie nature de sa relation avec Raphaël. Elle comprenait qu’il puisse être vexé qu’elle ait rendez-vous avec un autre homme, mais de là à s’énerver comme ça, c’était un peu excessif. Bof il se calmerait bien.

Sylvia sonna à la porte de l’appartement de ses amis. C’est Raphaël qui lui ouvrit.

- Salut ma chérie, dit-il en l’embrassant affectueusement sur la joue. Comment vas-tu ?

- Salut mon chéri. Je vais très bien et toi ?

- Nickel. Virginie est dans la cuisine. Elle finit de préparer le repas.

Sylvia se rendit dans la cuisine pour saluer son amie, puis ils s’installèrent dans le salon pour prendre l’apéritif. Elle prit un malibu coco avec du jus d’orange, tout comme Virginie. Raphaël opta pour un wisky/coca avec des glaçons. L’appartement du jeune couple était spacieux, très lumineux et Virginie l’avait décoré avec beaucoup de goût. Ils avaient choisi des meubles modernes, confortables et fonctionnels. Virginie déposa quelques biscuits apéritifs, du saucisson et des olives sur la table basse.

- Alors de quoi tu voulais nous parler ? demanda Raphaël sans plus attendre.

- Voilà, la semaine dernière un groupe de touristes Espagnols est venu déjeuner au restaurant. Connaissant mes compétences dans cette langue, j’ai été désigné comme l’une de leurs serveuses attitrées. Ce que je ne savais pas, c’est que dans le groupe il y avait le directeur de l’agence de voyage qui organisait l’excursion. Il a demandé à me parler après le service et il m’a proposé un poste comme guide touristique. Ça voudrait dire qu’il faudrait que je déménage en Espagne, que je quitte tout ici, que je vous quitte et que je redémarre à zéro là-bas.

- Je ne vois pas ce qui peut te gêner, dit Raphaël. Ça a toujours été ton rêve d’être guide touristique, de voyager, d’être au contact des gens et de découvrir des cultures différentes. Sylvia c’est une proposition qu’on ne te fera qu’une seule fois dans ta vie.

- Je le sais et pourtant ça me fait peur. Je me suis construite ici une vie que j’aime. J’ai mes habitudes, l’environnement est magnifique et je vous ai vous. Mon chéri, je ne sais pas si j’arriverais à vivre sans te voir dès que j’ai un moment de libre. Je sais qu’il y a toujours le téléphone, mais ça n’est pas pareil. Et toi ma belle, nos délires, nos sorties entre filles et notre alliance contre ce beau mâle possessif mais irrésistible, je ne pourrais avoir ça avec personne d’autre. C’est une décision tellement difficile à prendre.

- Je comprends, dit Virginie, mais ma belle si tu ne le fais pas, tu le regretteras un jour. Et ça sera encore plus dur de vivre avec ce regret de ne pas avoir essayer. Tu as déjà réussi une fois à te construire la vie qui te convenait, tu réussiras encore. C’est normal d’avoir peur de l’inconnu et pourtant moi je dis qu’il faut que tu te lances.

- C’est vrai tu as raison, mais il y a encore une nouvelle donnée à cette équation.

- Ah ? Laquelle ? demanda Raphaël intrigué.

- Marco.

- Marco ? s’étonna Virginie.

- C’est le barman du restaurant où je travaille. On sort ensemble depuis quelques jours.

- Ah, je vois, dit Virginie.

- Je croyais que tu ne pouvais pas l’encadrer, dit Raphaël.

- C’était vrai au début, mais depuis qu’on est sorti boire un verre ensemble, j’ai découvert un autre homme et je me suis aperçu que je m’étais trompée sur son compte. Il est charmant, gentil, plein d’humour, attentionné, protecteur et très beau gosse. Oh et puis il a un petit accent Italien très charmant.

- En bref tu es amoureuse quoi, constata Raphaël.

- Oui c’est vrai. Pourtant je n’aurais jamais pensé un jour tomber amoureuse de lui tellement il m’était antipathique au départ. Comme quoi il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

- As-tu parlé avec lui du poste que l’on te propose en Espagne ? demanda Virginie.

- Euh non. Il a entendu notre conversation avec le directeur de l’agence de voyage, mais nous n’étions pas encore ensemble à ce moment-là. On s’est mis ensemble le même soir, mais c’est vrai que je ne lui ai pas reparlé de cette proposition depuis que notre situation a changé.

- Ecoute. Tu as maintenant notre avis et nous on te dit de foncer, sinon tu pourrais le regretter un jour. Maintenant il faut que tu en parles avec Marco. Si tu penses que votre couple peut durer, il faut que vous preniez cette décision ensemble. Peut-être te suivra-t-il en Espagne ? Conclut Raphaël. En tout cas, quoique tu fasses, on te soutiendra dans tous tes choix. On t’aime et on ne veut que ton bonheur, dit Raphaël en se levant pour aller lui donner un baiser.

- Merci, vous êtes vraiment géniaux.

- Bon et si on allait manger maintenant, je meurs de faim, dit Raphaël en se tapant le ventre.

- Tu n’es qu’un estomac sur pattes, le taquina Virginie en lui caressant le ventre également.

Il l’attrapa par la taille et fit semblant de lui dévorer le cou tandis que Virginie éclatait de rire de cette attaque.

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