CHAPITRE 3

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Le lendemain matin, lorsque Sylvia arriva au restaurant, tous ses collègues étaient déjà au courant pour sa défaite de la veille au billard. Marco s’était chargé de tout leur raconter dès son arrivée et ils ne se privèrent pas pour la taquiner sur le sujet. A l’heure de la pause, très énervée, elle alla voir Marco qui fumait une cigarette à l’extérieur avec Sandy et deux autres serveurs.

- Marco j’aimerais te parler s’il te plait.

- Bien sûr Bella, répondit-il avec un sourire charmeur.

Ils s’écartèrent du groupe pour que personne n’entende ce qu’elle avait à lui dire.

- Marco, je n’apprécie pas du tout que tu racontes aux autres ce que je fais de mes soirées. Ça ne regarde personne. C’est ma vie privée, dit-elle en essayant de se maitriser sa colère.

- Oh ! Pardon, je ne pensais pas que ça te mettrait tant en colère. Je leur racontais la partie parce que tu m’as bluffé. Je leur racontais simplement la partie excitante à laquelle j’ai assisté. C’était plus un compliment que pour me moquer de toi.

- Ça ne change rien au fait que tu racontes à tout le monde ce que je fais pendant mon temps libre. Tu ne me connais même pas et tu te mêles de ma vie privée. Pour qui tu te prends ?

- Hey !!! ça va ! Je suis désolé Bella…

- Et arrêtes de m’appeler Bella, je t’ai déjà dit que mon prénom c’est Sylvia, cria-t-elle encore plus en colère.

- D’accord, d’accord Sylvia, dit-il en levant les mains en signe de résignation. Je suis désolé, je ne voulais pas t’énerver, même si tu es très belle lorsque tu es en colère, dit-il en s’approchant d’elle avec toujours son sourire charmeur aux lèvres.

Déroutée par ce que venait de dire Marco, la colère de Sylvia retomba instantanément sous le coup de la surprise. Son regard avait accroché celui de son collègue. Il devait faire à peu près un mètre quatre-vingt et la dominait largement par sa haute stature. Les manches de sa chemise blanche étaient remontées jusqu’au-dessus du coude et laissait deviner ses muscles bien dessinés. Lorsqu’il repoussa ses cheveux pour poser sa main sur sa joue, elle tressaillie et le repoussa vivement.

- Ne te mêle plus de ma vie, ok ? dit-elle fermement en tournant les talons pour rentrer dans le restaurant.

Comment cet homme qu’elle ne supportait pas, pouvait lui faire un tel effet avec un contact si bref. Elle avait les jambes en coton et le cœur qui battait à cent à l’heure. Il y avait tellement de sentiments contradictoires en elle, qu’elle était complètement perdue. Elle ne supportait pas ses airs de beau gosse qui se la pète et en même temps elle ne pouvait s’empêcher de le chercher continuellement du regard. Il l’agaçait au plus haut point lorsqu’il l’appelait « Bella » et en même temps son petit accent Italien la faisait fondre. Elle ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Elle avait toujours détesté les hommes arrogants comme lui et pourtant c’était différent avec Marco. Elle s’était plusieurs fois surprise à le détailler alors qu’il s’activait derrière le bar ou lorsqu’il était à l’extérieur à rire avec ses collègues pendant leur pause. Elle devait avouer qu’il était très bel homme avec sa peau mate, ses cheveux noirs coiffé en arrière avec du gel et son sourire qui ne quittait jamais ses lèvres charnues et bien dessinées. La meilleure chose à faire était de se tenir le plus éloigné possible le temps qu’elle y voit plus clair en elle.

Sylvia n’était plus en colère contre Marco et ne cherchait pas vraiment à l’éviter, puisque c’était impossible vu qu’ils travaillaient ensemble. Elle adopta juste le même comportement avec lui qu’avec les clients qu’elle servait : sourire, politesse, mais rien de plus.

Les jours passaient et Sylvia avait totalement oublié son altercation avec Marco. Sa jovialité naturelle avait repris le dessus et avait eu raison de ses résolutions de se tenir loin de Marco. Elle avait fini par être avec lui, comme avec ses autres collègues. Il lui avait juste fallut un peu de temps pour apprendre à le connaitre et découvrir qu’il n’était pas aussi antipathique qu’elle le pensait au départ. Il était même plutôt drôle et agréable lorsqu’il laissait tomber son masque de séducteur pour celui du bon copain.

Sandy avait relevé le défi que Sylvia lui avait lancé et elle s’était vite adaptée au rythme de travail du restaurant. Comme Sylvia l’avait prédit, la nouvelle recrue les battis tous lors de leur défi rangement/nettoyage de fin de service. Ce pari gagné donna encore plus confiance en elle à Sandy et l’aida à s’épanouir totalement dans son travail. Ses collègues ne lui en voulurent pas, c’était le jeu, même si certains collègues plus machos n’avaient pas vraiment apprécié de se faire battre par une femme. Cette petite atteinte à leur virilité digérée, l’équipe s’entendit à merveille.

Sylvia avait remarqué que Sandy avait un gros faible pour Marco. Elle ne cessait de minauder auprès de lui, riait à gorge déployée à la moindre de ses blagues, même les plus pourries et elle n’arrêtait pas de vanter les mérites du jeune homme auprès de Sylvia. C’était plus fort qu’elle, Sylvia ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie à chaque fois que sa collègue lui parlait du beau barman à l’accent irrésistible. Pourquoi réagissait-elle comme ça ? Elle était en colère contre elle-même et ses sentiments incompréhensibles.

Marco fidèle à l’image dont s’en était faite Sylvia, draguait toutes les jolies filles qui passaient. Lorsqu’il remarqua que Sandy n’était pas insensible à son charme, il ne se priva pas et sauta sur l’occasion. Sylvia les surpris plus d’une fois dans les bras l’un de l’autre à l’extérieur du restaurant, pendant leur pause. Elle les vit même repartir une ou deux fois ensemble le soir après leur service. Il ne fallait pas être un géni pour en déduire qu’ils allaient passer la nuit ensemble. A cette simple pensée Sylvia avait un pincement au cœur et ne pouvait s’empêcher d’en vouloir aux deux amants pour le simple fait d’être ensemble.

Un jour, alors que Sandy lui racontait sa soirée de la veille avec le beau barman, Sylvia n’y tint plus et laissa sa jalousie prendre la parole :

- Ecoutes Sandy, je ne pense pas que Marco soit un homme pour toi. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure que c’est un coureur de jupon. Il a tout du casanova totalement conscient de l’effet qu’il fait aux femmes et il en joue pour son plus grand plaisir. Je t’aime beaucoup et je ne voudrais pas qu’il te fasse du mal en te jetant comme une veille chaussette dès qu’il se sera lassé de toi parce qu’il aura jeté son dévolue sur une autre femme. Ça n’est pas un mec sérieux.

- Qui te dit que j’ai envie d’une relation sérieuse et que je n’ai pas tout simplement envie de m’amuser et de prendre du bon temps avec un bel étalon Italien ? Tu ne serais pas jalouse par hasard ?

- Absolument pas. J’ai horreur des hommes à femmes. Tu es toute jeune et je n’ai juste pas envie qu’il te fasse souffrir.

- Tu es gentille, mais ne t’inquiète pas, je sais ce que je fais.

- D’accord. Juste, s’il te plait, sois prudente. Crois-moi, je sais de quoi je parle, dit-elle la gorge nouée en repensant à Lionel et surtout à son bébé.

Sylvia caressa le bras de Sandy et sentant les larmes monter en pensant à Nicolas, elle s’éclipsa rapidement aux toilettes. Elle s’y enferma et laissa sa peine éclater. Après toutes ces années, son cœur saignait toujours autant à chaque fois qu’elle repensait à ce terrible moment où on lui avait arraché son bébé, à tout jamais. Sa peine était toujours aussi grande et il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne pense à son fils. Son collier contenant la mèche de cheveux de Nicolas, ne quittait jamais son cou et en ce moment elle le tenait fort au creux de sa main alors que ses larmes roulaient sur ses joues sans qu’elle ne puisse les contenir. Il lui fallut quelques minutes pour se calmer et reprendre la maitrise d’elle-même. Elle se passa plusieurs fois de l’eau sur le visage pour effacer toutes traces de ses larmes et apaiser ses yeux gonflés. Lorsqu’elle se sentit prête, elle sorti de son refuge et repris son travail.

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