70. Pénible détresse

14 minutes de lecture

Estelle, 16 ans
Dresseuse traumatisée

Deux jours plus tard, je suis assise sur les gradins dans l’arène de Cramois'Île et Kylie lutte contre Auguste. C’est un match de trois contre trois et mon amie a déjà perdu Colossinge contre le Magmar du vieil homme. Otarlette s’occupe d’assommer Magmar avec une bulle gigantesque, puis élimine le Caninos de son adversaire sans problème.

Cette fois, le Champion sort un Arcanin, le même que j’ai combattu avec mon Tortank, hier. Je joue avec le badge que j’ai gagné entre les doigts. Mon combat a été très facile et rapide, mais je vois que Kylie a plus de difficulté que moi de s’en sortir. Otarlette a besoin d’un peu plus d’entraînement. Elle le néglige beaucoup trop.

— Et meeerde ! grogne la punk lorsque son phoque perd connaissance après un coup de patte dans la tronche.

Cette fois, elle sort Ronflex. Étant donné qu’il est très résistant aux attaques physiques et qu’il a beaucoup d’énergie, je crois qu’il va pouvoir encaisser quelques coups. Il est très lent, mais puissant. Je crois qu’il pourra contrer la puissance de l’Arcanin avec un peu de chance.

C’est exactement ce que le gros Pokémon fait.

À ma grande surprise, Ronflex envoie tournoyer le grand chien dans les airs avec une baffe puissante. Arcanin tombe alors dans la lave de l’arène et en ressort, secouant ses poils intacts, parce que c’est un Pokémon Feu.

Scottie filme le combat avec son téléphone portable, à côté de moi. Braségali observe Ronflex avec attention, les pattes croisées.

Ce que les jumeaux m’ont dit, deux jours plus tôt, je ne l’ai pas oubliée. Je sais, j’ai mal agi envers eux. Je pensais honnêtement qu’ils n’avaient pas remarqué ma souffrance. Ils savent déjà pourquoi j’agis ainsi et je leur en ai parlé brièvement à quelques reprises par le passé, mais je suis si perturbée par cette histoire que j’essaie de tout régler par moi-même… Pour cette raison, je me fais petite et j’essaie de me faire oublier, partout où je passe. Ce n’est pas bon pour moi…

La nuit dernière, je n’ai pas fait de mauvais rêves, pour changer. J’ai simplement fermé les yeux et je me suis réveillée avec la tête reposée, quelques heures plus tard. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu de nuit si reposante.

Je n’ai eu aucun flash-back durant les dernières vingt-quatre. J’ai tenté de rejoindre Papa Flint avant d’aller me coucher, mais il n’était pas disponible. Je compte lui parler de mes soucis personnels. Je veux lui dire sur ce que j’ai sur le cœur et que j’ai sans cesse peur de cette femme.

J’ai des frissons rien qu’à penser à Diana et à son visage défiguré. Combien de fois vais-je devoir endurer cette harpie dans ma vie ? Que font les flics ? Pourquoi ne sont-ils pas capables d’arrêter la Team Rocket ? Pourquoi tant de meurtres ?

Je suis épuisée et déchirée de l’intérieur à cause de tout ça. Je ne me sens plus à l’abri, nulle part. J’ai beau me dire que c’est temporaire, que tout va changer lorsqu’elle retournera derrière les barreaux, mais je sais que ça ne changera pas tant et aussi longtemps que je n’affronterai pas cette peur en face.

Toutes les fois que je croise Diana, par contre, je deviens violente. J’ai tellement peur de mourir que j’agis sans réfléchir. J’ai même tenté de la tuer à l’usine, mais elle a pris la fuite.

J’enrage. Je fulmine, mais uniquement dans ma tête. Je veux sa peau.

— Bravo Kylie ! lance Scottie en se levant, à ma gauche.

Je sursaute.

Mon cœur bat à une vitesse folle dans ma poitrine. J’ai perdu le fil de ce combat. Que s’est-il passé ? Je me tourne vers la piste à laquelle je vois Auguste rappeler son Arcanin inconscient, alors que mon amie sautille de joie.

Un autre moment de ma vie que je viens de louper à cause de mon anxiété. J’expire en me recouvrant le visage, chagrinée. Je me redresse rapidement pour applaudir Kylie dans un rythme maladroit. Celle-ci rappelle Ronflex et ramasse le badge que lui tend Auguste, avant de se diriger dans notre direction.

Je sens alors une main se poser sur mon épaule et je sursaute en levant rapidement mon coude. Je sens une boisson froide (et transparente) éclabousser ma chemise et mes pieds ; ainsi que des glaçons retombés dans mes mains pendant que je me tourne vers Jenny qui venait de se prendre une partie du breuvage en plein dans la tronche.

Les cheveux de la rousse dégoulinent à cause de moi. J’ai complètement oublié qu’elle était partie me chercher de l’eau parce qu’elle avait remarqué que je me raclais la gorge.

— Dé… désolée ! je couine, tellement j’ai honte.

Jenny, Tom et Katia sont de passage en ville pour que Jenny puisse combattre contre Auguste après Kylie. Ils sont arrivés ce matin et comptent rester à Cramois'Île pour quelques jours. Je suis terriblement gênée lorsque je vois la jeune sportive qui secoue ses cheveux afin d’égoutter ceux-ci.

— Putain, Estelle ! dit-elle, grincheuse. Réponds-moi quand je te parle, quoi ! Je vais devoir aller me changer… Grr…

— J… je ne t’ai pas entendue arriver…

— T’es sourde ou quoi ?! Ça fait au moins une bonne minute que j’essaie d’avoir ton attention, mais tu figeais le vide comme une détraquée !

Ça, c’est parce que justement, je suis détraquée.

— Je suis sincèrement désolée, je répète, tête basse.

— Vois ça comme ça, la chaleur de cette arène va sécher tes vêtements rapidement, dit Scottie qui se tourne vers nous.

— Bon point, grogne la sportive. Puisque c’est comme ça, je vais aller me préparer pour mon match… Pffft…

Elle s’éloigne quelques secondes plus tard tout en attachant sa longue chevelure rousse en queue de cheval. Elle porte un ensemble de jogging rouge aujourd’hui et des espadrilles de course qu’elle a reçues pour Noël. Katia et Tom ne sont pas présents dans l’arène, car ils sont partis magasiner. Kylie et Jenny se croisent en chemin et discutent brièvement pendant que Scottie se tourne vers moi en refermant son téléphone portable. Il m’affiche une expression inquiète.

— Ça n’a pas l’air d’aller du tout, toi, dit-il. Est-ce que c’est à cause de ce qu’on t’a dit sur le bateau, l’autre jour… ?

— Vous n’y êtes pour rien, je révèle. Vous ne le saviez peut-être pas, mais j’avais besoin d’entendre ces paroles.

— Tu es beaucoup trop nerveuse. Ce n’est pas normal.

Il jette un coup d’œil rapide au verre en carton que Jenny a laissé tomber dans les gradins, puis mordille l’intérieur de la joue. Cela me tape sur les nerfs. J’ai le goût de déguerpir. Je sens la tension monter en moi. Quels sont ces symptômes déjà ? Serais-je en train de frôler une névrose ? Non… Seulement l’anxiété. Respire.

— Top-là ! lance Kylie en tapant dans la main de son frère. T’aurais dû voir sa tête lorsque Ronflex a fait son dernier plaquage, c’était trop hilarant !

Elle est ruisselante de sueurs à cause de la chaleur de la lave. Moi aussi, je commence à avoir chaud. Nous sommes au-dessus d’un volcan après tout et cette île est reconnue pour ses nombreux Pokémon Feu. C’est l’endroit rêvé pour tout Dresseur spécialisé qui souhaiterait les entraîner.

— T… toutes mes félicitations, dis-je nerveusement, derrière un faux sourire. Il ne nous reste plus que le dernier badge.

Elle affiche une expression sérieuse durant quelques secondes, comprenant que je ne me sens pas à mon aise en ce moment et retourne son attention à son frère, comme si de rien n’était. Nous passons aux vestiaires de l’arène où nous ramassons nos affaires. J’enfile un linge humide et froid sur mon visage, tellement j’ai chaud. Je crois que la chaleur ne me fait vraiment pas.

Kylie profite du fait que son frère ne soit pas avec nous pour s’approcher de moi alors que nous sommes près des robinets des toilettes.

— Estelle, t’es sûre que ça va ? me demande-t-elle. Jenny m’a mentionnée pour le verre d’eau. T’as encore crue que c’était Diana, c’est ça ?

Je me tourne vers elle et je la serre dans mes bras en silence. Je tremble nerveusement. Pendent les minutes qui suivent, j’ai de la difficulté à respirer et je ne contrôle plus mes émotions. Je suis en état de panique. Kylie me rassure et me serre contre elle en me caressant le haut du dos. Je pleure de rage et de peur.

Je ferme les yeux pendant un instant jusqu’à ce que mes émotions se calment. Le serrement dans ma poitrine diminue, puis ma tête recommence à se sentir plus légère. Je ne suis pas certaine de savoir ce que je viens de vivre. C’était intense, douloureux, effrayant. Mon corps est en train de rejeter violemment mes douleurs internes, si ça se trouve.

Serait-ce en partie parce que je ne me soigne pas assez ?

Pitié… Que quelqu’un me vienne en aide…

— Oulah, cette crise de panique est plus violente que ma dernière, dit mon amie. Je sais pas si tu te souviens de la période que j’ai passée à l’hôpital, mais c’est un peu comment je réagissais au stress.

— Une… crise… de panique ? dis-je. Comment est-ce possible ? Oh misère, je suis en train de perdre la tête…

— Mais non, Est’… t’es simplement épuisée de souffrir autant de l’intérieur. C’est normal. Ton corps réagit parce que ta tête ne se sent plus en contrôle.

— J’ai… peur… Je ne veux pas mourir…

— Mais non, tu ne mourras pas, allons.

Je sèche mes larmes et me retire doucement d’un pas. Scottie et Braségali nous attendent à l’extérieur, près de la sortie de l’arène. Nous n’allons pas tarder à aller les rejoindre. Je ne veux pas qu’ils me voient dans cet état lamentable, alors je vais rester ici jusqu’à ce que je me sente mieux.

— Il ne faut pas que tu laisses cette peur embêter ta vie quotidienne, dit-elle. Sinon, tu ne seras plus capable d’être heureuse. Si tu ne te bats pas tout de suite contre ces images qui te hantent de l’intérieur, tu ne risques plus d’être contente pour un sacré bout de temps. Un psy pourrait mieux t’aider, je ne suis vraiment pas douée pour expliquer ces choses… Fais chier…

— Je ne peux pas nous permettre de nous donner encore plus de retard, je réplique. Nous devons continuer.

— Arrête de faire ta tête de Tiboudet. On a encore trois mois pour nous préparer. Un rendez-vous ou deux avec un psychologue ne te fera pas de mal, hein ? D’ailleurs… ils sont marrants les Tiboudet… J’aurais dû en capturer un quand on était à Alola…

Je ne sais plus trop que répondre. Je hoche bêtement la tête en baissant mon regard. Papa Flint a des contacts partout, il pourrait m’aider à me trouver un bon psychologue. Je suis tellement épuisée par tous ces sentiments négatifs qui me rongent de l’intérieur. C’est encore un miracle que les duels me permettent de vider mon esprit. D’ici là, je devrais m’occuper à combattre avec d’autres Dresseurs, sinon je sens que je péterai un câble et là, on sera forcé de m’incarcérer.

Cet endroit mériterait d’être lavé plus souvent. L’odeur de la sueur imprègne ces murs, bien que je perçoive un soupçon de soufre dans l’air. Les machines d’air conditionnées ne fonctionnent plus à en juger la rouille qui a commencé à recouvrir celles-ci. Ce n’est pas étonnant, puisque les gens viennent rarement s’entraîner près du volcan. D’après Auguste, il n’y a que quelques rares Dresseurs qui se servent de l’arène, sauf si c’est pour lui demander de combattre pour un badge. Il faudrait vraiment être masochiste pour apprécier autant la chaleur.

J’ai déjà hâte de retourner en ville.

— Partons maintenant avant que je ne commence à cuire sur place, propose Kylie. Scottie nous prépare de la salade et des baguettes au beurre à l’ail pour dîner.

— Parfait, on va pouvoir terminer les croquettes de poulet qu’on a fait en trop durant le déjeuner.

Je lève aussitôt la tête, regardant par-dessus mon épaule comme une vieille habitude. Heureusement pour moi que Braségali n’est pas là, sinon je sens que j’aurai provoqué un autre malaise.

— Pas besoin de t’en faire pour ton oiseau, il en bouffe quand même puisque c’est de la viande de Piafabec, dit Kylie. C’est tout de même bizarre de savoir qu’il n’est pas perturbé à l’idée d’en consommer…

— Tant que ce n’est pas de la viande de Poussifeu, je ne crois pas qu’il va en souffrir. De toute façon, la viande de son espèce n’est pas comestible aux humains, d’après les rumeurs.

— J’ai surtout entendu dire que c’est illégal d’en élever que pour en faire de la viande. Les Piafabec, les Roucool et les Canarticho sont très populaires dans nos régions, alors les permis de chasses autorisent qu’on puisse les traquer et les cuisiner. Tu serais surprise par le nombre de ranchs spécialisés en viandes de ce genre… On en croise parfois à Johto.

Elle a réussi à me changer les idées. J’ai à présent très faim et hâte de retourner au Centre Pokémon afin qu’on se mette à préparer le dîner. Je me sens toutefois vide après ma crise de panique. Je suis sale et j’ai besoin d’un bon bain.

En retournant là-bas, je compte me nettoyer alors que les jumeaux cuisineront. Il me tarde de m’allonger dans une baignoire et de simplement me laisser m’emporter dans mes souvenirs pendant que l’odeur de l’eau savonneuse viendra me chatouiller les narines. Il n’y a rien de plus reposant que des petites bulles qui éclatent…

Normalement, la plupart des Centre Pokémon n’a que des douches publiques, mais celle de Cramois'Île est reliée à un système geyser d’eau chaude qui a été transformé en bains publics. Le tout est séparé en deux parties, l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes. Je crois qu’ils appellent ça un Onsen à Johto. Par ici, on appelle ça des bains chauds.

Un quart d’heure plus tard, nous mangeons notre dîner sur la terrasse près du Centre Pokémon. Braségali a décidé d’aller pêcher de son côté, puisqu’il n’y a pas de forêt sur cette île. Il y a tout de même quelques palmiers et arbres à baies sauvages accessibles à tous et je crois qu’on a vu quelques cocotiers ici et là, lorsque nous sommes arrivés au port. On raconte qu’il y a des bananiers, mais je n’en ai pas encore vu.

La température chaude de cette île me rappelle l’été. Les gens ne semblent pas se soucier du volcan, puisque les Pokémon Feu sont capables de rediriger la lave dans l’eau. On raconte que la majorité de l’île était autrefois si petite que personne ne pouvait y vivre. Deux siècles plus tard, Cramois'Île est désormais assez grande pour y contenir une ville.

— Si j’étais à leur place, je ne vivrais pas ici, dit Scottie. Vivre près d’autant de lave me perturberait trop et je n’arriverai pas à dormir.

— Les gens de cette île ont une foi aveugle envers les Pokémon Feu, j’explique. Ça explique donc pourquoi ils n’ont pas peur.

— Ota, ota ! couine l’Otarlette de Kylie.

La punk roule les yeux et lui donne une tomate cerise. Le phoque ramasse le fruit sur son nez et le fait bondir sur celui-ci quelques secondes avant de lancer ce dernier dans sa bouche. Il glousse de plaisir, puis retourne son attention dans sa gamelle d’eau.

Pendant ce temps, Scottie retourne son attention vers un jeu de casse-tête qu’il a trouvé en ligne. Puisqu’il est installé à côté de moi, je le vois faire des rangées et je vois quelques bulles éclatées avant qu’une autre rangée apparaisse. Je remarque que toutes ces bulles ont des têtes de Pokémon. Ils appellent ça Pokémon Shuffle, je crois… Ils inventent vraiment n’importe quoi, ces programmeurs. En même temps… J’ouvre mon propre téléphone et je mets le nom dans mon moteur de recherches. Je clique sur le premier lien qui me vient à l’esprit et télécharge l’application.

Pendant les minutes qui suivent, je passe à travers le tutoriel et je fais quelques étapes avant de me rendre compte que je dois attendre au moins vingt minutes avant de retrouver un point d’énergie… C’est quoi ce concept de merde !? Ah, ils veulent que je paie des pokédollars pour acheter des cœurs à volonté ? Mais je… Non. Je ne tomberai pas dans le panneau. Frustrée, je ferme mon téléphone et je m’accoude sur la table en boudant. Le monde a l’air de m’envoyer un message en ce moment : tout est laid, tout est stupide et gifle les cons.

Je fronce des sourcils.

— Je hais les microtransactions, je boude. Pourquoi faut-il toujours qu’ils ruinent de si bons jeux avec le maudit capitalisme ?

— J’ai une version piratée, dit Scottie. J’ai de l’énergie et des pièces illimitées. Si tu le veux, je t’envoie le fichier…

— Nan, ça ira, je soupire, dépitée.

— Encore en train de jouer à Pokémon Shuffle ? mentionne sa sœur. Décidément, t’as du temps à perdre.

— Abstiens-toi de tout commentaire, Madame « J’aime My Little Ponyta ».

Kylie lève son pif dans les airs et se croise les bras.

— L’art de ces dessins animés sont tout simplement cool, puis tu ne comprendras jamais ce que c’est d’aimer autant Rainbow Dash ! C’est la plus rapide, la plus folle, la plus casse-cou. Elle me ressemble et je l’adore, grogne sa sœur.

— C’est quand même un truc de gamins, je dis en riant.

— Ne parle pas de Rainbow Dash sur ce ton… boude notre amie.

— Sinon, qu’est-ce qui t’empêche de capturer un vrai Ponyta ? demande son frère. Cette île en a plein.

— Ce n’est pas la même chose, ajoute sa sœur. Les Ponyta de cette série ne sont pas que des Pokémon Feu. Ils ont une culture, une société, leurs expressions, des cornes, des ailes… Des éléments différents et j’en passe… Vous ne pourriez pas comprendre… Pffft… !

— C’est quand même illogique, déclare son frère.

— Maiiiiiiis tu me gonfleuh ! réplique sa jumelle.

Et c’est comme ça, sans m’y attendre, que j’aie retrouvé le sourire. Même que je pleure de rire. Quels cons ces deux-là ! J’ai été trop dure envers moi-même ces derniers jours, mais ils me rappellent sans cesse à quel point ils sont importants à mes yeux. Peu importe les misères dans lesquelles nous passons à travers, ils sont toujours là. Ils ne m’ont jamais abandonnée, comme je ne les ai jamais abandonnés.

Mais Kylie a raison dans le fond. J’ai besoin de voir un psy. Ne serait-ce que pour quelques rendez-vous. J’ai trop de frustration accumulée et je ne sais pas trop comment m’en débarrasser. Je suis coincée dans une ornière et il faut que ça change avant que ça ne devienne une habitude chronique.

— Si ça peut te consoler, Kylie, j’accepte de visionner quelques épisodes avec toi, je dis en essuyant mes larmes de joie. Espèce de folle…

— Je ne sais pas si je devrais être contente ou bien insultée, boude-t-elle avant de souffler une mèche folle devant ses yeux.

— Bah, vois ça comme un point positif, ajoute son frère. Tu viens de redonner le sourire à Estelle. Il nous reste au moins vingt-quatre heures avant que le prochain bateau du Bourg Palette ne vienne à Cramois'Île, alors on a tout le temps devant nous pour profiter du paysage et des lieux.

— Ça tombe bien ! formule-t-elle en grimaçant de plaisir. J’ai la première saison téléchargée sur mon disque dur portatif… Ce soir, je me fais un marathon !

— T’es pas possible, soupire Scottie.

— Tout Brony ou Pegasister qui se respecte ne voyage jamais sans cette série ! rétorque celle-ci en souriant bêtement. Ça me fait penser que je n’ai jamais téléchargé les huit autres saisons… Honte à moi…

— Serait-ce pas un peu illégal tout ça ?

— Détails, détails…

De toute évidence, on a affaire à une pro. J’ignorais que Kylie aimait autant cette série. Je crois l’avoir entendu mentionner quelques références ici et là avec Jake, mais je n’avais pas saisi qu’elle était fan. Minute… Est-ce que ça veut dire que Jake lui aussi en est un… ? Je cligne des yeux. Oh par Arceus… Jake est un Brony ?!

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