57. Un problème... de taille

16 minutes de lecture

Estelle, 16 ans
« Ce jogging m’a tué… »

Après le déjeuner, j’ai encore mal aux bras à force de faire des pompes et des redressements assis. Kylie en a fait plus que moi et ne sent pratiquement plus les muscles de son corps. Malgré tout, nous sommes sur la Route 7 et nous entraînons nos Pokémon depuis maintenant plusieurs heures avec d’autres créatures sauvages et des Dresseurs qui passent par là. Nous nous sommes entendus qu’à partir d’aujourd’hui, nous devrions faire notre possible pour rester en forme.

Jenny trouve que c’est important de montrer l’exemple à nos Pokémon, ce qui explique pourquoi elle nous a fait faire toutes sortes de trucs qui n’ont aucun rapport avec les combats. Toutefois, je dois avouer que ces exercices nous ont motivé à passer un peu plus de temps à l’extérieur. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai emmené Pikachu dans les hautes herbes dans lesquelles nous avons confrontés une multitude de Pokémon, jusqu’à ce que cette dernière perde connaissance, complètement épuisée. Je l’ai rappelé dans sa Poké Ball et donné une bise sur cette dernière.

— Tu as bien travaillé, Pikachu, je dis. On recommencera demain et tu verras, Morgane aura la surprise de sa vie.

Braségali et Tortank ont assez combattu, eux aussi, et ont besoin d’être soignés au Centre Pokémon. Il ne me reste plus que Tadmorv, Ortide et Roucoups qui ont la possibilité de combattre. Je décide donc de m’éloigner des hautes herbes et de rejoindre les autres.

À ma grande surprise, Kylie est… en train de se faire écraser par un Pokémon sauvage, et pas n’importe lequel. Un énorme Ronflex chromatique est sorti des bois après avoir reniflé une odeur de bouffe qui venait du sac à dos de mon amie et a plaqué Kylie au sol pour renifler sa nourriture. Colossinge observe la scène, choqué, puis essaie d’ôter l’énorme Pokémon de sa Dresseuse en lui donnant plusieurs coups de poings dans le ventre. Malheureusement pour lui, l’immense Pokémon ne bouge pas et tombe endormi sur place.

Scottie, Tom, Jenny et Katia observent la scène avec embarras alors que Kylie nous jette à tous un regard noir.

— Mais ne restez pas là ! grogne-t-elle. Aidez-moi !

Elle est entièrement recouverte de l’énorme masse bleutée, jusqu’aux épaules et peu à peine remuer la tête, tandis qu'elle se trouve entre le bedon et la poitrine du Pokémon. Noctali qui combattait à ses côtés, sort la tête à côté d’elle et prend une grande respiration.

— Il n’y a vraiment que toi pour se mettre dans une situation pareille, remarque son frère en se tapant le front.

Nous essayons alors de pousser le Ronflex de Kylie et de son Noctali. Malheureusement, il est trop lourd pour nous. On essaie de tirer Kylie, mais rien n’y fait. Il faudrait faire suer cette créature ou bien la faire bouger de force afin de pouvoir sortir nos amis de là.

— Besoin d’aide ? demande alors une voix derrière nous.

Je fais volte-face pour voir Akira, vêtu dans un manteau d’hiver qui est accompagné de Pandarbare, Dracaufeu et Amphinobi. Je ne vois nulle part la trace de Yuki. Cette peste m’a menti au téléphone. Akira n’est pas malade. J’en déduis qu’il ne sait même pas où elle se trouve. Je n’ai pas envie d’ébruiter ma conversation de tout à l’heure, alors je fais semblant d’être surprise.

— Akira ? je dis. Déjà de retour de Kalos ?

— Retour ? fait-il, indigné. Comment ça, retour ? Nous ne sommes jamais partis ! Même que j’en avais tellement marre de Yuki qu’on s’est disputé et elle s’est enfuie.

— C’est bien beau tout ça, MAIS JE SUIS TOUJOURS COINCÉE ! beugle Kylie. VOUS POURRIEZ M’AIDER, QUOI !

— Ah ouais… prononce Akira. Pardon.

Quelques secondes plus tard, le jeune homme en noir envoie Dracaufeu chauffer les fesses de Ronflex. Après, Pandarbare fonce tout droit vers le Pokémon immense et lui donne plusieurs coups de poings et coups de pieds. Finalement, Amphinobi envoie un énorme jet d’eau qui repousse Ronflex de quelques centimètres. Scottie en profite pour retirer sa sœur de là, puis Noctali les suit rapidement. Une fois les attaques combinées terminées, Kylie se tourne vers le Ronflex et lui lance une Ultra Ball.

— Prends ça, Patate ! hurle-t-elle.

Quelques secondes plus tard, le Pokémon est capturé et elle se tourne vers Akira pour lui la sphère métallique.

— Non, garde-le, dit-il. Je crois qu’il te sera plus utile qu’à moi.

— T’es sûr ? Parce qu’il est puissant, dit-elle.

— Je me spécialise avec les Pokémon Ténèbres, donc ça ira.

— Très bien dans ce cas.

Elle range ensuite l’Ultra Ball à sa ceinture et se tourne vers Noctali qui a grand besoin d’être nettoyé, puis soigné.

— Alors, Yuki et toi, c’est terminé ? demande Scottie. C’est bizarre, parce que vous étiez toujours ensemble…

— Je ne dirais pas qu’on était en couple, raconte-t-il. Elle n’arrêtait pas de me suivre partout, comme un chien de poche. Aux dernières nouvelles, elle voyage avec Martyr Runefield, mais elle ne m’a pas dit où plus précisément. Elle m’en veut de ne pas avoir voulu l’escorter à Kalos. C’est pourquoi elle n’a jamais quitté Kanto.

— Pourtant, elle m’a envoyé tout plein de texto et de photos de vous deux sur un bateau… je réplique.

— Ce sont des vieilles photos de l’an dernier, explique-t-il. Après que nous nous sommes disputés, je suis parti dans le nord afin d’aller entraîner mes Pokémon, elle s’est rendue dans le sud.

— C’est quoi son problème ?! grogne Kylie. Elle nous a tous fait gober que vous alliez parler à son père ! On s’est grouillé le cul pour elle et on l’a sauvé de ces gardes du corps qui l’ont enlevé.

— Elle a toujours été comme ça, soupire Akira. Toujours à penser que le monde lui doit tout et que tout lui sera servi sur un plateau d’argent. Elle a quand même ses bons côtés, mais dernièrement, je me suis dit que j’avais besoin de prendre mes distances parce qu’elle commençait à m’énerver avec ses caprices.

— Et Martyr, dans tout ça ? je demande. T’as pensé à ce qu’il doit vivre ? T’as légué cette dingue à un type qui n’est même pas concerné par cette histoire. Ils se connaissent à peine.

— Écoute, ce n’est plus mon problème. Elle m’a léché les bottes pendant des années alors que je ne voulais rien savoir d’elle. Maintenant, qu’elle fasse ce qu’elle veut.

Je prends cette phrase comme un seau d’eau froide en plein visage. Il s’excuse ensuite, puis se dirige en direction de Safrania avec ses Pokémon. J’avale ma salive en le suivant du regard. Yuki nous a tous menés en bateau avec ses mensonges.

Akira est devenu froid sur le coup et je n’aime pas vraiment comment il s’est comporté avec moi, mais en même temps, nous lui sommes redevables pour ce qu’il a fait pour Kylie.

— Oublions-les, dit Kylie. On ferait bien d’ignorer les textos de Yuki à partir de maintenant. Cette mythomane pourrait nous causer des problèmes. N’empêche, j’ai trouvé ça cool qu’Akira vienne nous aider.

— Ouais… dit son frère. Vaut mieux passer à autre chose.

— Ce type est louche… rajoute Katia. Il y a quelque chose de pas net dans son regard…

— Ça, c’est parce qu’il cache toujours l’un de ses yeux, indique Kylie.

— Non, répond Katia. Je parle de son expression… Il a l’air de quelqu’un de profondément blessé et troublé…

Je hoche la tête. Elle a raison là-dessus. Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu sourire. Il a ri à quelques reprises par le passé, mais à chaque fois qu’il nous a esquissé un sourire, c’était quelque chose de forcé ou de faux. Je crois que c’est un jeune homme qui n’a pas été heureux depuis longtemps. Je ne connais pas tout de lui, mais je ressens en lui un mal de vivre épouvantable. S’il a réussi à se séparer de Yuki, c’est une bonne chose. Il pourra enfin respirer à son aise.

— Ce n’est pas tout, mais nous, on va devoir retourner à Parmanie pour le prochain Concours, dit Jenny. On a fait la promesse à nos potes d’aller les encourager et on risque de ne pas arriver à temps pour demain soir, si on traîne trop avec vous.

— Ouais, j’ai hâte de voir qui va gagner cette fois, dit Tom.

— Si jamais vous croisez Martyr et son groupe, faites gaffe, exprime Kylie. Vous risquez de tomber sur la foldingue de Yuki…

— J’en prends note, formule Jenny.

Nous saluons donc Jenny, Tom et Katia et leur donnons un câlin de groupe avant de les laisser partir vers le sud.

Il ne reste plus que les jumeaux, Noctali, Braségali et moi. Nous décidons de nous rendre à Safrania afin de soigner nos Pokémon. Nous sommes tous un peu sous le choc après l’apparition surprise d’Akira, mais aussi à cause de tout l’effort que ça nous a pris pour ôter ce Ronflex de Kylie et son Pokémon.

La puissance des Pokémon d’Akira était si grande qu’à côté de lui, nous avons encore beaucoup de chemin à faire si nous souhaitons nous rendre à la Ligue Pokémon. C’est démoralisant, à vrai dire.

— Tu sais quoi, Kylie ? dit Scottie qui me sortit de mes pensées. Je crois que tu devrais utiliser Ronflex pour combattre Morgane.

— Je viens à peine de le capturer, grogne sa sœur.

— Ouais, et alors ? C’est une bête reconnue pour son endurance et les Pokémon Normal ont une certaine résistance contre les Pokémon Psy. C’est connu.

— Ouais, mais Morgane est quand même une experte et sait ce qu’elle fait. Et puis, Ronflex est très lent, donc…

— On peut toujours lui apprendre des attaques spéciales avec vos Capsules Techniques, je suggère. Le mieux serait de lui trouver des attaques de type sombre, comme ça on pourrait développer une stratégie à partir de là.

Nous discutons ainsi pendant quelques minutes, avant de nous arrêter au Centre Pokémon. Une fois à l’intérieur, nous passons au comptoir et demandons à l’Infirmière Joëlle de soigner nos Pokémon.

Je reçois un texto de la part d’un numéro de téléphone qui m’est inconnu. J’imagine que ça vient de Yuki qui doit se servir du portable de Martyr. Ce qui suit n’est pas très beau à voir.

Je t’emmerde, grosse pouffiasse ! Mêle-toi de tes affaires ! T’es trop dans ma vie privée et je m’en fous que tu n’aimes pas ma façon d’être ! Je suis heureuse avec Akira et c’est tout ce qui compte !

Je lui réplique alors le message ci-dessous :

On vient de croiser Akira. Continue de mentir comme ça et tes dents vont toutes te pourrir dans la gueule. Bonne chance pour le Grand Festival. Tu vas en avoir besoin avec toutes tes conneries.

Après avoir envoyé le message, je bloque le destinataire. Kylie arrive du comptoir et s’assit près de moi, à une table du réfectoire. Je lui fais lire le message que Yuki m’a envoyé, puis la réponse. Elle pouffe de rire.

— Wouah, t’es sauvage ma cocotte ! me dit-elle, en me donnant une tape amicale sur l’épaule. Bien dit.

— Faut bien que quelqu’un remette cette peste à sa place…

— De qui parlez-vous ? demande alors Scottie qui s’en vient avec un cabaret rempli de chocolats chauds.

— La même conne que tout à l’heure, répond sa sœur.

— Ah… Oublions-la.

— Pas facile quand elle se sert du smartphone des étrangers afin de m’envoyer ce genre d’insultes, je lui réponds, les yeux vers le plafond.

Alors qu’il pose le cabaret à notre table, je lui fais lire les messages.

— C’est le numéro de portable de Martyr, remarque-t-il. Pauvre type.

— Même Monsieur Thiercelieux ne pourrait pas la supporter… dit Kylie. Tellement d’ondes négatives.

— Tu dis ça, et je crois qu’il pourrait très bien l’aider avec sa sagesse…

Scottie porte beaucoup Yanis dans son cœur, donc ça ne m’étonne pas de lui de dire ça. Il est vrai que cet homme au talent surnaturel est venu en aide à Kylie, plusieurs semaines plus tôt… Peut-être qu’il serait en mesure de changer la vie de Yuki pour le mieux ? Je hausse les épaules, pour toute réponse. Je dois arrêter de m’en faire pour cette fille. Elle me stresse.

Je prends une gorgée du chocolat chaud et consulte ma montre. Nous avons encore un peu de temps avant le dîner, alors je crois que je vais me promener autour de la ville lorsque mes Pokémon seront soignés… En même temps, je suis trop fatiguée et je crois qu’il serait mieux pour moi d’aller dormir un peu.

Je finis par suivre mon second instinct et me déplace dans ma chambre une fois que Braségali et mes Poké Balls me reviennent. Je partage cette salle avec Kylie. Scottie a opté pour se prendre une chambre différente aujourd’hui, parce qu’il a envie de passer un peu de temps seul, à lire un roman qu’il a acheté quelques jours plus tôt.

Kylie n’a pas envie de faire de sieste, alors elle est sort prendre un peu d’air et s’amuser avec ses Pokémon.

Une fois dans ma chambre, je ferme les yeux un instant et les rouvre subitement. Je me rends compte que je ne suis pas si fatiguée que ça. Je m’assois donc à califourchon sur mon lit et regarde Braségali en silence.

— Tu sais, on en a vraiment vécu des drôles d’aventures depuis que t’es dans ma vie, tu ne trouves pas ? je lui demande.

Il hoche la tête, les bras croisés.

— Trouves-tu que je suis une bonne Dresseuse ? je continue.

Il pencha sa tête d’un côté, puis hausse les épaules.

— Gali, couine ce dernier. Gali, gali.

— Oui, je pourrai faire un effort… Je te laisse beaucoup faire ce que tu veux parce que je te fais confiance, mais en même temps, je me rends compte que ça ne doit pas toujours être évident de m’avoir comme Dresseuse.

— Gali, dit-il en secouant sa tête.

— Mais tu es toujours là pour moi et tu m’écoutes lorsque j’ai des doutes. Je t’en remercie, tu es un ami précieux, Braségali.

— Gali, gali, ajoute-t-il en opinant du chef.

— Sinon… Pikachu et toi…

Braségali hésite et cligne des yeux. Effrayé, il tourne son visage vers la droite et se gratte le bec d’une patte.

— J’en étais sûre ! Vous passez beaucoup de temps ensembles, hein ? je déclare en riant. C’est cool. Du moment que tu la rends heureuse, c’est tout ce qui compte. Vous êtes mes bébés, mais je ne peux pas vous priver de vous aimer, hein ?

Braségali pousse un soupir de soulagement, puis s’installe sur le lit sur lequel Kylie a passé la nuit dernière à ronfler.

— Et toi… Que ferais-tu si t’avais une personne toxique comme Yuki, dans ta vie ? Est-ce que tu l’éliminerais comme je l’ai fait ? Tu vois… Je ne suis plus aussi certaine que c’était une bonne décision de ma part de la bloquer ainsi… J’ai peur que ça me saute au visage…

Mon Pokémon secoue la tête à quelques reprises. Il n’est pas sûr de comprendre comment répondre. Je ne peux pas vraiment déterminer ce qu’il dit, mais je connais suffisamment sa mentalité pour ressentir ses inquiétudes. Il est souvent le premier qui me fait savoir quand j’ai fait une connerie. Cette fois, par contre, ce n’est pas le cas. C’est dans un moment pareil que j’aimerais que Tom soit là, pour m’aider à mieux analyser certaines réactions de mon Pokémon.

— Tu grognes quand Jake me parle, je poursuis. Alors pourquoi tu ne fais pas la même chose pour Yuki ?

Il me donne un autre haussement d’épaules.

Je crois que Braségali ne grogne que lorsqu’il ressent une menace s’approcher trop près de moi. S’il se sent à son aise avec Yuki, soit il lui fait confiance, soit elle manipule très bien les Pokémon. Il n’y a pas trente-six mille solutions, je dois effacer cette fille de ma vie. C’est pour le bien de ma santé mentale.

L’estomac de mon Pokémon commence à grogner.

— Ne me dis pas que tu as encore faim ? je dis. La chasse est de plus en plus mauvaise, si ça se trouve. N’hésite pas à nous demander à manger si tu ne trouves rien à te mettre dans le bec.

Braségali est à présent timide et tente de cacher son embarras derrière sa noblesse habituelle. Mais lorsque je sors une boite de croquettes végétariennes de mon sac de voyage et que je la secoue devant lui, je vois qu’il ressent une profonde envie d’en dévorer. Ce désir s’accentue lorsque j’entends son estomac grogner une seconde fois. Il se lève du lit, puis s’agenouille près de mon lit en me suppliant de lui donner quelques croquettes.

— Gros bêta, prend la boîte, je pouffe de rire.

Je lui tends le contenu dont il ôte le couvercle avec l’une de ses griffes et il verse le reste des croquettes dans son bec alors qu’il mâchouille ces dernières avec bonheur.

Ça fait un bail que je lui ai donné, puisqu’il voulait que je prenne soin de mes autres Pokémon avant lui.

Sa fierté de chasseur et de guerrier semble prendre le dessus lorsque nous sommes entourés de nos amis, mais à partir du moment où nous sommes seuls, il se comporte comme un gros bébé.

Je lui caresse la tête alors qu’il déguste les gâteries. Il faudra que j’achète une autre boîte pour remplacer celle qu’il vient de terminer.

Ah, je reçois une notification sur mon smartphone. J’espère que ce n’est pas Yuki… À ma grande surprise, c’est mon grand-oncle Nash. Il vient de m’envoyer ce courriel :

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Salut Estelle,

Je sais que je suis très occupé depuis le début de l’année, mais j’ai plusieurs cas à régler avec la plupart de mes clients. Y compris des enfants et des adolescents que je dois placer dans des familles d’accueil. Ton père me tient au courant de toutes tes activités en dehors de chez toi et je dois admettre que je suis heureux que tu puisses encore profiter de ta jeunesse. Bien que j’aime mon travail, je me demande encore si j’aurais dû continuer ma carrière de Dresseur.

Peu importe. J’ai été choqué d’apprendre ce qui t’es arrivé avec le décès de ton Pokémon et cette criminelle qui te persécute depuis quelque temps. Sache que je suis fier de toi. Tu es si jeune et déjà, tu es arrivée à surmonter ces épreuves si difficiles. Même si je ne suis plus aussi présent que ça dans ta vie, tu peux toujours m’envoyer des textos ou bien des courriels. Ou même des messages dans ma boîte vocale. Je te promets que je te répondrai en temps et lieu.

Sinon, n’hésite pas à venir cogner à ma porte de mon nouvel appartement durant les samedis ou bien les dimanches. Je suis moins occupé ces jours-là. Même si je dois admettre que je vis dans un désordre… et que j’ai honte de présenter mes lieux à mes proches. J’essaierai de planifier un truc avec tes parents et toi lorsque vous reviendrez d’Alola. Prends soin de toi.

Je t’enlace,
Nash.

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Ah, Tonton Nash… Un vrai accro du travail, celui-là. Il pourrait passer sa vie entière à aider son prochain, mais n’arriverait pas à mettre un peu d’ordre chez lui. C’est déjà un miracle qu’il arrive à vivre seul. L’année dernière, il nous rendait visite plus souvent, même s’il n’aimait pas s’éterniser au manoir. Maintenant, je sais pourquoi. Papa Flint m’a expliqué qu’il n’aimait pas particulièrement mon oncle Troyd, mais sa mort l’a beaucoup affecté. Apprendre que son propre-père adoptif était un pédophile l’a plongé dans l’alcoolisme et cela lui a pris des années avant de s’en remettre…

Je me sens rassurée que Nash prenne toujours de nos nouvelles, même s’il ne peut pas toujours nous répondre comme avant. Puisqu’il travaille pour le gouvernement, il est fréquemment demandé pour des affaires délicates comme ce qu’il a mentionné dans cette lettre. J’espère qu’il est toujours bien entouré, en dehors de son milieu de travail.

Je consulte mes autres courriels et mes textos. Je vois que mon oncle Kyran n’a pas encore répondu au dernier message vocal que je lui ai envoyé. Papa m’a expliqué qu’il est sur un dossier très important. Il travaille avec mes grands-parents, comme l’un des conseillers du Président. C’est un homme très sérieux qui apprécie grandement de se rendre utile pour sa nation. Des quadruplés de Papa, il est celui avec lequel je discute le moins. Je dirais même que nous n’avons pas beaucoup d’affinités…

Mon oncle Lucas, il est comme Papa Gabriel. Je l’ai seulement connu en tant qu’homme, donc le fait qu’il soit un homme trans ne me dérange pas. Papa Flint m’a expliqué que Gabriel et lui étaient de très bons amis durant leurs années de lycéens. Ils se sont perdus de vue quand Randell a envoyé son fils vivre à l’autre bout du monde. Quelques années plus tard, Lucas est devenu archéologue et il travaille en ce moment dans des ruines d’un vaste désert, à Unys. Il nous envoie parfois des cartes postales. Il m’a contacté hier pour prendre de mes nouvelles. Je l’aime bien, même si j’apprécierais qu’il soit là, un peu plus souvent.

Je remarque que Tante Sarah m’a envoyé un courriel hier soir, avant d’aller se coucher. Elle a pris des dessins et des collages des enfants de l’orphelinat. Elle est si fière d’eux. Ils sont peu nombreux, mais elle arrive quand même à leur trouver de nouveaux foyers, chaque année. Le grand orphelinat de l’Église d’Arceus est reconnu pour être celui où on envoie tous les orphelins de la région. Sarah s’est donnée pour mission de protéger ces enfants et de faire en sorte qu’ils aient toujours un toit sur la tête, jusqu’à leur majorité. Elle est dévouée corps et âme dans sa cause. Je l’admire beaucoup.

Je pousse un long soupir, lorsque je constate à quel point certains membres de ma famille me manquent. C’est comme je vous l’ai expliqué à mes amis. Ils sont un peu partout et nos réunions se font de plus en plus rares. Dommage que la plupart d’entre eux ne puissent pas venir nous rejoindre à Alola, pour les fêtes…

Mes paupières commencent à devenir lourdes, c’est le parfait moment pour prendre une position plus confortable sur le lit et de faire cette sieste que je comptais faire plus tôt. J’ai promis à Kylie et Scottie que nous allons continuer l’entraînement après le dîner, donc autant reprendre des forces dès maintenant.

J’ai aussi l’intention de prendre une bonne douche chaude ce soir avant d’aller me coucher. Si tout se passe bien, demain, nous aurons peut-être la chance d’affronter Morgane et repartir pour Céladopole…

Je ne peux pas décevoir les jumeaux, pas après tout ce que nous avons vécu. J’ai aussi très envie de passer du temps avec Ludo avant qu’on ne parte pour les vacances.

Souhaitez-moi bonne chance…

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