40. La panne d'ascenseur

13 minutes de lecture

Estelle, 16 ans
« J’ai capturé un canard ! »

Après le dîner, j’ai décidé de me rendre au centre commercial afin d’acheter quelques articles dans l’un des magasins que j’ai vus l’autre jour, lorsque Jenny et son groupe était en ville. Malheureusement, quand je suis arrivée à l’étage, je me suis rendu compte que la boutique était fermée et que j'aurais dû me présenter un peu plus tôt. Déçue, je fais demi-tour et prends l’ascenseur.

Puisque Braségali et Psykokwak sont toujours au Centre, en train de se faire soigner, je n’ai que Carabaffe, Rondoudou, Mystherbe et Nosferapti avec moi. Pikachu se repose au laboratoire du Professeur Chen après plusieurs jours d’entraînement. Elle l’a bien mérité.

Comme nous comptons reprendre la route demain matin, j’ai l’intention d’entraîner ce que j’ai présentement alors que nous nous rendrons à Céladopole. Bien entendu, mon œuf n’a pas encore eu la chance d’éclore et je ne sais pas ce qu’il contient, mais je doute que ce soit un Pokémon rare. Scottie est dans la même situation que moi.

L’ascenseur s’arrête au quatrième étage et Jake entre pour me rejoindre.

— Ah, t’es allé faire un tour à la boutique de guitares, finalement ? je demande, alors qu’il s’appuie sur l’un des murs métalliques.

— Ouais, le modèle que je voulais voir a malheureusement été acheté hier soir. Manque de bol… Ma bonne vieille Baby Sue rendra bientôt l’âme à force de la raccorder et de jouer avec son bois.

— Baby Sue ? je demande en ricanant. T’as donné un nom à ta guitare ? Ça ne m’étonne pas de toi à vrai dire.

— C’est de ma nièce, explique-t-il. Suzanne.

— J'ignorais que tu es parrain…

— À vrai dire, c’était Tommy qui devait être le parrain de Sue, mais il était en dehors de la ville lorsque sa cousine a fait le baptême de son enfant. Je me suis donc porté volontaire pour prendre la place de mon pote. Depuis cet événement, je nomme toutes mes guitares Baby Sue, afin de me rappeler cette journée.

— C’est… marrant, je dois l’avouer.

Il passe une main dans sa longue chevelure chocolatée qui dépasse de son bandana roulé, autour de la frange et lève sa tête vers le plafond.

— Minute… dit-il. C’est quoi ce bruit ?

L’ascenseur s’arrête à mi-chemin entre le premier et le deuxième étage. Les lumières s’éteignent aussitôt et sont remplacées par un clignotant rouge au-dessus de nos têtes.

— Génial, il ne manquait plus que ça, je grogne. Une panne de courant.

Je sors mon smartphone de ma poche de manteau et remarque qu’il n’y a aucun signal, quoique la batterie soit pleine. Jake me confirme la même chose avec le sien.

— J’ai bien l’impression que nous allons passer la prochaine heure ici jusqu’à ce que les secours arrivent, formule-t-il.

La prochaine heure, hein ? Voilà qui est optimiste. Je crois plutôt que nous allons être coincés ici pour le reste de la soirée. Cette panne semble être puissante si cela affecte le signal des satellites. Je crois qu’une tour reliée aux signaux Wi-Fi a été affectée et qu’elle est reliée au système d’électricité de la ville. C’est louche, mais ç'aurait du sens.

On ne voit pas grand-chose dans cet ascenseur à cause de l’obscurité, mais la lumière rouge arrive quand même à me faire savoir où se trouve Jake. Celui-ci a laissé sa guitare au Centre Pokémon, ce qui est rare de sa part. Il traîne normalement toujours avec son instrument de musique.

— Au fait, tu ne nous as pas dit comment va Sam, je formule, inquiète. Est-ce que les docteurs trouvent que son état s’est amélioré ?

— Pas vraiment… Sa santé dégringole chaque semaine. Il est tellement déprimé de ne pas pouvoir sortir de sa chambre d’hôpital que la nausée prend le dessus et il n’arrive plus à manger autant qu’il le souhaiterait.

— Ses os prennent tant de temps à guérir ?

— Ouais… Il a quand même une fracture à la clavicule, les deux bras dans le plâtre et un pied cassé. Ses muscles de jambes ont été broyées, mais pas ses os. Il va devoir faire beaucoup de physiothérapie lorsqu’il sera remis sur pied. Ils ont dû l’opérer d’urgence avec tous les débris qu’il s’est pris dans les membres de son corps. Une chance pour lui qu’aucun organe vital n’a été touché. Il a plusieurs blessures qui doivent aussi cicatriser.

— C’est un miracle qu’il ait survécu…

— Ouais… Il y avait de fortes chances qu’il soit paralysé pour le reste de ses jours, mais son épine dorsale n’a pas été affectée.

— Et la nausée doit être aussi provoquée par la douleur… Papa s’est déjà cassé le pied, une fois. Il n’a pas été capable de manger pendant quelques jours tellement ça lui faisait mal. Je n’ose pas imaginer ce qu’il peut passer à travers, ton ami.

Jake hoche la tête, se croise les bras et se laisse glisser jusqu’au sol. Cet endroit ne peut accueillir que quelques personnes, environ une dizaine d’adultes. Je ne crois pas qu’il soit sage de sortir mes Pokémon. Nous pourrions tenter de nous échapper par la trappe, au-dessus de nos têtes, mais ni moi, ni Jake n’avons de Pokémon capable de nous faire descendre ou monter à travers les barres de fer reliées aux cordages électriques.

— Dommage que Scottie ne soit pas avec nous, dit Jake. Herbizarre nous serait bien utile dans une situation pareille.

— En effet, je réponds avant de m’installer près de lui. Braségali n’aurait pas de difficulté à nous sortir de là, lui non plus… Il peut bondir très haut et atteindre la surface du sol sans problème.

— Ce n’est pas de chance qu’il soit en train de se faire soigner.

— Au moins, j’ai un nouveau Pokémon dans mon équipe.

— Ouais, tu nous as parlé de Psykokwak, tout à l’heure. Il est si fort que ça ? Faudra que tu me le montres.

— J’ai presque perdu contre lui, c’est le cas de le dire…

— Héhé ! Scottie était sous le choc lorsqu’il a entendu parler de l’attaque Rafale Psy. Je crois qu’il est jaloux.

Je ricane à cette pensée.

Il est vrai que notre pauvre Scottie se serait senti honoré d’avoir un tel spécimen dans son équipe. Mais celui-ci se spécialise en Pokémon Psy, il n’a pas vraiment besoin d’un Pokémon d’Eau à moins bien sûr que ce ne soit que pour le dresser par amour.

Je constate aussi que ceci est la conversation la plus longue que j’ai eue avec Jake depuis des semaines. Je sais peu de choses de lui, mais il ne manque jamais une occasion de nous surprendre avec ses morceaux de musique et même ses multiples sachets de thé qu’il nous sort de son sac. Il est très calme, zen et apporte un certain je-ne-sais-quoi à notre entourage qui fait que dans le fond, on se sent bien. Son talent caché doit être le bien-être des autres, si j’ai bien compris.

Il se met dans la position du lotus et ferme les yeux un instant. Je crois qu’il médite. J’ignore quelle est sa religion, et ça n’a pas d’importance, mais je trouve que cela lui apporte un certain charme.

— Tu te médites beaucoup ces derniers jours, je remarque. En fait, je ne comprends pas trop l’importance de méditer… Braségali le fait lui aussi et je crois qu’il prend exemple sur toi en plus des autres Dresseurs qu’on croise depuis quelque temps.

— L’art de la méditation est employé pour la réflexion et aussi pour calmer l’esprit. Je passe plusieurs heures par semaine à méditer sur mes actions et sur ce qui viendra après chacune d’entre elles. Ensuite, je vide ma tête et laisse entrer tout l’air qu’il me faut pour m’inspirer. C’est un peu comme ça que je compose mes mélodies. Je laisse le silence envahir mon être alors que je me remplis aussi d’oxygène. C’est… thérapeutique.

— Mm, je vois. Moi, lorsque je stresse trop, j’écoute de la musique classique et je finis par m’endormir, car ça m’apaise. C’est un peu pourquoi j’ai décidé d’apprendre à jouer du violon, puisque plusieurs des mélodies que j’ai apprises me soulagent comme ça.

— Dommage que tu ne voyages pas avec ton violon, j’aurais bien aimé t’entendre.

Je rougis. Une chance qu’il ne me voit pas, parce que je crois qu’il aurait envie de me taquiner. Je regarde ma montre après avoir allumé la lumière fluo. Voilà depuis maintenant une bonne dizaine de minutes que nous sommes ici.

— Tu sais, on pourrait toujours se servir de Carabaffe et Feurisson pour créer une ouverture… je suggère.

— Ouais, mais je ne crois pas que ça soit une bonne idée. Il faudrait probablement vérifier s’il y a une échelle de sécurité. La plupart des ascenseurs en ont.

— Tu es plus grand que moi. Ce serait logique que t’ailles ouvrir cette trappe au-dessus de nos têtes.

— Minute, est-ce que ça veut dire que je vais devoir te soulever ?

Je me tourne vers lui, brusquement. Je suis en jupe ! Pas question !

— Euh… T’as vu mon accoutrement ?! je formule en plissant les sourcils. Qui me dit que tu ne vas pas profiter de l’occasion pour me glisser une main dans ma petite culotte ? Mmm ?

— Eh, je ne pensais pas à ça…

— Ouais, c’est ça… Vous les hommes avez tendance à traiter les femmes comme des objets après tout…

— Ça, ce sont des préjugés.

Il n’a toujours pas changé de ton. Toujours aussi calme. Il n’est vraiment pas normal.

N’importe quelle andouille aurait profité de la situation jusqu’à présent pour essayer de s’approcher de moi. J’ai probablement une opinion très haute de moi-même ou je lis sûrement trop d’articles sur la culture du viol et j’en passe… Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter lorsque je suis seule en présence d’un mec hétéro qui n’est pas Ludo. Les hommes sont si imprévisibles à mes yeux…

Je me tasse un peu de Jake, me croise les mains et respire lentement. Plus le temps passe et moins, je suis à mon aise avec lui. Parfois, j’ai l’impression qu’il est sous l’effet de substances illicites et que cela affecte son jugement.

— Estelle, tu es trop parano, finit-il par me dire en tournant sa tête vers moi. De plus, depuis le temps que je suis dans votre groupe, t’ai-je déjà manqué de respect ?

— Non…

— Et est-ce que j’ai profité de l’occasion pour espionner Kylie et toi lorsque vous étiez sous la douche ?

— Non…

— Dans ce cas, arrête de dire des conneries. C’est toi qui as un problème avec moi et non l’inverse.

Il retourne à sa position initiale, avant d’ajouter :

— Peu importe. Kylie et Scottie sont mes potes et je préfère ne pas causer de problèmes. Si ma présence te dérange autant dans notre bande, je m’en irai. Ça fait quand même deux mois que tu agis froidement à mon égard, comme si j'avais la peste ou quelque chose du genre. J’avoue que je suis loin d’être parfait, mais ton comportement commence sérieusement à me faire de la peine. Même Tom a remarqué que tu le traites comme un moins que rien quand il est dans les parages. S’il y a bien quelqu’un d’irrespectueux ici, c’est bien toi. Tellement perdue dans ton petit monde que tu ne vois pas qu’il y a d’autres gens autour de toi, des personnes avec des sentiments. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi égoïste que toi, pourtant on te donne tout sur un plateau d’argent et tu fais toujours ta diva quand rien ne te plaît. D’après moi, il serait temps pour toi de faire un peu d’introspection…

Eh bah dis donc… Après tout ce temps, il a le culot de me dire tout ça ? Je ne lui réponds pas. Je le fixe en silence.

— Enfin, ça rentre dans ta petite tête de peste pourrie gâtée, réplique-t-il en se tournant vers moi. Grandie un peu, ça ne te fera pas de tort. Au départ, tu étais charmante et adorable, mais plus le temps passe et plus je remarque que tu es la fille la plus nombriliste que j’ai connue de toute ma vie. D’après moi, tous tes petits cadeaux ici et là ne valent rien si ce n’est que pour couvrir ton horrible personnalité. J’ai bien vu comment tu essaies de manipuler tout le monde pour qu’on puisse t’apprécier, mais ce petit jeu ne marchera pas avec moi. T’as l’air désespérée.

— Alors qu’est-ce qui te pousse à rester avec nous ? je demande, dégoûtée.

— Je veille sur les jumeaux, tout simplement.

— Ils sont assez vieux pour prendre leurs décisions tout seuls.

— Ce n’est pas ce que j’ai compris lorsque tu nous as forcés de tout faire pour que Jenny et Kylie soient ensemble ou bien quand tu n’as pas remercié Scottie pour la cérémonie de ton pauvre Arbok. Tu ne m’as même pas adressé la parole pour des jours après tous les services que j’ai rendus pour toi.

— Tu te trompes pour Scottie, je l’ai remercié alors que nous étions à table, mais je l’ai fait en bougeant mes lèvres. Tes accusations, tu sais où tu peux les mettre.

— Non merci. Je préfère les serviettes hygiéniques.

Décidément, il s’est fait une image complètement erronée de ma personne. Je préfère ne pas en dire plus.

— Encore là, ce sont les autres le problème et jamais toi, dit-il en secouant la tête. Tu es probablement en train de te dire que tu n’as rien fait pour mériter tout ça et que ma vision des choses est fausse. Je vais te révéler un truc. Des filles comme toi, j’en ai croisé des tonnes depuis que je suis musicien et chaque fois, elles finissent par se révéler comme de véritables pestes. Donc, si tu veux mon avis…

Je n’en peux plus. Je finis par me lever et m’approche de lui avant de le gifler si fort qu’il en tombe sur le côté.

— Ferme ta putain de gueule, imbécile ! j’aboie. La seule raison pour laquelle je ne te parle jamais, c'est parce que j’avais des sentiments pour toi, espèce d’écervelé ! Mais plus tu ouvres la bouche et plus tu me dégoûtes !

Il reste allongé sur le côté, et se prend la joue en silence.

— Tu ne sais pas lire les femmes, et ça paraît ! J’avais le béguin pour toi mais plus tu parles, plus tu t’enfonces ! Avoir su que ça se passerait comme ça, je t’aurais demandé de quitter notre groupe plus vite !

— Vraiment… ? dit-il en se tournant la tête vers moi.

— Ouais… J’avais le béguin pour toi, mais tu ne fais qu’empirer la situation. Ça m’a pris des semaines avant de me décider de te parler. Plus le temps avance et plus je me demande si nous n’étions pas mieux pour être amis.

— Merde quoi… T’aurais pu m’en parler. Durant tout ce temps, je pensais vraiment que tu te foutais de ma gueule et de celle des jumeaux.

— Ai-je vraiment l’air d’une nombriliste !?

Je le prends par le collet de son chandail et je le tire vers moi en le fixant droit dans les yeux.

— J’ai perdu Arbok à cause d’une maudite garce, je lance, furieuse. J’ai échappé à la mort deux fois depuis que je suis partie de chez moi. Je n’ai jamais connu ma mère. J’ai frôlé la dépression à cause de Kylie. J’ai tout fait pour la rendre heureuse, elle et son frère. J’ai torché vos vêtements qui puaient la merde durant des semaines sans jamais rouspéter. J’ai fait vos repas. Je suis allée vous encourager dans vos compétitions et c’est comme ça que tu me remercies !? Le monstre ici, c’est toi ! En plus, je dois rassurer mon père tous les jours que je suis saine et sauve et que je suis bien entourée. Jake, s’il y a bien quelqu’un qui doive grandir ici : C’EST TOI, PUTAIN !

Je le repousse violemment contre le mur de l’ascenseur et je retourne dans mon coin, enfonçant ma tête dans mes bras alors que je plie mes jambes et mes genoux contre moi. Je suis sidérée par ses accusations. D’un côté, je ne peux pas lui en vouloir de croire que je ne suis qu’une pauvre folle. Après tout, je ne l’ai pas traité comme il faut dernièrement et mes machinations étaient vraiment excessives… Mais cette façon de jeter tout le blâme sur moi me glace le sang.

Suis-je vraiment une manipulatrice ? Est-ce que j’ai dépassé les bornes ? Je serais probablement en train de pleurer si je n’étais pas autant en colère. Ce n’est pas du tout comme ça que j’aurai imaginé mon premier rencard avec Jake.

Je sens un énorme nœud dans mon estomac.

— Je m’excuse Estelle… dit-il. Je me suis trompé à ton sujet. Je pensais sincèrement que tu me détestais depuis tout ce temps et que tu ne faisais que tolérer ma présence afin de ne pas causer du souci aux jumeaux. À force de prendre tes distances avec moi, j’ai fini par penser à tout ça. Je suis navrée… J'ignorais pour ton béguin…

— Mm, hmm…

— En vérité, je te trouve très jolie…

— Ah… ah bon ?

— Mais j’ai vraiment tout gâché entre nous en ouvrant la bouche.

— Mouais…

Je ne sais plus trop que dire.

Lui non plus.

L’ascenseur commence enfin à bouger. Les lumières s’allument une à une, au-dessus de nos têtes et la porte s’arrête enfin au rez-de-chaussée. Je prends mes affaires et sors de la petite pièce étroite en pressant le pas. Je n’ai pas très envie de croiser le regard de Jake pour les prochaines heures. J’aimerais me calmer.

Une partie de moi se sent dégoûtée de lui et mon cœur bat à une vitesse folle dans ma poitrine rien que de penser à son stupide regard, à sa stupide coupe de cheveux, à sa stupide veste en jean, à son stupide bandeau qui recouvre ses cheveux, à son stupide sourire niais, à son stupide regard de bébé chiot, à son… à son… Mais qu’est-ce que…

Je sens sa main m’attraper le bras. Je me tourne vers lui. Il me regarde droit dans les yeux. Je suis en transe pendant quelques secondes, puis je sens nos lèvres s’approcher tranquillement. Et soudain, BAM ! Nos lèvres se touchent. Mes yeux sortent de leurs orbites, et je ferme ces derniers, alors qu’il me serre contre lui et que je lâche mes affaires par terre.

Je me retire un peu pour mentionner :

— T’en as mis du temps…

— Chuuut… me dit-il en me mettant un doigt sur la lèvre inférieure.

— Imbécile…

Je soupire et je glousse.

— Tais-toi et embrasse-moi, après m’avoir imité.

Puis, nous échangeons notre second baiser… puis troisième… J’ai arrêté de compter au bout de notre cinquième. Est-ce bon signe ? Oulalah… j’ai chaud…

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