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Le téléphone d’Ellie sonne, il est déjà six heures. Ma belle a du mal à démarrer, elle reste assise plusieurs minutes dans le lit. Il faut dire qu’on a eu du mal à s’endormir, peut-être l’excitation du premier jour. Après un énième bâillement, elle bouge enfin. Je me lève à mon tour.


— T’es pas obligée de te lever…


Un petit bisou sur ses lèvres.


— Je te prépare ton petit-déj’ pendant que tu te douches.


— T’as peur que je sois à la bourre ?


— Non, c’est ma façon de t’encourager.


J’ouvre la porte et la laisse passer. Ses fesses m’appellent, je les claque gentiment. Ellie me regarde, faussement choquée, je lui fais mon plus beau sourire avant de prendre la direction des escaliers. Dix minutes plus tard, elle me rejoint à la cuisine, je lui sers son café pendant qu’elle s’installe pour manger. Je sors le jus d’orange fraîchement pressé et lui en propose un grand verre.


— Woah, si j’avais su un jour que tu serais autant au petit soin pour moi, j’aurais travaillé bien plus tôt !


Elle m’attrape le bras, m’attire à elle pour m’embrasser. Nos lèvres ont du mal de se lâcher jusqu’à l’arrivée de mon père. Il s’arrête en nous voyant, repère la table bien remplie et nous salue.


— Tu es déjà levée, ma puce ?


Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche, ma belle répond à ma place.


— Elle a absolument voulu me préparer mon petit déjeuner.


— Oh, tu as de la chance, Ellie ! Même pour la fête des Pères, je n’y ai jamais eu droit.


Je lève les yeux au ciel, dépose un bisou sur sa joue.


— Promis, l’année prochaine, t’y auras droit.


— J’ai hâte d’être en juin.


Je lui prépare un café et dépose la tasse, esquissant une pseudo-révérence. Nous faisons rire Ellie qui semble plus détendue. Je les laisse finir de se préparer et souhaite bon courage à ma belle pour ses débuts. La porte d’entrée refermée, je file me doucher. Je suis attendue chez les voisins pour aller promener leur chien, une jolie Beauceronne de six mois.

À la fin du mois, ma petite amie fêtera ses dix-sept ans et je me dois de lui offrir un magnifique cadeau, celui d’une vie. J’ai réussi à trouver quelques activités pour me faire suffisamment d’argent pour ça. Et comme c’est une surprise, Ellie n’est pas au courant, j’espère qu’elle ne m’en voudra pas de lui faire des cachoteries. Après, même mes parents ne savent pas ce que je prévois comme présent, ils sont juste au courant que j’ai besoin de travailler. Je leur en parlerai le moment venu, quand je l’aurai en possession.


En attendant, mon but est d’atteindre le budget nécessaire avant son anniversaire.


La journée passe vite, j’ai l’impression d’avoir couru toute la journée. Je m’affale dans le canapé. Ma belle rentre une heure après, elle salue ma mère avant de me rejoindre sur le sofa. Elle s’écroule dans mes bras, on reste là, sans bouger, sans parler. On profite juste du moment avant qu’elle ne prenne la parole.


— Cinéma dimanche aprèm avec Ian et Antoine, ça te dit ?


— Oui, pourquoi pas.


Je lui fais signe d’attendre et interpelle ma maman dans la cuisine.


— Maman ! Ellie et moi, on peut aller au ciné dimanche ?

Elle arrive dans le salon, s’essuyant les mains.


— Oui, bien sûr. Vous pourrez prendre la voiture si vous voulez.


On lui répond en chœur un joli « Merci », Ellie bipe son meilleur ami qui lui répond dans la foulée un pouce. On se donne rendez-vous à treize heures chez lui, on les prendra en passant.


— Au fait, tu m’as pas dit, ça a été ta première journée ?


— Crevant, j’ai mal partout. Le patron m’a montré comment gérer les réceptions, on a mis en rayon ensemble et l’après-midi, j’ai eu le droit de m’occuper de la caisse toute seule. Une chose est sûre, je veux plus entendre parler de lessive ! Ça pèse une tonne, ces trucs !


— Si tu veux, je pourrai te masser ce soir avant de dormir.


— Avant de dormir ?


— Zéro arrière-pensée ! Je ne pense qu’à ton bien.


Je lui souris avant de goûter à ses lèvres, elle rit.


— Zéro arrière-pensée, bien sûr.


— Promis, mes mains ne feront que te soulager de la tension accumulée.


— Arrête, t’es en train de me chauffer là !


— J’y suis pour rien si tu vois de la perversion partout.


Ellie se redresse, attrape un coussin et me le jette en pleine figure. Je m’assois et lui propose de profiter du beau temps, on quitte l’intérieur de la maison pour un transat à côté de la piscine. Ma belle ôte ses baskets, remonte son pantalon jusqu’aux genoux et se pose au bord du bassin. Elle s’amuse à bouger ses jambes dans l’eau avant de m’éclabousser. Je laisse échapper un cri de surprise.


— Punaise, j’aurais pas pris de douche avec toi, je pourrais croire que t’as la trouille de la flotte !


— T’aurais crié comme moi, ça surprend quand on s’attend pas à se prendre de l’eau dans la tronche !


— Au camping, tu t’es pas baignée, non plus…


— C’est juste que je suis pas à l’aise dans l’eau, je sais pas nager.


— Sérieux ? Pourquoi tu me l’as pas dit ? J’t’aurais appris !


— Parce que c’est la honte, toutes les personnes que je connais savent. Moi, pas…


— Et alors ? Y’a pas de quoi avoir honte ! Tu sais que j’avais jamais vu la mer avant le mois dernier ?


— C’est vrai ?


Elle baisse la tête, rougit avant de me répondre un petit « ouais ». Je me lève, l’attire à moi pour l’enlacer et l’embrasser.


— Tes premières vacances alors ? Avec ta première copine ?


— La seule et l’unique.


Cette fois, ce sont mes joues qui chauffent. Sa main bloque ma tête pour un baiser plus profond.


— Et j’espère bien que ce sera pas le seul voyage qu’on fera ensemble.


— Promis, on en fera d’autres.

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