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Nous voilà arrivées au camping, le trajet s’est déroulé sans encombre et, surtout, est passé hyper vite. Seul bémol, je ne sais toujours pas ce que Solène voulait me dire. À l’accueil, Alice gère tout, on nous indique notre emplacement et je découvre, avec surprise, qu’on va habiter pendant quinze jours dans un bungalow. Le grand luxe, moi qui nous imaginais déjà dormir sous une tente. Le bon cliché, pour moi, camping égal la vie sauvage. Après, j’ai une excuse, même ma petite amie ne le sait pas, je ne suis jamais partie en vacances. Une grande première, et des souvenirs incroyables à venir.

À l’intérieur, un premier questionnement, il n’y a que deux chambres. Après, j’ai l’impression que cette Julia n’était pas prévue au départ. Moi non plus d’ailleurs, mais la différence est que je sors avec une des cousines. La logistique est plus simple. Je suis sortie de mes rêveries par Solène, on range les affaires avant de faire autre chose. Une fois seules, je cherche à en savoir plus sur sa réaction dans la voiture.


— Alors tu m’expliques ? Julia, c’est quand même pas ton ex ?


— Ça va pas ! Non ! Bien sûr que non !


— Ben alors, pourquoi t’as réagi comme ça ? J’ai eu l’impression que ça te gênait qu’elle vienne.


— Elle est, comment dire, un peu spéciale. J’ai du mal avec elle. Julia est gentille, c’est pas le problème, mais elle et Alice ont une relation un peu étrange.


— Étrange comment ?


— Elles se disent meilleures amies, mais elles couchent régulièrement ensemble.


— C’est un couple non assumé ?


— Pas du tout, elles ont des petits copains. Mais ça ne les dérange pas de prendre du bon temps ensemble, elles font même parfois des plans à trois avec leurs mecs.


Je suis sous le choc, sa cousine est très… libre. Je m’attendais à tout sauf à ça et, maintenant que je le sais, je vais avoir du mal de regarder Alice en face sans ressentir un peu de gêne. Et je ne parle pas de Julia que je ne connais pas encore.


— Fais comme si de rien n’était, ça passera au bout d’un moment. Je sais ce que c’est, je suis passée par là quand Alice m’en a parlé pour la première fois.


Punaise, elle recommence à lire mes pensées.


— Ellie, on lit tout sur ton visage. T’as un regard hyper expressif, c’est tout.


— Ouais, mais quand même. Tu sais, à chaque fois, ce que je pense exactement. C’est plus de la télépathie, excuse-moi !


— Pff, non, c’est juste qu’à force de te côtoyer, j’ai compris comment tu fonctionnes. Après il me suffit juste de t’observer et voilà.


— Ouais, c’est ça, c’est ça. Si, jamais un jour, je découvre que t’es capable de lire les pensées, je t’en voudrai à vie, on est d’accord ?


Elle a un fou rire, me répond un « oui, oui », pas convaincant. Je fais la moue, elle me saute dessus et nous nous retrouvons couchées sur le lit. Ma main lui caresse les cheveux, j’ai une folle envie de l’embrasser quand, soudain, on entend de l’autre côté du mur sa cousine.


— Eh ! Pas de cochonneries ! Les murs sont fins, j’entends tout !


Je fixe Solène, les yeux grands ouverts alors que la situation la fait rire.


— On va juste faire une sieste, Alice ! Si jamais on a envie de plus, on te proposera d’aller faire un tour, on n’est pas comme ça !


Je suis rouge comme une tomate en entendant cette réponse, elle m’embrasse et me chuchote le plus bas possible un « sauf si tu es capable de jouir en silence ». Je suis encore plus troublée, c’est la première fois qu’elle me parle ainsi. Je ne sais pas si c’est la présence de sa cousine ou le fait qu’on soit loin de nos soucis qui la rend si… désirable. Je me reprends, mes doigts frôlent son bras, l’ambiance me rend taquine, tactile.


— C’est plutôt à toi qu’il faut le demander…


Elle est surprise quand ma main descend sur sa fesse et l’agrippe. Je l’attire vers moi et l’embrasse, je la chauffe au maximum.


— Alors, une sieste, hein ?


— Je sais pas pour toi, mais la route m’a crevée.


— Sûre ? Parce que si t’as encore un peu d’énergie, je peux t’aider à l’épuiser.


Elle me sourit, hésite. Ma bouche descend dans son cou tandis que ma main remonte jusqu’au bas de son dos, relevant son tshirt. Son hésitation disparaît dans la foulée.


— Alice !...


— Ouais, c’est bon, j’ai compris ! Je vais fumer une clope, vous avez intérêt à avoir fini quand je reviens !


On entend les portes s’ouvrir et se fermer, mes lèvres retrouvent celles de Solène.


— Alors, où on en était ?

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