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Nous prenons notre temps, traînons à table. Les emplettes reprendront avec l’arrivée de Ian. Je savoure cette journée, chaque seconde qui passe. Oui, c’est une journée idéale.


En quittant le restaurant, je leur fais signe que je dois aller aux toilettes. Solène et sa mère en ont besoin aussi, on file toutes les trois. Dans sa grande bonté, Solène nous laisser passer en premières. Je me retrouve, ensuite, en tête à tête avec Sylvia. Comme souvent ces derniers temps.


— Comment te sens-tu aujourd’hui, Ellie ?


— Bien, très bien même ! Je vous remercie pour tout ça, vous passez votre temps à m’aider et à m’écouter. Je… Merci.


— Tu n’as pas à me remercier, c’est tout à fait normal. Dis-moi, as-tu besoin d’autres choses ?


Je réfléchis, non, je ne vois pas ce dont j’aurais besoin en plus. Je secoue ma tête de gauche à droite puis de droite à gauche. Elle me sourit.


— Tu en es sûre ? J’ai remarqué que, ce matin, tu avais donné des coups d’œil au salon de coiffure, à chaque fois qu’on passait devant.


— Ah ?


Je détourne le regard, mes joues rosissent.


— Tu as envie d’y aller ?


— Pas particulièrement. Depuis quelque temps, je… J’ai besoin de changement. Mais je sais pas comment, je sais pas quoi.


— Si tu veux, quand Solène revient, on y va. Juste toutes les deux, elle gèrera ton ami. Tu pourras voir avec la coiffeuse comment changer. Une coupe, une couleur, fais comme tu le ressens.


— Et ça va pas la déranger qu’on la laisse toute seule ?


— Ne t’inquiète pas pour ça, dis-toi que tu lui feras une surprise !


Elle argumente tellement bien que j’accepte. Quand Solène nous rejoint, on la quitte presque sur le champ. Je m’excuse auprès d’elle, mais elle a l’air de bien le prendre.

J’hésite quand on arrive devant le salon, Sylvia me rassure et je me lance. J’explique à la coiffeuse que je veux juste changer de tête, elle me propose plein de trucs et, à chaque fois, je me tourne vers la maman de Solène pour avoir son aval. Au final, j’opte pour une coupe garçonne et des mèches rouges. Bye bye mon éternel carré !

Une heure et demie plus tard, me voilà en train de me regarder dans le miroir. J’ai du mal à me reconnaître, c’est fou comme une coupe peut tout changer. Je sors de là, heureuse, soulagée. J’ai l’impression d’avoir un poids en moins et les compliments de Sylvia me font chaud au cœur. Je presse le pas, j’ai hâte de voir la réaction de sa fille. On la retrouve en grande discussion avec mon meilleur ami, ils s’entendent vraiment comme cul et chemise, ces deux-là !

Je me fais discrète, passe dans le dos de Solène et pose mes mains sur ses yeux. Elle sursaute, se tend puis se radoucit au son de ma voix. Quand elle se retourne, elle met sa main devant sa bouche, surprise, me regarde de tous les côtés. Ses doigts caressent mes cheveux, je rougis.


— Tu es… Magnifique…


Ian lui se moque de moi.


— Manquait plus que ça ! Comme si t’étais pas déjà un garçon manqué !


Mon poing rencontre son épaule.


— Je rigole, je rigole ! T’es toute mimi comme ça ! T’aurais du le faire depuis longtemps, t’en aurais fait craquer plus d’un-d’une…


— Tant que je plais à ma petite amie, ça me suffit.


Soudain, nous sommes interrompues par une amie du lycée.


— Ça alors, je me suis pas trompée, Ellie, c’est bien toi ?


Je bloque un instant, mince, que fait-elle là ?


— É… Élodie ?


Une accolade, la bise à tout le monde, même à Solène qu’elle connaît que de vue. Vite, trouver une explication. Mon cerveau cogite, la dernière fois que le groupe a entendu parler d’elle, elle me harcelait. Elodie me devance.


— Tu sais que j’ai eu un doute quand je vous ai vus. Heureusement que Ian était avec toi, sinon je serais passée sans te dire bonjour. T’aurais pu croire que j’étais malpolie.


— Je ne t’en aurais pas voulu, tu sais. C’est pas mon genre de me vexer pour si peu.


— Je sais.


Ses yeux se tournent vers ma petite amie, je stresse.


— Je vois aussi que tu t’es réconciliée avec Solène. C’est bien Solène, ton prénom ?


De nouveau un blanc, de quoi elle parle ? Comment ça, réconciliée ? Solène, elle, gère en mode poker face. Je ne sais pas comment elle fait, moi, personnellement, je suis tout affolée.


— Oui, c’est bien ça et oui, après une bonne discussion, on s’est trouvé des points communs.


— Oh une belle amitié en perspective alors !


J’acquiesce d’un hochement de tête. Heureusement, Elodie écourte la conversation, elle est attendue par son copain, Mickaël. On se salue, elle s’éloigne, je peux enfin reprendre mon souffle.


— Vous croyez qu’elle a capté quelque chose ?


Ian me frotte le dos, j’ai une légère baisse de tension. Punaise, j’ai jamais eu aussi chaud, j’ai jamais autant transpiré de ma vie, excepté… Enfin bref, le coup de stress de la mort. Solène et sa mère me rassurent, ce n’était qu’une conversation lambda, sans sens caché.

J’arrive enfin à me détendre quand on repart en mode shopping. On trouve tout ce qu’il nous faut, et, finalement, j’opte pour un maillot deux-pièces, mais montrant peu de choses. Cette fois-ci, je ne suis pas les conseils de ma chérie, je ne suis pas suffisamment à l’aise pour un truc plus sexy. J’espère juste que ça ne portera pas préjudice à notre libido.

Par contre, on a tellement tardé que j’irai jusqu’à la supérette avec Solène que demain. La journée est déjà trop avancée et nous sommes fatigués. On a qu’une hâte, rentrer.

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