21

5 minutes de lecture

Les parents de Solène sont super, ils sont bien plus présents et attentionnés que les miens. Je me sens bien chez eux. Pouvoir passer presque tout mon temps avec celle que j’aime, un vrai bonheur. Je revis.

Même si je me rends bien compte que quelque chose cloche chez Solène. Elle s’est encore réveillée en sursaut, cette nuit, mais elle ne veut pas me dire ce qu’elle a. Ça m’inquiète, se pourrait-il que son agression en soit à l’origine ? Ce serait possible, ça a quand même été violent. Je n’ai rien dit, mais, moi aussi, j’ai eu peur ce jour-là. Peur de la perdre à nouveau. Je ne sais pas comment j’aurais réagi si jamais… Rien que d’y repenser, je me sens mal, je frisonne, mon cœur palpite.

Depuis qu’on s’est réconciliées, j’ai besoin de contact et la voir ainsi me fait mal. Je la regarde dormir, je la console quand elle se réveille. Je fais tout pour qu’elle se sente mieux comme elle le fait pour moi. On avance ensemble, on a besoin l’une de l’autre. Mais, malgré ce bonheur apparent, je suis blessée. Elle m’a fait promettre de lui parler, de lui dire tout ce que j’ai sur le cœur, mais ce n’est qu’à sens unique. J’aimerais tellement qu’elle fasse pareil, qu’elle ait suffisamment confiance en moi pour s’ouvrir aussi.

— Ellie ?...

— Ouais ?

— T’es réveillée ? Y’a un problème ?

— Non, aucun. Je regardais ma belle dormir, c’est tout.

Elle m’enlace, je dépose un baiser sur son front puis sur le bout de son nez froid pour enfin retrouver ses lèvres. Comment je faisais avant de la connaître ? Je glisse mon visage entre ses seins.

— Tu sens si bon, je raffole de ton odeur.

— Ah tiens, le retour du bulldog !

Elle rit, passe ses mains dans mes cheveux.

— Dis, Ellie, je peux te poser une question ?

— Tout ce que tu veux…

— Pourquoi moi ? T’as toujours été attirée par les mecs alors pourquoi tu sors avec moi ?

Je bloque quelques secondes, c’est quoi cette question ? Je relève la tête pour qu’on soit yeux dans les yeux.

— La version courte ou la longue ?

— Si je choisis la courte, tu vas encore me sortir un truc du genre « parce que c’est toi ». Donc la longue.

— Ok, parce que t’es belle, intelligente. La femme parfaite, quoi !

— Ellie.

Je baisse les yeux, une timidité soudaine s’éveille.

— Si tu veux tout savoir, j’en ai aucune idée. La première fois que je t’ai vue dans le bus, j’ai juste pensé que t’étais jolie. J’aimais bien te regarder, on pourrait même dire que je te matais souvent au lycée. Mais j’ai jamais pensé que c’était de l’attirance. J’ai beaucoup cogité quand t’as commencé à être vache avec moi, j’aurais dû être mal à cause de ton harcèlement, mais c’était l’inverse. J’aimais être ton centre d’intérêt, j’ai cru que j’étais tarée. C’était pas ça, quand tu t’es mise à me zapper, je me suis sentie mal. C’est là que j’ai compris que tu me plaisais. En fait, je t’ai kiffée au premier échange de regard.

Je finis l’explication, rouge comme une pivoine, et j’ose pas la regarder. Solène ne dit rien, sa main se pose sur mon menton, m’oblige à redresser la tête. Elle m’embrasse comme une dingue, au point où j’en perds mon souffle.

— Un coup de foudre mutuel, alors…

Nos yeux se retrouvent, nos lèvres aussi. On écourte nos échanges buccaux, on doit se lever et se préparer pour notre sortie shopping. Sylvia veut qu’on y aille assez tôt et qu’on mange au centre commercial. Elle était tout heureuse, hier soir, de faire une sortie entre filles.

Quand on arrive à la cuisine, elle a déjà tout géré. On n’a plus qu’à s’asseoir, de vraies petites reines. Elle remarque aussi que sa fille est aux anges, Solène sourit bêtement, complètement à l’ouest. Ma réponse lui a plu, on dirait. Pourtant, depuis le début, je n’arrête pas de lui dire qu’elle est spéciale à mes yeux, qu’elle est la seule et l’unique dans mon cœur. Je comprends pas pourquoi là, ça la rend si heureuse.

Je suis la première à finir mon petit déjeuner, je file à la salle de bain sans l’attendre. Sous la douche, j’ai soudain une idée, j’aimerais bien inviter Ian à nous rejoindre. Je l’ai pas revu depuis la soirée et je voudrais m’excuser pour mon comportement. Je laisse la place à ma chérie et je file voir sa mère pour lui demander si ça dérange que mon meilleur ami nous rejoigne. Elle accepte et je le bipe, il répond direct. On se donne rendez-vous vers quatorze heures.

On aura le temps de faire quelques emplettes et de manger en toute tranquillité. Dix heures tapantes, nous voilà en route pour les magasins. Je suis à la fois heureuse et gênée, après tout, ce sont ses parents qui paient et je n’ai pas l’habitude d’être redevable à quelqu’un. Je suis plutôt le genre de personnes à me débrouiller seule. Solène, elle, est à fond. Dès la première boutique, elle cherche comment me rhabiller, je sais pas comment je dois le prendre d’ailleurs.

Bon, après, je dois avouer qu’elle gère. Je suis jamais chaude quand elle me tend des fringues, mais lorsque j’essaie, je change direct d’avis. J’ai l’impression d’être une star, à chaque essayage, j’ouvre le rideau et, à chaque fois, j’adore ses réactions, ses yeux pétillants me font fondre. Elle n’a d’yeux que pour moi et j’aime ça, j’ai l’impression d’être importante.

En même pas une heure, je me retrouve, déjà, avec six hauts et deux pantalons. Je mets un holà quand elle nous entraîne dans un énième magasin, Sylvia et moi, nous lui proposons une pause. Je suis surprise, c’est la première fois que je la vois ainsi, on dirait une gamine dans un magasin de jouets. D’après sa mère, elle est toujours comme ça, elle adore les fringues. Je comprends mieux pourquoi elle est toujours aussi bien habillée, c’est une passion. De mon côté, je ne vois pas la chose de la même façon, j’ai plutôt tendance à user mes habits au maximum. Après, je n’ai jamais eu à plaire jusqu’à dernièrement, c’est peut-être pour ça.

Une chose est sûre, par contre, elle a l’œil. J’aime ce qu’elle m’a déniché et, en plus, tout me va à la perfection. Tout est à la taille idéale, je veux bien que ses mains aient parcouru mon corps, mais elle m’impressionne.

Au final, quand arrive l’heure du repas, on a quasiment fini. Ne reste plus que les achats pour nos vacances, surtout qu’il y aura une plage pas loin du camping. Il me faut un maillot de bain, mais j’hésite encore quel style. Je n’ai pas pour habitude de montrer mon corps, encore moins ces derniers temps. Je ne suis pas très à l’aise depuis que j’ai trop maigri. Mais, d’un autre côté, je veux être belle, sexy à ses côtés. Mais bon, on a encore un peu de temps, on verra ça après le déjeuner.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Sophie M Rigger ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0