16 (V2)

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Un long couloir sombre, j’avance, pieds nus sur le carrelage noir et blanc. Au loin, une porte, j’entends des sons. Je m’approche, des gémissements. Je pose ma main sur la clanche, j’attends, j’écoute à l’affût du moindre bruit. J’ouvre, une chaise au milieu d’une pièce vide. Ellie est là, nue, chevauchant… Mathieu.

Je me réveille en sursaut, me redresse dans le lit, mais c’est quoi ce rêve à la con ?! Je me tiens le ventre, j’ai mal. J’entends un petit grognement sur ma gauche. Je tâte et touche une épaule. Un léger stress, j’allume ma lampe de chevet. Ellie. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Pourquoi elle est dans mon lit ? Je la secoue, elle ronchonne sans bouger. je lève les yeux au ciel, tente de la réveiller sans sucès. Cette fille est une vraie marmotte ! Je la secoue plus fort, elle daigne enfin tourner la tête vers moi.


— Ellie, qu’est-ce que tu fous là ?


— J’avais froid dans la chambre d’amis…


Je soupire, ma main se pose sur mon front, j’ai des sueurs froides à cause de la douleur. Ou alors c’est ce putain de cauchemar ? Ma belle remarque mon mal être.


— Ça va ? T’es toute pâle.


— Oui, oui, c’est rien. Je me suis redressée trop vite, j’ai mal, c’est tout.


— Tu veux que j’aille te chercher un cachet ?


— Non, non, c’est bon.


— T’es sûre ? Parce que t’as pas l’air bien.


Je la regarde, bien sûr que ça va pas. J’ai rêvé que tu te tapais le pire connard de la Terre, mais ça, je ne vais pas te le dire tant que je n’en aurai pas compris la raison. Soudain, elle se lève.


— Je vais te chercher un verre d’eau et un antidouleur.


Je me recouche et souris. J’aime bien me faire cajoler par elle, cette fille est un ange. Quand elle revient, elle me demande de faire « Ah » en tendant le comprimé. Je soulève un sourcil, elle me balance un « T’es pas drôle ». Je prends mon traitement sans broncher.

Ellie ne se recouche pas tout de suite, reprend le verre dans sa main.


— Attends, j’ai toujours eu envie de faire ça !


Je ne sais pas de quoi elle parle, la regarde prendre une gorgée et se jeter sur moi. Je sens l’eau se déverser dans ma bouche, un geste, à la base, romantique sauf que je suis surprise, ma lèvre me fait souffrir et j’avale de travers. Je la repousse la faisant renverser le reste de l’eau, tousse comme une tarée et recrache tout sur le lit. Je me sens conne et elle, elle me demande pardon pour son idée.


— T’excuse pas, c’était mignon ! Faut juste croire qu’on est pas faite pour le romantisme…


— Ouais, mais le lit a pris cher ! T’as des draps de rechange ?


— Dans l’armoire, attends, je vais regarder.


Je quitte difficilement le lit. Je me dis qu’il ne faudrait pas que mes parents se réveillent. Sinon ils se demanderaient ce qu’on fout à quatre heures du mat’ à changer les draps, surtout qu’Ellie n’est pas censée être dans cette pièce. On retire tout, ouf, le matelas n’a pas pris. Je me voyais pas aller chercher le sèche-cheveux, je n’ai qu’une hâte, me recoucher. Mes yeux me piquent tellement j’ai sommeil.

Par contre, il y en a une qui a perdu l’envie de dormir. J’ai eu du mal de la réveiller, mais là, elle semble en grande forme. Les draps changés, sa main parcourt ma poitrine. Effet garanti, mon corps réagit au quart de tour, sans mon consentement. Ce qui l’a fait sourire.


— Tu devrais peut-être changer ton tshirt, ce serait dommage que tu prennes froid.


— En été ? T’es sûre de toi ?


Ses doigts s’attardent sur la zone pointue formée par mes tétons.


— Donc c’est pas le froid…


Cette fille est une obsédée, même à cette heure, elle arrive à avoir des idées coquines.


— Ellie, on peut pas, mes parents.


— Mmh mmh.


Elle m’embrasse dans le cou, me fait reculer contre le lit. Ses mains sur ma taille, elle m’aide à me coucher en douceur, me retire mon haut. C’est peine perdue, je craque et la laisse faire. Tout en faisant attention aux hématomes, elle me caresse le buste, sa bouche s’occupe de ma poitrine, descend bien plus bas. Je fonds, c’est tellement bon. J’hésite à toucher son corps devenu si frêle et puis, prise par l’excitation, je maintiens sa tête entre mes cuisses. Mes côtes se rappellent à moi et je m’en fiche; J’aime trop ce qu’elle me fait.

Je suis de plus en plus bruyante. Ça m’affole, j’attrape tant bien que mal un coussin. J’étouffe mes gémissements, Ellie s’en donne à cœur joie. Mes hanches bougent tout seules, je halète comme une dingue. Mes jambes l’entourent de plus en plus fort, elle me fait prend mon pied et me pousse jusqu’à l’orgasme. Je relâche la pression, fixe le plafond tout en reprenant mon souffle. Ellie se fait tendre, dépose des baisers sur ma joue gauche et mon front.


— Ça va ?


— Oui…


— Désolée, je t’ai pas écoutée.


— C’est pas grave.


Elle me caresse les cheveux, je me sens rougir.


— Qu’est-ce qui t’arrive ?


— Rien, si je te dis, tu vas te foutre de moi…


— Vas-y, dis ! Je ne me moquerai pas, promis !


Jesuis gênée.


— C’est… C’est mon premier orgasme…


— Quoi ? Comment ça ? Ton ex était si mauvaise que ça ?


— Aucune idée, elle était cent pour cent passive.


— Sérieux ? Désolée de dire ça, mais ton ex, elle était un peu limitée, non ?


— Non, c’était pas ça. C’était notre première à toutes le deux. On savait pas, on allait au feeling et elle ne se sentait pas d’agir dans nos moments intimes. Moi, ça ne me dérangeait pas. Quand j’avais envie d’elle, je la chauffais et hop, je la faisais grimper aux rideaux. Y’avait comme une sorte de fierté de la faire jouir.


— Je comprends mieux pourquoi tu prends toujours le contrôle…


— C’est l’habitude. Même si j’aime bien que tu prennes les devants.


Ses lèvres se posent en douceur sur les miennes.


— J’essayerai de les prendre plus souvent, alors.


On se recouche, je la prends dans mes bras. Mes doigts frôlent ses côtes, j’ai un léger mouvement d’hésitation. J’embrasse sa nuque.


— Par contre, on va tout faire pour que tu retrouves ta taille. Je suis pas fan des mannequins squelettiques..


Elle tourne la tête vers moi, tout sourire.


— Ça tombe bien, j’ai retrouvé l’appétit.

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