17 (V2)

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Le dimanche est on ne peut plus studieux, nous sommes bien installées dans ma chambre, porte ouverte. Au cas où. Comme si on allait faire des cochonneries alors qu’ils sont là !

On sait quand même se tenir. On ne va pas coucher ensemble alors que mes géniteurs sont juste en bas. Il faut bien le dire, même si mes liens avec eux se sont effrités, je les respecte trop pour agir de la sorte.


Dans l’après-midi, Solène me laisse seule pour « assouvir un besoin naturel », sa phrase me laisse songeuse. J’aimerais bien assouvir un autre besoin. Cette fille me rend dingue, peut-être même un brin obsédée. Ou alors c’est peut-être le fait de ne pas pouvoir qui me rend comme ça. Mon esprit divague tellement que j’ai le bas du ventre en feu. Merde, je n’aurais pas dû penser à tout ça parce que là, j’ai vraiment envie. Je prends de grandes inspirations, j’essaie de me calmer. Elle en met un temps ! Bon après, ça m’arrange.

J’ai trop envie de lui sauter dessus, c’est mieux qu’elle n’arrive pas maintenant. Un éclair de génie, je quitte mon bureau en toute hâte avant qu’elle ne revienne. Et là, pas de bol, je me retrouve nez à nez avec elle. Je dois me faire violence pour ne pas craquer et je vois bien qu’elle ne comprend pas. Je vire au rouge à cause de toutes mes pensées salaces et balbutie des excuses.


— Je… Je reviens, je vais… je vais prendre une douche bien froide.


Je l’entends éclater de rire quand je m’enferme dans la salle de bain. Je ne sais pas comment elle pour rester si impassible question sexe. Depuis que je suis avec elle, je deviens une vraie perverse, ce n’est pas possible d’être obsédée à ce point. Impossible de me calmer, mon cerveau est bloqué sur son corps nu. Je tourne le robinet de la douche et me jette tout habillée sous le jet. Je laisse échapper un petit cri de surprise. La vache, c’est froid !

Quand j’arrête l’eau, je soupire de dépit. Quelle conne, je fais comment ? Je suis trempée jusqu’aux os, pas de fringues de rechange. Et je ne vais pas aller me changer dans ma chambre, Solène y est. C’est un coup pour faire remonter mon niveau d’excitation et lui donner un coup de chaud en prime. Soudain, on toque à la porte.


— Ça va ?


— Oui, oui, t’inquiète. J’avais besoin de me refroidir les idées, c’est tout.


— Et c’est bon, t’es calmée ?


— Ouais, sauf que je suis trempée.


Je m’agace. Vas-y, chauffe-la on te dira rien !


— Enfin, mes fringues ! Tu crois que tu pourrais regarder dans mon armoire et me ramener de quoi me changer ?


Elle pouffe de rire, j’ai honte. Je l’entends retourner dans ma chambre, j’attends un peu penaude. Il faudrait vraiment que j’apprenne à réfléchir avant d’agir. Elle revient, j’entrouvre la porte et récupère les fringues. Je me déshabille à la va-vite et là, je remarque ses choix, un de mes plus beaux ensembles. Mon cerveau reptilien redémarre. Bravo !


— Dis, t’es encore là ?


— Mouais, pourquoi ?


— Toute seule ?


J’entends du questionnement dans sa voix.


— Oui…


J’ouvre la porte, ne portant que mes sous-vêtements bien sexy. Je lui fais un clin d’œil.


— T’as le droit de te rincer l’œil ! Comme ça, tu penseras à moi ce soir dans ton lit.


Ses yeux en disent long sur ses pensées, elle me dévore du regard. Je referme la porte pour ne pas tenter plus le diable. Au final, la douche froide n’a servi à rien et maintenant, on est deux à être excitées comme pas possibles. Comment on va faire pour gérer le reste de l’après-midi ? Bravo ma connerie !

Quand je sors de la pièce, elle m’attend, bien installée contre le mur. Je ne dis rien et mes lèvres vont se coller aux siennes, nos langues sont bien actives. J’ai chaud et je ne suis pas la seule, on est au taquet question hormones du plaisir. Soudain, elle me repousse, toute haletante, et me bloque à distance de sécurité. Quel courage !


— Ellie, stop. On peut pas, tes parents…


— Je sais, désolée, je craque, j’en peux plus. J’arrive pas à penser à autre chose.


— Pff, t’es une obsédée ! C’est pour ça que tu me chauffes ?


— TU m’obsèdes, nuance.


— Une pause dans tes révisions ?


Je la regarde avec envie, je suis cent pour cent pour. De toute façon, vu mon état, je ne vois pas comment je pourrais enregistrer quoi que ce soit.


— Arrête d’imaginer des trucs, on la fait au salon, pas loin de tes parents.


Outch, le coup de massue. Elle a raison, ne faisons pas de bêtise. Il faudra qu’elle m’explique comment elle arrive à garder la tête froide, parce que moi, impossible. Et, au final, on reste avec mes géniteurs jusqu’à son départ, c’est plus prudent.

Le reste de la soirée, mon esprit divague et je m’enferme dans ma chambre plus tôt que d’habitude. Pour la première fois de ma vie, j’ai besoin d’assouvir un instinct primaire. Ce n’est pas juste une simple envie, non, je dois calmer mon désir pour ma petite amie.


Le lendemain, à la pause de midi, je retrouve Solène. Un échange de regards et notre envie de l’autre revient au triple galop. Elle m’entraîne sans attendre dans une des cabines, nous y emprisonne avant de me plaquer contre la paroi. On jette les sacs au sol, on s’embrasse comme des assoiffées. Ses mains sont entreprenantes, index et pouce dans mon dos et, en une fraction de seconde, mon soutien-gorge libère ma poitrine. Elle m’embrasse le cou avant de retrouver mes lèvres.


— J’ai pensé à toi toute la nuit.


— Moi aussi.


Sa bouche glisse vers mes seins, ma respiration est déjà bien forte. Elle défait mon pantalon, sa main se faufile entre mes cuisses. Je tente d’étouffer mes gémissements contre son épaule. Mon niveau d’excitation est bien haut, trop haut, je suis déjà à la limite. Mes hanches s’activent, ses doigts me procurent du plaisir.

Au moment où je jouis, elle plaque ses lèvres contre les miennes. Mes jambes ont du mal à me soutenir, Solène me maintient debout le temps que je me reprenne. Sereines, on apprécie ce moment d’accalmie puis elle me lâche, fouille dans son sac et me tend un paquet de lingettes.


— Tiens, fais-toi un brin de toilette. Je vais me laver les mains.


Un petit bisou et elle me laisse seule. Satané temps, j’aurais aimé que ça dure plus longtemps. Je ferme les yeux et soupire de dépit avant de baisser tout. Je me dis qu’il faudrait que je prévoie des rechanges si ça nous arrive souvent ce genre de choses. Soudain, j’entends ma belle, avec qui elle parle ? Je me concentre, je reconnais la voix de Lydia. Mince, je n’arrive pas à comprendre de quoi elles causent ! Je me dépêche de me gérer, attrape les sacs et je sors à mon tour de la cabine.

Elles arrêtent de discuter, je remarque les yeux de ma petite amie. Elle semble énervée. Merde, elles se prenaient la tête ? Mais à propos de quoi ? Je donne un coup d’œil vers mon amie, le visage fermé, je n’ai même pas besoin de demander des explications. Elle démarre direct les reproches.


— Vous allez pas bien toutes les deux ! Faire ça dans les chiottes du lycée, ça va pas la tête ?!


Deux phrases, seulement deux et elle me gonfle. Je tente de ne pas montrer mon agacement.


— Je pense qu’on est ni les premières ni les dernières à le faire.


— Mais t’es malade, Ellie ? Imagine que vous vous soyez fait prendre ! C’était l’exclusion assurée ! À quinze jours du bac, tu crois que c’est une bonne idée ?


— On y a pas pensé. C’est bon, c’est pas grave. Promis, on recommencera plus !


Je la calme, relativise tout ça, Solène acquiesce tout ce que je dis. La tension redescend, le dialogue, y’a rien de tel. Enfin, pour une fois que je n’envenime rien et que je dis des choses sensées. Je suis fière de la façon dont j’ai géré ce conflit.

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