Depuis près d’une heure, je la regarde dormir. Un vrai petit loir qui s’est assoupi en moins de deux minutes. Je jette un œil, il va falloir que je la réveille, je me glisse doucement dans son dos, l’enlace tendrement et dépose un baiser dans son cou.

— Ma belle au bois dormant, il est l’heure de se réveiller.

Elle laisse échapper un grognement, ma bouche continue son travail, ma main lui caresse le ventre. Elle entrouvre enfin les yeux.

— Laisse-moi encore cinq minutes…

Je comprends mieux pourquoi elle est toujours en retard, mais je commence aussi à bien la connaître et je sais comment la motiver.

— T’es sûre de vouloir continuer à dormir ?

Mon doigt frôle sa colonne vertébrale, divague vers son postérieur, effet garanti. J’entends un joli soupir qui me fait sourire, ma main intensifie son exploration, remonte vers ses côtes, ses seins. J’approche ma bouche de son oreille pour lui susurrer :

— Je commence seulement que tu pointes déjà.

Elle se retourne pour me faire face, pose ses lèvres sur les miennes. Yeux dans les yeux, elle me sourit tendrement.

— En même temps, tu me prends au saut du lit.

Toujours la remarque qui me fait rire, son corps réagit au moindre effleurement. Nos langues, se cherchent, se perdent, se retrouvent, elles s’enlacent et se délacent. Ma main caresse sa cuisse, la sienne est plus aventureuse.

— Je t’ai dit que je voulais m’occuper de toi.

Elle met tout son poids pour m’obliger à me coucher sur le dos et me chevauche. Elle me regarde avec envie, se mordille la lèvre inférieure alors que mes mains s’attardent sur ses fesses. Mes doigts effleurent la douceur de sa peau. Je relève la tête pour l’embrasser, l’excitation est remontée en flèche. La température monte d’un cran, nos corps réclament bien plus que de simples caresses.

La porte commence à s’ouvrir, ma mère est rentrée. Ellie s’écarte et attrape le drap pour cacher son corps dénudé. Je me redresse rapidement, elle ne doit pas nous voir ainsi.

— Attends maman, n’ouvre pas, on te rejoint en bas !

— On ? Ellie est là ?

— Euh oui…

On l’entend soupirer d’agacement, elle a très bien compris pourquoi je ne veux pas qu’elle entre.

— D’accord, par contre, il est presque vingt heures.

On se regarde, le temps passe trop vite. Ellie saute du lit et, en moins de deux, elle est habillée. On voit qu’elle a l’habitude, elle a mis autant de temps pour mettre l’intégralité de ses fringues que moi qui n’avais qu’à remettre ma robe. On sort rapidement de la chambre et on descend les escaliers tout aussi vite.

— Si tu veux, je peux voir avec ma mère pour qu’elle te ramène.

— Non, c’est bon, je vais piquer un sprint. J’assumerai mon retard.

Elle croise ma maman, lui souhaite une bonne soirée, on sort pour un dernier petit smack et je la laisse retourner chez elle. J’aurais aimé profiter plus d’elle.

Quand je rentre, je suis attendue. Ma mère, les mains sur les hanches, les sourcils froncés, me fixe.

— C’est comme ça que tu y vas doucement ?

Je baisse les yeux, penaude.

— Désolée, les circonstances ont fait que…

Elle pose sa main sur son front et soupire.

— En même temps, laisser seules deux ados dont les hormones travaillent, c’était sûr que ça finirait ainsi.

Je m’approche, lui fais la bise et la prends dans mes bras. Je ne cherche même pas une excuse à notre comportement, je me fais la plus sincère possible.

— Je suis vraiment désolée, maman, mais je l’aime, cette fille.

Elle passe délicatement sa main dans mes cheveux. Je ferme les yeux, profitant de sa douceur et de ses gestes réconfortants.

— Je vous demande juste de ne pas faire n’importe quoi.

Elle s’écarte, me regarde en intégralité et me sourit.

— Ça faisait longtemps que tu ne l’avais pas portée !

Je rougis, la dernière fois que j’ai porté cette robe, j’étais encore avec mon ex.

— Si tu veux, demain, nous pourrions aller faire les magasins.

— J’adorerais !

J’imagine déjà quel genre de vêtements j’aimerais acheter. J’ai vraiment envie de lui plaire.