7 (V2)

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Le lendemain, je me réveille de très bonne humeur, j’ai passé ma nuit à rêver de Solène et de son corps. Mon cerveau reptilien a bien travaillé, un peu trop même. Et dire que je vais devoir faire comme si de rien n’était, une vraie torture alors que j’ai mes hormones au taquet juste en pensant à sa bouche si douce. Je lui textote un « Bonjour, bien dormi ? », la réponse est rapide « Merveilleusement bien, et toi ? ». Que lui répondre ? Tout dans la franchise, je ne sais pas faire autrement, « Ma culotte est trempée à force de rêver de toi ». Elle me renvoie juste un cœur et un « Grouille-toi de te préparer, tu vas être la bourre ».


Si elle savait que je suis encore dans mon lit, elle m’engueulerait. Et puis, soudain, je me rappelle d’un truc, entre elle, mes parents et samedi, j’ai oublié de parler de la dernière news à Ian. Je lui envoie direct un message.


« Devine qui n’est plus célib’ ! »


« Ça y est, tu t’es trouvé un mec ? »


« Pas du tout, une princesse charmante »


« Tu sors avec Lydia ? »


« Mais non ! C’est juste une bonne copine ! »


«???»


« Solène, la meuf qui me harcelait »


« Attends, tu te tapes Tu-sais-qui ?! »


« Ouep, c’est elle que j’ai embrassée à la soirée. Je peux t’appeler ce soir pour en parler ? »


« Bien sûr, je veux tout savoir ! »


Mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec Lydia ? Ce n’est pourtant pas la seule fille que je côtoie et, en plus, c’est juste une amie, rien de plus. Je pense que je le saurais si, un jour, j’avais été attirée par elle, et ce n’est pas du tout le cas. Entre elle et Solène, il n’y a pas photo.

Je sors de mes réflexions pour me préparer, les cours n’attendent pas, le bus non plus d’ailleurs. Comme d’hab', je suis limite et j’entre dans le car scolaire, tout essouflée. Je me permets un petit coup d’œil vers Solène avant de rejoindre mon amie au fond, comme si rien n’avait changé. J’ai un pincement au cœur, une folle envie de lui parler, de déposer mes lèvres sur les siennes, dans son cou. Punaise, la journée va être longue, il va falloir qu’on trouve un moyen de se voir en toute discrétion.

Dès que j’en ai l’occasion, je lui envoie des sms, elle refuse catégoriquement qu’on tente de se voir, me propose de venir chez elle après les cours. Mon comportement n’échappe à personne, mes amis me taquinent pour savoir qui est l’élu de mon cœur, je leur mens prétextant parler avec Ian. L’excuse ne tiendra pas longtemps si je fais pareil les jours suivants. Un vrai casse-tête, cette histoire et moi, c’est clair, je ne vais pas tenir comme ça. On doit trouver une autre solution, surtout que je déteste mentir.


Je passe le reste du temps à réfléchir, je galère à suivre les cours, ma concentration est à la limite du zéro. Je ne pense qu’à une chose, retrouver Solène. Je rêve de ses mains sur mon corps. Je suis heureuse quand j’arrive à la maison, je file me doucher et me changer pour une tenue plus appropriée, enfin côté sous-vêtements surtout, je ne suis pas une adepte des vêtements sexy, je n’ai jamais eu à plaire jusqu’ici. Je bats un record de vitesse, et me voilà en route, j’ai hâte de retrouver Solène, de la prendre dans mes bras. Je suis peut-être bien accro ou alors j’ai juste envie de sexe.

Quand elle m’ouvre, je remarque qu’elle aussi, elle a fait un effort vestimentaire, une jolie robe qui, vu mon état d’excitation, ne risque pas de faire long feu. Ses cheveux sont détachés, je craque et, la porte à peine fermée, je lui saute dessus, nos langues se mélangent à la perfection, mes mains parcourent son corps. Elle me stoppe, sa respiration est toute saccadée.


— Houlà, doucement, on a le temps, tu sais.


— Désolée, mais tu m’as trop manquée…


— Je remarque ça, mais je te confirme qu’on a le temps, ma mère rentre plus tard, elle a une réunion entre profs.


— Elle est prof ?!


— Ouais et mon père dirige une boîte de marketing et de communication.


— Aucun d’eux n’est militaire ?


— Non, pourquoi ?


— Je le croyais quand on voit comment c’est hyper bien rangé chez toi, tout est carré.


— J’aime bien que tout soit nickel, c’est tout.


— Parce que c’est toi qui gères ? Je croyais que c’était un de tes parents militaires !


— Mais t’arrêtes, oui ? C’est rangé normal, je suis pas aussi stricte.


— Ben, t’as pas vu ma chambre, c’est le foutoir à côté.


— Le jour où tu m’invites, je t’aiderai à la ranger, si tu veux.


Je lui souris, mes lèvres effleurent les siennes. Le jour où je l’invite, cela voudra dire que mes parents sauront que je sors avec quelqu’un et en particulier, une fille. Comment le prendront-ils ? Eux qui sont tellement dans la normalité, qui rêve de me voir marier et fonder une famille. Solène repère mes doutes, je suis un vrai livre ouvert pour elle. On ne se connaît que depuis peu et pourtant, elle capte tout ou alors tout se lit facilement sur mon visage. Ou elle est télépathe et elle me le cache.


— T’inquiètes pas pour ça, t’es leur fille, ça se passera bien, j’en suis sûre. Tu sais, je suis passée par là aussi, j’ai hésité à leur dire et puis, au final, ça n’a posé aucun problème. Ils m’ont acceptée comme je suis.


— Ma mère me demande souvent quand j’aurai un petit copain. Imagine leurs têtes quand je vais te présenter à eux, ça va leur faire un choc. Enfin, d’abord, je dois passer le test avec ta mère.


— Sois toi-même, tu le réussiras haut la main ! Sinon, tu veux boire quelque chose ? Manger ? On a pas mal de cochonneries qui trainent dans les placards, y’a encore du chocolat, si tu veux.


— J’ai bien des envies de cochonneries, mais rien à voir avec la nourriture.


— Ma parole, t’es une vraie obsédée !


— Seulement avec toi.


Elle lève les yeux au ciel, nous prépare un plateau comme la veille, je l’aide à tout monter. Solène s’assoit sur le lit, me tire vers elle, m’embrasse. J’installe mes jambes de chaque côté des siennes, ses mains caressent mes fesses à même le jean. L’effet est immédiat, mon cerveau reptilien s’active. J’ai envie d’elle et rien d’autre. Elle recule légèrement son visage, plonge ses prunelles bleues dans les miennes.


— T’es sûre ? Parce que si on commence…


— On s’arrêtera pas, je sais.

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