Dans la peau de Baudelaire.

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Image de couverture de Dans la peau de Baudelaire.

Je crois sincèrement que la critique ne doit être froide et emplie de haine mais toute au contraire doit être amusante et poétique. La critique doit être réfléchie, et intelligente, et surtout portée au raisonnement.
Vous voyez et lisez que du moche dans chacun de mes vers et de mes tableaux et me reprochez d’entretenir le vilain dans chacune de mes lettres. Vous reprochez mes exagérations des côtés hideux ainsi que de faire grossir les courbes des femmes. Mais la laideur est plus vraie que la beauté car elle est éternelle alors que le beau ne dure pas. Mais regardez ces petites vieilles bossues, brisées et tordues ! Ces femmes méconnaissables, honteuses d’exister, paresseuses, qui pourraient faire un fleuve avec leurs pleurs ! Ne leur trouvez vous donc aucun charme aucune sagesse dans leur vieux corps ? Cette si exquise laideur qui perdura dans leurs yeux ridés et pour moi le plus infinie.
Ainsi vous pensez que l’idéal est utopique et que ma vision de l’idéal l’est encore plus. Mais essayez de voir au-delà du bout de votre nez. Regardez mes chères aveugles pareils aux mannequins! Ils vivent dans leurs rêves! Ils inventent leurs monde! Mais je leur fais entrevoir le monde invisible et immatériel de l’Idéal! J’efface le réel pour préférer un imaginaire plus acceptable! Et vous osez prétendre que mes proses sont factices, presque incompréhensible?! Eveillez vos sens! Tout ce qui nous entoure est constitué de symboles uniquement discernable par âmes poétiques.
Délicate bêtise humaine. Moi poète, vous allez sermonner que la prostitution est dénigrement irrespectueuse. Quel homme, quelle femme, n’a donc jamais profité d’un corps inconnu qui vous étaient offert? La prostitution est a la beauté ce que madame de Bovary est a Flaubert, l’art du désir. Un corps est un corps, mais quand il vous est inévitablement donné n’est il pas d’une beauté et d’un charme insaisissable? Telle est cette mendiante rousse que vous croisez jour après jour sur le trottoir, inlassablement étreinte du désir sexuel. Son corps maladif, ses nœuds mal attachés, ses seins radieux, ses baisers! Dites moi qui?! Qui repousserait cette gueuse ne demandant rien d’autre qu’a être mise à nue?! Ne répondez pas. Personne. Cette personnalité n’est pas laide! Elle est ivre de beauté a chaque coins de l’allée!
Les parfums, les couleurs, les textures sont des mélanges travaillés. Chacune de mes rimes sont des formidables mélanges travaillés. Ne me reprochez donc pas d’allier les saveurs a la texture ni la vue a l’odorat! Tout ce qui constitue ce monde est indéniablement lié et inutile de l’ignorer!
Alors mes chères lecteurs, censurez tout ce que vous voudrez de moi. Mes lettres, mes livres et mon âme, rien ni personne ne m’empêchera d’écrire mes pensées les plus maladroites, les plus belles, les plus ténébreuses et les plus obscènes qu’elles soient !

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